Mardi 6 mars. Jour 109

L’Argentine, dans son extrême nord, comporte une étroite région, d’une centaine de km de large, presque une excroissance, limitée par les rio Parana et Uruguay qui coulent sensiblement Nord Est / Sud Ouest avant de se rejoindre au niveau de Buenos Aires pour former le rio de la Plata.

Cette zone, qui comporte deux régions administratives, « Missiones » au nord et  « Entre rios », au sud, occupe une position géopolitique unique, puisque le rio Parana forme la frontière Ouest avec  le Paraguay, le rio Iguazu (petit fleuve de 1230 km de long..), qui se jette dans le Parana  forme la frontière Nord avec le Brésil, et le rio Uruguay, forme en partie la frontière Est avec le Brésil.

Sa pointe, connue sous le nom de « région des trois frontières », abrite les villes de Puerto Iguazu en Argentine, Foz de Iguaçu au Bresil, et Ciudad del Este au Paraguay. 225 000 ha, les ¾ côté brésilien, le reste côté argentin, ont été préservés en parcs nationaux et classés au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Ils englobent les chutes du rio Iguazu.

Nous poursuivons notre route vers Iguazu, toujours tout droit à travers une forêt tropicale, trop souvent remplacée par des plantations de résineux, et, plus rarement d’eucalyptus.

Arrivée en début d’après midi à Puerto Iguazu, l’entrée de la ville est une large 4 voies, bordée de beaux hôtels aux vastes pelouses, sous les palmiers.

Nous nous installerons aux « Cabanas del Castillo », un gite très agréable, quelques pavillons autour d’une piscine, qui accepte aussi les « cassa rodante », quand il s’en présente.

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Km 172 Total 20909.

S 25° 37’ 09.8’’  W 54° 33’ 43.6’’  altitude 229m Température 34°

Mercredi 7 Mars. Jour 110

A notre demande, la propriétaire du gîte nous a commandé un taxi pour 9h. A l’heure dite il est là et nous emmène à l’entrée du Parc national brésilien des « Cataractas », quelques km après un passage de frontière hyper rapide. Il nous récupérera à 14h30.

Parc relativement récent, remarquablement aménagé pour gérer les milliers de visiteurs qui seront, chaque jour, conduits au bord des chutes par une noria de bus.

Les chutes d’Iguazu résultent de l’apparition d’une faille, il y a 110 millions d’années, lors de la séparation des plaques tectoniques de l’Afrique et de l’Amérique. Cette faille dans les basaltes, d’une hauteur moyenne de 65 m, se forma sur 2700m, 800m côté brésilien et 1900 m côté argentin. Le fleuve Iguazu, d’une largeur de 1200 m ( ! ) en amont des cataractes,  s’étale de part et d’autre de la gorge qu’il a creusé sur le plateau et chute de 80m par une série de sauts, de 150 à 300 « cascatas » selon la saison, avec un débit de 500m3/s en période de sécheresse, jusqu’à 6500 m3/s pendant les crues.

Ces chutes sont plus hautes que celles du Niagara et plus longues que les chutes Victoria, pour qui voudrait classer le tiercé gagnant des plus belles chutes du monde.

Le bus nous dépose à proximité des saltos « Santa Maria » et « Santo Fiorentino », seules cascades côté brésilien mais magnifique vue sur l’amont des chutes, à la verticale de la « Garganta del Diablo » dont le panache de vapeur est visible à des kilomètres.

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Sur les passerelles, les coatis pullulent, en famille, joueurs comme de jeunes chats. Il ne faut pas trop les approcher: ils mordent!

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On atteint  par une passerelle, (les capes de pluie sont bienvenues, vu le brouillard qui nous enveloppe), le pied de cette « Garganta del diablo », la Gorge du diable, gigantesque fosse en forme de fer à cheval qui constitue l’extrémité de la gorge. Le spectacle de ce mur liquide est saisissant, dans un grondement qui décourage toute velléité de conversation.

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En remontant sur le plateau, belles vues d’ensemble sur l’autre rive, côté argentin.

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Après un déjeuner dans un fast food  au terminus des bus, pas terrible, mais avec vue sur le rio, nous visiterons, tout près de l’entrée du parc, le « parc des oiseaux », joli zoo dans une végétation luxuriante, avec même une « cage » aux papillons.

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 Jeudi 8 mars. Jour 111

Affluence aussi grande à l’entrée du parc national argentin des « Cataractas », que nous atteignons en voiture. Plus ancien mais aussi bien aménagé, le transport vers les chutes est assuré par un petit train à voie unique, qui donne accès aux 3 itinéraires  menant aux points remarquables, par des kilomètres de passerelles surplombant les dizaines de bras du rio Iguazu, qui s’étale sur le plateau surmontant la fracture.

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Sur une des passerelles, bouchon: une dizaine de touristes de toutes nationalités filment à 50 cm un petit singe, perché sur la rambarde. Absorbés par le réglages de leurs appareils, bien peu réalisent que le chenapan se donne du plaisir. Je ne prendrai pas de photos, respectant l’intimité de l’animal, je dirai juste qu’il était droitier…

Revenons aux choses sérieuses, les abords de la Garganta del Diablo sont spectaculaires!

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Longue promenade ensuite sur les passerelles, permettant de découvrir l’ensemble des chutes sous divers angles.

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Circuits terminés, nous déjeunerons  sur place dans un immense restaurant « eat all what you can ». Pas de vue sur le rio, mais parilla à volonté, il n’y aura pas photo avec le fast food de la veille.

On retourne ensuite se rafraichir à la piscine du gite, il fait encore plus de 35°.

Km 31 Total 20940

Vendredi 10 mars. Jour 112

Nous quittons Iguazu par la route 12, jusqu’à Posadas, que nous contournons, pour poursuivre vers l’Uruguay. Nous avons en effet renoncé à couper à travers l’extrême sud du Brésil, peu de choses à y voir et des routes secondaires qui ne nous attirent pas.

Pas de surprises sur cette première portion que nous connaissons déjà, la forêt est toujours aussi dense,  forêt primaire dans l’extrême nord, puis plantations, les scieries sont toujours aussi nombreuses, et les échappements des camions de bois aussi malodorants.

Le paysage évolue rapidement lorsqu’on quitte la route 12 pour la 14 qui longe à distance le rio Uruguay. Côté rio, plantations de résineux ininterrompues, à l’ouest, par contre, la pampa où rien n’arrête le regard, sauf le bétail….

Arrêt pour la nuit dans une vilaine station semi abandonnée, au milieu de nulle part. On y dormira bien cependant, malgré la chaleur et les mouvements de camions en début de nuit.

Km 415 Total 21355

S 28° 21’ 28.2’’  W 56° 06’ 49.7’’

Samedi 11 mars. Jour 113

Journée sans autre intérêt que nous rapprocher de l’Uruguay. Plaine sans fin, à une altitude inférieure à 100m, et nous sommes à 800km de la mer ! On comprend pourquoi les fleuves sont larges, lents et méandreux.

Alternance de routes à deux voies et d’autoroutes, ces dernières plus fatiguées par l’important trafic de camions, notamment brésiliens.

Dernières courses dans un supermarché de Concordia, ville frontière, pour solder nos derniers pesos argentins, et bivouac dans la dernière station YPF. On regrettera leurs cafeterias climatisées et leur internet qui n’a jamais fait défaut.

Km 471 Total 21826

S 31° 17’ 41.4’’   W 58° 00’ 22.7’’

Température 36° à 18h

Dimanche 12 mars. Jour 114

Passage de frontière qui nous réserve des surprises : Les douaniers argentins ne parviennent pas à identifier, sur l’autorisation d’importation temporaire du véhicule, que nous devons rendre à la sortie, notre dernier point d’entrée en Argentine, et ne trouvent pas l’info dans leur système. Il faudra un moment, à l’aide des tampons sur les passeports, pour clarifier. Il faut dire qu’on ne les aide pas, on a bien dû franchir les frontières argentines une dizaine de fois..

Côté douaniers uruguayen, pas mieux, pour eux nous ne sommes jamais sortis d’Uruguay, après notre arrivée en novembre…

Aurait- on oublié de rendre l’autorisation temporaire en quittant l’Uruguay à Colonia de Sacramento ? Vraisemblable car l’original est dans nos dossiers. Ils n’en sont pas plus émus que ça, mais décident de ne pas en éditer une nouvelle et de laisser courir l’initiale. Conséquence, la date butoir pour sortir le véhicule d’Uruguay sera la date anniversaire de notre première entrée, le 21 novembre prochain et non le 12 mars 2019 comme prévu. Pas dommageable, si rien ne vient contrarier nos plans de revenir début septembre pour récupérer le véhicule et poursuivre notre voyage vers l’Amérique centrale.

Cerise sur le gâteau, un inspecteur sanitaire uruguayen, désolé mais inflexible, nous fait vider le contenu du frigo à la poubelle. Bien joué, les dernières courses à Concordia pour le remplir !

On dit adieu à notre saucisson, et à ces tranches de jambon Serrano et de coppa qui nous faisaient saliver d’avance…

Nous traverserons rapidement Salto et ses thermes, nationale 3 vers le sud puis nationale 126 plein est pour atteindre Tacuarembo, la patrie des gauchos.

Nous avons choisi cet itinéraire plus long afin d’éviter les éventuelles mauvaises routes secondaires de l’itinéraire direct. On ne sera pas déçus : la N26 est pourrie, ou en travaux pendant 150 km sur les 200 du parcours, les camions de bois pullulent, même en ce dimanche et le paysage, riant et très agricole au début, devient vite monotone, une pampa desséchée, où moutons et vaches semblent errer tristement.

Seul point positif, le temps est très couvert, parfois bruineux, et la température a chuté d’une dizaine de degrés, on apprécie.

Fatigués des secousses, on s’arrête à une soixantaine de km de Tacuarembo, à l’entrée d’une estancia. En soirée, Agnès souffre d’un violent accès de fièvre, que du doliprane apaisera, momentanément.

Km 235  Total 22061

S 31° 54’ 25.2’’   W 56° 42’ 46.6’’

 

Lundi 13 mars  Jour 115

Passage rapide devant  la Valle d’Eden et le musée Carlos Gardel, natif de Tacuarembo (bien que la France et  l’Argentine en revendiquent l’honneur..).

Nous fonçons jusqu’à la ville et son hôpital régional, Agnès ayant manifestement décidé de nous faire visiter un hosto dans chaque pays. Hôpital récent, accueil aimable et relativement rapide aux urgences, où l’on nous aiguillera vers la salle de consultations médicales, située dans un vieux bus garé devant l’hôpital !! Il semble que la traumato ait bouffé tout l’espace intérieur..

Infirmière et jeune médecin (e) efficaces, nous repartirons, perf exécutée, antibiotiques et calmants remis, ordonnance de complément rédigée, et le médecin nous regardera, étonnée, quand nous demanderons ce que nous devons. Rien….

Nous retournons vers la valle d’Eden où nous avions repéré un camping en passant, deux ou trois jours de break permettront de récupérer.

Quant à la patrie des gauchos, il semble que, bien que nous allions plutôt vite, nous soyons toujours en retard sur les évènements : nous avions raté de peu la fête du mouton à Puerto Madryn (on ne s’en est jamais remis..), le carnaval à Corrientes, ici, c’est la « Fiesta de la Patria Gaucha », une semaine de festivités à cheval, qui s’est terminée hier ! Nous avons croisé ce matin de nombreux groupes de cavaliers, hommes et femmes, et des vans pavoisés repartant vers les estancias. Dommage !

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Camping « El Mago – Carlos Gardel » Valle Eden

S 31° 49’ 12.2’’  W 56° 10’ 26.3’’

Km 110 Total 22171

5 commentaires pour “2018-03-17 Argentine / Brésil – Iguazu

  1. Anonyme le 18 mars 2018 à 8 h 41 min a posté:

    Ben alors qu’est ce qu’elle nous a fait notre Agnès Nationale un coup de calgon ?? J’espère que ce n’était pas trop grave il y a encore du chemin et sûrement plein de jolis endroits à visiter…. Toujours aussi passionnant, les chutes du Diable sont magnifiques…. Dommage qu’on n’ait pas vu ce superbe repas on aurait peut-être eu une explication pour Agnès

  2. Michel et Emma le 18 mars 2018 à 8 h 56 min a posté:

    Toujours passionnant: de belles photos, de s passages dramatiques ( bon rétablissement à Agnes ! ) et erotico-comiques …! Bises et à très bientôt !

    Michel

  3. Annette Jean Louis le 18 mars 2018 à 9 h 18 min a posté:

    Comme aurait dit Mac Mahon « que d’eau, que d’eau » (fallait se lever tôt aujourd’hui pour être le premier à faire la citation!!!!).

    Peu impressionnés par les oiseaux, cette semaine nous avons eu dans le jardin une variété de perroquets nommée « Youyou du Sénégal »…….

    Bises et à très bientôt
    A JL

  4. Francois le 19 mars 2018 à 16 h 21 min a posté:

    Nous souhaitons à Agnès un prompt rétablissement for a very good trip. Quel récit poignant de ce petit singe vivant un grand moment de solitude. Les chutes de l’Iguazu sont prodigieuses. Dieu a été bien inspiré de na pas réparer la chasse d’eau.
    Bises
    Josette et François

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