Samedi 9 décembre. J16
Puerto Madryn est une ville agréable, avec un front de mer sympa. Nous avons raté de deux semaines les festivités de la semaine du mouton. Dommage….
La halte pour poser le jeu de lames supplémentaires est bienvenue, elle permet d’assurer quelques tâches logistiques, en conservant le sens des valeurs : je reste dans un bistrot avec mon ordi, Agnès cavale pour trouver un DAB, une laverie et en profite pour se faire faire une petite coupe.
Transvial est spécialisé dans l’installation d’ « elasticos » (lames de ressort). C’est le patron qui fait le boulot. Nous récupérons le véhicule en fin de matinée, le jeu de lames a perdu sa contre flèche, ce qui me rassure, et le bas de caisse est rehaussé de 3 cm. L’opération a couté 90€, nous sommes satisfaits, lui aussi, et il nous offre une belle carte d’Argentine. 3cm, ça n’a l’air de rien, mais nos genoux, qui ont de la mémoire, rouscaillent quand il faut escalader le marchepied.
Plein de courses au Carrefour (et oui !) , puis de nouveau la Route provincial N°1 « Presidente Juan Peron », très belle gravel road qui nous mène jusqu’à Rawson. On cherche le port de pêche, ses kiosques de poissons et crustacés. A 5€ le kg les belles gambas étêtées, on bourre le compartiment congélation du frigo.

Nous reprenons la route N°1 vers le sud, jusqu’à Punta Tumbo. Toujours une très belle gravel road. Belle, et vide!!
Arrivés au moment de la fermeture, un ranger vient nous réceptionner. C’est normalement interdit mais, par exception, on pourra dormir au cœur de la réserve, face aux bâtiments administratifs. C’est heureux sinon il aurait fallu se retaper les 20km de piste, sans garantie de trouver un endroit convenable le long de la route.
S 44° 2’ 39.15164’’ W 65° 14’ 45.70015’’
Km 242 Total 3532
Avant de passer à la suite, petit complément sur la presqu’il de Valdes : Les salars, fond de lacs asséchés se sont formés dans des dépressions situées à 45 m en dessous du niveau de la mer. Nous n’y avons pas encore vu de flamands roses.
Les nandous de Darwin (localement Choique) ont un mode de reproduction intéressant : le mâle couve les œufs pondus dans un seul nid par les 10 à 15 femelles de son harem, qui en pondent chacune de 2 à 3. Ils éclosent tous le même jour, 6 semaines après le début de la couvaison, quelque soit leur jour de ponte. Il n’est pas rare, dixit nos guides, que l’on voie un mâle, qui a la charge de la famille, entouré d’une quarantaine de petits. Cela ne sera pas notre cas.
Dimanche 10 décembre. J17
La réserve de Punta Tumbo est récente, avec un joli centre de visite. Une précision : les réserves en Argentine ne sont pas des lieux où on a introduit des animaux pour y organiser des visites (type Thoiry), mais des espaces délimités,( ils ne sont pas clôturés), autour des lieux de vie des diverses espèces pour permettre leur observation dans de bonnes conditions tout en les protégeant. Un sentier parcourt celle de Punta Tumbo et les pingouins de Magellan y sont chez eux. L’un d’entre eux nous accueille, se plante au milieu du sentier et, les yeux dans les yeux (dur, il les a sur les côtés de la tête..), libère une belle fiente verdâtre pour nous souhaiter la bienvenue.
Nous passerons un grand moment au milieu des pingouins, qui semblent ignorer les visiteurs (on a du tomber sur le seul mauvais coucheur de la colonie) et très bruyants : leurs cris ressemblent aux braiements des ânes.



Ils sont plus de 200 000 couples, venus nicher dans des terriers pour y pondre, couver et nourrir leurs petits de poissons et de calamars, jusqu’à ce qu’ils aient, vers 4 mois, perdu leur duvet et soient capables de suivre la grande migration d’hiver qui les fera, en mars, quitter leur lieu de naissance, suivis un mois après par les adultes, pour gagner les côtes brésiliennes, 3000 km vers le nord.



nous serons fascinés de les voir descendre en file, si patauds, vers la mer, et de les trouver si rapides sous l’eau.

Mais l’histoire ne finit pas bien pour tous les petits, il s’en perd près de un sur deux, pas pour tout le monde..

A nouveau route N°1 vers le sud, puis route 68 avant de redevenir N°1. Très belles trouées à travers la steppe, 150km sans croiser un véhicule ni voir personne, hormis des guanacos.


A proximité de Camerones, nous dépassons, sur la bande côtière une maison en construction, d’allure originale car utilisant des matériaux traditionnels.

Marche arrière pour saluer le jeune couple qui la construit et en savoir plus. Au bout de quelques minutes, la qualité de notre espagnol fait marrer le jeune homme, qui nous répond maintenant en français. Laurent est un fils du larzac, prof de yoga établi en Argentine depuis 11 ans qui, avec sa compagne prof de Shiatsu, ont décidé de se construire une maison passive, sur des conceptions modernes et des technologies traditionnelles, et d’en faire également leur lieu de travail pour y organiser des retraites. Ils nous feront visiter leur maison en nous décrivant les principes d’implantation, et de construction : la maison est semi enterrée, des sacs de patates remplis d’un mélange de sable, chaux et gravier constituent les murs porteurs, une serre en façade permettra de récupérer l’énergie solaire, les ouvertures seront bannies au sud ouest, en raison des vents dominants. Projets ambitieux dans un village argentin de 2000 habitants…
Halte au port de Camarones, ville de 1000 habitants où pris pied en 1545 l’explorateur Don Simon de Alcazabo y Sotomayor qui fonda la province de Nueva Leon , siège également de la fête nationale du saumon (et oui, ça existe !) et qui fut un important port pour l’exportation des cuirs et de la laine, aujourd’hui assoupi.
Route N°1 vers le sud, et une première halte à une vingtaine de km au pied des petites dunes de Caleta Patton recommandées par Laurent, nous y bivouaquerons.
S 44° 52’ 16.1 W 65° 42’ 42.8’’
Km 173 Total 3705
Lundi 11 décembre . J18
On poursuit sur la route N°1, on y croise un nandou isolé,qui se défile puis sur la route, de nombreuses hardes de guanacos. Des renards (zorros) et des lièvres « européens » filent en travers de la piste, sans que nous ayons le temps de les shooter. Les chevaux, bien que libres, sont bien plus familiers.
Nous accédons à la réserve de Cabo dos bahias., en bout de piste. Le ranger est ravi d’accueillir ses premiers visiteurs de la journée, nous serons peut être les seuls ! Abondance de nandous de Darwin, guanacos et pingouins de Magellan. Tous vivent, semble t il, en bonne intelligence.
Remontée obligée sur Camarones , puis piste pour récupérer la route N°3 vers le sud. Route excellente, comme toutes celles que nous avons empruntées jusqu’à présent en Argentine, mais d’une grande monotonie. Arrivée à Comodore Rivadia, grande ville de 160 000 habitants, capitale de l’extraction pétrolière, active mais pas gaie. On y cherche la poste pour nos cartes de Nöel (on n’en fait pas d’habitude, mais l’éloignement doit chatouiller l’affectif) et nous sommes surpris de constater, au Correos Argentines, qu’il n’est pas possible d’acheter des timbres : il faut apporter son courrier, qui est timbré et composté devant vous !
On poursuit vers Rada Tilly, bien plus résidentiel avec un joli front de mer. Nous cherchons les lions de mer, sans succès et grimpons, après avoir erré dans les faubourgs (moins résidentiels ceux là) sur le promontoire de Punta Marques qui domine la ville, au nord, et une immense plage, au sud. Nous souhaitions y bivouaquer, mais le vent est si violent que nous redescendrons, à la nuit, sur la promenade du front de mer, où nous passerons une excellente nuit.
S 45° 57’ 11.505’’ W 65° 33’ 53.278’’
Km 336 Total 4041













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