Les articles 18-01-04 « Argentine Parc des glaciers » et 18-01-16 « Chili Carretera Austral Ferries » ont été retravaillés pour permettre de zoomer sur les photos.
Mardi 30 janvier Jour 68
Nous avons donc quitté Valparaiso en début d’après midi. Dans le bus de retour vers le camping, une scène qui se répète nous intrigue : à la plupart des arrêts, un homme, bloc notes à la main monte dans le bus et communique, montre en main, une information au chauffeur qui, en retour, lui donne une pièce. Il redescend, pour attendre le bus suivant. Vu la façon dont le chauffeur redémarre, nous finissons par nous demander si il ne s’agit pas d’une forme de concours de vitesse entre chauffeurs. Aurons nous un jour l’explication ?
Direction nord. Lors d’un arrêt en bord de route à l’entrée de Rabuco pour acheter un melon, nous faisons la connaissance de Keith Williams. Irlandais, connu ici sous le nom de Willo, il vit au Chili depuis plus de 15 ans. Il nous recommande de visiter le Parque Nacional de la Campana, seule forêt de palmiers au Chili. On peut y dormir, ou revenir s’installer chez lui : il a acheté un terrain à flanc de collines il y a 14 ans, a ouvert des chemins et enterré un système d’irrigation, avant de planter 12000 orangers et de construire la maison où il vit avec sa femme chilienne et leurs deux garçons.
Nous arriverons trop tard pour le parc, et bivouaquerons dans la ferme de Willo. Nous visiterons son exploitation et découvrirons un mode de production nouveau pour nous : les arbres sont taillés courts, plantés très serrés, 1600 arbres à l’hectare, dans une terre non dérochée. La récolte est évidemment manuelle et dure de 6 à 8 semaines. Willo produit 400 tonnes d’orange rosées par an, toutes exportées aux USA. Il nous expliquera que les orangeraies de ses voisins, situées en contrebas dans la vallée, souffrent beaucoup plus que les siennes, la température l’hiver pouvant descendre à -5°, alors que, sur sa colline, elle ne dépasse jamais -3.5°
Nous passerons la soirée avec lui autour d’une bière et de vin chilien, à refaire le monde.
S 32° 54’ 10.5’’ W 71° 06’ 18.6’’ Alt 380m
58km Total 13231
Mercredi 31 janvier jour 69
Arrêt logistique à Los Andes, puis route vers la vallée de l’Aconcagua, en une montée régulière. Le long de la route, la ligne de chemin de fer trans Andes qui reliait le Chili à l’Argentine. L’ascension se termine par un mur avec 29 épingles (elles sont numérotées..) qui nous mène à l’embranchement vers Portillo, puis au Paso de la Cumbres à 3239m.
Le passage de frontière, après le tunnel du « Christ rédempteur », sera long : plus de 1h30 côté argentin, il y a énormément de monde, et on y laissera une demi douzaine d’œufs, on se demande bien pourquoi..
A 2km du poste de douane, le site de Puente de los Incas, ancienne gare voisine d’un établissement thermal abandonné, les cristallisations calcaires ayant complètement enchâssé le bâtiment des thermes, et formé l’arche qui a donné son nom au site.
Arrêt au débouché de la vallée de l’Aconcagua, malheureusement le plus haut sommet d’Amérique avec ses 6962m, restera caché dans les nuages.
Le long de la route, les vestiges de la voie ferrée et de ses abris anti neige. On essaye d’imaginer un tortillard dans ce décor et avec de telles pentes, ça devait patiner…
Nous nous engageons ensuite dans la longue descente le long du rio Mendoza, dans des paysages exceptionnels.
Bivouac à Portrerillos sur le parking d’une station YPF, en surplomb du lac Mendoza, lac artificiel qui alimente Mendoza en eau et en électricité.
S 32° 57’ 44.3’’ W 69° 11’ 41.7’’
283 km Total 13514
Température 18°/27°
Jeudi 1° Février. Jour 70
Nous nous rendons à Lujan de Cuyo, ville satellite de Mendoza, qui, avec quelques autres, forment cette gigantesque oasis, sur un plateau situé à 900m d’altitude, où la vigne est devenue source de richesses.
Notre première corvée sera la recherche de gaz. Grâce à l’appli Ioverlander, nous nous rendrons au magasin de « Marcel » , en fait le patron d’une entreprise distribuant du matériel de soudure et des gaz industriels. Marcel est aussi serviable que le décrivaient les commentaires sur Ioverlander : bien que son atelier ne fournisse pas le genre de bouteille que je lui présente, il la fera recharger à 4kg par son personnel et vérifier le détendeur. A la 1° utilisation, on aura des flammes de 10 cm, ils ne sont pas chiches et elle va nous durer longtemps…
Davide nous a envoyé un SMS avec l’adresse d’un camping, à Cipoletti. Fermé !
En face, un camping privé réservé aux membres du syndicat du Pétrole. On tente, et ils nous acceptent. Superbe parc d’eucalyptus, peu rempli en semaine et avec une piscine ! On y sera les rois (du pétrole naturellement)
S 33° 02’ 56.1’’ W 68° 56’ 16.4’’ altitude 930m 20°/30°
Km 197 Total 13611
Vendredi 2 févrie . Jour 71
Matinée logistique en centre ville, le bar du coin dispose d un Internet rapide, ce qui me permet de poursuivre le travail de remplacement des photos sur le blog pour qu’elles redeviennent « zoomables » Pendant ce temps, notre linge est aux mains du jeune patron d’une laverie et Agnès se fait faire une coupe, pour avoir moins chaud. L‘après midi, nous nous promènerons dans Mendoza, ville sans passé car détruite par un tremblement de terre, mais joliment ressuscitée grâce à un urbaniste français du XIX° qui y créa plusieurs places qui rafraichissent la ville et veilla à ce que toutes les rues soient bordées d’arbre et irriguées, grâce aux eaux du canal San Martin.
Le soir, pour fêter nos retrouvailles avec Davide, nous nous offrirons une parillada dans un restaurant très couru.
77km Total 13629
Bivouac devant chez Davide, qui loue un petit logement avec cour ombragée. On aura très chaud
Samedi 3 février. Jour 72
Visite du domaine « Lagarde », où, travaille Davide, fondé en 1897 par une famille portugaise. 200ha, et production de Malbec, Cabernet Sauvignon, Chardonnay et Sémillon, et même d’’une « Méthode champenoise ». Beau domaine, aux superbes installations de réception où, grâce à Davide, nous bénéficierons d’un tarif spécial pour la dégustation, ce qui nous permettra de choisir l’option « luxe », 1 blanc, 3 rouges, un « spumante », à 22€ la dégustation quand même, pour des vins, excellents mais qui ne nous ont pas fait tomber de la chaise, vendus à des prix exorbitants.
Visite ensuite d’une petite exploitation recommandée par Eulalie et Thomas, qui avaient rencontré le propriétaire sicilien. Cette fois ci, c’est sa fille qui fait la visite. Nous ne dégusterons pas, il faut rester raisonnables..
L’après midi, farniente chez Davide, il fait trop chaud pour envisager d’autres activités que se tremper les pieds dans la piscine en plastique de 3m² installée dans la cour.
Après le pisco, on n’est pas raisonnables bien longtemps, Davide, ex restaurateur, nous cuisinera la pasta, et nous déboucherons la bouteille de Châteauneuf du Pape Ventaillac 2007 que nous lui avions promis. Il a très bien supporté le voyage…
Nous dormirons chez Davide, il fait trop chaud dans la cellule. Elle restera dans la rue, devant la porte du garage, malgré les recommandations du propriétaire de Davide qui voudrait la voir garée dans un lieu plus sûr, une station service par exemple. Mais j’ai la flemme de bouger, et je le trouve un peu parano.
Il est vrai cependant que le climat ambiant est alarmant : Toutes les fenêtres ont des barreaux, tous les magasins des grilles, et dans certains, ces grilles sont fermées en permanence et il faut montrer patte blanche pour voir déclencher la gâche électrique qui permet l’ouverture…
18km Total 13706
Dimanche 4 février. Jour 73
Véhicule intact. Départ de chez Davide, que nous espérons revoir en Europe. On lui promet d’être là pour l’inauguration de son bar à vins.
La halte a été bienvenue, nous nous étions peu arrêtés depuis notre départ de Montevideo. Direction Nord, en repassant d’abord dans nos traces, le long du rio Mendoza qui charrie des boues rouges, il a dû pleuvoir sur les montagnes, puis route 159 à Uspalatta. A la sortie de la ville, un site historique nous retient : les fonderies, crées par les jésuites (d’autres versions en attribuent le mérite aux autorités espagnoles) , qui permettaient la production de métaux précieux à partir des minerais extraits de mines situées dans la montagne, à 25km. Un peu décevant, il ne reste rien des installations, hormis le bâtiment et les coupoles, reconstituées, qui couvraient les fours.
Très vite, la route 159 se transforme en piste, sur 50 km. Il faudra passer de la province de Mendoza à celle de San Juan pour récupérer un excellent goudron. On vire à droite pour le parc Leoncito et visiter ses observatoires, et,… on bute sur une barrière !
Nous la contournons à pied et constatons que la piste, plutôt raide, est boueuse et qu’un engin et en train de la remettre en état. Un garde du parc nous indiquera que le parc est fermé, en raison de fortes pluies la nuit précédente, et qu’ils n’ouvrent la piste que pour permettre la descente des visiteurs qui ont séjourné au camping du parc, très bien équipé nous a-t-on dit, ce qui sera confirmé par un couple suisse voyageant dans une cellule d’un beau bleu, sur Toyota, véhicule que nous avions croisé à Ushuaia.
Dommage pour les observatoires, on reprend donc la route 159, traversons Bareal qui a souffert des orages, des engins déblaient la route et redressent les poteaux électriques. En bord de route, au niveau de Calingasta, quelques ruines des installations où se pratiquait le criblage et le lavage des minerais, et, témoins pour l’éternité, les terrils transformés en miradors.
La route s’engage ensuite dans des gorges d’une « beauté austère » pour reprendre les termes du Michelin : c’est sec, désert, peu fréquenté, et dangereux : de nombreuses pierres ont dévalé les pentes jusque sur la chaussée, et on annonce de nouvelles pluies. On renonce donc à l’idée d’un bivouac dans les gorges, passons un col à 2230m, la température chutant de 36 à 24°, puis redescendons jusqu’à l’embranchement avec la route 438, où on s’installe pour la nuit, derrière un petit mamelon.
362km Total 14068
S 30° 59’ 10.6’’ W 68° 48’ 16.2’’ Altitude 1524m
24/36°




















































































































































































































Commentaires récents