Mercredi 16 octobre . Jour 1  

Que voilà un voyage qui commence mal : longue attente à l’enregistrement d’Iberia à Orly, puis l’employé qui nous demande de lui présenter notre billet de retour. Stupeur !

Les règles internationales, que nous avions oubliées, et qui d’ailleurs ne nous avaient pas été appliquées lors de notre précédent voyage vers Montevideo, imposent cette disposition pour les voyageurs sans visa, ce qui est notre cas puisque nous resterons moins de trois mois au Pérou. Nous protestons, sans succès, demandons à rencontrer le supérieur hiérarchique à qui nous présentons les documents douaniers du véhicule prouvant qu’il est en dépôt sur place et que, vu la limitation dans le temps de l’autorisation temporaire nous quitterons forcément le pays.

Rien n’y fait. A notre demande, elle appelle son propre supérieur, ne parvient pas à le joindre, et nous intime d’attendre pendant que l’enregistrement continue.

Il va être clos, nous laissant tout marris.

Seule solution : acheter un billet au départ de Lima, le moins cher possible. Mais Iberia n’est pas une compagnie low cost, et le délai qui nous est laissé rend impossible un achat sur internet, on n’est pas si geeks que ça, malgré l’assistance téléphonique d’Eulalie qui fait de son mieux pour nous trouver une solution.

Bien coincés, on achète, cher, deux places sur un vol Lima – Santiago, qui ne nous serviront pas, on enregistre les bagages, derniers passagers du vol, et on se rend en hâte à la salle d’embarquement.

Puis, là, ça traine, et de nouveau dans l’avion : nous décollerons avec une heure de retard. C’était bien la peine de nous mettre la pression ! Evidemment on arrivera à Madrid à la bourre.

Sur place, nous découvrons que l’embarquement du vol pour Lima est dans un terminal éloigné, qu’il faut prendre une navette ferroviaire et que le transfert nécessite au minimum 27 mn. On cavale (enfin, on se dépêche, nos sacs cabines sont lourds, chargés d’ordi, de liseuses et d’appareils photos), jusqu’à la salle d’embarquement que nous découvrons vide, l’avion est parti, sans nous….

Le service clients Iberia nous trouve un vol sur Latam à 1h du matin, et nous fournit des coupons pour les repas dans un resto de l’aéroport. Et il nous faut d’abord récupérer nos bagages, ils n’ont pas été chargés dans le vol pour Lima (on aurait été surpris qu’ils courent plus vite que nous).

On attaque par un repas dans « Le » resto qui accepte les coupons. Plats de cantine, boulettes frites ou poulet de batterie frites : c’est le menu réservé aux voyageurs laissés pour compte. Je comprends mieux la mimique de l’employé quand je le remerciais chaleureusement pour ces repas de gastronomie espagnole…

Longue après midi d’attente dans le terminal, de temps en temps on marche pour se dégourdir les guiboles (6km quand même au podomètre sur la journée) et, pour le repas du soir, même menu dans le même resto, il n’y en a pas d’autre qui accepte les coupons.

On laisse tomber et nous rabattons sur le stand de jambon ibériques, où on s’envoie une assiette de pata negra de ballotta (**** , le ***** est vraiment trop cher) , sur du pain grillé imprégné d’huile d’olive, arrosé d’un verre de blanc.

Même plaisir que lors de notre précédente escale à Madrid, il faut bien compenser. (A propos, est ce que le concept existe en France ? ça ferait un tabac)

Long vol, 11h 30, jusqu’à Lima, et à l’immigration, on ne nous demande pas nos billets de retour. Les boules…

Nouvelles cavalcades dans les couloirs, la récupération des bagages a été longue (qui ignore l’angoisse du voyageur guettant ses valises sur les convoyeurs ?), puis dernier vol pour Cuzco, et taxi jusqu’à Quinta la la, où on arrive à l’heure prévue, mais plus crevés, puisqu’on a passé la nuit dans l’avion au lieu de l’hôtel.

Jeudi 17 octobre – Mardi 22 octobre. Jours 2 à 7. Cuzco

Accueil chaleureux de Milli que nous retrouvons avec plaisir, et redécouverte de notre véhicule. Sale, bien sûr, 10 mois d’intempéries laissent des traces

Milli se chargera de descendre à la douane pour demander la cessation de la suspension temporaire de l’autorisation d’importation en détaxe du véhicule (fermez le ban..). Elle nous explique que la durée qui restait dans l’autorisation initiale recommence à courir, il nous reste donc 66 jours pour sortir du Pérou. Pas de problème pour nous, mais à savoir pour ceux qui solliciteraient une suspension à la fin de la durée de validité de l’autorisation initiale.

La remise en état du véhicule commence par le branchement et la mise en charge des batteries, jusqu’ici ça va, le rangement des bagages, et une rapide descente en ville pour des courses légères. Il nous faut nous réhabituer à l’altitude, le souffle est court et on est un peu migraineux. De plus, contrairement au séjour précédent où nous étions arrivés par la route, nous n’aurons pas eu d’accoutumance progressive à l’altitude, et le camping est à 3600m.

Coucher tôt, décalage horaire oblige, et nuits hachées. Et, pour être complet, le médicament prescrit contre le mal des montagnes, le Diamox, a pour effet d’accélérer la diurèse, je ne fais pas de dessin..

Les jours se suivent, avec une météo bizarre: grêle, pluies diluviennes, puis ciel dégagé avec un indice UV à 13, on se tartine, puis on sort les capes de pluie.

La fin de semaine retarde les activités incompressibles (visite de contrôle de la douane, révision du véhicule), et on vit un peu au ralenti, avec quelques descentes en ville, toujours aussi attirante, en particulier le marché avec ses couleurs violentes, ses odeurs tout autant, et ses fruits inconnus.

De longues périodes d’oisiveté. On écoute les play lists que nous avaient préparées Paul et Bertrand, merci à eux.

Peu d’envie de faire des photos, ce sera donc une édition sans, et beaucoup de lecture des infos, cette année nous nous sommes abonnés à l’édition numérique du « Monde », et on suit le fil de « France info ». Bien nous en a pris :  l’Amérique du sud connait une poussée de fièvre. Au Chili et en Equateur, les politiques d’austérité imposées par les droites au pouvoir provoquent des explosions sociales, en Bolivie, Evo Morales, seul président indigène du continent, est contesté après avoir un peu tordu la constitution pour se représenter, et en paye le prix. Et comme le comptage des votes du présent scrutin est douteux, ça sent le roussi.

En ce qui nous concerne, égoïstement, Chili et Bolivie sont derrière nous, le Pérou est stable, et l’Equateur s’est calmé après recul du gouvernement. Mais les voyageurs, actuellement au Chili, n’osent plus circuler et cherchent désespérément des infos sur les blogs.

La douane vient de passer pour vérifier la présence du véhicule et nous expédiera par mel ce soir (inch’Allah), le certificat de levée de la suspension.

Demain, on prend la route, enfin ! pour Puerto Maldonado, dans les basses terres amazoniennes, on a sorti les produits anti moustiques.

7 commentaires pour “19 10 22 Cusco

  1. Bara.janet@wanadoo.fr le 23 octobre 2019 à 0 h 41 min a posté:

    On est contents de vous retrouver sur le blog , mais que de suspens !
    Il faut nous épargner les émotions , mais surtout vous ménager …
    Ça semblait un peu long , et on était loin d’imaginer que vous alliez subir autant de contretemps et autres péripéties …
    On souhaite que le meilleur soit à venir pour vous maintenant …et on vous embrasse en attendant des photos et un récit plus optimiste !
    Jeannette et Bernard

  2. Francois le 23 octobre 2019 à 10 h 44 min a posté:

    avec Iberia c’est ollé ollé
    mais le jambon ibérique ***** c’est trop chic
    Une bonne nouvelle : il pleut en Provence
    Bises et bonne route
    François et Josette

  3. Jocelyne et Michel le 23 octobre 2019 à 11 h 35 min a posté:

    Contents d’avoir de vos nouvelles. Après toutes ces péripéties j’espère que vous avez-vous eu quand même le temps de vous remettre, avant de satisfaire à toutes les contraintes administratives et de démarrer pour aller plus loin.
    Ici, Il pleut, il pleut, il pleut enfin!
    Bises de nous deux et bonne route.

  4. blot christian et armelle le 23 octobre 2019 à 12 h 04 min a posté:

    Bonjour,
    On a bien compatis pour votre correspondance, les transferts en aéroport, c’est toujours une épreuve, soit on court, soit on poireaute des heures,
    Bon c’est derrière vous profitez bien

  5. Nadine Cuisinier le 23 octobre 2019 à 14 h 22 min a posté:

    A Lille, le temps est à la douceur et au ciel dégagé . Seuls qqs musiciens et leur flûte de pan sur la grand place me font penser que c’est mieux de voir sur place (et nous ne connaissons pas le Pérou ). Les débuts épiques font partie du voyage. Prenez tout le reste maintenant. Bisous. Nadine et Bertrand

  6. bernard et Corinne de Bollène le 23 octobre 2019 à 14 h 31 min a posté:

    Les ennuis sont derrière vous et restés dans les interminables couloirs de l’aéroport de Madrid. On a aussi arpenté ces longs tapis roulants. Ibéria laisse toujours un mauvais souvenir aux voyageurs et ne joue pas le jeu avec ses clients. L’altitude a dû aussi vous couper le souffle. Heureusement que vous pouvez maintenant descendre plus bas. Ici, les moustiques ont disparu sous les trombes d’eau sans comparaison avec celles des tropiques, quoique…. Bises de nous deux.

  7. Christian, Brillon le 24 octobre 2019 à 9 h 59 min a posté:

    « Décollage prévu le 16 octobre, et arrivée à Cusco en fin de journée, sauf surprise »
    hi hi, il y a eu des surprises, mais bravo vous avez assuré.
    Bonne découvertes et merci pour vos nouvelles, qui nous font « réver », enfin pas toujours . bises

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