Samedi 23 mai Jour 68 Ping’an – Tongren -Xiahe
Réveil avec la musique de la gymnastique matinale. Pratiquée partout, tôt et longtemps.
Nous suivons l’axe autoroutier en construction qui emprunte les gorges du fleuve jaune, où on pratique l’aquaculture puis nous dirigeons plein sud vers Tongren. La route est ornée de peintures tibétaines, bordée de stupas et de ces faisceaux de rubans de prières qui tiennent lieu d’ex voto.
Passage de col à près de 3800m puis, dans la descente, arrêt auprès du campement de fortune où s’abritent les cueilleurs de médicaments. Leur prix en est astronomique, une des plantes que l’on nous proposera coûte plus de 1.5€ pièce. Vertus garanties contre le cancer.
Tongren, siège de plusieurs monastères, mais aussi connue pour avoir produit les plus beaux thangkas, peintures et calligraphies bouddhistes sur support de coton. Nous pourrons en admirer de nombreux dans un petit atelier du monastère Wutong (N 35°33’ 41.148’’ E 102° 2’ 56.652’’).
Soit figuratifs, soit géométriques, de couleurs splendides, une toile de 20×20 cm nécessite 15jours de travail, le prix, en conséquence, nous dissuadera..
Les moines sont curieux, la visite du véhicule s’imposera.
Nous continuons le saute moutons sur le plateau tibétain, de col en col. Dans une descente, le monastère de Juashize révèle, en bord de route, ses somptueux moulins à prière. Sur les plateaux, abondance de yacks et de moutons, le long des rivières, des colonies de marmottes s’égayent à notre passage.
Petit détour pour aller visite la ville de Can Jia Bajiao, fondée il y a 2000 ans par une dynastie Han sur un plateau. Entourée d’une double muraille d’adobe, elle abrite encore une population de 350 familles. La vie y est bien dure, au milieu de nulle part. Deux points d’eau, hors enceinte, pour tout le village.
1042 1043 1055
La route vers Xiahe ne figure pas sur nos cartes. En fait elle est en réfection et nous subirons 40km de piste, puis une montée sévère agrémentée de passage boueux. Un poids lourd s’y est mis en situation délicate et nous serons bloqués 2 heures jusqu’à ce qu’il benne une partie de son chargement pour s’alléger et que deux engins le dégagent.
Les camping car franchiront avec succès les obstacles, mais nous serons de nouveau bloqués par un semi remorque qui patine sur la chaussée trop grasse, nous devrons l’aider en étalant de la terre sèche sous ses roues. Col franchi, longue descente entre chien et loup vers Xiahe, sur une route en chantier.
Bivouac dans le parking de l’hôtel « Civil aviation international » ( où sont les avions ?)
N 35° 12’ 8.82’’ E 102° 31’ 9.876 ‘’
Altitude 2927 m
km 251 Total 13914
Dimanche 24 mai Jour 69 Xiahe - Langmussi
Xiahe, ou le Tibet pour ceux qui craignent le mal des montagnes..
Matinée au monastère de Labrang, « université » de la secte des « Bonnets jaunes ». Cette lamaserie, fondée en 1709 par un moine devenu l’incarnation du Bouddah vivant, 3° rang dans la hiérarchie tibétaine, fut fermée pendant la révolution culturelle et couvre une partie de la ville.
Elle abrite aujourd’hui 1700 moines et reçoit des milliers de pélerins.
Ils remontent la longue allée menant au temple, soit en faisant tourner chacun des 1080 moulins à prière qui la bordent, soit en accomplissant un véritable chemin de croix : Allongé, debout, mains levées puis sur la poitrine, allongé, un pas de coté et on recommence, sur 1 km.
Visite des temples, partout des statues de bouddha, bien sûr, dans une ambiance étrange de clair obscur et l’odeur du beurre de yack rance qui alimente les lumignons. Les pèlerins déposent de la nourriture aux pieds des moines en prière et de l’argent à chaque autel, parfois accompagné de demandes de prières. Nous assisterons au comptage de la monnaie dans un des temples, les demandes de prières seront ensuite réparties entre les moines pour les effectuer.
Curieux paradoxe dans une des rares salles où les photos sont permises, qui abrite des figurines en peau de yack : Un bouddha qui tient entre ses doigts un billet à l’effigie de Mao…
Les moines se consacrent à l’étude et à la prière dans les temples ou les galeries, parfois distraits de leur tâche par l’intérêt qu’ils portent aux visiteurs étrangers.
On nous dira que dans ces régions, les familles ne peuvent nourrir que deux garçons, le troisième deviendra moine. Force est d’admettre qu’il sera alors, de façon détournée, nourri sans travailler (au sens productif…). Pas étonnant que cela ait chagriné les membres du parti
Nous remarquerons au passage que l’appartenance à la secte et une vie consacrée à la spiritualité n’interdisent pas le bénéfice des symboles les plus marquants du monde matérialiste.
Nous assisterons à « l’entrée des moines ». A l’occasion de cérémonies,, qui reviennent fort cher aux familles qui les sollicitent, les moines se rassemblent progressivement sur les marches de la grande salle des Sutras où ils s’installent pour psalmodier jusqu’à ce que, au signal de trompes entonnées par deux moines sur le toit, ils se précipitent dans la salle pour la cérémonie, abandonnant leurs bottes de feutre sur les marches
Nous reprenons la route, devenue routine : Cols à 3600m, plateaux à 3400, yacks, villages avec leur tas de combustible : Des bouses de yacks.
Descente vers Langmussi dans les nuages. Toute petite ville peuplée de Hui et de Tibétains, avec son quartier musulman, plutôt délabré et sa partie bouddhiste où fleurissent temples et stupas.
Bivouac dans la cour de l’hôtel Langmussi, après voir acheté quelques bombes d’oxygène pour un membre du groupe, un peu hors d’haleine en raison de l’altitude. Examen rapide par un médecin local, tout se rétablira plus bas.
La salle de restaurant, dans la cour de l’hôtel, est si froide que nous nous ferons livrer les plats dans le camion.
N 34° 5’ 20.04’’ E 102° 37’ 56.496 ‘’
Altitude 3344m
230 km Total 14144




































Pendant que vous faites 300 km par jour, la petite Valentine avale 300 grammes de biberons !!
et elle grossit de 40 grammes par jour.
Après 10 jours elle est passée de 1,85 kg a 2,2 kg environ …! pour l’instant elle n’a eu aucune panne, ça roule !!
quand vous serez a shanghai elle aura doublé de volume !!
n’en faites autant !!….
bravo encore pour cette étape
et merci encore de nous faire rêver!!
bises
Coucou
C’est vraiment un voyage extraordinaire. Je me régale à lire vos articles et guette les nouveaux. On vous sent très à l’aise. Et Patrice doit connaître votre camion jusqu’au bout de la pédale car il est devenu maître dans les descentes , les cols à franchir et les réparations ( j’ai bien ri avec l’épisode du p’tit garagiste)
Au fait, comment les moines ont trouvé votre « maison à roulettes » ?
Vos photos nous font découvrir de bien jolis endroits mais aussi les coutumes et leurs habitants.
Profitez bien. Gros bisous. Coco
Hello
C est avec beaucoup de plaisir et d envie que nous vous suivons dans votre super périple ,profitez bien de ces supers monents
bisous a vous deux
jes et vero
Bonjour,
Nous continuons de revivre notre voyage grâce à vous, et avons hâte d’en reparler ensemble (oui, je sais, vous, vous n’avez pas trop hâte et c’est normal). En rentrant vous vous direz « que vous n’en avez pas profité assez » c’est la formule habituelle, ça ne veut rien dire et tout dire à la fois ; ça signifie surtout qu’il est des moments tellement intenses dans la vie que le désir de les revivre s’installe . Oui, mais……
Alors, merci à nouveau pour ce compte-rendu !
Profitez-bien, revenez-nous avec de belles choses à nous raconter sur ce peuple dont nous sommes tombés amoureux, mais à propos duquel nous n’arrivons pas à échanger positivement depuis notre retour, et c’est bien dommage.
Cordialités
Josette et Joël
Séance de gym matinale : c’est pas Véronique et Davina ; de toutes façons à cette altitude il fait suffisamment frisquet pour s’abstenir de passer sous la douche après l’exercice (plutôt lent je pense)
Pour les médocs, il est plus prudent de s’approvisionner en pharmacie que dans les gourbis que vous nous montrez. Et en plus je parie un bol de lait de Yack qu’ils ne prennent pas la carte vitale.
J’ai craint le pire en voyant la photo des moines faisant la queue pour monter dans le camion : 1) ça me rappelle la clientèle qui fait de même près des véhicules qui stationnent aux sorties de villes et où officient des péripatéticiennes chevronnées 2) les moines sont quasiment à poil, pervers, un chouia branleurs, (tiens voilà du Bouddha)
Il est vrai aussi que dans ces rudes contrées, comme le dit Patrice « le vit est bien dur au milieu de nulle part »
Il vous sera beaucoup pardonné car les photos sont superbes.
Au fait, dans votre démarche d’évangélisation mais aussi syncrétique qui vous mène en Chine, avez vous enfin expliqué la position du missionnaire aux moines ? (On en avait déjà parlé quand vous étiez encore en terre d’Islam)
Bises
Josette et François
c’est vraiment gentil à vous de nous faire partager votre extraordinaire aventure !
Les photos sont magnifiques , et le récit plein d’humour est un régal !
Vous êtes bien courageux après des journées souvent pleines d’imprévus , de nous faire partager vos impressions et émotions .
Merci pour tout cela , mais n’oubliez pas de vous ménager …..
à bientôt
jeannette et bernard