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Jeudi 26 – lundi 30 octobre

Réveil le matin amarrés à un des nombreux quais qui bordent l’Elbe. D’après Davide, qui a veillé tard, la manœuvre, demi-tour puis marche arrière, a été  laborieuse. Nous, en confiance, nous dormions….

Autorisation accordée, nous pouvons aller à terre ! Déjà un sentiment de libération, cela ne fait pourtant pas encore une semaine à bord … Mais avant, il faut déplacer le Ford pour faire de la place aux véhicules qui vont être embarqués.

Davide, bilingue, est précieux. Navette pour sortir du port, taxi, tout est réglé en quelques minutes. Centre ville magnifique, mais les bistrots ouvrent tard et il faut chercher le café ouvert, pas tant pour l’  « esspresso », à bord nous n’étions pas en manque, mais pour la connexion internet.

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Pour déjeuner, l’ « Europa center », belle galerie commerciale, fera l’affaire. Largement pourvue en restaurants, nous y choisirons, natürlich, un vietnamien… Pour un allemand typique, il aurait fallu marcher, et, pour le moment,  on n’est pas suffisamment motivés.

Priska, une amie de Davide, qui semble en avoir dans chaque port, nous rejoint alors et nous fait visiter le quartier des anciens entrepôts maritimes, où la salle du philarmonique, phare de cette belle rénovation, domine les quais. Du dernier étage, très belle vue sur les docks, on y distingue même le Grande America, à travers la forêt de grues.

 

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Contrairement au déjeuner, nous serons alors très motivés pour parcourir près de 3 km sur les quais et atterrir dans la brasserie qui marque l’entrée de l’ancien tunnel sous l’Elbe. Dans les arômes de chou et de viandes fumées, nous  y apprécierons la bière locale. Trop tôt hélas pour la choucroute…

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Retour à bord avant 19h, le second a été clair ! Nous y serons pour le repas et l’occasion de  faire connaissance avec nos nouveaux voisins de cabine.

Ils seront 7, deux couples allemands, de plus de 75 ans, qui ont chacun 4 ou 5 traversées au compteur, l’un avec un Iveco 4×4, l’autre un camion Mercédes 4×4, un couple de suisses allemands avec une cellule Azalai sur un Defender, et enfin Manfred, du Lienchenstein, qui fait la traversée seul, avec son camping car. Davide aura un très gros boulot pour assurer les traductions, leur anglais est assez laborieux et, à table, l’allemand dominera.

Nous quittons tard Hambourg et ses lumières, la descente de l’estuaire de l’Elbe prendra une partie de la nuit, puis nous longerons les côtes hollandaises, et toujours des éoliennes.

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Puis les côtes belges, le Pas de Calais, la Normandie avant de contourner le  Finistère, trop loin pour apercevoir la côte. Un petit salut au passage à Corinne et Jean François, à Camaret. Faute d’escale à Bilbao, nous ne nous engagerons pas dans le golfe de Gascogne et contournerons la pointe espagnole au niveau de La Corogne.

Après le diner, soirées diapo, nos grands voyageurs ont chacun des DVD sur leurs voyages en Amérique du sud. Le texte est en Allemand, non sous titré, mais les images, superbes, suffisent à nous convaincre de ce qu’il ne faut pas rater. Nous apprendrons que le couple voyageant avec le camion, les Süss, dirigeait, avant de la vendre, une entreprise familiale spécialisée dans la production des « Mobile Süss », des camping car PL 4×4, sur porteurs MAN ou Mercédès naturellement. Plus de 75 sont sur les routes aujourd’hui. De nos conversations cependant, nous sortirons confortés dans notre décision de revenir à un véhicule plus léger : Avec leur camion, ils ne vont quasiment jamais dans les villes et, pour voyager en Europe, ils utilisent un fourgon de moins de 3t5…

 

Les journées se succèdent dans la routine , repas, salle de sport, séance de marche, scrabble, espagnol, lecture. Pour la marche sur le pont, pas aussi simple qu’il n’y parait : Il faut choisir le côté ensoleillé, sinon les tôles encore humides, sont traitresses. De plus la zone à l’arrière de la cheminée est toujours grasse, malgré les nettoyages au karcher. Il faut enfin tenir compte du vent, pour éviter, autant que possible, l’alternance des odeurs de poisson en passant devant les évents de la cuisine, ou celle, écœurante, de l’huile chaude de la salle des machines. Belle gestion des contraintes…

La monotonie est rompue, dimanche par un exercice d’évacuation. Tout l’équipage, sous les ordres du second, effectue une manœuvre d’incendie, quant à nous, sous la férule d’Alfredo qui a quitté sa veste de serveur, nous nous équipons avant d’être guidés vers un des canots de sauvetage.

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Engoncés dans les gilets, bien difficile de se brêler sur les sièges. Qu’est ce que ça serait si en plus nous avions dû revêtir les combinaisons de survie dont chacun est pourvu, secoués comme dans un shaker par une mer démontée ? Mission impossible…

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Le canot est équipé de rations pour 40 personnes et 30 jours de mer, le moteur a démarré au quart de tour, on est donc rassurés et quittons l’engin avec plaisir.

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Lundi, vers 15h, nous embarquerons le pilote pour entrer dans le port de Setubal, au sud de Lisbonne. Le temps est doux, on est en liquette sur  Nous mettons la pression sur Alfredo, notre « go between » avec le second, pour pouvoir descendre, l’escale sera courte car nous repartirons en soirée.

Lundi 30 octobre – vendredi 3 novembre

17h, en vue du port de Setubal, la vedette arrive à grande vitesse, contourne par l’arrière et vient se coller au flanc du bateau. Echelle déroulée, le pilote grimpe à bord.

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Quand nous pénétrons dans l’avant port, un remorqueur se place à l’arrière, son équipage récupère le filin qui permettra de tracter l’aussière jusqu’au bateau.

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Le remorqueur nous accompagnera jusqu’au quai et nous fera pivoter pour accoster sur l’autre bord. Sur le quai, les files de voitures sont prêtes pour l’embarquement, qui débute dès la rampe abaissée.

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De notre côté, nous sommes tous partants pour une bordée à terre. Une vingtaine de minutes de marche et nous sommes au cœur de cette jolie ville, aux rues étroites pavées de blanc. Première gorgée de bière fraiche et connexion internet, le temps s’écoule vite. Matthias a réservé un restau, smartphone aidant, où nous apprécierons un plat de « baccalhau a tasca » (sauce oignons et poivrons à l’huile, d’olive naturellement). On aurait aimé un peu plus de baccalhau et moins de « tasca », mais le vinho verde nous rend bienveillants…

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Retour à bord à 22h30,  le déchargement des voitures, essentiellement des Renault neuves destinées, on l’imagine, au Portugal est terminé. Le chargement des deux cent Fiat neuves à destination de  Zarate est encore en cours, elles ont été déposées à Setubal par un autre navire de la Grimaldi en provenance d’Italie.  Départ dans la nuit.

Nous dépassons le détroit de Gibraltar, longeons les côtes du Maroc et passons dans la soirée de mercredi entre les iles de Teneriffe et de Las Palmas, de vrais arbres de Noël dont les lumières resteront visibles plusieurs heures. Beaucoup moins de trafic que dans la Manche, où une dizaine de navires étaient visibles en permanence, mais l’océan n’est pas vide.

Faute de bateaux, on observe la formation de l’écume sur la crête des vagues, on s’étonne de l’envol de dizaine de poissons minuscules qui planent sur quelques mètres avant de replonger dans un léger jaillissement, on s’interroge sur le couple de passereaux qui se promène sur le pont. Sont-ils hôtes permanents, passagers clandestins pour un seul voyage, ou font-ils une petite halte ?  Questions existentielles qui occupent le passager oisif.

Question plus importante qui préoccupe notre microcosme : comment sera le jeune passager qui doit embarquer à Dakar ? Nous ne savons de lui que son prénom : Antoine. Davide qui a des idées simples prononcera un jugement définitif : « Con questo nome, è gay, o francese… » Et oui, faute d’ouverture sur le monde, sans infos de l’extérieur, et limités par les contraintes linguistiques, nos débats sont pauvrets.

Le temps est maintenant au beau fixe, il fait chaud dans les coursives. On a sorti les fauteuils et la bronzette a des amateurs

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Les repas jalonnent les journées, nous les faisons durer en retrouvant, pour ceux qui l’ont été, des âmes de pensionnaires. Le vin, pas fameux mais en abondance grâce aux consignes du capitaine, est mis de côté. Il nous permet de préparer une sangria que nous partagerons à l’apéro, pour fêter l’arrivée à Dakar. Pour l’ordinaire, notre  Ventaillac « Cuvée des amis »  permettra d’assurer. A noter, au passage, que tout l’équipage est au régime sec, pas une bouteille de vin à la table des officiers.

Agnès a initié Alfredo aux joies du Rummi cub, on sent qu’il veut devenir un maitre et prendrait bien le rythme d’une partie quotidienne.

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On s’approche de Dakar ; le second informe Davide que, n’étant pas en mesure de contrôler les flux des dockers dans les garages, il est préférable qu’il mette à l’abri tout ce qui n’est pas fixé sur sa moto. Afin  de lui éviter des va et vient entre les ponts, nos véhicules étant au pont 6 et nos cabines six ponts plus haut, nous stockons ses sacoches et son matériel dans notre cellule.

Sous pilote automatique, la présence humaine dans la passerelle ne semble que de principe et nous en profitons pour une petite visite. Et pour répondre à Jean François, si il y a un sextant à bord, il doit être bien planqué…

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La passerelle se remplira ce soir, pour la manœuvre d’entrée à Dakar, arrivée prévue à 23h.

 

Samedi 04 novembre

Réveil à Dakar. Le quai est juste à l’entrée du port et le soleil se lève sur l’île de Gorée.

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Quelques minutes d’incompréhension, nous la pensions en pleine mer, à l’ouest donc. OSM aidant, nous réaliserons que Gorée est située à l’intérieur de l’anse formée par la presqu’ile en forme de bec de rapace, à l’extrémité du quel se trouve le port de Dakar. Plein est donc, par rapport à notre amarrage.

Du pont, vue sur les quais où s’entassent des engins de tous types et de tous âges, certains ne rouleront vraisemblablement plus, et sur le centre ville tout proche.

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Déjà de l’agitation dans les coursives. Nous pouvons descendre en ville, mais devons auparavant déplacer nos véhicules pour libérer le passage. Un peu laborieux car, fait inhabituel, les accès à tous les ponts sont cadenassés et nous nous tapons quelques volées de marches bien raides, l’ascenseur ne s’arrêtant pas à tous les ponts, pour trouver le matelot qui trouvera le bon jeu de clés (et pas du 1° coup…)

Nous pensions pouvoir enfin sortir, une fois enregistrés à la rampe et munis des autorisations mais, là, on nous informe qu’il faut un gilet fluo et un casque pour circuler dans le port. Re-escalier, re-ascenseur surchauffé et re-cadenas. Au passage on note que le second a placé un vigile local à côté de nos véhicules, avec consignes de fermeté : si quelqu’un s’approche…. et un signe du pouce en travers de la gorge. La confiance règne….

On quitte enfin le bateau par la rampe, les dockers sont nombreux, très nombreux, et traversons les 100m qui nous mènent au poste de garde de la 1° enceinte. Les rôles sont inversés, ce n’est plus Davide qui fait l’interprète : en Afrique francophone, nous reprenons notre rang… Sympas, les vigiles acceptent de garder nos casques jusqu’à notre retour.

Un peu de temps perdu à se décider sur le programme, à dix de 4 nationalités ça n’est pas évident, puis à faire quelques détours pour trouver un bureau de change. Beaucoup de circulation, des conducteurs pleins d’initiatives hardies, de trottoirs fatigués, et déjà, la chaleur, nous font renoncer à aller plus avant en ville et à privilégier l’excursion à Gorée. On trouve facilement le point d’entrée de la gare maritime, en nous fiant  aux indications qui nous sont, toujours courtoisement, fournies par les divers vigiles, militaires ou policiers qui veillent aux entrées du port. A la sortie de la 2° enceinte par contre, la vigilance semble relâchée..

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A la gare maritime, un guide « officiel » nous aborde et nous propose ses services. Contrairement à ce qu’on nous avait indiqué, la courtoisie n’étant pas une garantie d’exactitude, les navettes partent toutes les heures et pas toutes les 15mn. On attendra donc dans la salle d’attente en cherchant la connexion internet. Poussive, elle ne nous permettra que de recevoir des messages sans pouvoir faire mieux. Il faudra attendre, au mieux, Vittoria, et plus probablement, Rio, pour émettre.

Sur la vedette, Davide se fait une amie.

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Traversée rapide, l’île n’est qu’à 2500m du port et ses dimensions surprennent. Le guide sera précis : 900m sur 300m.

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Difficile de se représenter les lieux où, en 350 ans, des millions de personnes ont été regroupées ici avant d’être déportées aux Antilles, au Brésil, en Uruguay et aux Etats-Unis. De 20 à 25 millions d’individus, choisis jeunes et vigoureux furent raflés par les négriers, entassés  sur les navires de « traite » et expédiés au nouveau monde depuis les divers comptoirs africains. Les conditions effroyables au cours de ces transports auraient causé la mort de 5 à 6 millions de personnes alors que ce commerce triangulaire entre l’Europe, l’Afrique et les Amériques aura enrichi les armateurs et les ports européens, en asséchant les forces vives de l’ouest africain.

Les efforts des autorités locales et de l’Unesco pour faire de Gorée, via un mémorial et  la « Maison des esclaves », un symbole de ces drames sont méritoires, mais insuffisants pour endiguer les désirs insouciants des touristes ou habitants de Dakar qui viennent y rechercher l’ombre des ruelles, la couleur locale, le plaisir de la plage ou la relative fraicheur des terrasses de restaurant. Et bien sûr négocier âprement les babioles proposées par les nombreuses vendeuses.

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Au sommet de l’île, un canon jumelé de 240 mm fabriqué au début du siècle dernier, fortifié sous Vichy. Il n’aura servi qu’une fois, lors de la prise de Dakar par les anglais en 1940, et est surtout connu pour avoir été utilisé pour le tournage des « Canons de Navarone », notre guide dixit. (J’ai un gros doute, vu son état, et mes souvenirs du film)

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Retour rapide au navire, un message du second nous signale que le départ a été avancé. En fait nous ne partirons que 3heures plus tard : il n’y aurait qu’un seul pilote pour tous les mouvements de navire ! Dans notre cas, on se demande à quoi il aura servi. La manœuvre semble si simple, après le décollement du quai par les propulseurs latéraux. Avec, à 5 pas, le second prêt à prendre le commandement en cas de malaise du patron, celui-ci, manifestement excédé, lancera peu d’ordres : Barre à gauche, puis 90° à droite et nous voilà sortis du  port. Dès les balises franchies, avant d’enquiller le chenal, le pilote est débarqué

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 Dimanche 5 novembre – Dimanche 12 novembre

Nous faisons la connaissance d’Antoine : 19 ans, de suisse romande, il voyage jusqu’à épuisement de son budget avant d’entreprendre des études de philosophie et d’astrophysique. Beau projet, et cadeau du ciel pour Agnès, enfin une nouvelle tête avec qui parler français ! Intéressant d’ailleurs de noter que sur les 4 suisses qui partagent notre table, 2 sont de langue allemande, l’un de culture germano/ italienne et le dernier francophone. Leur seule langue commune est l’anglais (et encore…), mais ils ont un point commun, ils apprécient peu les allemands. Allez savoir pourquoi….

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Dimanche 5/11, l’exercice d’évacuation est l’occasion de nous projeter un documentaire sur le virus du SIKA. En très gros plan les moustiques transmetteurs (il faudrait les mettre au féminin, seules les femelles piquent), n’ont pas une gueule très sympathique… Mais ça’occupe.

Le temps se gâte lundi avec un bel orage en fin de journée. En réalité nous apprécions la pluie qui vient rafraichir l’atmosphère, même si elle nous consigne à l’intérieur ; autre avantage, elle aide l’équipage à nettoyer le pont, enduit de suies grasses après un passage au karcher des cheminées et des évents des extracteurs d’air. Sûrement utile, mais le pont a été impraticable pendant 3 jours.

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Grosse journée mardi, qui débute par la visite du bâtiment le matin : Sans faire une revue technique, on notera seulement que le moteur, alimenté en fuel lourd à 125° et 8 bars, comporte 7 cylindres de 90 litres chacun, tourne à 100 tours /minute et développe 13000 CV. L’arbre d’hélice fait un bon 40 cm de diamètre..

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A 14h30, passage de l’Equateur.

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Pour nombre d’entre nous, c’est la 1° fois. L’évènement sera célébré en fin de journée, le second, en Neptune débonnaire baptisant chacun de nous à l’eau de mer, (coupe présentée par le Commandant s’il vous plait…) et à l’huile de vidange (chocolatée…) J’hérite du pseudonyme de « Pesce spada », Agnès de « Spigola ». Traduction et attestations de passage de la Ligne sur demande…

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Et pour terminer la journée, tout l’équipage nous rejoindra pour partager  le barbecue  en l’honneur de Neptune.

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La 3° semaine à bord est un peu longuette, et nous peinons à meubler les journées.

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Nous sommes, le mercredi matin, à 1500km de Vittoria. A 30km/h de moyenne, en principe 2 jours avant de mettre pied à terre. Un tournoi de babyfoot ne nous permettra pas de consommer notre trop plein d’énergie, ce sont surtout les poignets qui travaillent…Nous commençons à être impatients d’arriver au Brésil, d’ autant que le bateau s’est quasi arrêté en pleine mer vendredi, sans doute pour attendre que le quai prévu soit libre.

Pavillon brésilien en due position, entrée dans l’estuaire, en fin de journée. Belle arrivée avec passage sous un pont très aérien, et lente remontée jusqu’au môle entre les collines qui bordent les rives. Les principes d’aménagement de l’espace à Vittoria semblent simplistes : Quand c’est plat, quartier d’affaires et immeubles modernes, quand ça grimpe, favellas…

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Les opérations de déchargement des containers débutent dès les dockers à bord, les voitures, aussitôt débarquées et soigneusement visitées par des douaniers, sont chargées sur des convois routiers.

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Côté passagers, le long trajet pour sortir du port et arriver en ville, alors que la soirée est très entamée, nous  a fait reculer et nous passerons la soirée à bord, seuls la jeune garde descendra à terre. Ils auront du mal à se lever le lendemain, un peu mal aux cheveux…

Dimanche, journée vaine à Vittoria. Nous aurions dû repartir le matin, et ne sommes donc pas descendus à terre mais le départ n’aura pourtant lieu que le soir, sans que nous ayons été informés de ce retard. Heures passées à regarder charger des containers vides, on en a vite compris le principe. Un peu frustrant. Cela nous permettra cependant de nous réjouir que nos véhicules soient en cale et pas sur le pont…

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La sortie de l’estuaire sera l’occasion d’admirer, grâce à une belle lumière, le monastère qui surplombe la ville, et le pont qui marque l’accès à la mer.

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 Rio de Janeiro-Zárate

Lundi 13 novembre

Tout le monde sur le pont, naturellement, pour l’entrée, un peu avant midi, dans la baie de Rio. Un large goulet marqué par un fortin à main droite (je n’ose écrire à tribord, bien qu’ayant été baptisé « Marinero » par Neptune, pour ne pas frimer) et, très vite, sur la gauche, le « pain de sucre ». Le vent, jusque là violent, se transforme en brise bien agréable et le bateau cesse de rouler. Nous sommes à l’abri dans la rade, vaste plan d’eau  autour duquel s’est développée la ville. A l’arrière plan le viaduc « Presidente Costa Silva », que nous ne franchirons pas, en relie les deux rives, par l’est.

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Le môle Ro-Ro se trouve en effet à l’ouest de la baie, sitôt passés l’aéroport Santos Dumont, dont les pistes si courtes semblent condamner les avions à rincer leur train d’atterrissage, admiré le  splendide « Museu do Amanhà » , nef translucide qui pointe vers la mer, oubliées les constructions curieuses dont le géniteur, lui, devait être un ancien de Disneyland  et glissé devant le port militaire où le gris des coques masque les couleurs des entrepôts rénovés.

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A quai, enfin et, dans le fond, si, si, regardez bien, tout en haut, le « Corcovado », bénissant le tout.

Amarrage donc, au môle Ro-Ro pour y charger des véhicules Fiat, avec la vision habituelle de parcs gigantesques. Par ces flux croisés à l’échelle du globe, on touche là vraiment, physiquement, le poids de l’industrie automobile dans l’économie mondiale.. .

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N’ayant qu’une demi journée pour la découverte de cette ville de 15 millions d’habitants, nous avons limité nos ambitions et serons pris en charge par un guide, procuré par l’agent Grimaldi local (à nos frais, bien sûr, 50€ par personne, il accepte toutes les monnaies), qui nous amènera, minibus aidant, jusqu’aux « incontournables »

- L’ « Escadaria Selaron », du nom de l’artiste chilien qui l’a décoré, est un escalier de 215 marches qui monte de la rue Joaquim Silva, dans le quartier populaire de Lapa. Les marches, ainsi que les murs des maisons qui le bordent, sont recouvertes de mosaïques très colorées, où les curieux pourront retrouver des échantillons de leurs productions nationales.

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Antoine nous quittera au pied de l’escalier, pour continuer son chemin, deux bises et une recommandation qui s’imposait « Téléphone à tes parents… ». Nous aurons eu beaucoup de plaisir à faire sa connaissance.

- La  « Catedral Metropolitana », qui peut accueillir 25 000 fidèles, dont 5000 assis, doit être visitée pour la beauté de ses vitraux et l’audace de son architecture interne. De l’extérieur, hideux et monumental pain de sucre, elle ne mérite cependant pas nos clowneries. On a des excuses, on est resté trop longtemps cloitrés, et le guide montre le mauvais exemple, après avoir fait poser sa petite camarade devant ladite cathédrale…

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- Inattendu, ensuite, deux rangées de gradins de près de 500m de long, face à face, à moins de 50m qui, eux, ne méritent pas la photo : Il s’agit du « Sambodromo » enceinte de 30 000 places où se déroule la compétition entre les écoles de samba, lors du carnaval. 12 « écoles » de 4 à 5000  membres chacune, vont y défiler en deux jours dans un spectacle où les places sont chères : Les premiers rangs sont à  1000$, les loges « business » à 42 000$ !  A moins de 100$, on est tout en haut. Actuellement vide, seules 2 à 3 stands présentent des pauvres échantillons de costumes qui ne nous retiendront que quelques minutes.

Nous sommes pressés d’entamer la longue montée vers le « Corcovado », par un raccourci de ruelles pavées surplombant les favellas, où l’on a peine à se croiser,  puis par une route traversant une zone plus résidentielle, avant d’abandonner le minibus pour des navettes desservant le piton que surplombe ce crucifix gigantesque.

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De là, vue sublime…

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Sublime ,si on arrive à oublier les couillons indestructibles qui prennent des poses bizarres ( Je ne devrai pas donner de leçons, cf plus haut), ou recherchent des angles inédits devant le Jésus, qui en a vu d’autres..

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On négligera le téléphérique vers le « pain de sucre », de là haut la vue doit faire pâle figure par rapport à ce qu’on vient d’encaisser, et on commence à avoir soif. Restau sur Copacabana, il fait frisquet et il est un peu tard pour profiter du spectacle des cariocas aux corps de rêve.

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Et comme on n’est pas du genre à photographier nos assiettes (de plus, mon appareil est HS, le boitier ne détecte plus les objectifs et les photos, depuis Vittoria, sont dues à la gentillesse de Mattias), on dira seulement que les « Caipirinhas » sont à la hauteur de leur réputation et que le principe de ce restaurant est limpide :  Après un buffet d’entrées, chacun dispose d’un jeton : face verte visible, les serveurs alimentent en continu en viandes diverses, saucisses et abats, grillés sur de longues piques et débités directement dans l’assiette ; face orange, on déclare forfait. Cela nous change des steaks extra minces et super cuits du bateau.

Retour à la nuit au bateau, lente traversée de la baie illuminée, la mer à 2h du matin , cap sur Santos, et une petite, pour la route…

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Mardi 14 novembre – vendredi 17

En vue de Santos vers 15h. Face à la ville, qui se déploie le long de ses plages, près de 30 navires à l’ancre. Mauvaise nouvelle, il faut attendre, et jeter l’ancre.

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Le lendemain, toujours pas de place et on restera sur place, toute la journée, par 39° à l’ombre. A l’arrêt, la clim fonctionne mal et il fait chaud partout. Les heures s’étirent mais nous sommes excités par la perspective de descendre à terre, accostage prévu dans la nuit de mercredi.

8h, jeudi, nous sommes à quai. Il s’agit d’un port « fluvial », situé à 10km de la côte, encaissé comme celui de Vittoria, avec une rive urbanisée et industrielle et l’autre marécageuse. Tout le monde est prêt pour aller à terre, mais… il ne se passe rien. Nous comprendrons, dans la matinée, qu’il y a eu un problème de communication avec un des jeunes officiers et que, non informé de notre souhait, le second n’a pas fait préparer les documents nécessaires. Il est alors trop tard pour le faire, le bateau repartant à 13h. On fulmine ! On  se consolera (vite dit ! ) dans l’observation des prouesses des grutiers. On s’inquiète aussi pour les dockers chargés, à l’avant, de manipuler les clavettes solidarisant les containers, et à terre de les élinguer, avec leurs  acrobaties osées, ils exercent un métier  bien périlleux et sont à la merci d’une mauvaise communication entre le grutier, qui travaille en fin de course sans voir sa charge, et celui qui le guide, par radio ou par gestes. A la poupe, déchargement de Mercédès, chargement de Fiat, puis de pelles mécaniques et de bulldozers.

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Petite distraction au déjeuner : Le commandant, en civil pour une fois, nous présente sa femme, une pulpeuse brésilienne, au dos nu vertigineux, et sa fille d’environ 6 ans, montées à bord pour la journée et qui, naturellement, déjeuneront à sa table. Côté maisons de retraite (nous, les passagers…), on imagine les calculs : Il a 49 ans, elle en a moins de 35, leur fille a 6 ans, bla bla bla, bla bla bla.. Pas de photos, on n’est pas dans Gala.

A la table du commandant, les officiers, eux,  ont le nez dans leurs tortellini. Un regard concupiscent et c’est une carrière brisée…

La petite famille ne descendra que vers 17h, départ une fois encore bien plus tardif que prévu (est ce un coup du commandant ?), une deuxième journée perdue, et toujours pas de liaisons vers l’extérieur. Nous reportons nos espoirs sur Paranagua, 180km à 25km/h, nous y serons vite.

En descendant le fleuve, invalidation de mon jugement  de Vittoria sur l’urbanisme : les favellas, en bord d’estuaire, sont aussi horizontales, et lacustres…Pas de photos, hélas, mon fournisseur est en rupture…

Paranagua vendredi, même profil de port d’estuaire, à l’embouchure celui là. Quais minéraliers, céréaliers, terminal containers…Peu à en dire, sinon que, prêts à 9h, nous descendrons à terre à 13h..En attendant, sempiternel mouvements de containers, débarquement de véhicules VW et Audi, embarquement de …on ne sait pas, on était partis. Embarqués par deux représentants de Grimaldi, près d’une heure d’attente à nouveau pour des formalités policières d’enregistrement (même les passagers qui ne vont pas en ville ont dû descendre pour cela !), et nous nous lançons en chasse d’un cyber café, dans cette ville dont la pauvreté saute aux yeux et où toutes les maisons sont barricadées (grilles aux fenêtres et fils électriques sur le faîte des murs)

Joies simples, devant un énorme café glacé bourré de crème fouettée, de renouer contact avec le monde, d’échanger avec les enfants via What’s ap , de mettre à jour le blog et satisfaction de pouvoir régler, à distance, quelques problèmes pratiques : La BNP a mis plus de trois semaines, pour une sombre histoire de commissions,  pour effectuer le virement au bénéfice de Allianz Argentina visant à assurer le véhicule. L’assureur, qui avait délivré par avance l’attestation indispensable pour débarquer, s’inquiétait….

Retour à bord à 18h, départ dans la nuit.

Après 3 jours de mer, et passé Montevideo dans la nuit, notre destination finale (!!), le navire s’engage dans le Rio de la Plata. Finies les eaux bleues de la haute mer, les affluents charrient des limons qui donnent au fleuve une teinte brune peu engageante.  A bâbord (j’y suis venu..) à une dizaine de kilomètres du chenal, la côte argentine et Buenos Aires qui déploie ses tours sur des kilomètres. Sur l’autre bord, la côte uruguayenne est si éloignée qu’on la distingue à peine. Nous nous enfonçons, droit au nord, à l’extrémité de l’estuaire, dans le rio parana, un des nombreux  affluents qui drainent cette immense Camargue, que nous remonterons sur près de 40 km.  A 30 m de haut, nous en surplombons les rives et les mangroves nous paraissent bien proches.

Progressivement la rive gauche s’urbanise, s’industrialise, et, après un dernier méandre négocié avec maestria par ce navire de plus de 200m, nous passons sous le viaduc qui marque l’entrée de Zarate. Demi-tour traditionnel et amarrage au terminal, ce mardi , vers 14h. Plus de 20 000 véhicules, à la grosse, sont déjà parqués dans la zone sous douane, dont une trentaine de camions de pompiers fatigués importés d’Europe (  il doit y avoir un filon, autant de véhicules de collection dont de nombreuses Jaguar E, et , parmi ces bijoux qui l’aurait imaginé, une 2CV Dyane rutilante, puis des de milliers de véhicules neufs, en rangées impressionnantes. Le « Grande America » en débarquera 3300 en 36 heures.

Départ prévu jeudi matin, arrivée à Montevideo, terme de notre traversée de 34 jours, le vendredi 24.

  Vendredi 24 novembre 2017.  J1

Les bonnes choses se font attendre : port en vue, nous sommes prêts à mettre sac à terre dès l’aube (ou presque), cabines vidées, véhicules chargés. Tous réunis dans le salon, nous attendons. A 11h, notre mauvais pressentiment se confirme, le bateau est au ralenti et le débarquement n’est prévu qu’à 16h. Donc un dernier repas à bord, et, une dernière fois des pâtes…

Déception : nous nous attendions à avoir l’occasion de saluer l’équipage et de les remercier de leurs attentions, mais ils sont sans doute tous occupés dans les opérations de déchargement et nous ne verrons personne, ni sur le pont, ni à la rampe, hormis le jeune officier qui nous stimule pour accélérer le débarquement (comme si…) et nous lâche entre les mains d’une jeune femme, partenaire locale de l’agent Grimaldi qui nous accueille et nous accompagne dans les formalités d’entrée en Uruguay. Simplicité biblique, il ne s’agit que de remplir le document d’importation temporaire des véhicules et cela sera réglé en quelques minutes.

Change de 200 dollars au guichet du terminal portuaire. On aurait mieux fait d’attendre, nous réaliserons plus tard que le taux est de 20% inférieur à ce que pratiquent tous les autres changeurs (il y en a à tous les coins de rue). Un salut rapide aux autres équipages, que nous recroiserons peut être, confirmation de notre rendez vous en mars prochain avec Davide à Mendoza, puis nous partons en chasse de GPL avec Manfred. Aux adresses Ioverlander nous trouvons bien deux ateliers de remplissage de gaz, mais l’un est fermé, l’autre ne remplit que des bouteilles démontées. Pour Manfred comme pour nous, c’est impossible et nous jetons l’éponge pour ce soir.

Pizza dans un restau de la rambla « Presidente Wilson », face à la mer (ou au Rio de la Plata , où commence l’une et finit l’autre ?),  pizza triste et chère,  mais on avait la flemme de chercher plus typique. On profite de la Wifi pour envoyer un message à Daisy et Nestor, parents de Cristian, associé urugayen d’Eulalie au sein de DVTUP, à qui il avait annoncé notre arrivée.  Bivouac au phare de Punta Brava, bel endroit mais sommeil difficile, car c’est le rendez vous de tous les amoureux et ça circule autant que dans les allées du bois de Boulogne.

Km : 0

Samedi 25 novembre. J2

Petit capuccino au « Mercado »,  épicentre des promenades dans la ville coloniale, qui occupe la pointe de la presqu’ile et débouche  sur le port. Cet ancien marché couvert abrite aujourd’hui une dizaine de restaurants dont, bien qu’il soit encore tôt, tous les foyers ronflent déjà, prêts à griller les morceaux de viandes diverses que les serveurs ont commencé à  empiler sur les étals.

Déjà une réponse de Daisy et Nestor, ils nous donnent RV à 14h, chez eux. Bon début ! En attendant nous rendons au shopping center de « Punta Carretas » dans l’espoir d’y trouver un magasin d’appareils photos. Négatif (si j’ose dire..) des smartphones, à volonté, mais des appareils photos, que nenni ! Pour ne pas rentrer bredouilles, on fait les course et remplit le frigo.

A 14h, Daisy et Nestor sont dans l’entrée de leur immeuble, ils nous attendent ! Couple adorable, qui nous accueille comme des amis de toujours. Ils nous emmèneront  déjeuner, à 15h suivant rythme local, dans un restau du mercado. Viande délicieuse, qui nous change des semelles du bateau, puis nous nous promènerons dans la vieille ville et visiterons le théatre Solis avant d’aller repérer l’emplacement du distributeur Nikon.

 

Curieuse ville, avec un noyau colonial de maisons à deux niveaux, bâties autour d’une enfilade de patios et surmontées de terrasses, dont la plupart sont dans un piètre état et certaines en ruines. Un potentiel fantastique dont seules quelques une en cours de rénovation. Une ambiance plutôt lugubre, dès qu’on s’éloigne du mercado , de plus, le samedi après midi les quelques commerces qui subsistent sont  fermés.  Plus à l’est s’étend la ville historique, à l’architecture XIX° et dont peu d’édifices retiennent l’attention. Cette partie, bien plus active, a cependant une allure désuète, faute d’immeubles récents. Nous comprendrons bientôt que le développement immobilier s’est fait le long du front de mer, irrigué par les 20km de ramblas et  a capté toutes les capacités de financement.

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Bivouac dans une allée du parc Rodo, aussi bruyant que la veille, mais pas pour les mêmes raisons, il y a des manèges à proximité, les jeunes en reviennent fort excités, et ils l’expriment…

Dimanche 26 novembre. J3

Journée cool, qui commence par la visite du musée du carnaval. Aussi couru que celui de Rio, il présente une différence notable, car basé sur des spectacles autant que sur des défilés : dans les années 30, il était de tradition dans chaque quartier de dresser, sur les places ou au coin des rues, des estrades ou se produisaient la troupe du quartier dans un spectacle thématique à vocation satirique. On en dénombra plus de 160 ! Ce bouillonnement de 40 jours fut ensuite rationnalisé pour donner au carnaval sa forme actuelle : 45 troupes qui présentent leur spectacle musical chaque soir de janvier à Mars, dans des costumes nés de la créativité ébouriffante de designers professionnels, et s’affrontent devant jury.

Après midi de repos (après 34 jours à ne rien faire sur le bateau, il faut bien récupérer), à regarder la foule prendre le soleil sur les ramblas , tout Montevideo est là.  halte What’s ap à une terrasse face aux danseurs de tango. Pas très frais les danseurs, mais le mollet encore sûr et la joue langoureuse…

En fin de journée, une troupe répète pour le carnaval dans le parc Rodo. Déhanchements, que, au risque de passer pour un vieux pervers, je qualifierai d’admirables….. Bivouac en bord de mer, au bout de la rambla « Presidente Charles de Gaulle » (nous ne l’avons pas fait exprès), près de l’entrée du port de plaisance. On espérait que, dimanche aidant, ça serait calme. Raté…

Lundi 27 novembre. J4

Dès l’ouverture (10h, ça n’est pas l’aube..), nous sommes chez Nikon et déposons l’appareil. Nous devrions le récupérer ce soir, alléluia !

Journée libre, nous décidons d’aller jusquà Piriapolis, sur la côte, avant Punta del Este. Trafic étonnement fluide quoique on nous en ait dit pour un lundi, et belle route dégagée après l’aéroport. Le long de la route, nombreuses plantations d’eucalyptus dont les troncs, abattus jeunes, s’entassent en longues piles qui semblent sécher sur place, vu leur aspect. Le long de la côte, les villages ont des noms qui sentent le pays basque : Jaurreguibery, Biarritz, et les gauchos ont le béret itou.

Piriapolis est une station balnéaire familiale vieillotte, avec un hôtel casino gigantesque édifié dans les années 30 par un nabab argentin. Passé le petit port de plaisance, quelques baraques de pêcheurs s’accrochent à un petit cap. Nous y déjeunerons sous une terrasse de guingois de nos premières empenadas et de beignets de calamar.

Retour chez Nikon à 17h, longue attente pour nous voir expliquer que l’électronique de l’appareil est réparable, que cela coûtera 292$ mais qu’on ne sait pas pour quand… Vu le prix des boitiers reflex en Uruguay (le vendeur nous recommande d’aller en acheter un à Santiago du Chili où les taxes seraient plus faibles !!), nous nous rabattons sur un Coolpix B700, 21 000 pesos quand même.

Même point de bivouac que la veille, notre optimisme nous pousse à croire que ce n’est pas la fête tous les soirs, d’autant que le vent projette les embruns sur le parking du bord de mer, un peu moins fréquenté. En retrait sur l’autre côté de la rambla, nous y passerons une nuit excellente.

Km : 180

Mardi 28 novembre. J5

Objectif « Punta del Diablo », près de la frontière brésilienne. Nous décidons d’y aller par l’intérieur et, sur les conseils de Nestor, d’aller jusqu’à  Villa Serena. Première halte à  Minas, charmante petite ville coloniale construite autour d’une placette ombragée et dominée par son église. Un musée aménagé dans sa maison natale y célèbre la mémoire du général Artegas, héros de la guerre de libération de l’Uruguay.

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Le musée n’ouvre qu à 14h et nous ne pourrons attendre. Plus notable, la charmante hôtesse du bureau d’information touristique, intelligemment situé à l’entrée de la ville, nous a recommandé la spécialité locale, en vente au coin de la place : des gâteaux enrobés d’une fine meringue saupoudrés de sucre glace. Nous nous acquitterons donc de cette obligation (délicieux..) avant de reprendre la route N°8 sur un vingtaine de km, puis de la quitter, direction sud est pour nous rendre au parc de  « Salto del Penitente ». Jolie petite route grimpant dans les collines dans une zone où les seuls signes de vie sont à l’initiative des vaches qui pointillent le gris vert des pâturages. Parc sympa, mais la cascade sur la rivière (le ruisseau plutôt) « Penitente » qui donne son nom au site fait pâle figure devant nos souvenirs d’Islande. Courte halte déjeuner et bonne surprise, une piste directe vers  Villa Serena nous permettra de l’atteindre par le nord en évitant un long détour routier. Belle gravel road qui nous permet de profiter des paysages de l’intérieur avant d’arriver à ce village, dont nous aurons peine à trouver le centre : chacun semble y avoir planté sa maison à son gré dans l’immensité des collines, et dans la fantaisie de son inspiration ou de ses moyens. On y trouve des chaumières normandes, des cubes type « favellas », des mas camarguais ou des containers maritimes.

Au centre (??) du village, petite lagune où folâtrent des oies..

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Route très roulante, le  revêtement tout frais n’a pas encore reçu ses marquages, vers Rocha, que nous contournons, puis bonne gravel road sur 50km qui traverse un paysage insolite d’immenses pâturages parsemés de palmiers.

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« Punta del diablo », site mythique où règne une atmosphère très seventies. Cœur de village planté autour d’une minuscule plage et de ses baraques de pêcheurs, rue sableuses et dizaines de bars, restos, guest houses, constructions branlantes mais très colorées devant lesquels stationnent des Combi VW. Des jeunes gens déjà brunis, dreadlocks au vent y rafistolent les installations ou préparent la saison en construisant de nouvelles terrasses. On n’y sent pas encore les pétards (trop de vent ou trop tôt en saison) mais ça ne peut que venir…

Impossible de dormir sur place, faute de place, et nous prendrons la route vers l’ouest pour trouver un  bivouac à une vingtaine de km, en bordure de plage à La Esmeralda. Plage vide, à l’infini..

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S 34° 9’ 56.73505’’     W 53° 40’ 54.54140’’      Temp : 16/24°

Km 380  Total 560

Mercredi 29 novembre. J6

Nous longeons la côte vers l’ouest, entre la bande côtière traversée, sous les pins et les eucalyptus  par des chemins menant à quelques plages aménagées, et la plaine parsemée de palmiers, jusqu’aux collines de l’intérieur. L’accès au village de Cabo Polonio n’est possible qu’en camion, à prendre au terminal du parc. Accès et parking payants, naturellement.

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Le transport en camion, perchés sur le toit de la cabine est assez fun, bien secoués sur les pistes sableuses du cordon de dunes, avec une dernière ligne droite sur la plage, à fond (tout relatif avec un camion 4×4 du plan Marshall).

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Même style de village que Punta del Diablo, rendez vous des backpackers ,en beaucoup plus aéré, la place ne manque pas, et légère montée en gamme, avec de nombreuses constructions en dur et un joli hôtel en bord de plage.

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Les lions de mer (joliment traduits « Lions de mer à un poil » sur la brochure confiée par Arlette, un petit salut au passage) sont bien là, sur une île à quelques centaines de mètres et nous en sommes déçus, trop loin, mais, en remontant la côte vers , nous tombons sur le reste de la colonie qui se prélasse au pied du phare.

La plupart sont aussi zen que leurs cousins islandais, sauf les gros mâles qui barrissent, crinière hérissée, en se bousculant pour conquérir leur harem.

J’ai un peu de mal à m’habituer au viseur du Coolpix, mais, côté vidéo, il se révèlera bien plus performant que le boitier reflex. (Désolé, je ne peux télécharger les vidéos).

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Nous profitons d’un camion qui repart à vide sans attendre le départ programmé et repartons vers l’ouest. Halte à La Paloma, station balnéaire familiale qui s’éveille à peine de son sommeil hivernal, puis atteignons notre objectif de bivouac, José Ignacio , dernière station balnéaire avant Punta del Este.

Là, ça n’est plus de la montée en gamme, mais un saut quantique j’ai quelques restes de mes études scientifiques) : la première boutique est un magasin « Montres Piaget », et,  dans les dunes, des villas époustouflantes. Agences immobilières à tous les coins de rue… Par contre peu de cafés, et aucun ouvert. Pour internet, on repassera.

Demi tour vers Laguna Raçon le long de la route côtière jalonnée de villas d’architectes, pour y admirer le lodge flottant recommandé par Nestor et le surprenant rond point sur pilotis surplombant la lagune, rond point qui ne débouche que sur une route en construction. Les promoteurs ont de beaux jours devant eux.

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Retour sur la route de Punta del Este et bivouac à l’entrée, temporairement condamnée, d’une zone privée le long de la plage. Un gardien viendra nous saluer et nous recommander fort aimablement, pour garantir notre sécurité, de déplacer de quelques mètres le véhicule pour être visible de chez lui et dans le champ des caméras !!!

N 34° 53’ 7.66165’’  W 54° 46’ 39.23688’’

Km 250 Total 810

 

 

 

Jeudi 30 novembre 2017.  J7

Départ vers Punta del Este, le St Trop de l’atlantique sud. En fait on ne pourra comparer, la dernière fois que nous sommes allés à St Trop, j’étais en culottes courtes…

Le site est exceptionnel quand à la ville, bof ! Le cœur historique, à la pointe, est désert et pas mis en valeur, le reste est une ville balnéaire plutôt chic, en avant saison.

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Petite ambition culturelle avec une œuvre gigantesque, qui sert avant tout d’aire de jeux aux gamins du coin.

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On profitera quand même des avantages du bord de mer en dégustant une livre de gambas arrosées de citron sur le port de plaisance.

 

Une halte à Piriapolis, nous avions loupé à l’aller le château délirant de Piria, ce magnat argentin ayant construit le casino hôtel de ce qui est devenu Piriapolis. En fait ce château est une coquille vide et n’offre que peu de surface habitable

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Passage à Montevideo pour saluer et remercier Daisy et Nestor. Toujours aussi adorables, ils nous ont préparé une petite collation.

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Nous repartirons en fin de journée pour nous avancer sur la route de Colonia di Sacramento, et trouvons un bivouac sur une plage à Kyu Ordeig.

S 34°42’ 2.24853’’    W 56°43’ 52.58686’’

Km : 250 Total 1060

Vendredi 1° décembre . J8

Destination Colonia , ville fondée par les portugais au XVII°, conquise par les espagnols et dont le centre historique, à la pointe de la presqu’île comme toujours, à gardé le calme et la nonchalance de l’époque .

Dès qu’on s’éloigne de la place d’armes, qui attire la foule, les rues sont vides et les immeubles délabrés. Là encore, le potentiel de rénovation est énorme !

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La gare n’a cessé son activité qu’en 1984. La réserve d’eau pour les locos à vapeur, qui semble encore opérationnelle, nous fait faire un bond dans le passé.

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Plutôt que de remonter jusqu’au pont sur le rio Uruguay qui permet le passage en Argentine, un détour de près de 500km qui permet trait cependant d’observer la végétation du delta, mais dont nous avons (longuement) bénéficié sur le bateau, nous avons choisi de traverser en ferry. Vu la hauteur de notre véhicule, les catamarans ne sont pas une option. Une seule solution, le « Buquebus » de 18h40.

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Avant d’embarquer sur le ferry, petite glace à l’ombre

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Les formalités d’immigration sont remplies dans la gare maritime flambant neuve.  Trois heures de traversée et nous sommes, à la nuit, à Buenos Aires. Surprise, il faut réclamer le document d’importation temporaire pour le véhicule.

Nous nous rendons directement dans les allées de  Puerto Madero, où on nous a recommandé un lieu de bivouac tranquille. Il sera  bruyant…

Km 136  Total 1196

 

 

 

 

 

 

 

 

Samedi 2 décembre. J9

Notre première journée en  Argentine débutera par un tâche bassement matérielle : Trouver du gaz. Grâce à Ioverlander, Agnès dégottera un magasin dans le quartier de Sarmiento. Devant la boutique, un camping car, ça doit donc être là !

On s’approche,  le véhicule a un petit air familier et  on comprend vite pourquoi : nous avons eu son arrière sous les yeux pendant près de 35 000 km, lors de notre voyage jusqu’en Chine ! Notre route recroise donc celle des Zimberlin,  Antoine et Brigitte, qui ont entamé un voyage de longue durée un mois avant nous et reviennent du Brésil. Le monde est il si petit ? Nous les reverrons sans doute à Ushuaia . Quant au GPL, il est introuvable en Argentine, nous achetons donc une  bonbonne de propane avec son détendeur, qui sera montée dans la soute, en court circuitant celle de GPL. Nos besoins étant limités à la cuisson, une 3kg fera l’affaire, on n’a de toutes façon pas la place d’en mettre une plus grosse….Pendant que je surveille le montage, Agnès part en chasse d’un DAB. La mauvaise surprise de Zarate se répète, impossible de retirer plus de 2000 pesos (100€ !) avec en plus des frais de 175 pesos à chaque retrait. On va se faire dépouiller légalement…

Retour vers le centre où nous laissons le véhicule dans le parking utilisé par Josette et Joël Braillard lors de leur voyage, il y a un an. Comme nous ne pourrons les remercier à chaque fois que nous profiterons de leurs si précieuses infos, nous leur envoyons dès maintenant de grosses bises et les souhaitons en pleine forme, dans leur repère de Crillon le Brave, au pied du Ventoux. ( Josette: Ne t’inquiètes pas pour ton site, nous voulions simplement communiquer le lien aux Zimberlin. Quant à nous, nous avions téléchargé tout tes articles avant de partir, il nous manquait seulement la semaine à Ushuaia, mais nous avons tes merveilleux petits carnets jaunes)

Notre visite commencera enfin dans une longue balade par la  place San Martin (général libérateur mort, pour l’anecdote, à Boulogne sur mer) et ses magnifiques jacarandas, elle se poursuivra par le mythique théatre Colon, construit dans les années 1900  avec le concours d’artistes et artisans verriers européens. Il fut, jusqu’à la construction de celui de Sydney, le plus grand de l’hémisphère sud.

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Elle se poursuivra dans la rue Florida, rue piétonne centre de l’activité commerciale avec ses Galeria Pacifico, immeubles haussmaniens transformés, à l’instar du Goum de Moscou, en luxueuses galeries marchandes.

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Rue Florida où s’épanouissent également tous les petits métiers et spectacles de rue, mais ici, le spectacle, c’est le tango !

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Cette ballade se terminera sur la Place de Mayo, face à la Casa Rosa, résidence des présidents, du balcon de laquelle Juan Peron et Eva haranguaient les foules. Elle est toujours  le  siège de rassemblements politiques et sociaux, et en particulier des manifestations chaque jeudi des mères des disparus sous la dictature de Videla.  On sent d’ailleurs une ville sous tension, chaque bâtiment public d’importance étant cerné de barrières anti émeutes, les avenues barrées pour cause de manif et les canons à eau sont prêts à servir.

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Bivouac au  parking , en bas de l’avenue Cordoba, face au port.

Km 50 Total 1246

Dimanche 3 décembre. J10

Notre promenade au très branché « Puerto Madero », créé par la rénovation des anciens docks, au pied des quartiers d’affaires, sera écourtée par un violent orage. Réfugiés sous la toile d’une terrasse de pizzeria, la wifi nous permettra d’occuper ces instants de repos forcé.

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Après midi plus clément, nous explorerons le quartier San Telmo, paradis des chineurs où se tient chaque dimanche un très actif marché d’objets anciens, sur la place Dorrego,  épicentre de rues où chaque devanture est une merveille d’antiquités.

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Plus insolite, niché au cœur d’un bloc aux accès discrets, le marché couvert San Telmo où voisinent brocanteurs, bars et marchands de légumes …

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Nous terminerons la journée à La Boca, quartier à la réputation crapuleuse où s’étaient établis les immigrants italiens travaillant dans les chantiers navals sur les rive de la Riachullo. La petite histoire prétend que les couleurs vives de leurs maisons étaient dues au fonds de pots utilisés pour les navires. Peut être inventé, mais joli..

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C’était dimanche, jour de match, le quartier était envahi par de milliers de supporters du Bocca Junior, en maillot bleu et or, célébrant l’après match aux terrasses de restaurants fleurant bon la viande grillée, en matant les exhibitions, sur chaque terrasse, des inusables professionnels du tango.

Lundi 4 décembre. J11

Mal aux pieds de la ballade d’hier, aujourd’hui on utilisera les bus « hop on, hop off », pour rayonner un peu plus loin. Musée fermés le lundi, nous ferons le circuit complet qui nous emmènera au cimetière de La Recoletta où la très discrète tombe d’Eva Peron attire toujours les foules, (détail macabre : elle a été enterrée à 8m de profondeur pour éviter les profanations….)

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Sur les rives du Rio de la Plata, le club des pêcheurs a des allures d’hôtel suisse sur pilotis, et  le long des innombrables parcs de cette ville très aérée (lorsqu’on oublie les « favellas » qui bordent l’autoroute urbaine), la visite se poursuit…

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Nous y découvrirons une spécificité de Buenos Aires : le métier de promeneurs de chiens. Amusant de voir une vingtaine de chiens de toutes races faire preuve d’un calme absolu, même sans laisse, puis se mettre à aboyer de concert lorsqu’un roquet, inconnu de la meute les croise : « Casse toi tu pues, t’es pas de ma bande… »

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Et on a failli finir à pied, une surchauffe spectaculaire dans le compartiment moteur ayant justifié de l’évacuation du bus…

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Fin de soirée au café Tortoni, institution locale depuis le XIX° siècle, sur l’avenue de Mayo, à un moment où, enfin, il n’y a plus de queue à l’entrée. Les prix y sont étonnement raisonnables et les Irish Coffee pas à la hauteur du standing de l’endroit.

Mardi 5 décembre. J12

Palermo, agréable quartier résidentiel truffé de boutiques de mode, pour une matinée logistique :  acheter une carte SIM au centre technique Movistar. Il faudra y montrer nos passeports pour l’enregistrement mais, curieusement, impossible de la charger sur place, il faut le faire dans un kioque, donc en trouver un à proximité. Comment rendre compliquées les choses les plus simples… Puis rechercher des DAB délivrant des montants décents (on ne dépassera pas 150€ chez Galicia, avec les mêmes frais prohibitifs) et enfin nous procurer les bandes rouges et le disque 110 rétro réfléchissants obligatoires pour les pick up, introuvables en station service. On nous indiquera bien un magasin Vuarnes, que nous ne trouverons pas, et nous rabattrons sur un carrossier dont un employé, fort aimable, saisira son vélo pour aller acheter les dits objets. Revenu après une demi-heure, nous lui règlerons les 600 pesos demandés en trouvant la note salée, mais ravis d’être en règle. En quittant Palermo, à moins de 5mn, en traversant le boulevard Warnes, nous constaterons qu’il est l’artère irrigant le quartier des garages et concessionnaires, et comporte des dizaines de marchands d’accessoires auto. Nous y aurions trouvé notre bonheur à moindre coût !  Comme quoi, la prononciation, surtout à l’étranger, peut piéger…..

La route N°3nous ayant été signalée en mauvais état, nous quitterons Buenos Aires en prenant la route 205 vers le sud ouest, puis la route provinciale 65  vers St Carlos de Bolivar..Elles sont en excellent état, mais le paysage restera inchangé sur près de 1000 km

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Bivouac à l’entrée d’une Estancia, près du village de Pirovano

S 36° 28’’ 56.46105’’   W 61° 35’17.70281’’ de  Pirovano

Km 400 total 1646

 

 

 Mercredi 6 décembre J13

Nous poursuivons sud ouest sur la  65  jusqu’à Guamini , dans un paysage qui glisse d’une pampa à paturages vers des terres à céréales. Parfois des lagunes aux milliers d’oiseaux. Nous piquons ensuite plein sud vers Bahia Blanca par la Nationale 33.  Sur place, courses, on réapprovisionne, sans nous méfier : à quelques km au sud de Bahia Bianca, arrêt pour contrôle sanitaire. Il a pour objet d’éviter la transmission de la fièvre aphteuse, la Patagonie étant parvenue à l’éradiquer et ne voulant pas pratiquer la vaccination, ainsi que d’empêcher la propagation d’ agents infectieux pour les vergers, en bloquant tous les éventuels porteurs. Nous y laisserons quelques pommes, poires et oranges, mais pourrons garder bananes et citrons. On s’en tire bien, le jeune fonctionnaire, très aimable par ailleurs, s’est contenté de vérifier la réserve de fruits et satisfait de sa prise, n’a pas inspecté le frigo. Il faudra être plus vigilant aux postes frontières avec le Chili, en se présentant cambuse vide, les cerbères ont une toute autre réputation.

Nous continuons direction sud vers Carmen de Patagonia , affrontant un vent de furie, avec une conso qui grimpe à 16l/100;  Encore 25km et c’est  Balnerio del Condor dont la falaise de 30km abrite la plus grosse colonie de perroquets au monde..

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Un premier petit tour, il se fait tard, et bivouac sur la digue face à la mer, dans le vent de sable

S 41° 03.452’  W 62° 50.161’

628 km  Total 2274

Jeudi 7 décembre . J14

Lever 5h30, pour dire bonjour aux perroquets, ils n’entendent pas, ils sont si bruyants!!

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Nous quittons la ville en passant devant un monument en l’honneur des soldats tombés pendant les combats des iles Malouines. Ce récent conflit a profondément traumatisé le pays, puisqu’on y compte  nombre de monuments et de musées qui y sont consacrés et qu’à l’entrée de chaque village on croise ces panneaux : Les Malouines sont argentines pour toujours !!!

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Route N° 1 vers le sud , très bonne « gravel road », où nous ne verrons personne sur 200km. Bref passage de sable à 90km, que les cantonniers maintiennent praticable en déversant et en compactant de la terre sur les zones les plus piégeuses. On longe de superbes plages, vides, avec quelques campements de pêcheurs de crustacés, à l’approche de San Antonio de l’Oeste. Malheureusement ils ne rentreront qu’en fin de journée, on ne pourra les attendre.

Nous récupèrons la  route N°3  A l’entrée de Puerto Madryn plein à la station  YPF, le premier litre directement sur les godasses. La durite s’est manifestement démanchonnée, énorme fuite.

Le garage SCania voisin ne peut prendre en charge et nous recommande un atelier, que nous peinerons à trouver, mais, grâce aux jeunes hôtesses de l’office du tourisme, nous finirons par le localiser. Sur place Oscar, le patron se met au boulot aussitôt : il faudra démonter le réservoir pour accéder au collier, trop large, et le remplacer. Problème réglé en 30mn, au prix de 300 pesos (~15€ !). Il nous recommandera en plus un de ses collègues susceptible de monter le jeu de lames de renfort, reçu la veille de notre départ et que nous trainons depuis dans la cabine. On y fonce, le patron de Transvial ne voit aucun problème pour assurer (à Brillon on nous avait demandé de garder le véhicule 3 jours, si jamais un problème se posait au montage !!! On ne donnera pas le nom du garage PL, par charité..) Rendez vous est pris pour samedi, 8h

Bivouac à  une vingtaine de km au nord de Puerto Madryn, sur la plage d’ El Doradillo

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S 42° 38’ 30.53084’’   W 64° 57’ 54.49284’’

613 km Total 2887

Vendredi 8 décembre . J15

La Péninsule de Valdes, quadrilatère relié au continent par un isthme d’une trentaine de km et de largeur 300m au plus étroit, abrite une réserve d’une richesse exceptionnelle. Le paysage aride, typique le la Patagonie avec son mélange de buissons épineux et de graminées, est émaillé de quelques « salars » dont la teinte rosée provient des crustacés microscopiques. Ses dimensions, près de 300km pour en faire le tour, font, qu’en cette saison, on y circule pratiquement seuls.

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On laissera les images remplacer les commentaires…

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Sur cette dernière image, je ne peux m’ empêcher de commenter: malgré le zoom, je ne parviens pas à voir si elle a les yeux bordés de reconnaissance…

Avant de quitter la réserve, halte devant l’île aux oiseaux. Elle servit de modèle à St Ex, qui vécut en Argentine, dans « Le Petit Prince »

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Retour en soirée au bivouac d’ El Doradillo

403 km Total 3290

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Samedi 9 décembre. J16

Puerto Madryn est une ville agréable, avec un front de mer sympa. Nous avons raté de deux semaines les festivités de la semaine du mouton. Dommage….

La halte pour poser le jeu de lames supplémentaires est bienvenue, elle permet d’assurer quelques tâches logistiques, en conservant le sens des valeurs : je reste dans un bistrot avec mon ordi, Agnès cavale pour trouver un DAB, une laverie et en profite pour se faire faire une petite coupe.

Transvial est spécialisé dans l’installation d’  « elasticos » (lames de ressort). C’est le patron qui fait le boulot. Nous récupérons le véhicule en fin de matinée, le jeu de lames a perdu sa contre flèche, ce qui me rassure, et le bas de caisse est rehaussé de 3 cm. L’opération a couté 90€, nous sommes satisfaits, lui aussi, et il nous offre une belle carte d’Argentine. 3cm, ça n’a l’air de rien, mais nos genoux, qui ont de la mémoire, rouscaillent quand il faut escalader le marchepied.

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Plein de courses au Carrefour (et oui !) , puis de nouveau la  Route provincial N°1 « Presidente Juan Peron », très belle gravel road qui nous mène jusqu’à Rawson. On cherche le port de pêche, ses kiosques de poissons et crustacés. A 5€ le kg les belles gambas étêtées, on bourre le compartiment congélation du frigo.

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Nous reprenons la route N°1 vers le sud, jusqu’à Punta Tumbo. Toujours une très belle gravel road. Belle, et vide!!

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Arrivés au moment de la fermeture, un ranger vient nous réceptionner. C’est normalement interdit mais, par exception, on pourra dormir au cœur de la réserve, face aux bâtiments administratifs. C’est heureux sinon il aurait fallu se retaper les 20km de piste, sans garantie de trouver un endroit convenable le long de la route.

S 44° 2’ 39.15164’’   W 65° 14’ 45.70015’’

Km 242  Total 3532

Avant de passer à la suite, petit complément sur la presqu’il de Valdes : Les salars, fond de lacs asséchés se sont formés dans des dépressions situées à 45 m en dessous du niveau de la mer. Nous n’y avons pas encore vu de flamands roses.

Les nandous de Darwin (localement Choique) ont un mode de reproduction intéressant : le mâle couve les œufs pondus dans un seul nid par les 10 à 15 femelles de son harem, qui en pondent chacune de 2 à 3. Ils éclosent tous le même jour, 6 semaines après le début de la couvaison, quelque soit leur jour de ponte. Il n’est pas rare, dixit nos guides, que l’on voie un mâle, qui a la charge de la famille, entouré d’une quarantaine de petits. Cela ne sera pas notre cas.

Dimanche 10 décembre. J17

La réserve de Punta Tumbo est récente, avec un joli centre de visite. Une précision : les réserves en Argentine ne sont pas des lieux où on a introduit des animaux pour y organiser des visites (type Thoiry), mais des espaces  délimités,( ils ne sont pas clôturés), autour des lieux de vie des diverses espèces pour  permettre leur observation dans de bonnes conditions tout en les protégeant. Un sentier parcourt celle de Punta Tumbo et les pingouins de Magellan y sont chez eux. L’un d’entre eux nous accueille, se plante au milieu du sentier et, les yeux dans les yeux (dur, il les a sur les côtés de la tête..), libère une belle fiente verdâtre pour nous souhaiter la bienvenue.

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Nous passerons un grand moment au milieu des pingouins, qui semblent ignorer les visiteurs (on a du tomber sur le seul mauvais coucheur de la colonie) et très bruyants : leurs cris ressemblent aux  braiements des ânes.

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Ils sont plus de 200 000 couples, venus nicher dans des terriers pour y pondre, couver et nourrir leurs petits de poissons et de calamars, jusqu’à ce qu’ils aient, vers 4 mois, perdu leur duvet et soient capables de suivre la grande migration d’hiver qui les fera, en mars, quitter leur lieu de naissance, suivis un mois après par les adultes, pour gagner les côtes brésiliennes, 3000 km vers le nord.

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nous serons fascinés de les voir descendre en file, si patauds, vers la mer, et de les trouver si rapides sous l’eau.

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Mais l’histoire ne finit pas bien pour tous les petits, il s’en perd près de un sur deux, pas pour tout le monde..

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A nouveau route N°1 vers le sud, puis route 68 avant de redevenir N°1. Très belles trouées à travers la steppe, 150km sans croiser un véhicule ni voir personne, hormis des guanacos. 

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A proximité de Camerones, nous dépassons, sur la bande côtière une maison en construction, d’allure originale car utilisant des matériaux traditionnels.

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Marche arrière pour saluer le jeune couple qui la construit et en savoir plus. Au bout de quelques minutes, la qualité de notre espagnol fait marrer le jeune homme, qui nous répond maintenant en français. Laurent est un fils du larzac, prof de yoga établi en Argentine depuis 11 ans qui, avec sa compagne prof de Shiatsu, ont décidé de se construire une maison passive, sur des conceptions modernes et des technologies traditionnelles, et d’en faire  également leur lieu de travail pour y organiser des retraites. Ils nous feront visiter leur maison en nous décrivant les principes d’implantation, et de construction : la maison est semi enterrée, des sacs de patates remplis d’un mélange de sable, chaux et gravier constituent les murs porteurs, une serre en façade permettra de récupérer l’énergie solaire, les ouvertures seront bannies au sud ouest, en raison des vents dominants. Projets ambitieux dans un village argentin de 2000 habitants…

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Halte au port de Camarones, ville de 1000 habitants où pris pied en 1545 l’explorateur Don Simon de Alcazabo y Sotomayor qui fonda la province de Nueva Leon , siège également de la fête nationale du saumon (et oui, ça existe !) et qui fut un important port pour l’exportation des cuirs et de la laine, aujourd’hui assoupi.

Route N°1 vers le sud, et une première halte  à une vingtaine de km au pied des petites dunes de Caleta Patton recommandées par Laurent, nous y bivouaquerons.

S 44° 52’ 16.1   W 65° 42’ 42.8’’

Km 173 Total 3705

Lundi 11 décembre . J18

On poursuit sur la route N°1, on y croise un nandou isolé,qui se défile  puis sur la route, de nombreuses hardes de guanacos. Des renards  (zorros) et des  lièvres « européens » filent en travers de la piste, sans que nous ayons le temps de les shooter. Les chevaux, bien que libres, sont bien plus familiers.

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Nous accédons à la réserve de Cabo dos bahias., en bout de piste. Le ranger est ravi d’accueillir ses premiers visiteurs de la journée, nous serons peut être les seuls ! Abondance de  nandous de Darwin,  guanacos et pingouins de Magellan. Tous vivent, semble t il, en bonne intelligence.

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Remontée obligée sur Camarones , puis piste pour récupérer la route N°3 vers le sud. Route excellente, comme toutes celles que nous avons empruntées jusqu’à présent en Argentine, mais d’une grande monotonie. Arrivée à Comodore Rivadia, grande ville de 160 000 habitants, capitale de l’extraction pétrolière, active mais pas gaie. On y cherche la poste pour nos cartes de Nöel (on n’en fait pas d’habitude, mais l’éloignement doit chatouiller l’affectif) et nous sommes surpris de constater, au Correos Argentines, qu’il n’est pas possible d’acheter des timbres : il faut apporter son courrier, qui est timbré et composté devant vous !

On poursuit vers Rada Tilly, bien plus résidentiel avec un joli front de mer. Nous cherchons les lions de mer, sans succès et grimpons, après avoir erré dans les faubourgs (moins résidentiels ceux là) sur le promontoire de Punta Marques qui domine la ville, au nord, et une immense plage, au sud. Nous souhaitions y bivouaquer, mais le vent est si violent que nous redescendrons, à la nuit,  sur la promenade du front de mer, où nous passerons une excellente nuit.

S 45° 57’ 11.505’’   W 65° 33’ 53.278’’

Km 336  Total     4041

 

Mardi 12 décembre. J19

Rada Tilly est tellement résidentielle que c’en est une ville dortoir, vide hors saison. Pas un bar ouvert, il y en a d’ailleurs peu, et la seule connexion internet se trouve à la station YPF, on s’y cale, le temps de mettre à jour nos petites affaires.

Nous reprenons la route 3, et pour la première fois en Argentine, son revêtement est désastreux, manifestement plus entretenu. Logique, il se construit une deuxième voie parallèle, pour constituer la future autoroute.

Et surprise, les lions de mer que nous cherchions à Rada Tilly sont  à Caleta Olivia  (S 46° 29’ 22.6’’   W 67° 28’ 53.6’’), en bord de route !

C’est la première fois que nous pouvons les approcher de si près, à les toucher. Pas recommandé, les gros mâles n’aiment pas ça….

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Nous reprenons la route N° 3 vers le sud, puis nous engageons sur la gravel road 49, qui mène au parc des «  Bosques Petrificados «

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Il s’agit des ancêtres de Araucarias actuels, qui ne poussent qu’en Amérique du Sud. Ces arbres, qui atteignaient un âge de 1000 ans, une hauteur de 40 m et un diamètre de 3m de diamètre ont été abattus par les effets de l’ éruption d’un volcan (visible à l’horizon), voici 150 millions d’années. Enfouis dans les sédiments, puis immergés au fond des mers qui se sont formées ensuite sur place, ils ont subi un processus de minéralisation, les cristaux de silico aluminates remplaçant la cellulose et leur  conservant un aspect végétal parfait. L’assèchement des mers, les mouvements tectoniques et l’érosion les ont ensuite ramenés en surface. Le parc a été créé pour éviter le « braconnage » de ces bois pétrifiés, les plus beaux spécimens ayant été accaparés.

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Il est impossible de dormir dans le parc, il semble que le ranger craigne que l’on emmène des échantillons de bois pétrifiés, ou de silex taillés qui abondent dans le coin, témoins d’une occupation plutôt ancienne. On sort donc des limites du parc et bivouaquons  en bord de piste au milieu de nulle part

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Km 221  Total 4262

S 47°’ 39’ 20.1’’    65° 50’ 47.0’’

Mercredi 13 décembre. Jour 20

Partis tôt, nous aurons la chance de voir trois maras traverser la piste, et la steppe est assez pelée pour qu’on puisse les shooter. Ces « lièvres » locaux peuvent atteindre jusqu’à 16kg et 70 cm, et sont malheureusement victimes de la concurrence de leurs cousins immigrés, les lièvres européens. Il faudra en parler à Marine L.P.

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On regagne la route 3, direction sud. Arrivée à Puerto San Julian, petite ville de 6000h, autrefois capitale de la laine.  Habitat type de la Patagonie, pas une maison n’a d’étages. L’office de tourisme est accueillant, et nous indique les services indispensables et les quelques curiosités. Nous visiterons le musée Rosa Nowak, qui présente le mode de vie de la région jusqu’aux années 50, puis le vaisseau Nao Victoria, reproduction un peu naïve du navire de Magellan qui toucha terre ici en 1520. Une pancarte y rappelle avec humour que Hermano Magellan fut le premier touriste en Argentine

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Avant de nous engager sur le « Camino costero », nous aurons le plaisir d’un échange What’sap avec Eulalie et Thomas dont c’est aujourd’hui l’anniversaire commun, (encore plein de bises australes).

Sur ce chemin, d’environ 25km, belle vue sur la baie et ses zones protégées. Nous nous installerons à son extrémité sur Playa Mina, pour bivouaquer, mais le vent, terrible, qui secoue la cellule, nous en chassera à la tombée de la nuit.

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Nous finirons sur la (courte) promenade du front de mer, non loin du monument célébrant les pilotes des Mirages qui, en mai 1982, ont effectué les premiers raids sur les iles Malouines.

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300km Total 4562

S 49° 9’ 22.1’’     W 67° 38’ 6.4’’

Jeu 14 décembre. Jour 21

Ballade dans la baie de Puerto san Julian dans un « zodiac » piloté par le patron de « Pinocho », nous y chasserons (photographiquement naturellement), dans les rires des enfants qui sont de la partie, les Dauphins de Comerson, petits cétacés de  1.50m à la robe pie qui jouent dans les vagues d’étrave des bateaux.

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Mettant pied à terre sur une île qui accueille, en mélange, pingouins de Magellan, gavodas (goelands), et autres « ostreo negro », nous serons surpris du gain de taille des poussins de pingouins par rapport à ceux ce Punta Tumbo, et étonnés par la violence apparente qui règne : chacun protège ses petits, et les petits ne sont pas les moins agressifs quand un adulte « étranger » les approche trop.

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Un peu plus loin, une petite île abrite une colonie de cormorans, de deux espèces différentes, qui se pressent sur leur tas de guano.

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Nous finirons la journée par le parc de Monteleone, bien décevant : au bout des 25km de piste, une partie des routes côtières sont fermées, l’accès à la « pinguineria » ferme à 17h et le camping n’existe plus, pas bien grave pour nous sauf qu’il est interdit de dormir dans le parc. Le site est cependant superbe, avec ses falaises d’argile qui surplombent les immenses plages, son île au guano et son cap « cabezza del leon » qui abrite une petite colonie de lions de mer.  Particularité : c’est un site constitué de dalles très pentues qui ne permettent pas d’établir une zone de reproduction, et sert de lieu de repos où ne viennent pas les mâles, mais uniquement les femelles et les jeunes adultes. Nous aurons du plaisir à observer les jeunes qui tentent de remonter la pente pour atteindre l’abri du surplomb où se prélasse la troupe, mais sont rattrapés par les vagues , glissent sur les dalles et roulent dans l’eau.

Pas de photos, hélas, j’ai trop tiré sur la batterie et l’appareil s’est mis en sécurité.

Bivouac au milieu de nulle part, en bord de route 3, à côté d’un véhicule analogue au notre, immatriculé en Hollande. Pas de signe de vie, ils doivent être couchés, et nous ne les verrons pas plus le lendemain. Le vent est toujours aussi violent, les premières gouttes de pluie arrivent et la température a chuté de près de 10° (7°/19° maxi)

S 50° 37’ 18.6’’    W 69° 21’ 44.2’’

Km 255 Total 4817km