Archives mensuelles: juillet 2015

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 Samedi 27 juin Jour 98 Jingdezhen – Huangshan 

Nous sommes maintenant dans la province du Jiangsu et l’autoroute serpente entre des collines escarpées, nous avons retrouvé un paysage de moyenne montagne. Dans les fonds, des rizières, sur les pentes, les premières plantations de thé.

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 Les maisons semblent récentes, toutes de même style, qu’elles soient isolées dans les collines ou regroupées en villages : blanches, 2 étages avec balcons, toitures de tuiles grises avec de petits frontons étagés.

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S’orienter en Chine est devenu plus facile, la quasi-totalité des panneaux autoroutiers et des informations touristiques, nombreuses, sont bilingues anglais, les conseils de prudence également, avec des formules surprenantes («  don’t drive drunken »). C’est heureux car les GPS chinois dont ont été munis chacun des véhicules à notre arrivée ne fonctionnent pas ( ou nous n’avons pas fait l’effort de les faire fonctionner) et les nôtres sont souvent perdus tant le réseau routier évolue rapidement . Quant à Yang, il utilise la fonction navigation de son téléphone, qui a toujours un temps de retard par rapport à notre progression. Retentit alors dans les talkie walkie la formule fatidique «  On fait demi tour … » 

Nous parvenons malgré tout à Huangshan en début d’après midi et nous installons dans le parking de l’hôtel Huangshan Huyan. La chaleur est telle que nous décidons de prendre une chambre. Yang ayant bien négocié, elle ne nous coûtera que 20 € de plus que le prix du parking. Bonheur de la clim et des douches fraiches sans limites ! 

Huangshan n’a pas de vieille ville, mais une vieille rue, longue il est vrai. Ses boutiques proposent surtout des pinceaux et articles de calligraphie, du thé et des antiquités. Les prix de celles ci nous feront sursauter : 5000€ une petite statuette de paysan sur un buffle, 12000€ pour des éléments de portes sculptés. Nous ne ferons pas de contre proposition…..

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N 29° 42’ 43.1’’   E 118° 17’ 48.1’’

Altitude 139m

164km Total 20265km 

Dimanche 28 juin Jour 99   Huangshan – Tangkou 

Nous remontons une rivière pour atteindre, à une trentaine de km, le village de Xidi. Fondé sous la dynastie, Ming au confluent de 3 rivières, il a gardé son architecture d’origine. Il regroupait à l’époque des commerçants mais aussi des fonctionnaires impériaux, actifs ou devenus rentiers en raison de leurs états de service. D’aspect extérieur plutôt banal, ces maisons ont leurs diverses pièces et cour intérieures construites en bois, souvent sculpté et parfois, pour les plus opulentes, richement décoré.

Certaines de ces maisons abritent des boutiques, nous y chinerons ( c’est le cas de le dire) deux petits tableaux en bois sculpté d’inspiration taoïste.

Et la présence des visiteurs n’interrompt pas les activités domestiques.

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Passage au village de Hongcun, même type d’habitat mais un village plus lacustre dont l’implantation représente un buffle, le lac central en occupant l’estomac et les divers canaux les intestins….. 

Puis dernière étape de la journée, le trajet vers le Mont Huangshan et la recherche d’un bivouac sympa, plutôt stérile puisque nous finirons sur un parking à côté du péage de l’autoroute, cette ville rue étant coincée dans une gorge et réservant son espace au parking des cars navettes qui desservent le site du Mt Huangshan. 

N 30° 04’ 07.2’’   E 118° 10’ 22.0’’

Altitude 448m

111 km Total 20376 km 

Lundi 29 juin Jour 100  Tangkou 

Le site du Mont Huangshan est un des 5 sites touristiques majeur de la Chine. Il est classé AAAAA (oui François, comme les andouillettes !) à l’instar du parc du Wulingyuan, de renommée mondiale et qui avait inspiré les décors du film « Avatar », Ce parc n’a pas été retenu par les autorités dans notre projet d’ itinéraire pour des raisons peu claires : trop brumeux, trop fréquenté, trop fatiguant et, ce qui n’a pas été dit, sans doute trop proche de sites de lancement de missiles balistiques.

Nous nous contenterons donc du Mt Huanghan qui vaut largement la visite, avec ses reliefs étonnants, ses rochers en équilibre et les pins parasols qui ont pris racine dans la moindre faille. Son accès se fait par navettes de bus puis, pour les moins courageux, dont nous sommes, par télécabine pour éviter de 3 à 5h de montée. (Il fait 33°, humidité saturée, et il nous restera quand même quelques milliers de marches à franchir pour gagner les belvédères.)

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 Un des rochers les plus célèbres du parc est celui du «   singe observant la plaine », que l’on comparera bien vite à l’original, rencontré quelques instants plus tard

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Plusieurs hôtels sont situés dans les diverses combes du site, ils sont tous ravitaillés à dos d’homme. Les porteurs embarquent de 75 à 80kg à chaque trajet, et vont jusqu’à 100kg quand la nature du produit transporté le nécessite ! Leur équipement est sommaire, un balancier en bambou refendu et un bâton ferré servant à protéger l’épaule, mais aussi à permettre des temps de récupération.

Que penser quand nous croisons ces hommes, au visage ruisselant, parfois déformé de grimaces ? La compassion et la culpabilité des nantis sont hors de propos, nous nous efforçons  simplement de ne pas les gêner dans l’étroitesse du chemin.

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Mardi 30 juin  Jour 101 Tangkou – Hangzhou 

Trajet autoroutier direct jusqu’à cette ville que Marco Polo qualifia de « paradis sur terre » et dont il fut gouverneur pendant 3 ans. Son cœur en est le Lac de l’Ouest (Xi hu) étendue de 8km² entourée de collines consacrées à la culture des arbres à thé.

Le parking de l’hôtel prévu est encombré de voitures de généraux, le 1° juillet étant une fête militaire. Nous nous installons donc dans un parking sur une des collines du centre ville, par chance bien ombragé.( Quoique.., dès le soir il se met à pleuvoir abondamment, c’est bien la saison de la mousson) et c’est parti pour un petit tour de lac !

Remarque au passage, ici les piroguiers savent aussi pagayer avec les jambes..

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N 30° 14’ 23.6’’   E 120° 09’ 36.5’’

Altitude 52m

284 km Total 20660 km 

Mercredi 1° juillet   Jour 102 Hangzhou 

Cette région produit une des meilleures variétés de thé vert, elle abrite aussi le très joli Musée National du Thé, un centre de recherches et ses plantations expérimentales. De tradition millénaire, le thé produit en Chine est à 80% du thé vert, provenant de 2 à 3 cueillettes par ans des jeune feuilles collectées manuellement sur les plus petites parcelles ou dans les zones très pentues, mais également et de plus en plus, mécaniquement.

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Hangzhou est une ville dont le centre est très agréable, ( la périphérie, par contre, des tours….)  nous passerons la soirée à flâner dans les rues piétonnes extrêmement animées, où les familles défilent devant les mille marchands de vêtements, souvenirs, gadgets, nourritures variées et pour nous mystérieuses, mais aussi ébahis devant les artisans et artistes : dessinateurs, verriers, sculpteurs sur bois ou modeleurs d’argile.

Jeudi 2  juillet   Jour 103 Hangzhou – Shangh 

Sans surprise, l’autoroute est de plus en plus chargée quand nous approchons de la mégapole. A 50km de la ville, les violentes crampes à l’abdomen qu’Agnès ressentait depuis le matin deviennent si intenses et rapprochées que nous décidons de consulter un médecin. Un hôpital est proche du péage et les urgences nous reçoivent immédiatement. Diagnostic rapide du médecin : gastro aigue.  Une perfusion pour réhydrater et traiter la douleur est placée rapidement en attendant le résultat du bilan sanguin qui s’avère normal. Deux heures après cela va beaucoup mieux et nous quittons l’hôpital rassurés, avec un traitement d’accompagnement.

C’est notre 2° contact avec le système hospitalier chinois, toujours impressionnant d’efficacité aux urgences, pour des cas simples, il est vrai et sans traumato. Un peu plus de patients qu’à Songpan, un toubib et 4 infirmières pas du tout stressées et une prise en charge immédiate.

Nous verrons la réaction de la Sécu quand nous leur transmettrons les feuilles de soin en chinois, ça risque d’être coquin. 

Le parking du Motel 168, à deux pas d’une station de métro sur la nouvelle ligne 10 n’est pas folichon, mais il semble impossible de trouver mieux, ici le m² est précieux et les grand parkings l’exception.

Voisin du parking un petit centre commercial. On y trouve Starbucks, Mc Do et KFC. Nous constaterons que ces chaines ont des établissements quasiment  tous les km. La lèpre de la sous culture américaine a vite envahi les centres urbains chinois. 

N 31° 10’ 44.9’’      E  121° 22’ 04.0’’

Altitude 15m

176 km Total 20836 km 

Vendredi 3 à dimanche 5 juillet, Jours 104 à 106   Shanghaï 

Pas d’hésitation, le métro est La solution pour se déplacer ici. Moderne, propre, à haute fréquence et remarquablement balisé, il semble impossible de s’y perdre. Son prix, 45 yuan soit environ 7.5 € pour une carte 3 jours / trajets illimités, défie toute concurrence. Aux heures de pointe, c’est un peu bondé, mais il faut bien mettre les 23 millions de Shanghaïens quelque part… 

Notre 1° visite sera pour le Bund, cette promenade du centre historique qui longe la rive ouest du fleuve Suzhou. Ciel un peu couvert, le plafond est bas. Pollution?

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 Première  visite et premier choc, une fois sur la digue : L’apparition des navires qui remontent le fleuve, et virent dans la grande courbe qui les emmènera vers le Yangzi, puis vers la mer, retenus à la poupe par un remorqueur, sur le fond des constructions futuristes qui constituent le quartier d’affaires de Pedong, sur l’autre rive.

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 En contrebas de la digue, le Bund est bordé de bâtiments typiques de l’architecture occidentale du XIX°, dont la taille et le style devaient incarner la puissance des établissements financiers qu’ils abritaient.

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De temps en temps, un hôtel vient s’intercaler  entre les sièges des banques. Nous flânerons dans les salons du « Peace hôtel », qui fut longtemps le plus bel hôtel d’Asie : Encore plus classe que le « Raffles » à Singapour : Art déco et luxe serein…

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Le Bund doit son existence et sa prospérité au traité de Nanjing (Nankin) qui marqua la fin de la 1° guerre de l’opium, en 1842 : Londres imposa à la dynastie Qing d’autoriser la vente de l’opium produit en Inde, ce qui lui permettait de financer les importations des produits chinois vers l’occident, et obtint de surcroit, outre Hong Kong, la concession des terres le long du Suzhou où s’installèrent maisons de commerces et établissements financiers.

A la fin du XIX° siècle, 600 de ceux-ci faisaient de Shanghai la 3° place financière mondiale après Londres et Wallstreet. L’un des plus opulents, la  «  Hong Kong & Shanghai Banking Corporation », aujourd’hui HSBC, y construira un bâtiment surmonté d’une coupole à la mesure de sa réussite. Comme tous les autres, intégrés dans le patrimoine national après 1949, il est aujourd’hui surmonté des drapeaux rouges de la République Populaire de Chine.

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 Ceux-ci sont sans doute visibles depuis le nouveau siège de la HSBC, sur l’autre rive, dont le logo éclaire la nuit dans le groupe de gratte ciel qui domine Pudong. L’histoire a de ces mouvements de balanciers, à l’heure où la bourse de Shanghai s’effondre…

Les français s’installèrent plus à l’ouest, une dizaine d’année plus tard.

Nous apprécierons l’atmosphère ce quartier dit de la « Concession française », où alternent des zones qui ont conservé le style début XX° des maisons bourgeoises européennes, avec quelques belles constructions telle l’ancienne résidence du Président de la CCI française de Shanghai, devenue musée de l’artisanat, ou encore cette villa rose qui aurait sa place sur la côte d’azur, devenue établissement universitaire; avec des zones plus modestes.

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Dans ces dernières se nichent de nombreuses boutiques de créateurs de mode : 15 m², 30 robes « haute couture » sur des portants, et on attend le chaland…

Tout près, dans Xintandi, la rénovation a fait son œuvre : On a conservé les Shikumen, petites maisons de briques devenues bars et restaurants branchés, tel celui ci, à la déco extérieure symbolisant la spécialité, les spaghetti, d’assez mauvais goût, ( la déco, pas les spaghetti…) ou encore converties en boutiques select, mais on a aussi, il faut bien amortir le m², bâtit d’énormes centres commerciaux dédiés aux grandes marques de fringues européennes.

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Le parc Fuxing , à deux pas (façon de parler, il faut un peu crapahuter), accueille les musiciens amateurs : Une cantatrice vocalise sur fond d’accordéon, un batteur karaokise des airs de rumba qui entrainent dans la danse les vieux chinois et les jeunes américaines.

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 Chacun sa passion: Un très vieux monsieur envoie au 7° ciel un joli cerf volant, les moins sportifs tapent le carton.

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Passage obligé, mais rapide, dans la vieille ville, complètement reconstituée, complètement saturée et d’un intérêt moyen puis visite, à côté, du jardin Yu, très décevant lui aussi: Des pavillons, de la rocaille reconstituée, des petits mares et des poissons rouges; ça devait plaire, sous les Ming….

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Fin d’après midi à  Shilappiu, le « Carreau du Temple shanghaien (pour ceux qui auraient connu le Paris des années 60) pour s’y  faire tailler des vêtements sur mesure, prêts en 48h.

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Petite déception, Place du Peuple. Ce centre de culture avec ses musées et théâtres, mais aussi nœud de communications de la ville entouré d’hôtels de luxe est très fréquenté le dimanche.La file d’attente  devant le Musée de Shanghai, voisin du beau théâtre du même nom, nous décourage et nous fait renoncer.

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Soirée dans le quartier de Pudong. Agnès s’y fera une fois de plus piéger pour une photo de famille, mais c’est demandé tellement gentiment…

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Comment faire pour rendre fidèlement l’image vertigineuse de ses gratte ciel ?  Le plus récent, vrille aérienne de dentelles d’acier et de verre semble échapper à la verticale.

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 De leur sommet, on peut admirer la ville, lorsque la pollution le permet.

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Mais Shanghai est aussi une ville où subsistent encore quelques quartiers ayant échappé aux démolisseurs, et sa population n’est pas constituée que de traders…

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Et pour finir, une bizarrerie et une question qui me taraude :

-         La bizarrerie: La maison  Moller, résidence construite entre 1936 et 1949 par le propriétaire suédois d’un chaine de magasins : On lui avait prédit qu’il mourrait à l’achèvement de sa maison, il fit durer les travaux ! C’est aujourd’hui un restaurant cossu.

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 -         La question : Existe-t-il  à Shanghai un règlement interdisant de raccourcir les câbles électriques ?

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 Lundi 6 juillet   Jour 107 Shanghai – Tongli  - Suzhou

L’arrière pays de Shanghai est, sur des milliers de km², une région où l’eau est partout : Les pentes sont si faibles que les fleuves méandrent dans la plaine ( je ne suis pas ennemi des néologismes) et alimentent de nombreux lacs. Des canaux ont été creusés pour drainer les marais mais également  pour transporter les marchandises. Le plus célèbre étant le Grand Canal, plus long canal artificiel du monde, dont le creusement fut entrepris en 495 av JC et dont les travaux les plus importants, la jonction entre le Yangzi et le Fleuve Jaune, furent réalisés sous la dynastie Sui, au début du VII° siècle. L’empereur Sui Yang Di aurait célébré l’achèvement de l’ouvrage en sillonnant le canal avec une flottille de bateaux dragons halés par les plus belles femmes de l’empire !! Heureuse époque.

 Sur 1800 km, ce canal  relie  Hangzhou à Pékin et fut un facteur déterminant pour le développement économique de la région.

L’eau est partout, et particulièrement dans les nues puisque nous arrivons à Tongli, célèbre pour ses canaux, sous un déluge de mousson. Même les cormorans sont maussades et gardent le bec à l’abri !

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En fin de journée, cap sur Suzhou, tout proche, la « Venise de l’Est  » dont les femmes seraient les plus belles de Chine ! Affirmation que nous ne pourrons malheureusement confirmer, nous en avons vu de très belles partout…

Bivouac dans un parking au pied des remparts (reconstitués) bordant le grand Canal.

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N 31° 18’ 48.4’’   E 120° 38’ 06.6’’

Altitude 12m 

131 km total 20967 km 

Mardi 7 juillet Jour 108 Suzhou 

Suzhou doit sa prospérité au commerce du grain, grâce au grand canal, puis, depuis le XIV° siècle, à l’industrie de la soie, dont elle devint le premier pôle en Chine.

Ville de canaux, elle attire de nombreux touristes.

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Tout est fait pour la maintenir attirante : Des statues, reconstituant des scènes du passé, embellissent les rues, les canaux sont nettoyés par des « balayeurs » embarqués, les pandores sont là, bienveillants.

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Nous visiterons le plus beau des nombreux jardins de la ville, celui de « L’humble administrateur », magistrat en retraite qui en entreprit l’aménagement au XIV° siècle (5 ha quand même, la retraite devait être plantureuse). Comme tous les grands sites touristiques que nous aurons visité, nous ne serons pas seuls… Belle exposition de bonsaïs

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Nous y verrons, comme souvent dans ces lieux, de jeunes personnes en costume traditionnel prendre la pause. Dans quel but ? Photos de mode ? Catalogues ? Calendrier Pirelli pour fétichistes de la soie ? Nous n’aurons pas la réponse mais marauderons un cliché par dessus l’épaule du professionnel.

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Très agaçante par contre cette maladie des selfies qui empêchent l’accès aux points d’intérêt tant que Madame n’a pas trouvé le bon mouvement de coiffure ou Monsieur achevé le bon réglage. Il faut dire que c’est une maladie qui commence très tôt : On apprend aux enfants à prendre la pause !

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Mercredi 8 juillet   Jour 109   Suzhou – Nanjing

Le paysage change, les rizières font place à une plaine de grandes cultures, maïs et maraichage.

Bivouac idéal sur le parking du Metro Park Hôtel, puisque nous l’atteignons très rapidement après la sortie d’autoroute,  hôtel à 100m du musée et 500m d’une station de métro.

Contraintes logistiques l’après midi avec les courses au « Carrefour » de la ville. Petite remarque en passant : Nous sommes surpris du dynamisme de cette entreprise en Chine puisque nous aurons trouvé un de ses supermarchés dans quasiment toutes les grandes villes. Les « Auchan » sont plus rares, le groupe Mulliez se distingue plutôt par ses « Décathlon » assez souvent présents. La grande distribution américaine est quasiment absente, nous n’aurons vu qu’un seul « Wallmart » sur tout le périple, plutôt ringard par ailleurs. Etude non exhaustive, ce n’est pas notre principal centre d’intérêt.

N 32° 02’ 32.2’’    E 118° 49’ 07.2’’

Altitude 53m

220km Total 21187 km 

Jeudi 9 juillet   Jour 110 Nanjing 

Visite le matin du beau musée, remarquable aussi bien par son architecture et ses aménagements que par son contenu. De très belles pièces, et nous aurons le plaisir de trouver, sur le stand d’un marchand de souvenirs une reproduction d’une lampe en bronze vue dans une des vitrines du musée.

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Petit café sur la terrasse, au bar du musée, et petits coucous avec un grand père qui promène son petit fils . Nous aurons très souvent rencontré cet équipage de papys/mamies  allant chercher les enfants à la sortie des écoles, les emmenant en ballade ou sur les manèges. Même si la politique de l’enfant unique est en voie d’assouplissement, ici les enfants sont rois.

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A la sortie du musée, nous constatons que le service des affaires culturelles de l’Ambassade est, lui aussi, actif en Chine. Nous avions déjà noté la tenue, dans plusieurs villes, d’un festival d’art dramatique « itinérant » présentant plusieurs pièces du répertoire classique français.

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Promenade l’après midi dans le très grand parc de la « Colline de pourpre et d’or » qui domine la ville. Le mausolée de la dynastie Ming, aux belles tuiles jaunes,  y est beaucoup moins fréquenté que celui de Sun Yat Sen !

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Ne figurera pas dans notre choix de visites le mausolée commémorant le massacre de Nankin en 1937, où 300 000 civils furent exécutés par l’armée japonaise. Cet évènement reste encore aujourd’hui un point dur dans les relations sino japonaises, le Japon niant  les faits et refusant toute « repentance » .

Vendredi 10 juillet   Jour 111  Nanjing – LuHoe

Etape de liaison dans une ville sans grand intérêt et bivouac dans un parking d’hôtel, dans le quartier des ateliers de réparation auto. Le camion ne passe pas sous les fils électriques qui surplombent l’entrée et on a perdu la clé de la barrière de la 2° entrée. Nous resterons donc dehors.

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N 33° 33’ 15.3’’  E  114° 00’ 15.3’’

551km Total 21738 km

 

Samedi 11 juillet   Jour 112   LuHoe – Shaolin 

Nous reprenons de l’altitude pour nous diriger vers le temple de Shaolin en remontant le Fleuve Jaune, plein ouest. Le temps est lourd et le ciel constamment voilé de pollution : Si les reliefs boisés sont relativement sauvages, les vallées encaissées ne sont que chapelets de cimenteries, d’usines diverses et de centrales thermiques. Chine, atelier du Monde ?

Passée la ville de Dongfeng, une belle 4 voies qui remonte une étroite vallée, préservée celle-ci, sur une dizaine de km  nous laisse présager un site touristique très fréquenté.

Il le sera. Extérieurement, hormis la quincaillerie commerciale sur l’esplanade de l’entrée, rien ne distingue ce monastère, niché dans un fond de vallée, de ceux que nous avons déjà visité. Les statues des généraux mythiques, sous le porche, sont peut être un peu plus grimaçantes, effet de l’imagination ? L’ambiance de la « forêt de stèles », qui rassemble les stupas commémorant la mémoire des moines ayant marqué l’histoire du monastère, ou la prière du soir , nous donnent une image bien plus sereine.

 

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Il faut se diriger vers un ensemble de bâtiments qui abrite un centre de formation, le Wufu, pour découvrir ce qui fait de Shaolin un lieu unique:

Le monastère de Shaolin Si  (monastère de la Petite Forêt) est devenu la référence mondiale en matière de Kung-fu. Il abrite 200 religieux de l’ordre de moines guerriers du même nom, qui applique la méthode introduite en Chine en 527 par le moine indien Bodhidharma.

Le Kung-fu (de gongfu qui signifie habileté, dans tous les arts, pas seulement martiaux) emploie de nombreuses armes, épée, bâton, fouet. Mais les mains nues, les coudes et les pieds sont des armes qui se suffisent à elles même, pour peu que l’on se soit astreint au long entrainement dispensé ici.

Il commence très tôt et nous assisterons à une présentation par des élèves du centre qui montre que la concentration, la relaxation et la maitrise de l’énergie peuvent s’acquérir très jeune. Nous impressionnera  particulièrement la démonstration de cette dernière par un lancer d’aiguille transperçant un ballon à 2m après avoir perforé une vitre, ( mince sans doute, mais quand même…) sans la briser !

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En fin de journée les élèves quittent les locaux du Wufu  pour se diriger, au pas cadencé, vers  une esplanade où ils participeront, par centaines, à un entrainement collectif.

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Shaolin a essaimé dans la ville de Dongfeng qui compte des centaines d’école de Kung-fu. Elles rassembleraient une dizaine de milliers d’élèves. Recalés du système scolaire ou poussés par leurs rêves, ils viennent de toute la Chine, à grand frais, et veulent devenir les Bruce Lee ou les Jacky Chan de demain. Quelques uns deviendront effectivement acteurs, les autres s’engageront dans l’armée, deviendront gardes du corps ou professeurs de Kung-fu, en tous cas recadrés par une pédagogie où la discipline ne semble pas être la dernière des vertus.

Le centre n’attire pas que des chinois : Dans une arrière cour nous assisterons à l’entrainement, sous la houlette d’un moine, d’une quinzaine de jeunes gens de toutes nationalités.

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Bivouac sur le parking du Temple de Shaolin

N 34° 30’ 54.8’’ E 112° 57’ 01.7’’

Altitude 466m

197km  Total 21935 km 

Dimanche 12 Juillet  Jour 113    Shaolin – Luyang – Sanmenxia

Direction Luyoang, ville de plus de 6 millions d’habitants, que nous contournerons pour atteindre les grottes de Longmen. Ces « grottes », en fait plus de 2000 cavités creusées dans une colline dominant la rivière Yi, furent entreprises par des dignitaires bouddhistes des Wei du Nord au IV° siècle, puis poursuivies sous les dynasties Sui et Tang.

La plus importante des statues, le Bouddha Vairocana, de 17m de haut, aurait le visage de l’impératrice Wu Zetian, et son sourire lui a valu le surnom de « Mona Lisa orientale ». A sa droite, Ananda, le gardien de la mémoire, sur son flanc gauche, le Roi céleste.

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Nous reprenons l’autoroute sur une portion souvent en travaux, dans une région très industrielle où le trafic de poids lourds chargés de poutrelles et de tubes d‘acier est intense. Les montées seront pénibles derrière des camions se hissant à 30km/h et cette fin d’étape sera longue, dans une atmosphère toujours voilée.

Bivouac dans le parking d’un hôtel de Sanmenxia, vide en ce dimanche soir. Sa piscine est chaude et d’une limpidité moyenne, mais s’y plonger est quand même un vrai plaisir ! 

N 34° 42.372’   E 111° 5.465’

Altitude 383m

251 km Total 22186 km

 Lundi 13 juillet  Jour 114 Sanmenxia – X’ian ( Armée enterrée)

Plein les mirettes ! Nous en avons pris plein la vue sur ce site où fut découvert en 1974, lors du forage d’un puits, des statues, grandeur nature, de guerriers en terre cuite. Les fouilles révélèrent la présence extraordinaire d’une armée en ordre de bataille, enterrée dans des fosses sous 2m d’argile, faisant de cet évènement la plus grande découverte archéologique de l’époque contemporaine. 

La démesure de cette œuvre apparait dès que l’on pénètre dans le hall qui l’abrite. Elle rassemble plus de 7000 soldats et chevaux.

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Dans un grand élan d’honnêteté, je citerai ma source, pour le cadrage historique : Le guide « Chine » de la série « Voir », chez Hachette :

« En 221 av JC, Qin Shi Huang se proclame 1° Empereur de Chine et gouverne pendant une période courte, mais capitale, de l’histoire……Une fois l’unification réalisée, ce chef sans merci attelle des milliers de travailleurs à la construction de la Grande Muraille. Il unifie le système monétaire et celui des poids et mesures, pose les premières pierres d’un système juridique et meurt avec la conviction que son illustre armée de terre cuite le protègera dans l’au-delà de ses ennemis. » 

L’armée de terre cuite n’est que la partie défensive  du mausolée de l’empereur, dont le tombeau serait situé sous une colline située à 2km des fosses. Il aurait mobilisé 700 000 personnes pendant 36 ans pour le construire, y compris les tombes de 48 concubines enterrées vivantes, ainsi que les ouvriers ayant achevé la nécropole afin qu’ils n’en dévoilent pas l’emplacement.

Ce tumulus n’a pas été fouillé, les autorités estimant que les techniques de conservation ne sont pas encore au point, ainsi que le montra la perte des couleurs qui émaillaient les statues de terre cuite. 

La fosse N°1 renferme l’infanterie. Les régiments, en colonnes parallèles, sont précédés de 3 lignes de combattants « sacrifiés »

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Dans chaque colonne, en tête, les officiers. Ils sont de plus grande taille avec des armures et des coiffures spécifiques.

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 Puis vient la troupe, chaque soldat ayant un visage différent. Toutes les armes ont disparu, n’ayant pas résisté au temps, mais la position des bras et des mains laisse deviner la fonction de chacun.

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La fosse n° 2 renferme la cavalerie, dont peu d’éléments ont été retrouvés intacts, les poutres protégeant les fosses s’étant effondrées. Les chevaux ont été reconstitués à partir de débris, ainsi que de nombreuses statues de soldats.

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La fosse n° 3 était dédiée au quartier général, avec ses officiers supérieurs.

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 A part, hors des fosses, des statues qui mettent en évidence le travail de reconstitution

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Dans des vitrines, les plus beaux spécimens d’arbalétriers, d’officiers ou de palefreniers.

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Le travail n’est pas terminé, les fouilles et la reconstitution se poursuivent avec une infinie patience.

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Dans un tumulus séparé furent découverts deux chariots en bronze, à l’échelle ½ et logés à l’origine dans des cercueils en bois, dont l’un était composé de plus de 3600 pièces métalliques.

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 Dans la partie musée, la photo de Jacques Chirac, grand ami de la Chine et qui avait déclaré, lors de sa visite : « Ce site est la 8° merveille du monde  » , trône à la place d’honneur dans la galerie de photos de Chefs d’Etat et de personnalités l’ayant visité.

 Bivouac sur le parking du  site « Armée en terre cuite » 

N 34° 23’ 29.0’’  E 109° 16’ 47.5’’

Altitude 483m 

271 km  Total 22457 km

 

Mardi 14  à jeudi 16 juillet    Jour 115 à 117   X’ian ville

Petit saut d’une soixantaine de km pour venir nous installer en ville, dans le parking d’un hôtel, moyen-moyen, mais situé pas trop loin d’une station de métro. A l’échelle de la Chine, X’ian, capitale de la province du Shaanxi, n’est qu’une petite ville de 4.5 millions d’habitants et ne compte que 3 périphériques et 4 lignes de métro !

Elle a néanmoins un passé glorieux puisqu’en 1066 av JC, la dynastie des Zhou de l’Ouest établit sa capitale  près de la ville actuelle, puis devint la capitale de la Chine unifiée sous le 1° empereur Qin Shi Huang (celui de l’armée enterrée, pour ceux qui ne suivent pas..)

Pendant plus de mille ans, X’ian fut le siège du pouvoir politique de plusieurs dynasties, dont les Han de l’Ouest, les Sui et les Tang. Au IX° siècle elle aurait été, avec plus d’un million d’habitants, la ville la plus grande et la plus prospère du monde, inondée des richesses circulant sur les routes de la soie dont elle constituait le point de départ.

Elle abritait, au sein de ses remparts de 14km qui subsistent aujourd’hui, plus d’un millier de monastères. 

Notre visite commencera par le cœur de la ville, marqué par les deux tours jumelles de la cloche et du tambour, qui se font face.

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  La première, à l’est, sonnait le réveil en fonction du lever du soleil, la seconde la fin des activités et l’interdiction de circulation. Elles servaient également à marquer les heures par une combinaison des deux signaux. Nous apprendrons plus tard, à Pékin, lors de la visite de tours identiques, que les chinois avaient inventé au moins 4 systèmes de mesure du temps dont les clepsydres, basées sur la vitesse d’écoulement de l’eau à travers des orifices calibrés ou ceux mesurant la vitesse de combustion d’une bande de papier ! 

Au pied de ces tours commence le quartier musulman. X’ian abrite en effet une très forte communauté Hui, établie au fil des siècles par le flux des caravanes en provenance du nord ouest. On y retrouve, rien d’étonnant, bazar et  mosquée qui caractérisent les villes musulmanes, mais avec un parfum de Chine !

La grande Mosquée, Qingzhen Si, qui comporte 4 cours en enfilade sur un plan inspiré des tempes bouddhistes, est l’une des plus grandes de Chine, bâtie en 742, sous les Tang. C’est un havre de paix , pavoisé en cette fin de ramadan, au cœur de l’animation du bazar.

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Le bazar, quant à lui, est plus cosmopolite et mêle toutes les influences. Commerces de souvenirs ou attrapes touristes, tenus par des Han,  et nourritures diverses, préparées par des Hui, en constituent la trame.  Les fagots de brochettes de viande sont livrés par chariots, on y met à griller, à frire ou à bouillir sur des piques tout ce que l’on peut imaginer, même des œufs de caille.

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Pour accéder aux remparts, les mieux conservés de Chine, le métro s’impose. Sortie de station les multiples contrastes de la Chine sautent aux yeux !

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Ces remparts, longs de 14km, 12 m de large  et de 12 m de haut, construits en 1370 en briques liées d’un mortier de terre battue, chaux vive et d’extrait de riz gluant (à chaque époque ses techniques..) ceinturaient l’ancienne « Chang’an » de l’époque Tang. En parfait état, on s’y ballade en vélo pour contempler la rangée de tours extérieures ou, de l’autre côté, la vieille ville. Quelques nouveaux riches s’y sont fait aménager de superbes lofts, sur les derniers niveaux de la 1° rangée intérieure de maisons rénovées, à fleur de rempart. Je n’ai malheureusement pu les shooter, occupé à chasser derrière Charles qui s’était échappé, profitant d’un mauvais passage de pavés….

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Cela me donne l’opportunité d’apporter un éclairage sur le système foncier et immobilier de la « Nouvelle Chine », pour ceux que cela intéresse. Pour les autres, rendez vous au paragraphe suivant.

 Depuis la révolution de 1949, toutes les terres sont  nationalisées, qu’elles soient agricoles, urbaines ou industrielles. L’état, propriétaire, les « vend » en concession à des entrepreneurs, des promoteurs ou des particuliers, pour une durée de 70 ans. Un promoteur, qui aurait acquis la concession d’un terrain, bâtira des immeubles dont il revendra, par appartements, les concessions à des particuliers. La conjonction de la rapacité des promoteurs et de la volonté gouvernementale d’attirer les paysans vers les villes provoque cette abondance de chantiers et cette multitude de tours encore vides, ceux ci n’ayant li les moyens ni l’envie d’acheter ces appartements.

Les concessions d’immeubles peuvent se céder, comme un fond de commerce en Europe, mais leur valeur baisse avec le temps puisque la capacité d’amortissement diminue avec la durée restant à courir jusqu’à l’échéance, en raison de l’incertitude sur les conditions de sortie de la concession. Si l’état veut disposer d’un terrain pour un projet d’intérêt public, il expropriera les occupants en les relogeant s’il s’agit de particuliers, ou en rachetant la concession si il s’agit d’un entrepreneur ou d’un promoteur. Quid de la  fixation du prix de rachat, puisque c’est l’état le décideur ? Interviennent alors le réseau de relations, ou la capacité de corruption, pour bonifier le prix de rachat. Que se passe t il à l’échéance de 70 ans ? Nul ne le sait , aucune concession n’ayant encore atteint cet âge.

 

Trois jours dans la même ville, c’est aussi l’occasion de quelques activités du quotidien. Sur le mode « Caroline en vacances », vous aurez droit à :

-          Agnès joue à la coiffeuse

-          Agnès chez la coiffeuse

-          Agnès chez les pédicures à nageoires

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Vous aurez noté le cadre splendide de ces activités et le camion pavoisé en ce 14 juillet. 14 Juillet qui m’aura valu de nombreux messages d’anniversaire, très appréciés et dont je remercie avec émotion leurs émetteurs en trinquant avec eux. Le champagne ? Damien-Buffet bien sûr, il supporte très bien le voyage.

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Nous terminerons notre séjour à X’ian par un petit pèlerinage au monument marquant le départ de la Route de la soie et en repensant à celui qui, 15 000 km plus tôt à Jyauguan, marquait la fin de la route chinoise.

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Parking « Rest Hôtel »

N 34° 11’ 32.2’’   E 108° 55’ 48.0’’

Altitude 500m

57km Total 22514 km     117459

 

Vendredi 17 juillet Jour 118   X’ian- HukouPuBu

Nous remontons le cours du fleuve jaune, (le Huanghe) que nous ne voyons pas, encaissé en fond de vallée, par une très belle  autoroute de moyenne montagne dont nous sommes quasiment les seuls usagers. Les pentes sont couvertes d’une belle végétation dont un panneau nous informe qu’il s’agit de la forêt primaire.

Au fil des millénaires, le fleuve jaune a taillé son lit dans le plateau du Loess pour former un canyon de près de 700km. Deuxième plus long fleuve de Chine avec 5464km, il doit son nom à la charge de limons argileux qu’il charrie, près de 400kg par m3, et déposait sur les plaines environnantes lors de ses crues, parfois dévastatrices. Déposait, car la consommation d’eau dans le nord due à l’industrialisation en a considérablement réduit le débit.

Halte à HuKouPuBu pour y voir la chute du fleuve jaune. Déception car le niveau du fleuve est très bas et la chute peu spectaculaire. Yang qui était venu il y a une vingtaine d’années nous dira : Il y avait plus d’eau et moins de touristes !

De fait la rue principale, par ses néons, est un petit Las Vegas, bruyant de karaokés devant les hôtels où les cars débarquent des cargaisons de touristes.

Nous nous consolerons avec le spectacle des « animations », les âniers,  qui guettent, sans grand succès, les touristes, et un baladin chanteur et danseur qui braille des complaintes en dialecte du cru. Gloire locale, il figure sur les affiches touristiques du site, en plus jeune, et plus souple : Son grand écart était à l’époque de belle facture, aujourd’hui, il est comme nous, rouillé.

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 Bivouac dans une contre allée à proximité de l’hôtel « Warterfall » 

N 36° 06’ 57.3 ‘’   E 110° 27’ 11.4’’

Altitude 453 m

372km Total 22886 km 

Samedi 18 juillet  Jour 119  HukouPuBu   – Pingyao 

Autoroute toujours aussi agréable en moyenne montagne, progressivement les sommets sont domestiqués, taillés en  terrasses où s’épanouissent les maïs. Plus de rizières et  les vallées sont toujours très encaissées ; on y aperçoit depuis les viaducs qui gomment les reliefs, les cheminées d’usine qui contribuent à l’épaississement de l’atmosphère.

Notre destination aujourd’hui est Pingyao. Petite ville de 450 000 habitants, son centre historique, ceinturé de remparts Ming datant de 1370, est un des mieux préservé de Chine et regorge de boutiques et de maisons traditionnelles, dont de nombreuses transformées en Guest houses..

Premier centre financier de Chine au temps de sa splendeur, elle abrite ce qui fut la 1° banque de Chine.

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La ruine de la dynastie Qing causée par les dommages de guerre consécutifs à la Guerre de l’opium mis fin à cette prospérité, la finance émigrant à Shanghai et Hong Kong ce qui, probablement, permit de préserver la ville en l’état.

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Mais dès que l’on quitte le cœur de ville, les zones en attente de rénovation ont beaucoup moins de charme !

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Spectacle surprenant sur une placette un peu à l’écart, sous un porche, un chanteur, accompagné d’un quarteron de musiciens et sous les regards fascinés d’un public composé essentiellement d’anciens, interprète avec une grande conviction ce qu’on nous dira être un opéra traditionnel.

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Entre deux morceaux, l’artiste se dégagera, à la chinoise, les sinus.. 

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Bivouac sur le parking de la porte nord, où nous serons réveillés le lendemain par la séance de gym matinale. Les chinois sont matinaux, à 6h tout le monde est actif, ils travaillent tôt et finissent tard. Beaucoup d’activités, chantiers et commerces, ne s’arrêtent pas le weekend.

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N 37° 12’ 35.5’’   E 112° 10’ 19.4’’

Altitude 748m

Km 293 Total 23179

Dimanche 19 juillet Jour 120  Jingao – Hunyuan

Nous traversons le plateau du Loess, extrêmement raviné et sillonné de tranchées d’écoulement, à sec actuellement.

Par moment la pollution est telle que l’horizon disparait.

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Brève halte à la pagode Yingxian, au sein du temple Fogong. En bois et construite 1056, elle est la seule de ce type qui subsiste aujourd’hui et abrite une monumentale statue de Bouddha.

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Nous reprenons la route, l’horizon s’éclaircit et nous permet de distinguer, sur le plateau, des étendues de maïs jusqu’au pied des montagnes, piquetées des bâtiments bas abritant des élevages de bestiaux.

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Brève montée, dans un flux insensé de semi remorques de charbon, pour s’engager dans la montagne et, après quelques virages, choc de la découverte du Xuankong si, le Monastère suspendu, une des plus étonnantes constructions que nous aurons vues ici. Le premier monastère construit par les Wei du nord étant régulièrement emporté par les crues de la rivière Heng, on bâtit sous les Qing à flanc de canyon cet édifice qui comporte 40 salles dont de nombreuses grottes naturelles, fermées par des façades en bois.

Malheureusement il est un peu tard et la lumière du jour finissant ne permettra pas de beaux clichés..

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Parking Hôtel Huangshan International Hôtel

N 39° 41’ 57.1’’   E 113° 41’ 27.8’’

Altitude 1090m

Km 409  Total 23588 

Lundi 20 juillet  Jour 121  Hunyuan – Datong

Après midi de repos, sur le parking du centre des impôts, le seul accessible !

N 40° 04’ 30.9’’   E 113° 16’ 12.0’’

Altitude 1094m

Km 86   Total 23674