Et les rennes …
25 juillet Barrage de Karahnjukar – Skriduklaustur
La journée s’annonçant longue, nous quittons tôt le bord du lac, au loin, les glaces du Vatnajokull.
Nous attaquons la piste F910, qui nous mène à la source chaude de Laugavelir. Dans ce vallon que l’on atteint après une descente très caillouteuse, une ferme en tourbe, simple bâtiment à demi enfoui que l’on distingue à peine. Il est quasi en ruine. En ce lieu, un panneau indique que le paysan s’est donné la mort, ayant perdu tous ses moutons lors d’un blizzard, en avril 1906. A voir l’isolement de l’endroit, on se dit qu’on l‘aurait fait avant…
Plus gai, la petite source chaude qui dévale sur une centaine de mètres et se jette par une cascade dans la rivière. Le massage des épaules est un délice.
Le lieu vaut tellement la visite que l’on en note les coordonnées : N 65° 00’ 19.9’’ O 015° 45’ 49.1’’
Remontée vers le nord par la piste F909 qui conduit, en 12km et quelques gués au pied du Snaefel, volcan de 400 000 ans (!!!).
En route, à nouveau, un jeune ranger nous arrête et rappelle les consignes de conduite sur les pistes avec ses petites fiches. Au refuge, seul, un de ses collègues attend à l’extérieur. Nous l’invitons à prendre un café, ce qui l’étonne, et le ravit. Nous découvrirons que c’est un amateur de vins français connaisseur des cépages des Côtes du Rhône. Quand nous lui annoncerons que nous habitons non loin de Châteauneuf du Pape, il sera aux anges..
Il nous quitte précipitamment, un 4×4 vient d’arriver avec deux clients qu’il doit guider sur le glacier.
Nous prenons le même chemin, piste caillouteuse avec quelques gués qui nous mènera, en 18km, à la limite des glaces, à 900 m d’altitude, entre le Bruarjökull et l’Eyjabarkkajökull ( je ne m’en lasse pas..) deux exutoires nord du Vatnajokull dont nous voyons, enfin sous ce beau soleil, le sommet.
Promenade en bordure de glacier, les eaux de fonte jaillissent en torrent chargé de terre, et parfois repassent sous la glace, et provoquent sa fissuration.
Au retour, au bout de 2km, coup de frein brutal : Au sommet de la côte, une harde de rennes traverse la piste. On se jette sur les appareils photo et, bien sûr, ce n’est pas le bon objectif sur le boitier. Fébrilement je le change, ils commencent à trottiner et on les distingue maintenant à peine sur la mousse
Agnès à juste titre, me conseille d’atteindre qu’ils franchissent la crête. C’est bien mieux..
Nous ne sommes pas rassasiés, remontons en voiture jusqu’à l’endroit où ils ont disparu et partons en chasse, excités comme des gamins. On contourne un sommet, grimpe sur un promontoire, ils doivent être derrière. On retrouve effectivement la harde, plus de 50 bêtes, dans une combe, en contrebas.
Nous sommes sous leur vent, on peut encore s’approcher, jusqu’à ce que la vigie nous détecte et parte au galop, suivie de toute la harde…
Pour se consoler, Agnès, qui nous a fait une belle vidéo des rennes, photographie les saxifrages, ça galope moins vite…
Comme pour les baleines, nous avons été très chanceux : à la maison du parc, on nous indiquera que, bien qu’il y ait 6000 rennes sauvages en Islande, dont 1000 dans cette région, il est très difficile de les voir, encore plus de les approcher. Le voyage en Islande se termine en beauté…
Encore émus, nous redescendons la F909 qui nous semblera, au retour, très rapide, ferons un saut à Skriduklaustur , près de Lagarfjot, au musée situé dans la maison de l’écrivain Gunnar Gunnarson.
Elle a été bâtie dans un endroit sublime, près des ruines d’un monastère du XIV°. Rien à voir avec nos abbayes cisterciennes, ça ressemblait plutôt à une ferme de tourbe.
Demain, visite de la maison du parc et de la « Forêt d’Islande », replantée il y a 50 ans dans la seule zone où subsistaient quelques spécimen de la forêt primaire. Déjeuner prévu au restaurant du musée,( il nous reste des couronnes islandaises ..), retour au port et embarquement pour les îles Feroë.
Bivouac en bord de rivière, près de Skriduklaustur, à deux pas de l’exutoire des eaux du barrage, où nous avions passé la nuit dernière. La boucle est bouclée.
N 65° 01’ 26.0’’ O 14° 55’ 54.2’’ 22°C
Km 181 Total 8502





















On est quand même bien contents pour toi et soulagés que tu aies retrouvé ton maillot de bain, Patrice ! Au lieu de critiquer les islandais, je devrais plutôt leur tirer mon chapeau d’arriver à survivre dans l’environnement qui est le leur, ils ont du mérite ! La boucle est bouclée et nous nous avons l’impression d’avoir fait le tour de l’Islande dans nos fauteuils, faudrait pas que ça nous rende casaniers ! On prend si vite de mauvaises habitudes !
Bravo et bises à vous
Passionnant votre blog … A chaque épisode, on découvre de nouvelles merveilles … On a plaisir à vous lire et les photos sont superbes (même si sur le blog elles n’ont pas une super définition). Continuez à nous faire rêver ….. Bonne continuation dans ces contrées du bout du monde …..
Bel endroit (pour l’envers on a déjà vu Patrice dans le billet du 26. Les photos me rappellent la pub Ushaia ; ce qui pourrait vous inspirer à faire à votre retour de vacances , comme monsieur Hulot : lancer un nouveau produit de toilette de marque « onselesgêlepas douche », avec sa déclinaison de senteurs : vielle morue, fiente de macareux , graisse de phoque , œuf pourri basaltique,
Etonnant ces rennes , à voir le sol on se demande ce qu’ils mangent, sauf les derniers de la harde certainement plus coprophages qu’herbivores.