Catégories d'archives: 2018 09 Amsud 2 Brésil

Lundi 10 septembre / – Mercredi 12 septembre. Jour 2

Départ de Bruxelles par Iberia, direction Montevideo via Sao Paulo. Nous avons dû nous plier aux règles limitant les bagages pour les billets en classe éco : un seul bagage en soute de 23 kg maxi pour deux personnes. Il faut donc un bagage assez grand, résistant aux transferts, avec des roulettes vu le poids, et d’encombrement mini une fois vide pour le ranger dans le véhicule, donc pliable. On n’avait pas ça en magasin, il a fallu chercher un peu..

Vols sans histoire, connexions aisées avec, à l’escale de Madrid, le temps de savourer une assiette de charcuterie de montagne, un peu transpirante mais il semble que cela soit, ici, la façon de la servir !

Petite surprise à Sao Paulo, alors que nous sommes dans le bus, au pied de l’avion et prêts à y embarquer, retour vers la salle d’embarquement : problème électronique, il faudra changer d’avion ! Une connexion internet rapide nous permettra de prévenir Uy Storage de notre retard, malheureusement Timo, le fils ainé de Dirk, est déjà en route pour nous récupérer.

A Montevideo, changement d’échelle : deux avions sur le tarmac, alors que l’aéroport de Sao Paulo avait presque la taille de Roissy !

Sur la route de la ferme, nous en apprendrons un peu plus sur la famille : Dirk, ancien ingénieur, et sa femme ont quitté l’Allemagne pour s’installer en Uruguay il y a une dizaine d’années, avec leurs trois fils. Ils y ont développé une exploitation agricole, qu’ils ont complétée par une activité d’hivernage florissante puisqu’ils viennent de bâtir un second hangar à cet effet. Les voyageurs trouvent sur place un petit camping, avec des installations sanitaires et électriques au top qui permettent de séjourner le temps nécessaire pour préparer les véhicules. Ils peuvent même y faire effectuer des réparations, soit par les membres de la famille qui semblent savoir tout faire, ce sera notre cas pour l’étanchéité des lanterneaux, soit par des mécaniciens extérieurs qui viennent sur place. Nous avions vu ceux-ci à l’œuvre en mars lorsqu’un d’entre eux avait remplacé les cylindres de freinage d’un MAN 4×4 en deux heures, dès l’arrivée du propriétaire, retour d’Allemagne avec les pièces !

Timo, 29 ans, nous confiera se sentir pleinement uruguayen : il n’aime pas retourner au pays, quand il y est contraint pour ramener du matériel ou des pièces. Sa façon de conduire son vieux pick up nous le confirmera : en Allemagne, il perd son permis en deux jours..

Remarquablement organisés, et gestionnaires avisés, le grille de tarifs prévoit tout, les membres de la famille sont aussi très accueillants : fatigués par les 27 heures de voyage, nous rechignons à sortir pour remplir la cambuse et il ne nous reste que quelques sachets de potage et de pâtes, solde du précédent périple. Ils nous offriront une quinzaine d’œufs, du beurre, et du pain de citrouille confectionné par la maman. C’est bien meilleur que ce que nous redoutions…

Cette petite entreprise mérite qu’on en face la promotion :   UY STORAGE

S 34° 38 ‘ 25.545’’   W 55° 34’ 13.32’’    www.uy-storage.com    info@uy-storage.com

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Au déballage de notre sac, nous constaterons que la phobie des insectes, justifiée car leurs piqures provoquent toujours chez Agnès des effets allergiques spectaculaires, l’a conduite à accumuler les moyens de protection : ajoutés à ce qu’il reste des précédents voyages, nous avons suffisamment de bombes insecticides et de répulsifs pour démoustiquer l’Amazonie…

La 1° nuit sera hachée, les suivantes le seront également en raison du décalage horaire qu’il faut plusieurs jours pour effacer. Puis une intense matinée de rangement et de petites réparations grâce aux pièces fournies par TOUAREG avant de quitter ce véritable camp de base.

Sur la route de Montevideo, excellente grillade (pulpa de bonillo, nous ne trouverons pas la correspondance en français) dans un resto recommandé par Timo. Le patron nous  l’a proposée « bleue » dès qu’il a reconnu notre nationalité, elle sera épaisse et juteuse à souhait, désolé si il y a des vegan qui nous lisent…

Nous retrouverons avec plaisir Daisy et Nestor dans l’après-midi. Adorables, comme à chaque passage, ils nous ont préparé une petite collation à base de pâtisseries uruguayennes. De notre côté, nous espérons les accueillir en France au printemps prochain.

Le soir, bivouac à la sortie de le ville, avenue Charles de Gaulle, près du port de plaisance où nous avons nos habitudes, face à la mer. Un pêcheur à la ligne, soucieux de notre sécurité, nous recommandera de nous rapprocher du poste de garde du port, ce que nous ferons, plus pour lui faire plaisir que par anxiété, nos nuits précédentes à cet endroit ayant toujours été calmes.

S 34°54.6270’     W 56° 7.8050’

Km 60

 

Jeudi 13 septembre, jour 3. Montevideo / Barra de Valisas (UY)

Avant d’attaquer, routine domestique, il faut faire le plein de provisions. Le hasard nous fait longer un centre commercial « Géant Casino », on ne sera pas encore dépaysés…

Puis par l’ « inter balnéaire », nous  remontons en les évitant le chapelet de villes déjà égrenées au précédent séjour : Piriapolis, Punta del Este, Jose Ignacio. Nous retrouvons bientôt le paysage typique de l’est uruguayen : pâturages sans limites parsemés de palmiers où se dispersent les troupeaux de bovins, gauchos aux bérets basques, petites écoles rurales en bord de route et leurs écoliers en blouse uniforme.

Arrêt pour la nuit dans le village de Barra de Valisa, sur le cordon de dunes côtières. Recommandé par Eulalie et Thomas, il a le même style que Cabo Polonio et Punta del Diablo : baraques sur la plage, petites posadas derrière les dunes. Chaque construction, presque toujours en bois, a sa terrasse avec quelques bancs, on les imagine bondées en saison. Aujourd’hui, à deux semaines du printemps, elles sont quasi toutes fermées et l’on ne croise que quelques routards et rastas locaux déambulant entre les cabanes vides, la saison ne commencera pas de sitôt.

Nous traverserons tout le village par des chemins sableux avant de nous installer pour la nuit devant le modeste office de tourisme, sous la pancarte « cassa rodante prohibido ». Pas de problème, c’est fermé.

Promenade sur la plage à la tombée du jour, les pêcheurs semblent avoir, eux aussi, pris leurs congés..

S 34° 20’ 32.16’’     W 53° 47’ 22.94’’

Km 276 Total 336

 

 

Vendredi 14 septembre. Jour 4. Barra de Valisas / Boquierao (Br)

Peu de trafic jusqu’à la frontière, Passage hyper rapide, côté uruguayen comme brésilien, nous sommes les seuls. Le poste brésilien étant à la sortie de Chuy, ville « binationale », il nous faudra revenir vers le centre – ville pour le change et le plein de gazole. Bonne surprise, il est beaucoup moins cher que de l’autre côté (0,84€/l)

La route vers le nord est rectiligne, peu fréquentée et traverse une zone de rizières, à sec en cette saison. Elle se transforme en digue pour la traversée d’une réserve écologique où «  léthargent » des centaines de loutres et des milliers d’oiseaux, qui eux, n’attendent pas la photo. Le temps, qui était au beau depuis notre arrivée (10°/20° avec un beau soleil), s’est bien assombri : ciel plombé et petit crachin.

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Après Rio Grande, deux choix : route côtière ou autoroute. La route côtière, sur un ruban de terre entre mer et lagune nous paraissant très isolée et sans halte possible, nous privilégions la seconde. Nous ne le regretterons pas car elle se révèlera bien plus directe, mais avec un fort trafic de camions, dans une région bien plus peuplée. Au bout de quelques km, l’autoroute se transformera en nationale, la deuxième chaussée semble en construction depuis une éternité, elle n’est pas près d’être finie, vue l’absence d’activité sur le chantier…

Long trajet dans une région rizicole, d’énormes silos jalonnent le parcours.

Halte pour la nuit sur le parking d’une station « Corrientes », à Bocquierao

S 31° 18’ 52.7’’    W 52° 1’ 21.8’’

Km 434 Total 770

Samedi 15 septembre. Jour 5. Boquierao / Laguna

Longue journée de conduite pour gagner les villes balnéaires du sud brésilien. La route restera encombrée de camions porte- conteneurs, et commence à se dégrader. On lorgne sur le chantier inachevé qui la longe toujours..

Changement à l’arrivée sur Porto Allegre. Depuis le pont qui enjambe, de très haut pour laisser passer les navires, le rio Ijui, on découvre une ville gigantesque dont les immeubles s’alignent le long des rives de la « Laguna dos Patos ». La ville s’est en effet développée au fond de cet immense réservoir d’eau douce alimenté par deux fleuves et ne communique avec la mer que par un étroit goulet, au niveau de Rio Grande.

Peu fans de grandes villes, nous l’éviterons grâce au réseau autoroutier qui la dessert, pour poursuivre vers le nord par la BR 101 qui longe la côte, via Osorio et Tubarao

Halte à Atlantida, nous voulons visiter les stations balnéaires vantées par nos guides. Nous y découvrirons des plages immenses bordées d’immeubles, et en limite du cœur de ville de belles maisons d’architecte où nous verrons, pour la 1° fois, des clôtures en verre blindé.

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Entre la route côtière et la plage des résidences hyper sécurisées protègent le repos des nantis, manifestement plus nombreux que nous l’imaginions. Nous déjeunerons en bord de plage, elles sont jalonnées de postes de guet pour la sécurité des baigneurs, leur nombre laisse deviner l’affluence en saison.

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Nous poussons jusqu’à Laguna, avec une arrivée à la nuit qui ne nous permet pas de choisir l’endroit idéal. Nuit calme cependant, sur la rambla qui longe la « Praia Mar del Grosso »

S 28° 28’’ 50.4’’  W 48° 46’ 1.5’’

Km 558 Total 1328

Dimanche 16 septembre. Jour 6. Laguna / Florianopolis

Belle ballade sur la plage où des pêcheurs installent des filets.

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A la vue d’un poisson échoué, une rascasse ? nous interrogeons un promeneur : est-ce comestible ? Sa réponse sera pleine d’une philosophie primitive (ou millénaire ?) : tout ce qui vient de la mer se mange…

Après une visite de la « rue des pescadores » où les barques sont stockées suspendues sous des abris, promenade dans le petit centre historique, aux jolis immeubles coloniaux puis achat de poissons et crevettes aux pêcheurs amarrés aux quais. Certaines embarcations portent des noms qui nous surprennent.

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Le prix des poissons et crustacés nous étonnera : moins d’un euro pour deux daurades, 7 euros le kilo de crevettes.. Nous avions eu la même surprise au supermarché où les prix sont très inférieurs à ceux pratiqués en Uruguay. Il aurait été plus malin d’attendre pour nous approvisionner, ce que nous avions fait sur la recommandation d’un couple de hollandais, rencontrés chez Dirk, nous indiquant que les supermarchés étaient rares au Brésil. Ce n’est manifestement pas le cas, du moins sur la côte.

Le paysage change en remontant vers le nord, plus escarpé, et densément peuplé dans les vallées qu’emprunte l’autoroute. Nous la quittons pour atteindre « Praia Rossa », petite station balnéaire dont les constructions font plutôt penser à une station de montagne, route puis piste en montagne russe pour gagner un bijou de petite plage, paradis des surfeurs. Déjà bien fréquenté en ce dimanche, on n’ose l’imaginer l’été.

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Arrêt ensuite à Garopaba.  L’église, bâtie à flanc de colline domine les maisons de pêcheur en bord de plage. Elles semblent de plus en plus vouées aux locations saisonnières. A ce rendez -vous des baleines franches et devenu point d’observation, elles sont absentes aujourd’hui de la baie de Garopaba.

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Nous poursuivrons vers la grande île de Santa Catarina que, dans notre candeur, nous imaginions quasi inhabitée. On y pénètre en fait par un pont d’autoroute à 6 voies qui relie l’agglomération de Sao Jose, sur le continent, à la capitale de l’île, Florianopolis, et ses immeubles en bord de rambla…

Recherche de bivouac dans les village « typiques » du nord de l’île. Pour l’instant, bien décevant., notre guide nous semble facilement enthousiaste!

Nous trouverons une place de parking devant un des rares restaurant de Capucé fermé en ce dimanche soir, au bord de l’eau.

S 27° 32’ 28.2’’  W 48° 31’ 34.9’’

Km 187 Total 1515

Lundi 17 septembre. Jour 7 :   Florianopolis / Bara Velha

Tout d’abord un mea culpa et des félicitations. Les animaux vautrés en bord de canaux au nord de Chuy sont bien  des capybaras, plus gros rongeurs au monde, pouvant atteindre 80kg et dont l’espèce est en voie de disparition, et non des loutres. Bravo à Christine et Daniel pour leurs qualités d’observation, on leur garde un badge du WWF.

Confirmation : la ville de Florianopolis est immense et il nous faudra patienter afin que le flux des véhicules se dirigeant vers le centre, en ce lundi matin, se soit un peu tari, avant de pouvoir gagner le centre historique aux rues étroites. Nous cherchons à nous garer près de la place XV de Novembro Quand nous y parvenons, nous sommes abordés par un passant attiré par le petit pavillon français placardé sur l’arrière de la cellule. Il s’agit du Consul honoraire de France à Florianopolis qui nous y souhaite la bienvenue, puis nous quitte après un bref échange. En descendant la rue, quelques pas plus bas, nous remarquerons un joli immeuble en camaïeu de bleus abritant les locaux de l’Alliance française et du Consulat honoraire. Le rencontre n’était pas complètement fortuite..

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Au coin de la place, un parking, dont l’architecte a eu la belle idée de vitrer la façade afin que s’y reflète la cathédrale, qui possède le plus beau carillon de toute l’Amérique Latine (7 cloches, ça reste mesuré..)

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Cathédrale à la fraiche simplicité, bien loin des ors légués en terre hispanique.

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Sur le même angle, le rose pâtissier du « Palacio Rosada », officiellement « Casa Cruz e Souza » nouvellement rénovée. Elle abrite le « Museu Historico de Santa Catarina », malheureusement fermé le lundi.

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Le Mercado Municipal, loge sur une travée des marchands de souvenirs, et dans l’autre des commerces de bouche, essentiellement des poissonniers, qui proposent tous les mêmes produits. Les amas de crevettes crues décortiquées, sont loin d’ouvrir l’appétit et nous ne nous attarderons pas.

Ce joli ensemble, témoignage de l’histoire coloniale, nous décevra un peu, mais son patio, autrefois en plein air et aujourd’hui couvert, est le lieu où l’on peut apprécier la cuisine locale aux terrasses des restaurants qui emplissent ce vaste espace. Il nous servira d’abri le temps d’une bière, accompagnée de « bolhinos de bacalhau », jusqu’à ce que la pluie se soit un peu calmée.

Direction le sud de l’ile. Le trafic est dense et nous évitons la « route gastronomique »  pour rechercher les simples restos de pêcheurs. Peu d’entre eux étant ouverts en cette avant saison, nous continuons donc jusqu’à l’extrême sud pour s’échouer à l’ARANTE, au bord de plage de Pantanao do Sul.  L’établissement ne paye pas de mine mais nous y découvrirons une institution de la cuisine îlienne : fondé dans les années 60, il était devenu le passage obligé des étudiants et des routards qui y laissaient des billets pour se donner des nouvelles ou se fixer des rendez-vous. Conservés, tapissant murs et fenêtres ou suspendus au plafond, il y en aurait plus de 70 000…

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Cachaça et café sucré en accès libre, les huitres espérées ne seront pas au menu, mais un monstrueux plat de moules au poivron les remplacera, il y en a pour 6…

Gros bouchon en fin de journée pour quitter Santa Catarina, on se croirait sur le périf à 18h…

Nous nous engageons sur la BR 101 vers le nord, qui longe encore un peu la côte. Bivouac en bord de plage dans la petite station balnéaire de Bara Velha, ce sera notre dernière vue sur la mer avant le pacifique.

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S 26° 38’ 10.1’’     W 48° 40’ 57.5’’

Km 184 Total 1708

Mardi 18 septembre. Jour 8 :   Bara Velha / Recanto dos Papagayos

Parcours longuet remontant la zone côtière, très urbanisée, chaque vallée de cette région de collines abruptes abrite une agglomération et le standard brésilien des autoroutes est bien éloigné de celui en vigueur en Europe. On y rencontre tout type de véhicules, et les croisements ne sont pas rares, notamment dans les traversées urbaines. Les radars sont innombrables, comme les « lomos », ces dispositifs ralentisseurs qui vous envoient au plafond si vous les abordez trop vite. Vu leur nombre, nous devenons très vites « lomophobes ».

La route s’écarte de la côte et nous attaquons la montée vers Curitiba, perchée sur un plateau à 900m. Dans cette longue montée en courbes paresseuses, des camions, des camions, des camions..

Brève halte à Curitiba, grande ville au centre aéré avec un joli quartier étudiant dans le centre historique, de belles rues piétonnes, mais sans cachet, un musée ethnologique flambant neuf et une cathédrale d’une grande simplicité, comme celle de Florianopolis.

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Les rondes de police nous amusent par la posture des agents, mains dans le dos et marche au pas, lent, il ne faut quand même pas pousser !

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Direction ouest maintenant, nous empruntons un bout de BR 277 pour aller chercher une zone de pique-nique, déserte en cette saison, et dénichée par Agnès grâce à « Ioverlander ». La nuit sera d’un calme absolu.

S 25.465289°     W 49.76829°

Km 254 Total 1962

Mercredi 19 septembre. Jour 9. Recanto dos papagayos / Arapoti

Le parc naturel que nous souhaitions visiter est fermé. Nous entrons dans Ponta Grossa pour une halte logistique, courses et retrait de cash, le tout dans une galerie marchande, avant de poursuivre la route sur le plateau. Vallonné, à une altitude de 900/1000 m, il est dédié aux grandes cultures céréalières et à l’élevage. Les bovins sont d’une espèce déjà rencontrée en Uruguay : efflanqués et à la robe claire, de grise à blanche, ils arborent une bosse sur le garrot qui fait penser à des zébus.

Un orage se déchaine vers 16h, nous imposant, avant Arapoti, un arrêt en bord de route. Nous bivouaquerons ensuite à la 1° station-service.

S 24° 08’ 24.1’’  W 49° 49’ 57.7’’

Km 208 Total 2170

Jeudi 20 septembre. Jour 10 . Arapoti / Presidente Wenceslau

La route vers le nord porte un joli nom : « Rodovia Gobernador Parigot de Souza », jusqu’aux environs d’Ourinhos où elle deviendra la « Transbresiliana » (François, on se calme, on n’est pas au bois de Boulogne), ou, plus prosaïquement, la BR 153.

A une altitude d’environ 900m, le plateau est vallonné, verdoyant avec quelques parcelles de caféiers puis l’immensité des champs de canne à sucre. Nous remarquons que les parcelles de canne sont à des degrés divers de maturité, du semis aux plantes atteignant deux mètres de haut, avec tous les stades intermédiaires. On imagine que, le climat le permettant, les plantations ont été effectuées décalées afin d’étaler la « zafra » dans le temps et faciliter le travail en sucrerie.

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La récolte du coton, elle, est terminée, et on n’a pas, ici, la détestable habitude de brûler sur place les plants, comme nous l’avions constaté, larmoyants dans les nuages de fumée, en Andalousie.

Les balles sont en attente dans les champs, ou stockées devant les magasins.

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Temps doux, à deux jours du printemps, 15/18°, et la pluie s’est arrêtée. On avance…

Bivouac au calme, sur le parking d’une station Aldo.

S 22° 13’ 29.0’’   W 54° 46’ 50.2’’

Km 413 Total 2583

Vendredi 21 septembre. Jour 11. Presidente Wenceslau / Sao Gabriel del Oeste

Beau temps dès le matin, nous partons tôt pour une longue étape vers le « Mato Grosso do Sul ». Contournement d’Ourinhos, puis Nord-Ouest par la BR 270, belle autoroute parfois un peu défoncée par les camions mais dont les abords sont remarquablement entretenus. A propos des camions, ils sont des milliers à sillonner ces grandes artères, bien plus nombreux que les véhicules légers, et souvent imposants : Les doubles remorques sont fréquentes, certaines atteignent trente mètres de longueur, ça ne les empêche pas de foncer et de doubler dans des zones où, en théorie, c’est interdit.

Aux péages, les employés sont souriants, parfois curieux : nous entamerons même une discussion sur la France, les voyages et le Brésil, jusqu’à ce que les klaxons des suivants nous fassent démarrer…Il y en a qui bossent!

Les stations-service sont nombreuses, vastes, et bondées de camions qui y trouvent ravitaillement, sanitaires, wi-fi, mais aussi ateliers de mécanique ou de pneumatiques. Les cafeterias joliment appelées « Lanchonete » permettent le choix de menus, ou d’un buffet libre, pour lequel l’assiette est pesée pour en déterminer le prix. Un coup d’œil sur les choix de nos voisins de table nous montrera une certaine conformité dans le régime alimentaire : le riz arrosé de haricots, recouvert d’un œuf au plat, semble la base commune, la variabilité étant apportée par la viande choisie, steacks , saucisses ou poulet. Le tout en quantités généreuses pour un prix à faire rêver en Europe (exemple de ce jour, deux plats et deux bières pour 9,5€..) Et le tout avec le sourire.

Nous dépassons Presidente Prudente. On notera, au passage, que de nombreuses villes portent un nom de président (de la République ? cela en ferait beaucoup, sans doute aussi d’autres institutions). C’est vraisemblablement d û au fait que la décolonisation brésilienne a été beaucoup moins violente que celle de ses voisins. Ici pas de ces libérateurs, Bolivar, San Martin ou O’Higgins dont nous avions vu les statues orner les places des anciennes colonies espagnoles, ni de ces généraux ou colonels, héros des guerres d’indépendance, qui ont légué leurs noms à de nombreuses bourgades.

Cela s’est fait beaucoup plus simplement : lorsque, en 1807, les troupes de Napoléon marchèrent sur Lisbonne, le prince régent, futur Dom Joao VI, transféra le gouvernement portugais à Rio  de Janeiro et en fit la capitale du Portugal et du Brésil unifiés. L’envahisseur, mis au chaud à St Hélène, le régent devenu roi put revenir à Lisbonne en 1826 en laissant son fils Pedro gouverner le Brésil. Quand  le parlement portugais tenta de rendre au Brésil son statut de colonie, ledit fils dégaina son épée en s’exclamant « Independancia ou morte », s’auto déclara Empereur, et proclama l’indépendance. Impuissant, le Portugal entérina le fait accompli, et négocia une indemnisation…

Nous quittons l’état de Sao Paulo pour passer dans celui du « Mato Grosso do Sul » en franchissant le Rio Parana, large ici de 11 km. Au Brésil, on aime bien voir grand!

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La circulation est plus aisée ensuite, la nationale annoncée sur notre carte étant en fait une belle autoroute, qui traverse une région de grandes cultures où les céréales alternent avec la canne à sucre et l’élevage extensif de bovins. Le temps est toujours au beau et la température atteint 32°, jusqu’à ce qu’un orage, qui nous oblige à nous arrêter un moment, la fasse chuter de 10°.

Notre route s’oriente ensuite vers le nord, nous contournons Campo Grande puis bivouaquons sur un parking de station-service, à Posto San Martin, sous l’enseigne chez « Aldo ».

S 19° 13’ 38.7’’    O 54° 41’ 54.9’’

Km 564 Total 3147

Samedi 22 septembre. Jour 12.  Sao Gabriel del Oeste / Chapas de Guimaroes

Grosse journée de route, nous voulons être ce soir dans le nord Pantanal. Paysage monotone, parfois très plat, sur un plateau dont l’altitude décroit jusqu’à 300m, avant de regrimper ensuite. Nous imaginions passer par la capitale de l’état, Cuiaba, mais à 80km de l’arrivée, un bouchon nous amène à prendre un chemin de traverse. Jackpot, la route est belle, droite, dégagée, et, via Campo Verde, nous conduit directement à notre étape de Chapada dos Guimaraes, petite ville sympa perchée sur le bord du plateau qui domine la vallée du Rio Parana. Cerise sur le gâteau, Agnès nous déniche un amour de petit camping le « Retanto dos passaros » De la place pour trois camping-cars et une vingtaine de tentes et un accueil chaleureux de Jonas et de sa famille. L’alimentation secteur sera la bienvenue, nos batteries de cellule donnent des signes de faiblesse, elles ont mal supporté l’hivernage.

C’est la fête au village, nous en profiterons pour admirer la dextérité des cuisinières versant dans une poêle une louche de poudre de tapioca, qui formera vite, à la chaleur, une crêpe, qu’elles garniront ensuite suivant le choix de l’amateur. Spectaculaire, mais la garniture, choisie au hasard, manquera un peu de caractère. On goutera également du jus de canne, obtenu en en pressant des tronçons avec un appareil fonctionnant selon le principe des essoreuses de nos grand mères. Sucré, on s’y attendait un peu…

S 15,45744°   O 55,74927°

Km 579   Total 3726

 

 

 

Dimanche 23 septembre. Jour 13 :   Chapadas dos Guimaraes

Le camping est une bonne base de départ pour les quelques points d’intérêt de cette région du nord Pantanal. Ne souhaitant pas nous engager dans des randonnées de neuf heures, (il fait 33° l’après- midi), randonnées qui nous donneraient accès à des grottes et à des cascades dont nous n’avons pas une soif absolue après les chutes d’Iguasu, nous nous limiterons à une promenade dans le parc de « Chapadas dos Guimaraes ».

Elle nous mènera à deux « cachoeiras », petites chutes d’eau ayant provoqué la création d’un bassin au bord duquel, en ce dimanche, les familles viennent pique- niquer et, pour certains, profiter de la douche. Elle sera bien rafraichissante. Nous poussons ensuite jusqu’à la cascade du « Véu da Noiva » ou « Voile de la mariée » que nous trouvons bien modeste.

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C’est le début du printemps, la végétation redémarre, d’un beau vert tendre sur des troncs qu’on pensait desséchés, et déjà des boutons..

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Puis nous nous rapprocherons du bord de cet immense plateau gréseux où s’est bâtie, à 800 m d’altitude, la ville de Chapadas pour admirer le point de vue sur la vallée du rio Cuiabà . La brume nous empêchera de voir la ville du même nom, capitale de la Province.

Retour au camping, nous ferons la connaissance d’un jeune couple brésilien y ayant passé le week-end dans leur camping-car, un fourgon Renault bien équipé.  Mariana, qui a travaillé pendant un an dans un restaurant strasbourgeois, parle parfaitement le français et a repris des études, Ricardo est dans la police fédérale, et a été muté récemment à Cuiaba. Il doit prendre un vol ce soir pour Brasilia.

Ils terminent leur repas et insisteront pour nous le faire partager. Ayant déjà déjeuné, nous nous contenterons de picorer un peu de viande grillée, excellente au demeurant, en échangeant nos N° de téléphones, adresses mails et références de blog. Ils nous quitteront bientôt, sur la promesse de nous envoyer les coordonnées d’un garage susceptible de procéder au remplacement de nos deux batteries de cellule. Ce sera fait dans la soirée, merci Whatsapp.

Km 48 Total 3776

Lundi 24 septembre. Jour 14 :   Chapadas

Je ne parviens toujours pas à diagnostiquer le problème que nous rencontrons. Le panneau de contrôle signale une tension insuffisante et met toute la distribution en sécurité, ce qui indiquerait une tension inférieure à 10V, alors que je mesure entre 12,5V et 13,5V aux bornes des batteries, suivant les moments. Résultat : plus d’éclairage dans la cellule, de chauffage, ni d’eau, chaude ou froide. Par bonheur, le frigo fonctionne. L’alternateur délivre cependant une tension correcte, ainsi que le chargeur extérieur. Les batteries sont-elles à plat, ne prennent que partiellement la charge et chutent-elles en tension au moindre appel de puissance ? Bizarre..

Nous nous rendons au  Pick up Customer  center en traversant toute la ville de Cuiaba. Le réceptionniste nous indique qu’il ne dispose pas de batteries à décharge lente et nous adresse à un électricien auto, à 7km. Sur place, même constat, on nous adresse au voisin, vendeur de batteries. Et, cela va sans dire, avec des échanges plutôt limités vu mon niveau en portugais.

Le vendeur, très amène, commande aussitôt deux batteries, qu’un de ses employés ira chercher en moto dans l’heure. Montage, et échec, la Led du panneau de contrôle reste au rouge.  Je le fais constater au vendeur, ça l’interpelle, il se renseigne et m’indique que le modèle qu’il a installé, à  600€ les deux quand même, ne convient pas. Nouvelles recherches: il y aurait des batteries disponibles à Santa Catarina (à 2000km !), 400€ pièce, délai de livraison inconnu, entre 1 semaine et 1 mois !

Nous faisons remonter les anciennes batteries, prenons rendez- vous pour le lendemain, car je veux faire quelques vérifications avant de prendre une décision, et nous remontons vers le camping, sur le plateau, l’air y sera plus frais.

A notre arrivée Jonas est ravi de nous revoir.

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Un gros camion Mercédès est arrivé dans la journée. A son bord, un couple anglais. Comme toujours, dans ces lieux de passage de voyageurs, le contact est immédiat et l’entraide garantie. Conciliabule, notre nouvel ami anglais me conseillera de vérifier toutes les connexions, il pense que les batteries sont OK et qu’il doit y avoir un contact défaillant. A voir demain matin, pour l’instant, il pleut.

Retour d’information à Mariana par Whatsapp. Elle échange alors avec Ricardo, encore à Brasilia, lui-même, qui appelle un de ses collègues pour intervenir auprès de Mr Divino, patron de « Pick up customer center ». Ricardo ira même jusqu’à nous proposer de ramener des batteries de Brasilia !

Intervention efficace, comme partout, la police a le bras long ; bien qu’il soit 10h du soir, nous recevrons un message de Mr Divino : « je vous attends demain à 7heures ». Un peu tôt pour nous, vu les vérifications à faire et les 65 km de route, on décale le rendez- vous.

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Mardi 25 septembre. Jour 15. Cuiaba

Je chatouillerai toutes les connexions accessibles, sans rien trouver. Nouveau départ vers le « Pick up customer center ». Mr Divino nous accueille, et nous annonce la venue d’un expert à partir de 13h.

Après deux heures de recherche, celui-ci nous confirme que les batteries sont OK, et que le problème se situe au niveau de la carte électronique du coffret de distribution. Il faudra se rendre à son atelier demain, il n’a pas ici le matériel nécessaire….

Nous repassons chez le vendeur de batteries pour régler la facture du démontage et remontage, il ne veut rien…

Avant de chercher un point de bivouac, quelques courses dans un supermarché Atacadao, qui semble le fruit d’un accouplement entre un Lidl, pour la présentation sur palettes, et un Metro, pour la taille des conditionnements. Les palettes sont stockées sur des racks de 5 niveaux !!

Le 1° point Ioverlander, annoncé comme quasi idyllique est en fait une station-service à l’entrée sud de Cuiaba, sur la pénétrante saturée de camions, et où les poids lourds s’entassent. On rebrousse chemin pour nous installer dans un parking du campus de l’Université de Mato Grosso.

La nuit sera calme, même si les derniers cours finissent à 22h, heure où les parkings se vident, mais étouffante, il a fait 37° l’après-midi. A moins de 200m d’altitude, on ne bénéficie plus du léger rafraichissement du plateau

S 15° 36’ 48.3’’   W 56° 04’ 14.6’’

Km 124 Total 4007

Mercredi 26 septembre. Jour 16. Cuiaba

31° à 7 heures du matin, puis une triste journée. Arrivés au Pick up center à 8h, nous conduisons le véhicule dans un autre atelier, à 8km. Le technicien se met dessus à 9h, démonte la carte et commence ses vérifications. Nous attendons. En fin de matinée il me montre le composant qu’il a identifié défaillant et qu’il a dessoudé de la carte. Il me fait comprendre qu’il va en rechercher un sur le marché de l’occasion.

Heureusement qu’un employé du Pickup center se présente à ce moment là pour nous y ramener, la perspective du repas nous distrait de nos soucis.

Mr Divino nous conviera à partager son repas dans une churrascaria, où nous retrouverons le genre de service dont nous avions bénéficié sur Copacabana : Tous types de viandes grillées à la broche, que les serveurs découpent avec des couteaux de la taille d’une machete, en fines lamelles au-dessus de notre assiette, à charge pour nous de les détacher de la pièce embrochée avec une pince. Pas adroit, je saisirai à plusieurs reprises la lame du couteau avec…

Nous entendant, un serveur s’adresse à nous en français : il est haïtien, au Brésil depuis quelques années. Grâce à son truchement (je viens de lire « Rouge Brésil », de Ruffin, (pas François de LFI, malgré le titre, l’autre, Jean Christophe, l’humanitaire romancier diplomate)), nous pourrons exprimer tous nos remerciements à Mr Divino. Jusqu’ici ,notre conversation était un peu difficile ; nous lui offrirons le repas, ce qu’il acceptera avec simplicité.

Retour au Pick up center et nouvelle attente puis Mr Divino nous informe que le composant électronique a été trouvé, qu’on est allé le chercher et qu’il va être remonté. Le moral remonte. Nous attendons de récupérer le véhicule, jusqu’à ce que l’on nous prévienne que le technicien rencontre des difficultés. Reconduits sur place, il nous explique, pour ce que j’en comprends, que la carte électronique est maintenant fonctionnelle, mais qu’il a constaté un fil débranché au niveau de la chaudière (curieux, nous n’avions pas de problème à ce niveau-là) et que le fait de le rebrancher met l’installation complète en défaut. Nous pouvons récupérer le véhicule mais il faudrait lui ramener demain.

Vu l’état de la cellule (il n’a pas pris les patins, ni mis les gants..) et le travail pour la rendre habitable, nous nous rabattrons sur l’hôtel où nous conduira l’employé qui nous sert de chauffeur. Cerise sur le gâteau, le frigo ne fonctionnant plus, Agnès décide de donner les denrées périssables à cet employé, qui les accepte, lui aussi avec simplicité.

Bien qu’un peu déprimés, nous savons apprécier les efforts que tous font, sans mésestimer le stimulus que représente l’intervention d’un officier de la Police Fédérale !

Hôtel d’une grande simplicité, à un prix à se faire demander pourquoi nous voyageons en camping- car : 23 € la nuit, petit déjeuner compris, pour deux personnes !

Dans la chambre, une information désarmante…

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Demain est un autre jour.

Jeudi 27 septembre. Jour 17. Cuiaba – Pocone

4° jour que nous sommes bloqués. Si rien n’est réglé aujourd’hui, nous faisons demi-tour vers Montevideo : contacté, Dirk nous a répondu qu’il avait la capacité de régler le problème, quitte à faire venir des pièces d’Europe ou des USA. Nous pourrons au moins communiquer sans devoir utiliser Google trad.

Ce qui est dommage, c’est que nous ne pouvons même pas profiter de ces journées pour visiter la ville : coincés que nous sommes dans la salle d’attente, heureusement climatisée et pourvue de wifi, de cet atelier situé dans un quartier périphérique, suspendus aux messages que reçoit, de temps en temps, Mr Divino

Enfin, vers 15h, le véhicule est devant la porte !

Rapide vérification, le défaut n’a pas disparu…

Cependant le système ne coupe plus lumière, ventilation ni chaudière malgré l’alarme de tension insuffisante. Seule la pompe à eau reste coupée, mais on peut la démarrer en manuel. Quant au chargeur, impossible de le vérifier pour le moment.

Nous décidons de repartir, la faune du Pantanal nous attend, pour l’instant on n’a vu que des moustiques et un bug..

Arrivés à Pocone à la nuit, nous décidons de dormir à l’hôtel TUYUYU, vu la chaleur et l’absence immédiate de bivouac sympa. Encore mieux qu’à Cuiaba, 17€ la nuit pour deux. Pourquoi s’en priver ?

S 16° 15’ 18.5’’    W 56° 37’’ 39.4’’

Km 126 Total 4133

Vendredi 28 septembre. Jour 18. Pocone – Porto Jofre

Départ à 7h pour une étape de piste courte, 145km, mais dont les 20 derniers nous ont été décrits difficiles. Dès la sortie de Pocone, une piste de ripio bien latéritique file vers le sud.

Cette piste, la transpantaneria, aurait dû relier Cuiaba à Corumba, en traversant une zone de marais, totalement inondée de novembre à avril, le niveau grimpant de plus de 3m. Sous la pression écologiste et en vue de protéger l’exceptionnelle biodiversité, les travaux ont été stoppés. à Porto Jofre. Pour rejoindre Corumba, il n’y a donc que deux options : descendre le rio Paraguay depuis Porto Jofre en bateau sur 185km, ou rebrousser chemin et contourner la région par l’est, puis cap au sud, sur les 1500 km que nous venons de parcourir dans l’autre sens, noyés dans la noria de camions.

Le choix sera vite fait, un bateau faisant le voyage aller- retour une fois par semaine, prochain départ de Porto Jofre dimanche. Nous avons pu négocier le prix du passage avec le propriétaire via Whatsapp, sans avoir vraiment compris s’il s’agissait d’un ferry ou d’une bétaillère fluviale acceptant des passagers. Nous serons vite fixés.

Nous étions inquiets de l’état de la piste vu l’énorme orage de la nuit, mais il a dû être très localisé et la piste est vite sèche. De la tôle ondulée, gentillette, sur les 30 premiers km, puis ça devient roulant. Seules raisons pour ralentir, les ponts, il y en aura 126 sur le parcours et leur état se dégrade lorsque l’on se rapproche de Porto Jofre, et, bien sûr, les poses photos.

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Et des sujets de photos il y en aura ! Dès la barrière du parc franchi, une bande de caïmans nous souhaite la bienvenue, babines retroussées, puis les hardes de capybaras (pas sûr que le terme soit adapté pour des rongeurs..) qui barbotent, puis sortent de l’eau et s’éloignent quand on s’approche trop près (on a pas essayé avec les caïmans..)

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Et des oiseaux de toutes espèces, avec parfois des couleurs éclatantes.

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Arrivée en milieu d’après midi au Jaguar camp, la fin de piste n’était pas si mauvaise, mais le plaisir d’arriver est un peu gâché par le constat d’un pneu qui vient manifestement de crever. C’est la scoumoune !!!

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Changer une roue par 35° est excellent pour la ligne, et on confirme : une belle vis plantée entre deux crampons. Bien la peine d’avoir évité les clous sur les 126 ponts et se payer une vis en arrivant ! Et en plus le filetage d’un des goujons est faussé, impossible de remettre l’écrou.

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On s’occupera de tout ça à Corumba, demain, on oublie les petites misères et on part faire un safari jaguar.

S 17.35502°  W 56.76847 °

Km 146 Total 4279

 

 Samedi  29 septembre.  Jour 19 : Porto Jofre

Le « Jaguar Camp » permet, dans ses quelques chambres, l’hébergement de voyageurs qui viennent pour de courts séjours observer des jaguars dans leur milieu naturel. Il peut aussi accueillir quelques « campers ».

Et, parmi les bananiers, image extraordinaire d’un palmier colonisé, par un autre arbre qui l’a littéralement étouffé.

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Ce camp est géré par l’agence « Pantanal Nature » qui s’est spécialisée dans les « Jaguar tours ». Le lieu n’a pas été choisi sans raisons : de 4 à 7000 individus, soit la plus forte concentration de tout le continent, ont été dénombrés au Pantanal, sur les 120 000 estimés pour l’ensemble des trois Amériques. Le camp abrite également, en résidence temporaire, des scientifiques qui viennent, en ce lieu privilégié, étudier le comportement de ces grands félins et partager un peu de leur savoir avec les visiteurs.

Départ à 6h30, et remontée de la Cuiaba pendant près d’une heure sur des canots rapides.

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Avant les grosses bêtes, des prédateurs moins impressionnants, mais tout aussi efficaces : les loutres. Les canots ne les effraient pas et elles chassent en bandes de 3 ou 4, mais celle qui attrape un poisson ne partage pas, et fonce se réfugier dans les plantes aquatiques pour achever son repas, l’ayant, dans sa voracité, déjà bien entamé en route. Animal étonnant par son habileté à saisir ses proies avec ses pattes avant, vraies mains préhensiles, et par son agressivité : même les jaguars les évitent.

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Plus gracieux, les oiseaux aux couleurs éclatantes qui font leur toilette sur les plages, ou qui viennent débarrasser leurs copains capybaras de leurs parasites.

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Plus inquiétant, l’anaconda qui tente de gravir la berge sableuse, n’y parvient pas, et se résout à longer la berge jusqu’à un point plus accessible.

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Et, but de la journée, le premier jaguar. On ne risque pas de le manquer, dans une boucle de la rivière, une dizaine de canots sont stoppés et leurs passagers, objectifs braqués, mitraillent au moindre bruissement des feuilles. Cela nous rappellera furieusement un « Léopard tour » au Kenya, où une vingtaine de minibus cernaient un tertre d’où, avec de l’imagination, on pouvait distinguer les moustaches d’un léopard. La raison en est simple : ici, comme là bas, les guides communiquent par radio et se signalent la présence des animaux qu’ils ont à cœur de montrer à leurs clients.

Nous aurons appris que le jaguar est le cousin américain du leopard, et que des croisements fertiles entre ces deux espèces ont été constatés en captivité, mais que la taille des canines du jaguar et la puissance de ses mâchoires en font le prédateur le plus redoutable de tous les félins : il met régulièrement le caïman, à son menu, en lui broyant la nuque, et à longtemps été chassé en raison des ravages qu’il causait dans les troupeaux de bovins.

Premier jaguar donc, qui remonte lentement la berge puis s’installe pour sa sieste en nous ignorant superbement. Selon notre guide, il s’agit de Jeff, 7 ans.

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Rencontre à nouveau de Okan, Donna et leur fils Indigo, canadiens dont nous avions fait la connaissance au camping de Chapadas et qui descendront le fleuve avec nous.

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Nous aurons la chance, ensuite, d’observer un couple de jaguars et ses câlins, puis, l’après- midi, un mâle qui remonte la rivière, tantôt nageant, tantôt progressant sur la berge, puis un dernier solitaire, à la fourche d’un arbre, dans la pénombre qui vient.

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Et pour terminer, l’espèce animale la plus incongrue dans cet environnement.

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 Dimanche 30 septembre. Jour 20 :   Porto Jofre

C’est dimanche, grasse mat, lessive, rangement, blog. Et en plus, nous pouvons recharger les batteries sur le secteur, on nous a trouvé la seule prise 220V du « Jaguar Camp ». En général, dans les campings ou les hotels les réseaux sont doublés et on a le choix de se brancher en 110 ou 220V, mais les installations domestiques sont en 110V, et c’est aussi le cas ici.

Il faut être à l’embarquement pour le début d’après-midi, départ 19h. A 14h30, on nous prévient que le bateau nous attend. Nous sommes vite sur place et on comprend vite que ce n’est pas un ferry, mais une bétaillère, une barge poussée par la « Santa Laura »

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Embarquement assez aisé, en roulant sur deux grosses poutres, guidés par l’équipage, et départ dès 15h30. Nos véhicules sont à l’avant de la barge et nous sortons les fauteuils, pour profiter du spectacle. Les berges  désertes, on se permet même un petit scrabble.

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A 17h30, on nous prévient que le diner est prêt. C’est le rythme « hospices », mais il est vrai que la nuit tombe à 18h.

Coucher tôt, donc, puis arrêt vers 23h. Nuit noire, on ne voit rien dehors.

Lundi 1° octobre. Jour 21. Sur la barge

A 5h, nous sommes déjà réveillés et le jour se lève à peine, on nous informe qu’il faut changer de barge. Il faut tout ranger, puis manœuvrer pour descendre de la barge, ou plutôt remonter de la barge vers un pré, ce qui sera simple, puis attendre qu’une deuxième barge, plus grande, soit mise en place, et enfin réembarquer, toujours sur les poutres.

Un fois le pick up d’Okan chargé, je mesure l’espace qui reste pour passer : 2,17m, notre largeur itou, je refuse de monter. La barge est plus grande que la précédente, mais le passage moins large ! Une seule solution, scier une des protections des barrières. Okan doit débarquer, on apporte une scie à métaux, et l’opération est vite effectuée, puis rebelote pour remonter à bord. On commence à s’habituer à grimper sur les poutres.

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Nous sommes devant ce qui ressemble à une ferme, avec de grands parcs à bestiaux et un petit bâtiment proclamant pompeusement « Porto ze Vania »

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Une fois chargée, la barge est déplacée, et nous assisterons au chargement d’environ 1200 bovins, des taurillons, qui viendront remplir, par cases de 30 têtes, les 6 barges qui seront ensuite assemblées en un énorme train, poussé par la « Santa Laura » et la « Laura de Vicogna »

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L’opération aura duré toute la journée, et nous sommes maintenant juste devant les pousseurs, sans accès à l’avant de la 1° barge. Sur notre droite, le pick up de Okan et Donna, sur notre gauche, les vaches. Efflanquées, nous imaginons qu’elles sont transportées, avant la saison des pluies, vers des pâturages plus riches afin de les engraisser, elles en ont bien besoin.

Et l’on suppute qu’elles ont été maintenues à jeun depuis quelques jours, leur productivité bousière semblant, pour le moment, réduite, ce dont nous nous félicitons…

Par contre, elles auront à supporter deux jours à bord sans boire, sous un soleil de plomb. Soyons cyniques, pour la productivité urinaire, ce n’est pas mal non plus..

A la nuit tombée, à l’approche du rio Paraguay, le paysage change, devient plus montagneux et les feux de forêts scintillent sur les pentes. Cela n’émeut personne à bord et, vu la densité de population, les moyens restreints et l’accès malaisé, il semble clair qu’il n’y ai qu’une seule stratégie: laisser brûler.

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Nous naviguerons sans arrêts, entre deux berges à la végétation dense, parmi les nombreux bras du fleuve, très méandreux. La navigation se poursuit toute la nuit, les timoniers se relevant régulièrement, mais nous ne comprenons pas comment ils parviennent à diriger le convoi dans cette obscurité absolue, coupée de temps en temps par l’éclat d’un projecteur balayant les rives.

Mardi 2 octobre Jour 22 Sur la barge

Le passage du rio Cuiaba au rio Paraguay s’est fait dans la nuit, sans changement dans le paysage, le fleuve s’écoulant lentement entre des rives à la dense végétation et dont les berges sont floues, les eaux étant couvertes de plantes aquatiques. On évite le soleil en changeant de bord, à chaque fois qu’un méandre bascule les ombres d’un bord sur l’autre. Et la routin s’est installée..

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A 10h30, on nous annonce le repas de midi. Riz haricots, « as usual », mais aujourd’hui c’est avec des beignets de poisson.

En vue de Corumba à 13h, on atteint le point de débarquement à 15h.

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Des cavaliers attendent le troupeau, et on comprendra bien vite que nous ne descendrons que lorsque la dernière vache aura débarqué.

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Cela prendra tout l’après- midi et nous ne quitterons la barge qu’à 20h, à la lueur des phares. Bien tard, il faut encore remonter jusqu’à Corumba, attendre Okan qui doit retirer du cash pour payer le transport et nous rendre ensuite à la Pousada do Cachimbo.

On aura raté le coucher du soleil, dommage.

S 19.00321°   W 57.67305°

Mercredi 3 octobre Jour 23. Corumba / Bodoquena

Bel endroit, superbement placé car dominant la vallée du rio Paraguay, accueil souriant par Jane et son fils Hugo dans des installations un peu défraichies. Dommage que le nombre réduit de touristes ne permette pas de remettre à niveau, l’endroit en vaut la peine.

On trouve assez vite une « boracheira », où l’on nous répare notre pneu à l’ancienne, avec une mèche, et en ¼ d’heure, remontage compris. Et pour le problème d’écrou, il a suffi d’en inverser deux pour fileter l’arrête du gougeon endommagée, on verra ce que cela donnera au prochain démontage.

Le tout pour moins de 5€, vérification de la pression des 4 pneus comprise, avec la goutte de salive pour vérifier l’étanchéité des valves, à l’ancienne on vous dit!

Départ vers Bonito à 14h par une excellente route, et halte pour la nuit en sortie du bourg de Bodoquena, sur le parking d’une station Shell flambant neuve. Il fait encore 27° à 18h

S 20° 33’ 6.8’’   W 56° 41’ 42.3’’

Km 291 Total 4570

Jeudi 04 octobre Jour 24. Bodoquena / Bonito 

Départ de bon matin, la route est toujours bonne, à l’exception d’un tronçon défoncé par les camions, aux abords d’une cimenterie, en sortie de Bodoquena. Nous nous rendons directement à la  Pousada Peralta, établissement comportant des chambres d’hôtel, des emplacements et installations destinés aux campeurs, mais également une agence permettant de s’inscrire à n’importe qu’elle activité, culturelle ou sportive, offerte par les nombreux opérateurs touristiques de la ville.

Nous nous inscrivons d’office à une descente de rivière pour l’après midi, et partons en chasse d’un garage : les ennuis ne sont pas terminés, un voyant indiquant un défaut au niveau de la transmission (baisse de pression d’huile ?) s’est allumé lors de notre démarrage matinal.

Le 1° garage nous expédie chez un électricien auto, qui nous fixe rendez-vous au lendemain 8h.

On décide d’ignorer le défaut et d’entreprendre les activités prévues : le voyant est orange, et pas rouge, mais j’ai du mal à l’oublier, ça me rend nerveux, je ne peux m’empêcher d’imaginer un blocage de la transmission ;

La descente du Rio Sicuri s’effectuera au sein d’une immense fazenda à 20 km de Bonito, par une bonne piste. Outre ses activités d’élevage de bovins, elle s’est orientée également sur l’écotourisme en développant un parc naturel sur les terres non cultivées qui bordent le rio.

On y pratique le « snorkeling », ou pour le dire plus simplement, la descente de rivière avec masque et tuba. Un personnel nombreux, souriant et compétent nous équipe de combinaison et gilet, nous prodigue une petite formation en piscine et, hardi petit ! nous lâche par groupe de 8. Ne nous lâche pas complètement, pour être honnête, un accompagnateur suit le groupe en barque, il a un boulot plutôt cool.

L’eau est d’une limpidité étonnante, et les poissons nombreux, mais sans grande variété. Le courant nous pousse et il n’y a qu’à se laisser aller, avec le gilet, impossible de couler, ni même de plonger pour ramasser les belles coquilles d’escargots qui jonchent le fond.

La descente aura duré une heure, nous avions loué une Gopro pour tirer le portrait de quelques poissons, mais sa mise en œuvre sous l’eau a laissé à désirer. Un peu d’indulgence donc pour la photo.

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S 21° 05’ 5.7’’   W 56° 30’ 2.4’’  Altitude 291m  25/28°C

Km 71  Total 4641

Vendredi 05 octobre, jour 25 . Bonito

8 heures pile devant l’atelier de l’électricien auto. Il faudra près d’une heure pour être pris en charge, puis voir un meccano s’escrimer sur le démontage des carters pour accéder à la transmission.

L’électricien fera quelques tests, ne trouvera rien d’anormal, et nous adressera à un autre garage pour vérifier le niveau d’huile de la transmission. Il refusera tout paiement.

Nouvelles explications et là, le patron du garage sait de quoi il parle : il ne s’agit pas d’un défaut, contrairement à ce qu’indique la brochure du véhicule, mais d’un signal invitant le propriétaire à faire une révision ! Ce qui en l’occurrence n’a pas lieu d’être car la dernière révision a été faite il y a moins de 9000 km, pour un intervalle théorique de 30 00; le calculateur n’a sans doute pas été remis à zéro.

Notre sauveur effectue un reset par une procédure bizarre, mais sans doute prévue par le constructeur : contact mis, frein et embrayage enfoncés pendant 20 secondes, on coupe le contact, puis rebelote pendant 1 minute et là, le voyant clignote, puis s’éteint !

Si on tient le type qui a mis ça au point, on le scalpe..

Nous pourrons alors, l’esprit plus tranquille, nous rendre au « Bocado de los aras », à une cinquantaine de km, par une bonne route.

Gigantesque doline de 100m de profondeur et 150 m de diamètre, il résulte de l’effondrement de la voute d’une grotte et ses parois abritent les nids d’une cinquantaine de couples d’aras, et de quelques faucons.

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Sur la route du retour nous nous arrêterons au « balneario municipal », en fait un méandre de la rivière aménagé en baignade. Le courant y est fort, l’eau claire et fraiche, et le nombre de poissons donne l’impression de se baigner dans une pisciculture !

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Les familles viennent y pique- niquer en nombre et buller sur la rive, nous en feront autant, avant de regagner notre bivouac et partir en quête des toucans, en vain.

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Samedi 6 octobre, jour 26. Bonito / Corumba

La ville de Bonito est une des plus agréable que nous ayons visité : un centre ville moderne (relativement..), aux commerces, agences et terrasses de bar qui profitent manifestement de l’afflux des touristes attirés par des activités de plein air et lui apportent une prospérité qui manque à de nombreuses agglomérations brésiliennes . Nous ne regrettons pas les km avalés pour l’atteindre.

Remontant vers Corumba, nous ferons une halte à la Pousada da Lontra, complexe hôtelier là encore bien défraichi, mais situé dans un emplacement exceptionnel, sur la rive du rio Miranda.

Une ballade sur les passerelles le long du rio, bien casse gueule car en très triste état, ne nous permettra pas de voir les caïmans qui, à cette heure, doivent faire la sieste, mais les capyrabas sont là pour nous montrer que les membres d’une espèce en voie de disparition peuvent redoubler d’efforts coïtaux pour faire mentir la prédiction..

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Sur la route du retour, les couleurs flamboient

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Nous regagnons la Pousada do Cachimbo pour profiter du coucher du soleil sur le rio Paraguay, y passer la nuit, avant de nous présenter, demain, au poste frontière avec la Bolivie.

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Ce dimanche est jour d’élection et on vote pour élire le Président, 53 gouverneurs de province, les députés et les sénateurs. Nous avions, depuis notre arrivée au Brésil, noté, à de nombreux carrefours, aux rond-point, la présence de militants portant des pancartes avec le nom de leur champion et un numéro en gros caractères. Renseignement pris, il s’agit du nombre, en général à 5 chiffres, qu’il faut encoder sur le bulletin de vote pour exprimer son choix. Ici, chacun affiche ses préférences et nombreuses sont les voitures qui arborent ces affiches sur leur lunette arrière

Pour le poste de Président, le candidat d’extrême droite est à cette heure, le favori des sondages. Les progrès sociaux apportés par Lula lors de son premier mandat ont vite été oubliés, effacés par la crise économique et noyés dans les scandales de corruption. Les adversaires du Parti des Travailleurs, la droite,  l’armée, les classes moyennes et le monde des affaires, ce qui fait beaucoup,  ont dégagé la voie a l’extrême droite, et le réal a gagné 10% par rapport à l’Euro et au Dollar en 8 jours…

En ce qui ne nous concerne, désolé de nous regarder le nombril dans un contexte aussi tendu, rien n’est sûr. Il est possible que l’ensemble des forces de l’ordre soit mobilisé pour assurer la sécurité des opérations de vote et que la frontière soit fermée. Nous serons vite fixés.

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