Suze la Rousse.  Dimanche 31 mai.

De l’autre côté de la frontière, il y a la Belgique.

Et cette frontière, je la franchirai chaque jour, pendant 7 ans.

Et oui, je vais reparler de moi !

J’ai hésité longtemps, ma dernière chronique, quatre semaines déjà, n’ayant manifestement pas soulevé l’enthousiasme. Est-ce parce que j’y défendais l’exécutif ? Le péché est pourtant véniel, mais le sujet si sensible qu’il vaut mieux, maintenant, se cantonner à une réserve prudente et laisser le débat politique aux commentateurs professionnels.

Avec toutefois une dernière remarque, je m’en voudrai de ne pas la faire :

Les français détestent leurs élites, et plus particulièrement leurs dirigeants. Ils se font même gloire d’en raccourcir un de temps en temps.

Est-ce parce qu’ils ont le sentiment d’être cocus quand leurs actes divergent trop des promesses de campagne ?

La France de gauche a élu Hollande en 2012, a eu Guy Mollet et n’a pas attendu 5 ans pour le larguer, le pauvret, qui n’a même pas pu se représenter.

La France du milieu a élu Macron en 2017, et a eu Juppé. Il se retrouve en 2 ans à 30% de popularité et ne sait plus sur qui s’appuyer. Il en est à cajoler le professeur Raoult, à flirter avec Philippe de Villiers, à prendre des nouvelles d’Eric Zemmour et à s’enquérir des états d’âme bistrotiers de Jean Marie Bigard.

Son électorat s’interroge..

Par contre, si la France de droite a élu Sarkozy en 2007, elle a bien eu Sarkozy, ce qui ne l’a pas empêchée de le lâcher en 2012 et de l’éliminer en 2017.

Nous avons manifestement un double problème, institutionnel bien sûr avec la non-représentativité de nos élites, mais aussi culturel avec, par le dénigrement et la contestation systématique des décisions prises par ceux que nous avons élus, une incapacité évidente à accepter d’être dirigés.

La preuve : le mouvement des gilets jaunes, qui exprimait la rage compréhensible des laissés pour compte, un peu attisée quand même par les extrêmes, a avorté, tant ses partisans mettaient de persévérance à éliminer chaque leader potentiel, se privant de toute capacité de négociation, de toute force politique, faute de représentant légitimé.

Aujourd’hui, on en est même à faire des procès au président, aux ministres, procédures qui ne mèneront à rien, sauf à engorger encore plus le système judiciaire, et engraisser les avocats qui mènent le bal.

Et pendant ce temps, Boris Johnson, aussi menteur que Trump et pas moins filou, est au sommet de sa popularité, Conte, en Italie, s’est taillé une stature d’homme d’état, la 1° ministre belge est appréciée de tous et même Angela Merkel, qui, jusqu’à la semaine dernière, était le chantre du conservatisme béat, n’a jamais été aussi haut dans les sondages.

Il y a des jours, c’est dur d’être français…

C’est pour ça que, au fond, passer la frontière tous les jours, même au prix de 250km quotidiens (bonjour l’empreinte carbone !), ça rafraichit.

Parce- que, de l’autre côté, il y a les belges.

Et les belges, c’est comme des français, mais en bien mieux : ils peuvent se passer de gouvernement pendant plus d’un an, sans s’émouvoir !

La Belgique est le pays, où quand une fille vous fait la bise, elle n’en fait qu’une.

Et vous, la joue dans le vent, vous êtes comme un con, à attendre la suite, puisqu’en France, on ne s’en tient pas là.

Elles ont raison : quatre bises, à quoi ça sert ? A part propager les virus…Et elles sont si chaleureuses qu’une suffit !

Un belge, ça vous tutoie en 5 minutes, ça vous paie une pinte au bout de dix, et ça vous pardonne d’être français au bout de 15.

Ça peut vous faire chanter en canon 100 inconnus, debout sur une table, après quelques bières, quand même.

Ça ignore la distance hiérarchique, ça ne craint pas de poser des questions qui fâchent à ses dirigeants et ça goûte peu la langue de bois.

Ça ne décapite pas ses monarques, ça les regarde d’un air affectueux, amusé même, quand ils sèment des enfants illégitimes aux quatre coins du royaume.

Ça admet l’autorité, ça aime son gouvernement, quand il y en a un, et ça se vante d’avoir, vu le système fédéral, plus de ministres des sports que de médaillés aux jeux olympiques.

 

 

Ça vous compose  » Dans le port d’Amsterdam », émotion pure sur lamento d’accordéon, ça vous invente la B.D., et ça vous écrit plus de 100 romans d’atmosphère, où le commissaire Maigret promène son regard  compréhensif sur les turpitudes et les faiblesses de ses semblables.

Et je ne parlerai pas des primitifs flamands, limitons nous au contemporain.

Il faut bien toute cette créativité, cette fraicheur chaleureuse, cet optimisme, cette foi en l’avenir pour supporter ce qui gangrène la Belgique : l’antagonisme historique entre les régions néerlandophone et francophone, dans un pays qu’on traverse en deux heures..

Je ne chercherai pas à en analyser les causes, d’autres, plus compétents, l’on fait, et la conclusion la mieux partagée s’exprime sobrement : « si vous avez compris quelque chose à la Belgique, c’est qu’on vous l’a mal expliquée… »

Un simple constat : ici, tout est passé au filtre de cet antagonisme, le moindre fait divers donne lieu à des analyses comparatives entre les « performances » de chaque communauté, que ce soit le taux de délinquance, les excès de vitesse, les violences conjugales ou la consommation de bière.

Antagonisme qui mène à des absurdités pures : pour éviter le grignotage des communes néerlandophones périphériques de Bruxelles, région Capitale, par les francophones, il est interdit, dans les services publics, d’y parler le français, même si les fonctionnaires le pratiquent couramment !

La majorité en souffre, les minorités militantes, en particulier flamandes,  cultivent cette opposition, entretiennent le brasier en commémorant les batailles où la piétaille flamande, ne comprenant pas les ordres de ses officiers, s’est faite tailler en pièces. Elles luttent pour, un jour, faire exploser le pays.

Et pour faire bon poids, non seulement les belges francophones les insupportent, mais les français aussi.

Pour en témoigner une anecdote, longuette, mais illustrative :

Dans la fin des années 80, je suis chargé de coordonner pour l’Europe les politiques environnementales de l’entreprise américaine qui m’emploie. A ce titre, je dois organiser la tournée des usines que vient effectuer Adrienne, ingénieur US et experte en technologies de traitement des émissions atmosphériques.

Et ça comprend aussi les activités touristiques du weekend, on ne va quand même pas la laisser seule dans sa chambre d’hôtel ! Valenciennes, le dimanche, y a mieux.

On décide donc une virée sur la côte belge, avant de la ramener à Zaventem où elle prendra un vol pour Dusseldorf, elle est attendue lundi à notre usine de Wuppertal.

Première étape à Bruges, comptoir hanséatique et bijou architectural. La ballade sur les canaux s’impose, d’autant qu’Adrienne, la cinquantaine assumée, surcharge pondérale bien établie, se déplace avec un léger dandinement qui condamne les longues promenades.

Déjeuner à Ostende où nous dégustons, sur les quais, dans le parfum iodé des embruns, l’extraordinaire assortiment de produits de la mer, rollmops en marinade, anguilles fumées, moules au vinaigre, pinces de crabe mayonnaise et une variété d’autres préparations au goût si marqué qu’il ne peut se concevoir sans le soutien d’un blanc sec, bien pierreux, ou d’une bière locale, bien houblonnée.

En parler me fait saliver, et me rappelle, ému, le waterzoï de poulet, et sa duxelle de petits légumes, le potjevleesh de viandes blanches à la gelée délicieusement parfumée au genièvre, la carbonnade de joue de bœuf, fondante, où l’amertume de la bière est équilibrée par l’aigre doux du vinaigre de framboise, et les frites, dorées, croustillantes et moelleuses à coeur, trésor national, frites au blanc de bœuf, bien sûr..

Adrienne, qui n’a pas été élevée qu’au coca-cola, apprécie le déjeuner, et l’heure du départ arrive trop vite.

Mais la voiture, garée au pied de la capitainerie, refuse de démarrer…

J’ai beau titiller la télécommande, rien n’y fait. La pile doit être naze

On rassure Adrienne, on va régler ça très vite. Je trouve un bazar susceptible de vendre des piles, mais ils n’ont plus le bon modèle. Curieusement, un jeune français, derrière moi, sa télécommande à la main, est dans la même situation. Je me fais indiquer un autre point de vente et m’y précipite. Il est hors de question de me faire griller sur le fil, au cas où ce second magasin ne détiendrait plus qu’une pile !

Retour vainqueur, je rassure à nouveau Adrienne, et… ça ne démarre toujours pas.

Seule solution, il faut appeler l’assistance. Mais, rappelons-le, dans les années 80, les téléphones portables n’existaient pas, l’internet n’était pas encore inventé, l’Euro n’était même pas un concept. La préhistoire quoi !

Et bien sûr, je n’ai pas le N°. Il faut donc trouver une cabine téléphonique, avec de la monnaie qui va bien, appeler des amis, qui, par chance en ce dimanche ne sont pas de sortie, Nadine s’en souvient encore, leur laisser le temps de chercher, les rappeler, contacter enfin l’assistance, puis attendre la suite.

Le temps a filé, Adrienne a raté son avion, mais elle a bon caractère et, semble-t-il, confiance en moi pour trouver la solution. Heureusement, la gare est à 500m, on s’y dandine gentiment en trainant la valise à roulettes sur les pavés, pendant qu’Agnès guette le dépanneur.

Coup de bol, un train pour Liège, avec correspondance pour Dusseldorf, part dans la minute. Je presse Adrienne, un peu perdue, la guide vers le train, grimpe avec elle, l’installe dans la 1° voiture. J’entends un coup de sifflet, il faut y aller. Je lui fais la bise en lui assurant que tout va bien se passer, et lui souhaite un bon voyage..

Le train commence à bouger, j’appuie sur le contacteur d’ouverture des portes. Rien ne se passe !

Ça se gâte,, je traverse le wagon en courant pour gagner les portes suivantes, sous le regard surpris des voyageurs, et d’Adrienne, (au passage, ici, on dit ouagon..). J’appuie un peu plus frénétiquement sur le contacteur.

Toujours rien, et le train prend de la vitesse.

Panique ! Agnès ne parle pas flamand, n’a pas de francs belges, pas de téléphone, pas de voiture. Aller jusqu’à Liège et la laisser seule ? Impossible !

Seule solution : je percute le signal d’alarme, et m’accroche. Sifflement brutal de l’air comprimé, hurlement des freins, bagages qui valdinguent, et les portes s’ouvrent enfin, dans un chuintement qui couvre les protestations…

Je saute sur le quai, bat mon record personnel du 100m, et me planque derrière la cabine téléphonique où Agnès m’attend. Il lui faudra un peu de temps pour comprendre pourquoi j’ai les yeux hors de la tête et le souffle court.

On quitte bien vite la gare, discret, gagne une terrasse de bistrot, et attendons le camion de dépannage.

Surprise, c’est une toute petite voiture jaune. Le mécano récupère mes clefs, ouvre la voiture, se penche sous le tableau de bord, appuie sur la télécommande, et le système se déverrouille !

« Vous êtes garés près de la capitainerie, et les émetteurs sont si puissants qu’ils brouillent les télécommandes, il faut se rapprocher du récepteur du véhicule »…

Les type, au bazar, le savaient, tout Ostende le sait !

Mais on laisse ces couillons de français chercher des piles, courir à droite, à gauche, se cailler le sang, appeler les dépanneurs.

Ça distrait, il n’y a pas grand-chose à faire, le dimanche, Jacques Brel l’a écrit avant moi..

Et Adrienne dans tout ça ? J’aurais de ses nouvelles le lendemain. Elle a raté sa correspondance, son train étant parti en retard : un connard a tiré le signal d’alarme..

En plus, elle s’est pris une prune, étant en 1° avec un billet de seconde, n’avait que des dollars, d’où embrouilles avec le contrôleur, imperméable à l’anglais, puis est enfin arrivée, en milieu de nuit, à son hôtel de Wuppertal, où tu te rends compte ? elle n’a même pas pu avoir un sandwich. Elle s’en souviendra, de sa virée sur la côte belge…

Je crains que, depuis cette époque, et avec la montée du Vlaams Belang, l’extrême droite flamande indépendantiste, ça ne se soit pas vraiment amélioré, côté dialogue intercommunautaire.

Mais ça ne refroidit pas la joie de vivre de nos petits camarades : à Mons, on prend une semaine de congés pour le Doudou, carnaval débridé aussi chaud que celui de Dunkerque. Lorsque des séminaires professionnels se tiennent en Belgique, les « after hours » n’en finissent pas, rythmées par les tournées de bière.

Et, lors de soirées entre amis, on y tangue avec Adamo sur « les filles du bord de mer », et on y danse « les sardines » en sautant avec une belle énergie, jusqu’aux petites heures.

Ils nous manquent, nos amis belges.

Baudouin, Tata, Jean Marc, Patrick, Caro, Anne, Pierre, on est impatients de vous revoir, mettez les bières au frais, on arrive !

 

 

 

12 commentaires pour “2020-05-31 De l’autre côté

  1. Nadine le 31 mai 2020 à 10 h 37 min a posté:

    Curieusement, je me souviens très bien de l’histoire d’Adrienne. Par compte, je ne me rappelle pas que tu aies été aussi couard

  2. Nadine le 31 mai 2020 à 10 h 39 min a posté:

    Curieusement, je me souviens très bien de l’histoire d’Adrienne. Par compte, je ne me rappelle pas que tu aies été aussi couard

    • Couard, et radin, les PV, en Flandre et pour les français, ça coûte très cher. Agnès l’a vécu, rackettée par un gendarme pour s’être trouvée dans la mauvaise file, à un feu rouge.
      Comme quoi, il n’y a pas qu’au Pérou qu’on peut arrondir ses fins de mois
      Patrice

  3. Angelo le 31 mai 2020 à 11 h 00 min a posté:

    Toujours aussi bien écrit. On s’y croirait !
    J’ai un instant imaginé qu’avec l’autre français vous aviez inversé les voitures….
    Et au fait cette Adrienne, rassure nous, elle n’avait rien à voir avec un certain John RAMBO ?
    Et pour la politique, comme tu dis c’est pas le lieu pour en parler, on en discutera de vive voix autour d’une bière

  4. jean louis le 31 mai 2020 à 11 h 15 min a posté:

    Comme ça, tu ignorais que dans tous les ports d’Europe , il y a des soucis de télécommande de bagnole, étonnant pour un voyageur comme toi (manquait peut être d’avoir fait un peu d’électronique à l’école, je le concède).

  5. Adrienne le 31 mai 2020 à 11 h 19 min a posté:

    Moi mon amour, celui qui m’aime en pleurant, c’est Rocky, et pas John !
    Mais dans les 2 cas s’il te retrouve t’es mal…

  6. Paul le 31 mai 2020 à 11 h 33 min a posté:

    Adrienne a de la mémoire …
    Et Patrice, un vrai style.
    J’avais envie de fermer les yeux pour me fondre dans le décor, mais, les yeux mi-clos, la lecture s’est avérée plus complexe.
    Seule solution, une version audio des prochains épisodes!
    Bises aux voyageurs permaculteurs

  7. quel bonheur Patrice de retrouver ta chronique pertinente et débridée .
    Sache qu’aucun de tes propos ne nous a jamais dérangés et que tu commençais vraiment à nous manquer , voire nous inquiéter .
    Nous voilà rassurés et comblés par les aventures d’ Adrienne à Bruges .
    Mon 1/4 de sang belge frémit au récit à l’évocation de nos voisins si différents et pourtant très attachants
    On vous embrasse bien fort tous les deux
    bon week end

  8. FRANCOIS GROLL le 31 mai 2020 à 18 h 41 min a posté:

    Les Francais ne manquent jamais de critiquer leurs elites, mais certainement aussi nos amis belges au regard du taux de mortalite liee au coronavirus :Belgique 82/100000 hab, Espagne 58, Italie 55,U.K 53, France 43, Usa 31, Allemagne 10. Il y a de quoi etre en pétard

  9. Nadine le 31 mai 2020 à 20 h 10 min a posté:

    Mon message s’arrêtait sur couard et le reste du message a disparu ????. Je ne pouvais pas rester sur ce méchant adjectif . N’empêche que je t’imaginais, courant la queue entre les jambes, regardant sans cesse derrière pour être sûr de n’avoir aucun poursuivant à képi. Trop drôle comme scène !!!
    Pour moi qui avais envie de mer ce week-end (mais qui va attendre que bistrots et restos soient réouverts ), j’ai eu , moi aussi l’eau à la bouche à l’énoncé de tous ces petits mets flamands. Je compare souvent les Belges aux Québécois, francs du collier, simples, directs, défendant leur langue en pays anglophone, usant du système fédéral, mais sachant revendiquer plus d’autonomie de manière récurrente.
    Bref, moi aussi, ils me plaisent ces Belges et ces Québécois mais….nous sommes des coqs gaulois, fiers, irascibles, qui coqueriquent, parfois, un peu à n’importe quelle heure, de manière désordonnée. Ils sont parfois fatigants mais nous « réveillent » aussi, Alors …….
    En tous cas, bienvenue dans ch’nord chti , wallon ou flamand.
    Bises.

  10. Jacqueline michaux le 1 juin 2020 à 12 h 48 min a posté:

    J’ai bien ri à cette nouvelle histoire , si burlesque qu’elle n’en paraît pas vrai ,mais en fait je crois que tout est vrai et je l’imagine bien reprise par un scenariste ‘ça devrai faire un film sympa avec de bons acteurs j’ai moi aussi rencontré des Belges en Roumanie il y avait des Allemands ,des Anglais et bien d’autres personnes de différente nationalité c’était les Belges les plus sympas par contre waterzoii et autre carbonnades j’avoue que même si et je n’en doute pas c’est très bon mais un lourd quand même
    Merci pour toutes tes histoires je me régale et j’attends le nouvelle avec impatiente
    Bises

  11. Vraiment, on adore quand tu te décides à prendre la plume, ou le clavier;
    note que les commentaires sont pas mal non plus : je vois déjà Nadine en coq Gaulois nous convaincre que tu as toujours la queue entre les jambes, ça nous rassure; Laurence et moi avons pris le parti d’organiser des apéro-dînatoires avec une ( ou deux) bonne Leffe blonde et moult légumes frais que l’on plonge dans des petits-suisse aux herbes pour fêter le dé confinement progressif , les convives y viennent de plus en plus nombreux ( mais moins que dix) et nous vous attendons avec impatience.
    Laurence m’appelle pour un dé-confinement, j’y vais et vous embrasse tous les deux, à bientôt.

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