Mardi 23 octobre à Samedi 27. Jour 43 à 47. La Paz
L’arrivée sur La Paz par l’autoroute confirme nos craintes. Celle-ci se transforme vite en boulevard urbain où les bas- côtés sont envahis par les stands des marchands ambulants, débordant sur la chaussée, où les deux voies de droite sont le royaume des « collectivos », ces minibus qui assurent l’essentiel de la « mobilité urbaine », pour parler nov’langue, et où le seul passage, disputé, est la voie de gauche. On roule au pas, et, pour l’instant, c’est plat, ça ne durera pas.
Agnès nous trouve vite la dérivation qui nous permettra d’éviter le centre- ville et de gagner, à une quinzaine de km au sud-est et par une route serpentant dans la « Valle de la Luna », le village de Mallasa, pour nous installer sur le parking de l’hôtel Oberland.
Beau complexe, à taille humaine, qui reçoit aussi des campeurs et où nous laisserons notre véhicule quelques jours, le temps de visiter la ville sous la houlette de Martine, qui vit ici avec Suyana, sa fille, et qui vient nous récupérer sur place afin de nous éviter des errances désespérées dans le labyrinthe de rues du centre-ville.
La Paz est en effet une ville à trois niveaux, bâtie dans une cuvette et qui a progressivement colonisé le plateau qui la domine à 4000m, « El Alto », où se trouvent l’aéroport et les routes d’accès vers le Nord-Ouest, et, vers le sud, à 3200m, les vallées encaissées qui assurent la liaison avec le reste du pays. Le centre-ville est devenu un nœud routier que les chauffeurs boliviens affrontent avec sérénité, mais, pour les autres, inconscience ou témérité peuvent seules justifier d’y engager un camping- car.
On ne détaillera pas par le menu ces journées à La Paz, où nous abuserons de l’hospitalité de Martine pour récupérer, pour visiter la ville et nous imprégner de son atmosphère. Une fois la voiture oubliée, se déplacer est très facile ; on constatera que les bus, de vieux Dodge ou Chevrolet des années 70, les taxis et les collectivos, représentent, à la grosse, les deux tiers du trafic et qu’on peut aller partout pour des montants dérisoires (le trajet en bus est à 0,15€).
Mais, par surcroit, la ville est dotée de 8 lignes de télécabines qui irriguent tout l’hypercentre, permettent de grimper à l’Alto, où se concentrent les nouveaux arrivants, et offrent une vue exceptionnelle sur l’agglomération. De construction autrichienne, ces lignes comportent des stations intermédiaires et des interconnexions qui en font un vrai réseau urbain.
Il fallait être un peu visionnaire pour lancer un tel chantier, la seule prolongation d’une des lignes, dont le chantier a débuté, représente en effet un budget de 450 millions de $…
Visionnaire, il semble que le président Morales, Evo pour ses fans, le soit.
Premier président d’origine indigène du continent, il a su transformer l’image que le pays avait de lui-même en imposant la notion d ’«Etat plurinational de Bolivie », pour intégrer l’ensemble des ethnies qui le composent, mis en œuvre des réformes sociales, soutenu l’éducation et lancé un lourd programme d’investissements structurants dont les routes que nous avons parcourues et le réseau urbain portent témoignage.
Soutenu par les campagnes et toutes les ethnies jusque là reléguées au second plan, sa popularité s’est effritée lors de son second mandat, en particulier lors de la construction du nouveau palais présidentiel, tour de verre coiffant l’ancien palais dont l’ostentation a pu « interpeller » les électeurs et de celle, en cours du nouveau Parlement.
Pourra-t-il se représenter en 2020 ? Le débat a toujours lieu, la constitution n’autorisant que deux mandats successifs, mais un recours a été déposé. Les classes populaires en général, les indigènes en particulier, en tout cas, le souhaitent.
Quelques images, donc, de cette ville qui dort peu. Une fanfare militaire passe régulièrement sous les fenêtres de Martine, entre 20h et 22H, les marteaux piqueurs résonnent tard dans la nuit, et la circulation ne se calme que le dimanche. Il est consacré au repos, et aux activités culturelles, tel ce festival auquel participaient de bien jolies équatoriennes.
Fêtes familiales également, et « fiestas » de quartier où, lors des pauses, les groupes folkloriques font honneur à la bière locale.
A El Alto, ou dans le quartier du marché, on ne circule pas plus le dimanche, mais là c’est parce que les vendeurs ont envahi les rues.
Et, comme toujours en Amérique latine, la mort tient sa place et les cimetières sont très fréquentés, avec leurs niches curieusement ornées d’objets représentatifs des activités favorites des défunts et leurs fresques ironico macabres ornant les murs.
Et, même si la ville est congestionnée, on a gardé la place pour un cimetière pour chiens.
Ville de culture également, aux nombreux musées, généralement logés dans de superbes palais coloniaux.
Nous visiterons avec plaisir le MUSEF, musée ethnographique où est présentée la superbe collection de masques, que revêtaient les danseurs lors de célébrations rituelles, et qui nous avait échappé au MUSEF de Sucre.
Nombre de ces musées se trouvent dans la jolie « Calle Jaen », à deux pas de chez Martine.
Et, pour terminer ce premier séjour à La Paz, visite de la Cathédrale, d’où démarre le « Prado », principale artère de La Paz.
Km 385 Total 8529
Dimanche 28 et lundi 29 octobre. Jours 48/49 . La Paz / Copacabana / La Paz
Nous récupérons le véhicule à « Oberland » et reprenons la contournante permettant d’atteindre El Alto puis l’autoroute conduisant au lac Titicaca.
Route en travaux ensuite, première vue sur le lac, puis traversée en bac pour rejoindre la presqu’ile où se niche Copacabana.
En route, les témoins signalant une saturation du pot catalytique s’allument et la puissance en côte faiblit. Même scénario que celui vécu à Laguna Colorada. Nous tenterons, sur les 170 km qui nous séparent de Copacabana, trois régénérations « manuelles » ( 40 mn en 3° à 3500 tours, pour faire chauffer le pot et déclencher une pyrolise ), en vain.
Arrivés à Copacabana, haut lieu touristique du Titicaca bolivien , nous hésiterons entre y séjourner quelques jours ou retourner à La Paz. La raison l’emportera et nous repartirons le lendemain, non sans avoir pris le temps de visiter le centre-ville et sa belle cathédrale hispano mauresque.
Retour à La Paz dès le lendemain, un peu abattus, après une nuit à l’ »Eco Lodge » de Copacabana. Martine a gentiment accepté de nous héberger à nouveau. 1° nuit à Oberland puis nous nous rendrons au garage Ford dès mardi matin.
Km 346 Total 8875.






















































































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