Iles Vestmann & Lanmalalaugar
26 juin Iles Vestmann
Le port d’embarquement est limité à sa plus simple expression: Le terminal du Herjolfur, ferry qui assure, en 35 mn, les rotations vers Heimey, la principale île de l’archipel.
Le nom de cet archipel serait lié aux esclaves irlandais qui s’y sont réfugiés, au IX° siècle, après avoir assassiné leur maitre, viking norvégien colonisateur de l’Islande. Une seule ville sur cette île de de 13.4 km², mais quelle ville ! 4100 habitants, c’est, de loin, la plus grande que l’on ait vue depuis notre arrivée en Islande. Ville dont le cœur est le port, haut lieu de la pêche Islandaise : on y pénètre par un spectaculaire goulet et on y voit plus de chalutiers que de plaisanciers, avec un seul voilier à quai. Les maisons y sont plus jolies, et cossues, que ce que l’on a vu jusqu’à présent. La pêche rapporte plus que l’agriculture!
L’archipel a connu une histoire récente bouleversée : En 1973, une éruption a ravagé les quartiers est de la ville et 170 maisons furent atteintes par la lave issue d’un nouveau volcan; l’Eldfell dont le cratère s’établit à deux pas de l’ancien, l’Helgafell. La ville fut recouverte de 4 m de cendres ! L’île fut évacuée en une nuit, ne restant sur place que les volontaires pour tenter de créer des barrages de terre et arroser les coulées de lave. Pas de victimes, mais un tiers des habitants ne sont pas revenus sur cette île dont la surface a augmenté de près d’un tiers lors de l’éruption, qui dura 4 mois.
On y visite un très beau musée vulcanologique, bâti autour des ruines de maisons dégagées des cendres.
On y revit cet épisode ainsi que la création en 1963 de Surtsey, petite île apparue à une vingtaine de km au sud lors d’une éruption qui dura 2 ans. Elle est devenue un laboratoire réservé aux scientifiques qui y étudient les phénomènes de peuplement, flore et faune, sur ce terrain vierge de toute vie à son origine.
L’escalade du volcan Eldfell est un passage obligé. Au sommet, on aperçoit l’Helgafell voisin et on peut se réchauffer aux émissions qui s’échappent des cavités qui jalonnent la crête: la bête n’est pas morte.
Journée crapahut, on cherche toujours les macareux, mais on cale dans l’ascension d’un ancien cratère, sentier trop raide, il faut même escalader les clôtures sur des escabeaux fixes. Nous redescendrons trop tôt, car ces oiseaux quasi mythiques reviendront après notre départ !
On insiste cependant, longe le magnifique terrain de golf, sur les falaises, observons de nombreux sternes au nid puis sommes enfin récompensés : Les macareux, ou « puffins » attendent l’heure, en surfant sur la vague.
Curieux oiseaux, aux ailes très courtes et bourdonnantes, qui vivent en pleine mer 8 mois par an, et ne viennent à terre que pour nicher au fond de tunnels creusés grâce à leur puissant bec. Nous aurons la chance d’en approcher un à 20m, à son poste d’observation, dans la falaise.
Le podomètre d’Agnès nous indique 17km dans la journée, on sommeille légèrement sur le ferry de retour et on ne lèvera pas l’ancre ce soir.
27 Juin Landeyjahofn – Lanmanalaugar
Route N° 1, avant Hella, détour vers Keldur où l’on peut visiter l’une des plus anciennes fermes de l’île, nichée dans un méandre de la rivière.
La plupart de ces bâtiments au toit de tourbe datent du XIX° mais certains éléments remontent à 1641. De l’un d’entre eux, on pouvait s’échapper vers la rivière par un souterrain, en cas d’attaque.
Gravel road N°26 puis piste F208 jusqu’au parc de Lanmanalaugar. Et partout des chutes d’eau, résultant d’effondrements lors de séismes.
Nous pensions prendre le raccourci de la piste F225 vers l’est, mais elle est fermée, rivières trop hautes, nous prendrons donc le trajet nord et bivouaquerons après une très raide montée qui fera décider de laisser le camping car sur place.
N 64° 9’ 21.9’’ O 19° 8’ 13.4’’ Température 8°
Km 146 Total 4173
28 juin quelque part sur la piste F208 – Lanmanalaugar
30km de cahots dans un paysage lunaire pour arriver dans un superbe endroit, plaine alluviale au cœur d’une zone volcanique et point de départ de balades ou de treks.
Nous nous lancerons dans une de ces randonnées qui devraient nous permettre de contourner un des sommets, qui en fait impliquent de le gravir, et nous serons bloqués, faute d’équipement adéquat pour traverser les névés : Sans guêtres, on n’aime pas que la neige nous rentre dans les chaussures.. Mais on est assez haut pour avoir de belles vues sur les vallées.
Demi-tour, au passage on admire les zones de fumerolles à la bonne odeur de mercaptans (en clair, d’œuf pourri) et on redescend à travers le bouchon de lave qui barre la vallée et nous sépare du camp.




















