Les fjords du nord ouest. II
9 juillet Lattrabjarg – Isafjordur
Réveil à 5h, le ciel est d’un bleu pur, mais,…on se rendort. 6h prêt pour y aller, le vent est tombé, mais…on est dans les nuages. Le temps peut changer très rapidement dans ce pays ! Nous montons quand même sur le plateau, douce pente herbeuse bordée par la falaise. Les guillemots sont encore endormis sur les anfractuosités de la falaise, constellées de guano, les macareux dans leur terrier.
Un curieux individu planque, au bas de la pente : Tout chez lui est camouflé, vêtements, gants, monstrueux téléobjectif, mais il arbore un étonnant bonnet orange.
Agnès trouvera l’explication : il s’est déguisé en macareux !
Les fulmars planent déjà au dessus de nos têtes quand soudain, nous émergeons du nuage. La vue se dégage vite et nous constatons un phénomène surprenant : Un arc en ciel circulaire à la surface de l’eau, 100m plus bas, qui ombre nos silhouettes, nous voilà auréolés !!
Promenade vivifiante, il fait 6°, qui annonce une belle journée. Elle le sera : Une fois évacués les nuages matinaux qui rendront la remontée plus difficile, le soleil illuminera la randonnée routière alternant, au raz de l’eau, les contournements de fjords, qui pénètrent les terres sur des dizaines de km, avec, au fond, de minuscules ports de pêche, et les franchissements, par de très raides gravel roads, des péninsules. Ces cordons montagneux constituent l’ossature de cette région, semblables à des serres pointant sur l’Amérique.
De leurs cols, superbes vues, 400m plus bas des fjords miroitant sous le soleil.
Bain, très chaud, dans le hot tub à côté du captage d’eau chaude de Pollurin,, à la sortie de Talknasjordur Installation sommaire, mais accueillante aux passants.
Dévalant les raidillons, nous gagnons Patrekffjordur, petit port, niché au creux d’un fjord.
Nous y serons attirés par un panneau « Fresh fish ». Nous découvrons, sous un appentis, une vitrine frigo contenant une variété de filets de poisson emballés sous vide, une table avec des pots de soupe de poisson encore tiède et des coupelles échantillon pour la goûter. Une pancarte indique le mode d’emploi: « help yourself and pay in the box ». On ne peut faire plus simple, on s’y plie, et on charge le freezer de cabillaud et saumon. La soupe se révèlera délicieuse, douce, crémeuse et cependant corsée. Nous essaierons, au retour, de la reproduire en cuisine …
Magnifique chutes à Dyjandi, qui signifie « l’assourdissante » avant d’atteindre Isafjordur. Cette ville de 3000 habitants, soit la moitié de l’ensemble de la région, semble bâtie sur les eaux du fjord.
Nous y terminerons la journée dans le même registre, avec un repas de fête, c’est bientôt le 14 juillet, sur le port, au restaurant du musée maritime. Cet ensemble de bâtiments abritait, au XVIII° siècle, des entrepôts.
Le restaurant, tenu par un pêcheur, est réputé comme l’un des meilleurs du pays. L’affluence le confirme, la salle est pleine et nous sommes parmi les derniers à trouver une place sur les tables en bois en terrasse. Elle est à l’ombre à cette heure, et les couvertures fournies seront bienvenues. La salle est rustique, l’ambiance aussi, ne manquent que les chants de marins. Le soir c’est buffet à volonté autour d’une collection de plats de poissons que nous n’imaginions même pas, servis dans de grandes poêles en fonte ou grésillent les filets panés, mijotent les darnes en sauces inventives (morue aux myrtilles !!) et s’épanouissent les curry de ?? ? Un colosse jovial à la voix chaude déclame les plats en islandais et en anglais, on ne comprend pas tout mais, quelle importance ? Un verre de Chardonnay chilien, et ça sera un très grand moment.
Bivouac en sortie de ville, face à la mer, près de séchoirs à poisson.
N 66° 05’ 29.3’’ O 23° 03’ 09.8’’
273 km Total 5999
10 juillet Isafjordur – Holmavik
La matinée sera consacrée au contournement, sur près de 180km du « Djup », surnom donné à l’immense fjord Isafjardardjup, toujours à saute mouton d’un versant à l’autre des nombreux fjords affluents, avec en permanence, vue sur la péninsule enneigée du Drangajokull, dont l’extrémité n’est accessible que par la mer.
A Hvitanness, cerise sur le gâteau, une colonie de phoques paresse sur les rochers. Ils se gratouillent, font des abdos, le dos arqué, certains dorment, et le cormoran de service, qui se sèche les plumes, les boude, mais on sent les veilleurs attentifs à ce que nous ne nous approchions pas trop.
Nous aurons du mal à repartir.
Nous franchissons par la route 61 le sud de la péninsule du Drangajokull pour arriver en début d’après midi à Holmavik, 375 habitants. Les employées de l’hôtel/restaurant/bar/musée/office de tourisme y sont charmantes. Les rayons de la supérette sont par contre quasi vides, mais nous y trouverons une baguette ! Mystères de la logistique. Belle ballade sur la colline dominant le port et bivouac à quelques km du village, en bord de fjord. Le soir, retour de pêche, certains poissons nous paraissent énormes, au moins 40 à 50kg. Comment les prépare t on ?
N 65° 45’ 22.4’’ O 21° 39’ 57.5’’
259km Total 6258






















Déjà l’auréole , bientôt la canonisation (j’en parlerai à mon homonyme le Pape).
A contre jour le cormoran semble tout juste sorti du mazout , les phoques font un peu branleurs, mais nul n’est parfait.
C’est d’ailleurs un exemple à suivre pour notre séjour en Corse qui vient de débuter (je ne vous infligerai pas la météo locale)
Bises
François