Archives mensuelles: décembre 2018

Vous parcourez les archives du site par mois.

Vendredi 23. Jour 74.  Nazca / Chala

La conduite sera pénible, mais dans un paysage splendide : des montagnes russes de 0 à 300m avec un revêtement parfois fatigué et des camions poussifs dans les montées. Peu de villages, pas plus en montagne que sur la côte. Nous descendrons jusqu’à un port de pêche, apparemment très actif, pour y acheter du poisson, mais, déception, on n’y pêche que des algues, expédiées par camions entiers, sans doute vers des usines de production d’amendements agricoles.

Dans les villages, tous les restaurants et les nombreuses gargottes servent du poisson, mais ils doivent certainement absorber toute la production locale, impossible de trouver un point de vente. On se contentera d’un déjeuner à Chala dans un beau resto de poissons, face au port, dont la pêcherie est fermée, et on y appréciera un plat d’écrevisses à la nage, à la sauce subtilement citronnée.

Bivouac en sortie de ville près de l’hôtel « Puerto Inca », bâti au fond d’une petite baie dont les côtes recèlent sur chaque rive, des vestiges de village incas.

DSCN7595

Une promenade dans les ruines nous permettra de constater que le sol présente de nombreux orifices, chacun constituant l’accès supérieur et unique d’une pièce de faibles dimensions, de forme circulaire, vraisemblablement à usage de greniers.

DSCN7589

S 15,83395°   W 74,31350°      Temp 31° à 8h

191km   Total 11145

Samedi 24. Jour 75   Chala / Mollendo

Route toujours aussi époustouflante, qui serpente en corniche entre les dunes et la mer. Belle deux voies et toujours les camions qui peinent dans les montées et vous poussent dans les descentes. On se permet quand même une petite halte pour un déjeuner d’écrevisses frites, il faut varier les plaisirs..

Très bonne surprise à La Punta ; les 100km de piste qui rejoignent Mollendo et évitent un détour de 200km ont été remplacés par une superbe route, au standard international, il y a même des voies lentes pour les camions dans les montées ! Cela nous permettra d’arriver au « Santuario Nacional » de Lagunas de Mejia, réserve ornithologique en bord de mer, ¼ d’heure après la fermeture, mais les rangers auront la gentillesse de nous laisser entrer pour y passer la nuit.

Bivouac au cœur du parc, face aux lagunes.

S 17,13228°      W 71,88172°   Temp 21° à 7h

Km 378   Total  11523

Dimanche 25. Jour 76 Mollendo

Longue ballade dans la réserve, qui héberge des centaines d’espèces, résidents ou migrateurs mais il est trop tôt en saison et les migrateurs ne sont pas encore là.

On y verra en abondance ce curieux oiseau à tête rouge que nous ne saurons identifier, des « oysters catchers » au long bec rouge qui, pour tromper l’adversaire, se nourrissent de moules, et une multitude de petits crabes qui se précipitent dans leur trou à la moindre vibration.

DSC_0252

DSC_0258

DSC_0268

DSC_0270

DSC_0273

Nous profiterons du marché du dimanche à Mollendo pour, enfin, nous approvisionner en poisson et, surprise ? en écrevisses.. On se les préparera, tout simple, plongées dans l’eau bouillante avec un brin de chimichurri.

Mollendo est une ville un peu décevante : comme d’hab le « Lonely Planet » est un brin trop laudateur et les maisons coloniales en bois du centre- ville ne valent pas le détour.

On s’installe sur la plage près de l’hôtel Meija, à quelques km du centre de Mollendo, hôtel pas si accueillant que ne le qualifiaient les commentaires sur Ioverlander. L’après-midi, on bulle, puis tente une baignade mais l’eau est fraiche et les rouleaux découragent vite les amateurs de natation cependant, promis, demain j’enlève le bas…

DSCN7585

Le soir, on pourra quand même, bien au sec, jouir d’un magnifique coucher de soleil.

DSCN7603

S 17,05076°   W 71,97262°

Km 32   Total 11555

Lundi 26 novembre. Jour 77. Mollendo Arequipa

Très long détour vers le nord-ouest dans un paysage toujours désertique pour nous rendre à « Toro Muerto ». Ce lieu tirerait son nom de l’extrême aridité de la région qui aurait causé la mort de nombreuses bêtes lors de transhumances, mais il est surtout connu pour son site de pétroglyphes : A quelques kms du village de Corire-Uraca, dans une zone aujourd’hui inhabitée dominant l’oasis, plus de 2000 dessins, géométriques ou zoomorphes furent gravés ou piquetés sur des blocs de tuf volcanique disséminés dans une pente sableuse.

DSCN7632

Dans cette pente, la marche est malaisée et les pétroglyphes mal signalés : il faut les rechercher, et les mériter !

DSCN7623

Destinés à accompagner des rituels en l’honneur de Pachamama, la terre mère, leur élaboration put être datée à partir de différents objet, textiles, céramiques, retrouvés sur place et démontrant trois périodes d’occupation du site : 200- 300 de notre ère, 1000- 1300 et après 1350.

D’une grande richesse d’inspiration, puisqu’on peut y voir chiens, jaguars, condors, reptiles, batraciens et quelques humains, les lamas y sont sur- représentés, sans doute parce que ce site représentait une étape importante, en raison de la présence d’un point d’eau, pour les caravanes de lamas qui traversaient la cordillère

DSC_0275

DSC_0280

DSC_0289

DSC_0297

DSC_0301

DSCN7613

Partis tôt le matin, nous effectuons la visite soleil au zénith. L’endroit est trop inhospitalier pour y rester plus longtemps et nous décidons de pousser jusqu’à Arequipa où on pénètre vers 16h30, ravis d’une longue soirée pour une première découverte de la ville dont François et Josette ont vanté la beauté. Erreur, des travaux sont en cours sur la 4 voie qui traverse la ville, et comme les chauffeurs de poids lourds se moquent des déviations comme de leur premier PV, la police de la route semblant par ailleurs assez absente, ils sont contraints de faire demi-tour sur la 4 voie une fois arrivés au chantier, puis d’emprunter des petites rues parallèles. Il nous faudra 1h30 pour faire 2km..

Arrivée donc en fin de journée au « Mercedes Hostal », belle demeure classique qui reçoit des voyageurs dans sa zone camping, et excellent accueil.

S 16,40033°   W 71,54233°

Km 372 Total 11927

Mardi 27 novembre et mercredi 28. Jours 78 & 79.  Arequipa

La ville d’Arequipa, entourée d’une chaine de volcans, fut détruite par des séismes et des éruptions volcaniques en 1600, puis de nouveau soumise à des tremblements de terre en 1687, 1868, 1958, 1960 et 2001.

Le volcan El Misti, le plus proche, la domine et rappelle à tous la menace latente.

DSCN7720

Belle obstination que celle des habitants qui, depuis les fondateurs Aymaras, s’acharnèrent à la reconstruire. Peu de bâtiments très anciens subsistent, mais le cœur historique, autour de sa place d’armes, a été rebâti après le séisme de 1868 dans un matériau superbe, le sillar, une roche volcanique claire, et dans un style néo colonial baroque.

DSCN7647

Chaque immeuble nous offre sa belle façade et nous ouvre son splendide patio ; cela en fait la plus belle ville que nous ayons vu jusqu’ici en Amérique du Sud, et où il est agréable de flâner.

DSCN7639

DSCN7641

DSCN7642

DSCN7646

Trois des cotés de la Plaza de Armas sont bordés par des bâtiments à colonnades, la quatrième étant occupée par la plus grande cathédrale du pays, qui, curiosité, est l’une des rares basiliques au monde autorisée à déployer le drapeau du Vatican. (si quelqu’un sait pourquoi, n’hésitez pas…)

DSCN7686

DSCN7729

L’esplanade, face à la cathédrale, est le lieu privilégié des manifestations politiques, des évènements religieux et de fêtes profanes. Lors de notre passage, nous resterons perplexes devant un rassemblement de jolies jeunes femmes en robes de mariée. S’agit-il d’un enterrement de vie de jeunes filles, du bal des debs locales ou d’un rituel consacré à la fertilité ?

DSCN7653

Renseignements pris, naïfs que nous sommes, il s’agissait du tournage d’un spot publicitaire…

Construite en 1656, et rebâtie à plusieurs reprises depuis, l’une des deux tours s’effondrant à moitié lors du séisme de 2001, la cathédrale est de construction classique, et présente quelques éléments intéressants ; de grandes orgues offertes par la Belgique et qui, endommagées pendant le transport jouèrent faux pendant plus d’un siècle, une belle chaire  au piédestal démoniaque offerte par la France, et de curieuses auréoles ornant les statues du Christ.

DSCN7666

DSCN7667

 

Joyau d’Arequipa, village dans la ville, le couvent de Santa Catalina, fondé en 1580 par une riche veuve, dona Guzman, en dévotion à Ste Catherine de Sienne, occupe 2 ha en plein centre- ville. A son apogée, au XIX° siècle, il abritait 170 nonnes et une population totale de 450 personnes. Entrées à 12 ans et vivant au sein du cloitre des novices, dans des appartements qu’on n’oserait appeler des cellules, les jeunes filles, au bout de 4 années de silence et de formation, pouvaient prononcer leurs vœux et intégrer alors le cloitre des orangers ou le cloitre majeur, ou bien quitter le couvent au déshonneur de leur famille.

DSCN7690

DSCN7696

DSCN7693

La règle de St Dominique, en vigueur ici, était bien plus libérale que celle qui nous avait été décrite au Carmel de Santa Teresa, à Cochabamba. Si les principes de sélection de la dizaine de novices qui intégraient le couvent étaient identiques, secondes filles de noblesse espagnole richement dotées, seules les exigences de chasteté et d’isolement leurs étaient communes puisqu’ici, foin de silence et de pauvreté : les nonnes vivaient dans des maisons, qui pouvaient regrouper d’une à trois religieuses et leurs servantes, maisons financées par les familles qui devaient également une dot annuelle de 100 pièces d’or.

DSCN7697

DSCN7705

 

DSCN7707

DSCN7698

Heureusement, le Vatican veillait : en 1871, une réforme mit fin à ce régime de luxe et de volupté, les maisons fermées et les nonnes rassemblées dans des dortoirs, aujourd’hui transformés en musée. Plus de cuisine individuelle, un réfectoire avec lecture des évangiles. Non mais !

DSCN7725

S’agissait-il d’un retour au dogme, ou d’une adaptation aux nouvelles conditions économiques, la noblesse espagnole ayant déserté le pays lors de l’indépendance, tarissant les recrutements de novices fortunées ? Sans doute un peu des deux, tant il est clair que les institutions qui survivent, l’Eglise comme les autres, sont celles qui savent marier idéologie et pragmatisme.

Et on vous épargnera la description des musées visités, notamment celui dédié à Juanita, la « jeune fille des glaces », sacrifiée dans les années 1450 au sommet du Nevado Ampato, vous avez déjà eu droit aux momies incas à Salta…

Jeudi 29 et vendredi 30. Jours 80 et 81. Chivay

Quartier libre pour notre véhicule, nous nous embarquons dans un minibus pour une excursion vers le canyon de Colca. Dûment chapitrés par le guide sur le mal des montagnes, car nous aurons à franchir le col de Patopampa à 4910m, nous faisons provisions de bonbons à la coca et aurons droit, à la 1° halte à Patahuasi, à une infusion de ladite feuille. Goût de diurétique et effets douteux…

Pampa de Toccra, à une altitude de 4300m, les vigognes s’ébattent, protégées au sein de cette réserve.

DSC_0309

DSC_0304

DSC_0306

Ces vigognes sont capturées pour la tonte, puis relâchées car elles ne se domestiquent pas. Et, pour info, une bête « produit » 150g de laine tous les trois ans, laine qui s’échange 1200€ le kg !

Et en reperdant un peu d’altitude, les troupeaux d’Alpagas referont leur apparition.

DSC_0319

DSCN7736

DSC_0316

Au col, belle vue sur la chaine de volcans : Ubinas (5675m), El Misti (5822m), Chachani (6075m), Ampato (celui de Juanita, 6310m), Sabancaya (5976m), Hualca Hualca (6025m), Mismi (5597m) et Chucura (5360m).

DSC_0325

Seul le volcan Sabancaya est actuellement actif et se manifeste par des émissions régulières.

DSC_0357

A ces altitudes, une seule plante subsiste, la llareta, dont la croissance annuelle se mesure en mm et qui pourrait vivre des millénaires (notez le conditionnel, le doute m’habite..)

Halte pour l’après midi à Chivay, minuscule capitale de la région, et où l’on semble fier de ses traditions puisque de nombreuses statues de danseurs ornent les rues du bourg.

DSC_0344

Détail intéressant et là, je pompe texto le Lonely Planet : « les habitants descendent de deux groupes ethniques rivaux, les Cabanas et les Collagas, qui se distinguaient autrefois par des déformations crâniennes différentes et qui se reconnaissent aujourd’hui à la forme de leur chapeau et à leurs vêtements brodés ; à l’extrémité est du canyon, les chapeaux blancs en paille tressée des femmes s’agrémentent de dentelles et de paillettes, à l’ouest, ils sont en coton brodé à calotte ronde ». Aujourd’hui, en ville, tout ce petit monde se côtoie, chapeaux de coton, chapeaux de paille mêlés.

DSC_0337

DSC_0341

Le lendemain, nous remonterons une partie du canyon de Colca, long d’une centaine de km, et dont la première partie est jalonnée d’une série de villages, qui abritaient les agriculteurs qui firent de cette vallée, au prix d’efforts colossaux pour y aménager des milliers de terrasses, un haut lieu du maraichage et de l’élevage bovin.

DSC_0389

DSCN7762

Et naturellement la domination espagnole jalonna également la vallée d’églises, bastions de l’évangélisation.

DSCN7753

Et dans ces églises, aux décors chirrugueresques, (je ne m’en lasse pas..), même les saintes sont vêtues traditionnellement.

DSCN7770

DSCN7772

Tôt le matin, avant l’ouverture de l’école et devant le parvis d’une de ces églises, nous assisterons à un spectacle qu’on aurait aimé trouver charmant, si les ados qui se produisaient ne montraient pas, par leur absence de sourire et d’enthousiasme, à quel point ils se sentaient contraints de s’y plier.

DSCN7751

Le but ultime de cette excursion sera le mirador des condors, point où la différence d’altitude entre le fond de la gorge et la crête qui la surplombe atteint 3500m, ce qui en fait, à 150m près, le second canyon le plus profond du monde. Les condors sont bien là, planant vers le ciel et portés par les thermiques.

DSC_0374

DSC_0372

DSC_0380

La ballade se terminera par quelques emplettes auprès des artisans locaux, qui nous permettront, à nouveau, d’admirer les parures locales.

DSCN7789

DSC_0385

DSC_0360

Demain, nous quittons Arequipa pour remonter vers le lac Titicaca, que nous avons négligé à notre entrée au Pérou, encore un peu bousculés par nos récentes misères mécaniques.

Samedi 1° décembre. Jour 82  Arequipa /Puno

Sur les 100 premiers km, rien de nouveau, nous empruntons le même trajet que pour nous rendre à Chivay, puis obliquons vers le nord pour rejoindre Juliaca, sur les rives du lac Titicaca. Mais avant, il faut passer un col 4528m. Par chance, moins de camions, la route est peu fréquentée, et au niveau du col, un beau lac, avec quelques flamands roses.

DSCN7796

La traversée de Juliaca sera difficile en raison d’importants travaux : on y bâtit un viaduc en plein centre, une autoroute doit traverser la ville. On s’en sort quand même et effectuons un petit retour en arrière sur la route menant à la Bolivie, avec pour objectif Puno, point de départ vers les « Islas Uros »

Lac Titicaca, un nom que tout le monde connait. Parce qu’il nous faisait rire quand nous étions enfants ?

Ou parce qu’il s’agit, comme le Baïkal, d’une vraie mer intérieure, perchée à 3880 m d’altitude et aux dimensions hors normes : 190 km de long, 80 km de large à son maxi, alimenté par 25 rivières et partagé entre deux pays, la Bolivie et le Pérou, avec une profondeur moyenne de 100m et 300m au plus profond.

DSCN7241

DSCN7247

DSCN7242

Ou enfin parce il évoque ces îles flottantes que leurs habitants rejoignent dans des embarcations de roseau.

C’est ce que nous sommes venus chercher ici, et nous longeons la rive sur quelques km pour atteindre un hameau et y rechercher Roger, dont l’indispensable application Ioverlander nous indique qu’il accompagne, dans sa barque, les voyageurs sur les iles, évitant la foule des tours operators.

Stop devant l’église et nous sommes vite repérés par la famille de Roger qui nous confirme sa disponibilité et nous invite à nous garer en face, de l’autre côté de la voie ferrée qui longe le lac, sur le terrain de foot, pour y passer la nuit. Rendez- vous demain 9h, pour embarquer.

S 15,31684°   W 69,99143°

Km 339   Total 12256

Dimanche 2 décembre. Jour 83  Isla Uros

7h30, on frappe à la porte. C’est Roger, que nous ne connaissions pas encore, qui vient nous inviter à déplacer la voiture : c’est dimanche, donc tournoi de foot. Les joueurs se changent, on installe les filets et les lignes de touche ont déjà été rafraichies à la chaux, sauf à l’endroit où nous sommes garés, on gêne !!!

A 8h30, Roger revient avec une perche, son réservoir d’essence et un baluchon. Les barques sont là, à moins de 20 m du terrain de foot. Peu de fond et beaucoup de vase, il faut se dégager à la gaffe, dans un beau contre jour.

DSCN7801

 

Engagés dans un chenal, et il nous faudra une demi-heure de navigation entre les roseaux, plus exactement les « totoras » pour atteindre le large.

Roger, qui se présente comme un Uros, est en fait un métis Aymara. La dernière des Uros « pur jus » a quitté cette terre en 1959 et sa langue a disparu avec elle. Les Uros étaient une tribu qui s’était réfugié, il y a des siècles, dans le labyrinthe des chenaux et des îles flottantes, pour se protéger de l’agressivité des Collas et des Incas. Ils y survécurent grâce à la pêche et aux totoras, roseaux comestibles qu’ils utilisèrent pour construire leurs embarcations et leurs habitations.

La vue se dégage, et nous pénétrons dans une vaste lagune bordée de ces îles qui font l’attrait, (l’attraction ?) de cette région.

DSCN7833

Nous longerons une série d’îles où accostent les vedettes de touristes, par palanquées de 40, et où les attendent de pied ferme des vendeuses de souvenirs.

DSCN7813

Les embarcations en roseau sont bien là, mais, accouplées, elles ne servent plus qu’à trimballer les touristes

DSCN7815

Heureusement Roger nous apportera un peu plus d’authenticité. Il nous mène à son île, où il réside régulièrement. Auparavant, nous passerons devant l’école, flottante naturellement

.DSCN7818

 

Nous touchons enfin terre, façon de parler, chez Roger.

DSCN7820

Et là, grâce à ses explications, nous comprendrons ce que sont ces îles flottantes : les touffes de roseaux qui bordent les canaux et couvrent une partie des rives du lac ne sont pas enracinées au fond du lac, mais dans une couche de tourbe constituée par la décomposition de leurs racines, couche qui peut atteindre trois mètres et flotte sur le lac, comme en témoignent les blocs découpés par Roger.

DSCN7824

Sur ce substrat, les Uros furent contraints d’accumuler en permanence de nombreuses couches de totoras, pour pallier au pourrissement des couches inférieures, maintenir la flottabilité et permettre la construction des cases où ils s’établirent.

DSCN7841

Chaque case a sa fonction : cuisine, chambres, remises, et des panneaux solaires permettent m^me un peu d’éclairage et le fonctionnement d’un téléviseur, mais l’eau courante n’est pas disponible.

DSCN7823

 

DSCN7822

Roger nous permettra d’appréhender la profondeur du lac dans cette lagune ; par un trou, foré dans l’épaisseur de la couche de roseaux et où l’eau affleure, il sondera, et filera 10m avant d’atteindre le fond.

DSCN7839

Chaque île est équipée d’un mirador, qui servait de tour de guet et de relais de communication, aujourd’hui, les touristes s’y prélassent.

DSCN7828

Sensation curieuse lorsque l’on se déplace sur une de ces îles : le sol est souple, élastique, et quand le passage d’une barque sur le chenal provoque une série de vagues, le sol ondule et semble se dérober.

A l’attache, l’embarcation en roseaux vient perpétuer la tradition.

DSCN7829

Nous comprendrons vite ce que contenait le balluchon : les œuvres de la femme de Roger qui, comme la plupart des habitants de ce hameau, tissent et vendent leurs productions sur les iles. Nous satisferons bien volontiers à nos obligations, à 15 sols par personne la ballade, moins de 5€, repartir les mains vides serait un beau manque de savoir- vivre..

Il faut repartir, s’engager de nouveau dans le chenal, non sans avoir salué l’église, flottante bien entendu. Si nous ne tardons pas, Roger pourra voir la fin du tournoi de foot.

DSCN7843

DSCN7847

DSCN7805

Impression un peu mitigée après cette « croisière » : gros doute sur le fait que le mode de vie traditionnel des Uros soit pérennisé ailleurs que dans les quelques gites qui accueillent les touristes ou dans des iles très éloignées, conviction que les « iliens » vivent en réalité dans les villages qui bordent le lac, où ils trouvent tout ce qui est nécessaire à une vie « normale », et où leurs enfants peuvent être scolarisés correctement, et ne se rendent sur les îles qu’en représentation. Mais au fond, qui pourrait leur en vouloir ?

Retour vers le centre de Puno pour un bivouac sur le parking près de l’ embarcadère pour les iles.

C’est dimanche, tous les restos sont pleins…

S 15° 50’ 18.7’’   W 70° 01’ 25.6’’

Km 46  Total 12302

 

Bonjour à tous.

Nous voilà rentrés à la maison, pour fêter Noël en famille.

Mais notre voyage n’est pas terminé, puisque nous n’avons pas publié le récit de notre dernière semaine péruvienne. Et comme Cusco, la Vallée sacrée et le Macchu Picchu le méritent, ce sera fait sous les prochains jours.

En attendant, tous nos vœux à tous pour une heureuse année 2019, avec une pensée particulière pour les grands voyageurs: Josette et Joël Braillard en Mauritanie, les Benistant en Inde.

Bonne fête de fin d’année

Agnès & Patrice