Askja

21 juillet Askja- route N1

La piste vers le volcan Askja est sans conteste la plus belle que nous ayons empruntée jusqu’ici. Elle alterne les longues zones roulantes, quelques gués, les traversées de chaos dans du sable blanc, les zones rocheuses qu’il faut franchir au pas et les passages de sable noir piégeux,

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Bien sûr, la tôle ondulée est souvent là mais, comme disait Montand dans « Le salaire de la peur » : il faut trouver la bonne vitesse pour voler sur les crêtes, sinon c’est « au ralenti ». Pour nous, c’est entre 50 et 60km/h. Et ça marche, le problème c’est qu’il ne faut pas freiner, sinon ça vibre si violemment  qu’on en a les plombages qui sautent, sinon le dentier qui se décolle…

Au 1° gué, deux minibus qui viennent de nous dépasser à grande vitesse se sont arrêtés. Le groupe d’italiens qui les occupent attend pour voir si c’est « passable » car, bien que 4 roues motrice, leurs véhicules ont une faible garde au sol. Nous le franchissons donc en tête, il est bien moins redoutable que ceux de la piste vers le Laki.

Les traversées du lit principal de la Jokulsa se font par des ponts à voie unique, un gué serait impossible vu l’encaissement et la violence du courant.

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Avant l’un deux, petit terre plein  pour permettre les traversées du pont, celui-ci est déjà bien encombré : Les passagers d’un convoi de trois 4×4 y font la pause photo. Nous nous y garons quand débouche du pont un véhicule du parc naturel, et en face, les minibus. Tout le monde descend, la « ranger » ses fiches à la main, les italiens, comme des italiens. Et un  temps de silence….Le 4×4 du parc, frein mal serré, s’est mis en mouvement dans la descente. Impossible de le retenir, il vient gentiment, mais fermement, enfoncer le bouclier du premier minibus…

La ranger est effondrée, les  réactions sont diverses, mais expressives, chez les italiens. Quand j’expliquerai à mon voisin que la ranger, avec ses fiches, venait leur prodiguer des conseils de prudence, il aura ces mots emprunts d’une sagesse millénaire  « La vita e ironica…. »

Belle piste donc, qui conduit au refuge situé au pied du volcan Askja.

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8km de montée en voiture, puis 3km de marche, avec passage dans la neige, nous mènent au bord du 3° cratère. La zone s’est en effet formée au cours d’éruption successives, la première, il y a 15000 ans, ayant produit une immense caldera de 45km² (7km de diamètre, tout de même) qui s’est remplie de matières éruptives lorsque la voute de la chambre magmatique, vidée de son contenu par l’éruption, s’est effondrée.

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Lors d’éruptions suivantes, deux nouveaux cratères se sont formés à l’intérieur de cette caldera, avec les mêmes phénomènes d’effondrement. Un immense lac d’eaux de fonte s’est formé dans le premier, le second recueille les eaux, troubles, d’une source chaude. Il attire les baigneurs qui ne craignent pas le risque d’une descente périlleuse.

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Retour par le même chemin, vous noterez que, la neige ayant fondue, Agnès, qui aime ça, se fait un petit nettoyage de godillots..

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Redescente avec, au loin, les pentes enneigées du volcan Snaefell (1833m), puis passage au village de Möorudalur et ses maisons de tourbe.

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Ayant atteint la N1, nous recherchons un endroit ad hoc pour passer la nuit, au sommet d’un col, un parking offre une vue extraordinaire sur la ligne d’horizon. Il y a bien un panneau mentionnant « No overnight stay » mais, vidés par les 200 km de piste, nous ne voulons pas aller plus loin. Mauvaise pioche, à minuit et demi, un bruit de moteur, puis des coups répétés à la porte annoncent une visite. On tente bien de faire comme si on avait rien entendu mais les coups se font impérieux. Dernière tentative, la sortie en caleçon pour culpabiliser l’intrus, qui s’en tape.

La palabre échoue : notre homme insiste, on ne peut rester là car « we spend time to clean the area, and want to keep it clean » sous entendu : les campeurs salissent tout. Il  nous quitte. On démarre donc, grognons, (dans le doute on avait quand même tout prévu pour un départ rapide), roulons dans la surprenante clarté nocturne, croisons notre vigile qui, semble t il, a fini sa ronde et revient vérifier qu’on a décampé, et trouvons enfin un parking après 15km, moins sympa mais déjà bien garni. Celui là n’est manifestement pas interdit. Est ce parce qu’il est muni de WC type « chantier » ?

Bien mesquine conclusion pour une si belle journée, je ne résiste pas au plaisir malsain d’illustrer ce qui semble être devenu un problème obsessionnel en Islande.

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Km 238 Total 8094

N 65° 27’ 21.7’’    O 15° 48’ 24.8’’  19°C

22 juillet  N1 – Barrage de Lagarfössstöô

Halte logistique à Egilsstadir, nœud routier pour le nord est. Nous y bouclons le tour de l’Islande mais, arrivant du sud sous le soleil, nous ne reconnaissons pas la ville que nous avions abordée par l’est sous la pluie, en débarquant du Norrona…Elle est bien plus sympa aujourd’hui.

Nous remontons vers le nord par la gravel road 94, sans grand intérêt, objectif Bakkagerdi et ses macareux. Auparavant, il faut franchir la péninsule qui sépare l’estuaire des rivières Jokla et Lagarfljot, parallèles dans cette zone, du petit fjord Borgafjordur au bord duquel est bâtie le village. Col bien raide, et vue somptueuse sur l’estuaire.

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A l’arrivée, nous ne sommes pas déçus. A 2km du village, un promontoire et des macareux par centaines, au bord de leur terrier.

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L’un d’eux n’a pas terminé son déjeuner..

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Maladroits, aux ailes courtes,  ils ont besoin de se jeter dans le vide pour prendre l’air.

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Dans une semaine, les petits nés en avril  sont maintenant autonomes, ils partiront tous pour passer l’hiver dans l’atlantique.Les pétrels fulmar, eux, nichent dans la falaise, les petits, moins précoces, réclament leur nourriture, les parents arrivent bien vite..

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Belle séance de photos, nouveau franchissement du col, et nous préférons, pour redescendre vers Egilsstadir, la petite gravel road 925 qui, sur l’autre rive de la Lagarfljot, s’avèrera bien plus jolie, et peu fréquentée.

Bivouac en bord de rivière, au barrage de Lagarfössstöô (vous pouvez vérifier, il y a bien trois s et trois o, dont deux trémas et un circonflexe..)

N 65° 30’ 11.2’’  O 14° 21’ 44.9’’

Km 227  Total 8321   22°C

 

Un commentaire pour “Askja

  1. Jean-françois et corinne le 26 juillet 2017 à 22 h 32 min a posté:

    Très belles photos comme d’hab, mais dites moi, ils n’auraient pas un petit problème avec leurs intestins, les islandais ? Ca doit être bien désagréable de se faire jeter comme ça au milieu de la nuit, ça relève d’un sacré manque de savoir vivre ! Et ce n’est pas le petit nombre de visiteurs qui pourraient mettre à mal l’équilibre local !! Super de pouvoir approcher les macareux d’aussi près, on voit bien qu’il ne sont que très rarement dérangés !

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