Mardi 20 février . Jour 89

Grasse matinée, puis plein de gazole et d’eau à la station COPEC, curieusement installée dans un cul de sac : Il faut traverser toute la ville, par des rues étroites pour y parvenir, et faire demi tour une fois le plein fait, ça bouchonne dans la station !

Et c’’est la 1° fois qu’on doit payer pour de l’eau, 3000 pesos pour 70l… On dirait que San Pedro a développé une mentalité d’oasis, où tout se paye, et cher. Oasis qu’elle est d’ailleurs physiquement, puisque située au pied des cordillères qui la cernent, dans la zone frontalière entre le Chili, l’Argentine et la Bolivie, au bord de la saline qui s’est créée dans cette immense dépression et que l’on atteint de toutes les directions par des toboggans impressionnants.

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Ballade en ville. Le  centre en est constitué de rues piétonnes au sol argileux, bordées de murs en adobe,  où prolifèrent les agences organisant des circuits touristiques, mais aussi les bars, guests houses, et magasins outdoor   qui lui donnent une allure d’El Calafate mâtiné de Tombouctou, le tout très fréquenté par une foule de voyageurs de tous pays.

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Faute de « supermercado, nous ferons nos courses dans des épiceries aux ressources restreintes.  Déjeuner dans un resto sympa, puis recherche d’un café internet. On en trouve un difficilement, la wifi fonctionne, mais l’internet rame, on devra se contenter de récupérer nos messages sans pouvoir émettre, en sirotant un café glacé.

Nous quittons la ville vers 16h pour prendre la piste B245 menant vers la zone géothermique d’ El Tatio, à 80 km au nord. Cette piste, large, est magnifiquement entretenue car elle semble arrosée et damée chaque jour, et malgré le nombre de minibus qui la gravissent chaque matin, elle est en parfait état. Elle traverse des zones de lagunes où s’épanouissent flamands, canards et vigognes qui justifieront nombre d’arrêts photos.

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Après avoir franchi un col à 4400m, nous atteindrons l’entrée du parc où le couple de gardiens nous autorisera à bivouaquer, à l’abri de la maison du parc, car il va faire froid.

Nous serons prêts pour un démarrage matinal, puisqu’ils nous confirmeront que 6h30 est la meilleure heure pour profiter de la lumière du soleil levant, qui met en valeur geysers et fumerolles, nous aurons aussi évité la montée de nuit et bénéficié d’une belle lumière au couchant.

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Km 81 Total 17684

S 22° 21’ 03.7’’ W 68° 00’ 56.3’’

Altitude 4343m

Mercedi 21 février. Jour 90

Il fait effectivement froid, -2°, et il faudra dégivrer le pare brise. Peu dormi, paradoxalement nous avons eu trop chaud, le chauffage Truma étant d’une redoutable efficacité, même en altitude. Cela nous a quand même permis d’admirer la voie lactée, que nous n’avions jamais vue aussi scintillante. Ce qui nous fait regretter de ne pouvoir visiter le centre d’observation ALMA, réseau de 64 radio télescopes installés à 5600 m d’altitude, à une cinquantaine de km de San Pedro. Il fallait réserver et nous n’avons jamais réussi à nous connecter sur le site de l’agence européenne.

A 6h30, entre 50 et 80 véhicules attendent devant l’entrée du parc, ils ont fait le ramassage dans les hôtels à  4h du mat…. Péage, 10 000 pesos/p et tout le monde gagne la cuvette, à 2.5 km , où fument une soixantaines de chaudières.

En attendant le lever du soleil, les chauffeurs préparent le petit dej pour leurs clients et dressent les tables au cul des minibus, nous, nous restons au chaud.

Atmosphère ouatée dans les vapeurs de ces dizaines de geysers, qui n’atteignent pas les puissances que nous avions rencontrées en Islande, mais dont les émissions dans un ciel si pur, sur fond de montagnes colorées, forment un tableau irréel.

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On attendra la fin du spectacle et le départ de la meute pour redescendre, vers 10h, sur une piste déserte.

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Nous nous dirigerons, l’après midi vers le salar d’Atacama, par une longue ligne droite de 60 km dans un paysage « saharien », non sans une pensée  pour Alain Barrios, à qui nous avions acheté notre camion, décédé ici quelques mois plus tard.

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Ce salar, vaste étendue plate de 320 000 ha à 2300 m au dessus du niveau de la mer, résulte de la formation d’une fosse entre les cordillères andines, lorsque celles-ci ont émergé à la suite de mouvements tectoniques. Cette fosse s’est remplie de sels dûs aux lessivages  par les pluies des cordillères volcaniques,  puis à l’évaporation des saumures en résultant, pendant des millions d’années. La couche de sel  y a  atteint une épaisseur de 1450m !

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En dehors des zones protégées pour la conservation de la faune, et des rares espèces végétales, les salars sont exploités pour en extraire des chlorures de sodium et de potassium et des sels de lithium et de bore. Si le salar d’Uyuni contient la 1° réserve mondiale de Lithium, celui d’Atacama en est le 1° producteur.

A laguna Chaxa, au cœur du salar, nous pourrons  observer quelques dizaines de  flamands. On y apprendra qu’il en existe 3 espèces dans la région, réparties sur les diverses réserves, dont la plupart sont fermées en cette saison : le flamand chilien, la grande Parina et la petite Parina. Tous se nourrissent des algues unicellulaires et des micro invertébrés qui peuplent ces étendues salées, et leur donnent leur couleur caractéristique. Ils se reproduisent sur place.

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Cela nous rappellera un film animalier, où l’on voit les petits, sortis du nid, entamer une migration vers les bords de la lagune. Un grand nombre d’entre eux périra sur le trajet, les pattes bloquées par la gangue de sel cristallisant sur leurs articulations par les chaleurs extrêmes. Bien cruel…

Retour à San Pedro pour flâner dans les rues, boire, horreur, une bière sans alcool, ( un seul bar dans la ville possède la licence) et goûter le charme de cette petite ville, aux centre entièrement piétonnier, et dont il faut savoir franchir les portes pour découvrir, au fond de couloirs, des cours ombragées abritant des restaurants joliment aménagés, ou, derrière de longs murs en adobe, de très beaux hôtels de style traditionnel.

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De notre côté, bivouac en bord de rivière

S 22° 55’ 41.2’’ W 68° 13’ 03.0’’   -2°/27°

Km 216 Total 17900

Jeudi 22 février. Jour 91

Départ 8h, on prend la route des cols, plein est. Très fréquentée dès le matin, les cols étant fermés la nuit. On grimpe de 2000 m en moins de 30km, pour arriver à un plateau. Tout droit, l’Argentine, par la route 27 et le col « Paso de Jama », que nous emprunterons plus tard, à gauche, le poste frontière chilien qui barre la piste du « paso Hito Cajon », menant à la « Reserva Nacional de Fauna Andina Eduardo Avaroa », en Bolivie.

Devant le bâtiment du poste frontière, au pied du volcan Licancabu, une quinzaine de minibus attendent. En effet, la plupart des visiteurs enchainent, dans une chevauchée en 4×4, la visite des zones de  Laguna Verde et Laguna Colorada, la traversée de la zone volcanique plus au nord, et la visite du salar d’Uyuni,  le tout en Bolivie, avant de revenir vers San Pedro. Les minibus les conduisent jusqu’au poste frontière bolivien, où les attendent les 4×4, qui ne franchiront pas la frontière chilienne.

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Nous attendrons dans la file, pendant 1h40, jusqu’à ce que notre tour vienne. On assistera, on s’occupe comme on peut à 4690m, au spectacle insensé d’une équipe qui change la roue d’un  convoi exceptionnels,  deux  remorques, chacune  tirée par un tracteur et poussée par un second, transitant par l’Argentine , faute de route plus adaptée pour gagner le Bolivie. Nous n’aurions pas voulu être derrière eux dans la montée.

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Le bâtiment des administrations chiliennes est récent, chauffé, et  les véhicules y pénètrent afin que le personnel et les voyageurs soient abrités, il fait un peu frais. Les contrôleurs SAG nous confirmeront nos craintes : même si nous avons acheté fruits et légumes au Chili, nous ne pourrons les garder au retour car ils auront quitté le territoire national ….

Piste en descente  sur quelques km, puis poste de contrôle de l’immigration bolivien, une minuscule construction en pierres.  Avant le poste, les minibus chiliens, après le poste, les 4×4 boliviens, devant le poste, une queue formée par les passagers des minibus qui rejoindront leur chauffeur/guide/cuistot bolivien une fois les formalités accomplies.

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5 km plus loin, bâtiment de la douane bolivienne, on a perdu 300m d’altitude.

Le bâtiment est fait de 4 containers assemblés, pas chauffés, on sent tout de suite que la Bolivie n’a pas les moyens du Chili. Le douanier, qui remplit le formulaire d’importation temporaire pour le véhicule le fait à l’ancienne, stylo et carbone. Il est vrai que, vu le nombre de véhicules étrangers qui entrent en Bolivie par ce poste, il n’a pas besoin d’ordinateur pour éditer les Autorisations. Il est seul, jeune et fort aimable.  Pourquoi l’immigration et la Douane ne sont elles pas au même endroit ? Mystère

Encore quelques km et nous sommes à l’entrée du parc, où nous nous acquittons du péage, et tout de suite attaquons la pistes contournant Laguna Verde, à 4375m d’altitude.

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Une fois contournée la lagune, c’est parti pour 80km sur la piste vers le nord dans un paysage grandiose, passerons un premier col à 4762m, ferons une halte devant les « Piedras de Salavador Dali à 4554m, laisserons de côté la lagune de Chalviri,  n’irons pas voir les « aguas termales de Polques » (nous sommes pressés d’arriver), franchirons un second col à 4935m d’altitude et grâce à la navigation d’Agnès, trouverons notre chemin parmi les nombreuses pistes, la principale étant en travaux par portions, et de toute façon très dégradée, pour arriver, bien secoués, et sous un ciel qui se charge, à Laguna Colorada.

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A cette heure de la journée, elle ne resplendit pas comme nous l’aurions souhaité, vu le temps, nous avons même reçu quelques flocons.

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Une petite visite aux flamants, la lagune en abrite 20 000…,

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On vient ensuite se mettre à l’abri, à l’extrémité du minuscule « pueblo » dans la cour d’un bâtiment qui semble abandonné.

S 22° 10’ 30.3 ‘’   W 67° 49’ 10.5’’   Altitude 4340m

Km 172  Total 18072

Vendredi 23 février jour 92

Scénario identique à la nuit des geysers : -2° et du givre sur le pare-brise, et, là encore, on a eu chaud dans la cellule.

Au démarrage, mauvaise surprise, un témoin reste allumé au tableau de bord. La notice du véhicule indique que c’est relatif au pot catalytique, et renvoie à une rubrique introuvable. Bravo les rédacteurs des notices Ford!

Bon, le témoin est orange et pas rouge, on est au milieu de nulle part, il faut donc prendre le risque et prendre la route du retour. Le pot est sans doute encrassé, soit pour manque d’oxygène  à cause de l’altitude, soit pour un problème de qualité de gazole, cela explique sans doute les trous dans l’accélération à bas régime constatés depuis quelques temps. Espérons seulement pouvoir grimper les cols et ne pas rester en rade en bord de piste.

Retour vers le Chili, un peu crispés, le trajet semble bien long mais le  paysage est encore plus beau en raison d’une fine couche de neige sur le plateau.

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Au bout de la descente, Laguna verde et la sortie du Parc.

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Nous arrivons finalement à la frontière  sans problème. Passage rapide côté bolivien, et, comme la fois précédente, nous paierons  une taxe de sortie de 15 bol  (~2€) par personne.

Au contrôle chilien, par contre, 20 minibus qui ont récupéré des voyageurs au poste bolivien nous précèdent. Les bagages de tous les passagers sont déchargés et fouillés. Nous, on a bon genre, on passe en 5mn, mais nous aurons  quand même attendu 4 heures, sous le soleil et à 4600m d’altitude, là où chaque geste nous essouffle…Nous en sortirons épuisés.

Le véhicule lui aussi s’essouffle, on verra cette affaire de pot catalytique en Argentine.  Quittant le poste de contrôle, nous entamons la montée vers la frontière, que nous espérons passer dans la soirée. Après  3km, un 2° voyant s’allume et, celui là, je ne l’ai pas dans la notice Ford.  C’est « too much ». Demi- tour, on trouvera peut être un garage Ford à Calama, si on y arrive…

Retour piteux vers  San Pedro, 50 bornes, et halte chez un meccano local, qui ne trouve rien (il n’a pas cherché bien longtemps..) Pour lui,  « c’est juste l’altitude ». Un essai de conduite lui prouvera le contraire et il nous trouvera l’adresse du concessionnaire Ford de Calama. C’est  à 100km, au nord, sur le plateau… .

On y file, demain est un samedi et on ne veut pas prendre de risques. Nous arrivons  à 17h45 devant un garage qui ferme à 18h30, et est bien fermé samedi. Le patron nous accueille néanmoins, nous fait rentrer, et diagnostique immédiatement un problème mineur : pot catalytique encrassé, il faut régénérer le catalyseur, cela prendra 40mn, pour un coût de l’ordre de 140€.

On accepte et ils attaquent. Cela durera en fait 1h30, le pot étant si encrassé qu’il faudra trois cycles de régénération au lieu d’un. Nous quitterons le garage à 19h30, le patron ayant attendu jusque là pour nous remettre le véhicule, et nous abreuver de conseils. Chez Ford France, par expérience, ils peuvent en prendre de la graine….

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Tout speed maintenant, nous  retournons à San Pedro où nous arrivons passé 21h. Trop fatigués pour retourner à la rivière, on se plante sur le parking du centre ville. Extinction des feux…

Km  433   Total 18505

Altitude 2345m

Samedi 24 février Jour 93

Température douce sur San Pedro, 16°.  Nous prenons, pour la deuxième fois, la route qui par une longue montée, conduit  vers Paso de Jama en laissant à gauche le paso Hito Cajon. Un premier col à 4825m d’altitude, 100km avant  la frontière, le véhicule tourne bien, puis un deuxième col à 4831 m, 40km plus loin. Le paysage est beau, sauvage, quelques vigognes au-delà de 4300m et, devant nous, des dizaines de camions transportant des berlines Toyota. Nous en conclurons qu’un navire les a débarquées, en provenance du Japon, au port d’Antafagosta . Dans les montées, ils ne battent pas le record de l’heure, mais dans les descentes, ils nous doublent à fond la caisse.

Nous en verrons même un, qui a dû percer son radiateur, stoppé entre deux épingles. Solidaires les collègues qui montent chargés, ou redescendent à vide s’arrêtent pour lui donner un coup de main, ça fait un joli bouchon, belle surprise en sortie de virage.

Nous débouchons dans une large combe, à 4180m d’altitude, c’est  la frontière  du « Paso jama ».  avec des installations communes, toutes les administrations chiliennes et argentines ont leur bureau côte à côte. Le passage sera rapide.

Puis de très très longues lignes droites sur l’altiplano, totalement désertique, avant de plonger sur Susques. On y déjeunera en regrettant de ne pouvoir visiter  la jolie église en adobe du XVI° au toit de chaume, hélas fermée.

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Nouvelles lignes droites, arrêt à Salinas grandes, une partie du salar est sous l’eau, mais l’exploitation se poursuit, et nous pourrons voir les prémisses de la formation de ces dalles hexagonales qui sont la caractéristique du salar d’Uyuni.

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Un nouveau col « Alto el Morado «  à 4190m puis la  « Cuesta de Lipan », dans une descente vertigineuse vers Pumamarca, on perd 1900m en 35km…Et la nature a sorti sa palette des grands jours.. (Michel, pas de commentaires sur le style pompier, je voudrais t’y voir…)

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Etape à Pumamarca, aux portes de la Quebrada de Huamaca, que nous avions volontairement évitée lors de notre remontée vers le nord, pour être sur place le matin et admirer les couleurs extraordinaires des collines au pied duquel ce petit village est blotti.

C’est un des plus joli que nous ayons visité,  avec son église de 1648,  ses marchandes de lainages et textiles divers, et ses quelques  bars, avec de la vraie bière…. On y fera nos emplettes, avant de s’installer  dans rue calme, près du petit camping, et espérer que le temps se découvrira demain matin.

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S 23° 44’ 54.9’’  W 65° 29’ 48.0’’

Altitude 2362m

Km 356  Total 18861

2 commentaires pour “2018-02-26 Chili- Atacama

  1. Anonyme le 27 février 2018 à 6 h 51 min a posté:

    Bonjour à vous deux, un vrai bonheur de vous lire et de voir toutes ces magnifiques photos . On vous embrasse jeremie constance heloise ludmila

  2. Michel et emma le 10 mars 2018 à 22 h 55 min a posté:

    Bonjour les aventuriers nous avons bien eu votre message de sympathie aux obsèques de mon père .nous vous attendons fin mars ..bises et soyez prudents !

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