Catégories d'archives: 2017 05 Islande

              Fin mai 2017– St Georges les Bains

Le pick up a reçu ses nouveaux pneus, la suspension a été renforcée, les carters de protection posés et la benne démontée pour faire place à la cellule.

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Celle ci prend forme:

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Elle est pas belle, notre nouvelle monture ?

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2 juin – 9 juin    Suze – Spy (Belgique)

Chemin des écoliers avec passage à St Egrève pour la bise à la famille nouvellement agrandie, Emma a tout juste un mois, puis montée tranquille en évitant les autoroutes. On fait connaissance avec notre nouvel espace de vie et les routines de rangement qui s’imposeront dans un espace plus restreint que dans le camion, mais on découvre aussi l’énorme liberté que nous apporte un véhicule plus léger et moins encombrant : Plus à se soucier des interdictions au + 3.5T, on pénètre au cœur des villes et on stationne à peu près partout.

Soirée chaleureuse, comme prévu, chez Baudouin et Tata, à Spy

Km    Total 1498

10 juin – 12 juin Spy – Hirstaals 

Traversée de la Belgique, puis de l’Allemagne, la routine.. Nous rentrons dans Cologne pour visiter la cathédrale, mais nous découvrons qu’elle est située à côté de la gare centrale, et en ce samedi après midi, impossible de trouver une place (exception qui confirme la règle ci-dessus..). Mais même avec une Fiat 500, ça aurait été impossible. Pour une prochaine fois ?

Nous empruntons le réseau autoroutier, en nous étonnant de la vitesse des conducteurs locaux qui nous dépassent, par vagues rugissantes, (hurlantes pour les Porsche). C’est la fin de journée, ils sont pressés de rentrer.

A l’inverse, le Danemark offrant une seule autoroute, la densité du trafic nous incite à remonter le pays par le réseau secondaire, en diagonales, pour visiter Ribe et Aarhus. Le Jutland, dans sa partie sud est plat et de faible altitude. Grandes cultures céréalières, un peu monotone. Le paysage se vallonne vers le nord.

Ribe est une jolie ville qui abrite le Musée des Vikings. Nous ne pourrons visiter sa belle église, fermée pour préparation de concert (pour l’instant, ça fait 2-0 !)

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Une pointe vers le sud, jusqu’à Vester Vedsted, village qui fait face à l’île de Mando. Nous descendons jusqu’à la plage, mais, inquiet, notre GPS nous donne un conseil plein de bon sens…

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Pour aller à Mando, un seul moyen, le « traktobusser ».

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Nous aurons néanmoins le temps de confirmer que le mauvais temps ne gêne pas les nordiques, en témoigne cette lectrice plongée dans son bouquin, dans les rafales !

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Bivouac à Morkholt, sur la rive sud du fjord de Viejle ( N 55° 38’ 45.3 ‘’  E 9° 44’ 33.0’’)

Les maisons qui bordent ce fjord sont bien jolies. Les privilégiés disposent d’un ponton.

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Arrivée à Hirstaals, pointe nord du Danemark le 12 en fin d’après midi, la mer semble agitée.

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La petite ville est envahie de camping cars, mais Pierre et Isa, grands navigateurs, nous retrouvent facilement.

Nous dormirons à deux pas de l’embarquement, groupir ; ça papote entre les camping cars.

Km  440 Total 2487

13 &14 juin A bord du Norrona

Une pleine matinée pour l’embarquement, c’est un peu longuet, on a le temps de comparer les véhicules,

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Seuls les conducteurs embarquent par la soute, les « passagères » nous quittent pour un très court voyage en bus (moins de 200m …) et un embarquement à pied. Nous les rejoindrons dans la cabine. Cabine, façon de parler, nous constaterons qu’il s’agit de boxes alignés le long d’un couloir, desservi par un hall minuscule.

En y pénétrant, nous aurons la surprise de tomber sur une bande de bikers allemands, tout droit sortis d’un album de Litteul Kevin. Ayant sans doute traversé le Danemark d’une traite et embarqué les premiers,  ils sortent de la douche et sirotent une bière en string au milieu du hall. Comment ais je deviné que c’étaient des bikers? Aux tatouages..

Nous retrouverons nos gazelles effarouchées blotties dans notre box. Le temps de préparer le pique nique, nos motards auront eu le temps de se rhabiller, envieux cependant lorsqu’ils nous feront remarquer qu’ils tiennent à 6, et pas du même format, là où nous sommes 4.

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La traversée sera vite passée, mais difficile de rester sur les passerelles, le vent trop violent nous pousse à l’abri.

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La pluie viendra vite se joindre à la fête et il faudra s’abriter pour observer l’entrée au port,au bout du fjord, lors de l’escale aux Iles Féroé le soir du 2° jour.

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Débarquement prévu demain, à 8h30.

 On the rocks …

Ce post est dédié à tous ceux qui souffrent de la canicule et qui rêvent d’un peu de fraicheur.

15 juin  Seydisfjordur – Faskrudsfjordur

Du 8° pont du Norrona, le port de Seydisfjordur, à travers la brume, parait bien petit. Une fois débarqué, il l’est…

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Courses indispensables. Il est en effet interdit d’importer plus de 3kg de denrées alimentaires par personne, et aucun produit frais ou carné. La superette locale est à la taille du village, et l’agence bancaire réduite à un distributeur, nous procéderons à ces formalités à la prochaine ville.

Nous avons choisi de visiter le pays en effectuant le périple dans le sens inverse des aiguilles d’une montre, pensant qu’arriver dans la partie sud avant les débarquements massifs ds touristes début juillet nous offrira des conditions de visite plus agréables. Nous délaissons l’itinéraire direct et nous engageons sur la 987, en direction de  Reydarfjordur. Halte logistique puis  route 955 qui longe le Reydarfjordur : En Islande, les villes portent en général le nom du fjord au fond duquel elles sont blotties. La route est étroite, souvent interrompue par de longues sections de « gravel road » La bande  côtière entre le rivage et le pied des montagnes est étroite, avec de rares parcelles cultivées et des fermes minuscules, les moutons s’y promènent en totale liberté, rois de l’espace, et de la route..

Le plafond est bas, inutile d’insister..

 

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Nous bivouaquons face aux pontons de Faskrudsfjordur .

N 64°55’51.3’’   O 14°1’22.3’’   Température 5°C

Km 128  Total 2889

16 juin – Faskrudsfjordur- Phare de Hvalness

Ce  village est devenu la capitale des « pêcheurs d’Islande ». La pêche à la morue s’est développée dans ces eaux à partir du XVIII° siècle, en alternative à Terre neuve, trop éloignée. Elle est devenue une spécialité de Paimpol et Dunkerque où on la pratiquait, par campagnes de 7 mois, sur des goélettes conçues à cet effet et a connu son apogée entre 1890 et 1914, pour s’éteindre en 1930. Le nombre de pêcheurs, français ou belges, a justifié l’envoi de navire hôpitaux, armés à l’origine par des œuvres religieuses, ainsi que l’installation d’un hôpital. ( Ce soutien à la grande pêche, repris en 1905 par la marine nationale lors de la séparation de l’église et de l’état, existe toujours au large de Terre Neuve, en témoigne le magnifique film de Shoenderfer, « Le crabe tambour »). Faskrudsfjordur est jumelé avec Gravelines et on y visite l’ancien hôpital ( la « maison du docteur »), la chapelle et un joli musée avec superbe reconstitution d’un carré de goélette.

 

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Nous terminerons nos visites par le « cimetière des marins français » qui abrite les tombes de 49 pêcheurs morts à l’hôpital. Quant à la mémoire des 400 navires et 5000 pêcheurs disparus en mer au cours de ces deux siècles, elle est honorée par les ex voto qui tapissent les murs de nos églises de Bretagne et de Flandre.

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Nous poursuivons par la route côtière  qui contourne tous les fjords, puis halte au petit port de  Djupivogur , où l’on découvre, à travers la brume, l’oeuvre d’un sculpteur local : 34 œufs géants, symbolisant les 34 espèces d’oiseaux présentes en Islande.

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Bivouac au phare de Hvarnes. Au cours de la nuit, le vent est si violent que nous devons réorienter le véhicule pour diminuer le bruit et les secousses. Dans la gravière, la vie résiste.

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N 64° 24’ 15.6’’  O 14° 32’ 25.7’’    Température 11°C

167 km Total 3056

17 juin – Phare de Hvalness – Flaajokull

Halte à la petite ville deHofn  (ici, toutes les villes sont petites puisque le pays compte 337 000 habitants dont 80% à Reykjavik. Achat d’une carte de gazole prépayée, les stations sont souvent fermées et le paiement électronique indispensable. Le gazole est à 1.64€, il faudra avoir le pied léger sur l’accélérateur.

Passage obligé à Hoffel pour un bain en plein air dans les « hot tubs », 4 bassins de 2×2 m au pied d’un ressaut de rocher. Délassant mais  frisquet quand on en sort.

Quelques kilomètres de gravel road jusqu’aux berges de la Flaajokull, au pied du glacier, pour y passer la nuit.

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N 64° 19’ 18.8’’   O 15° 33’ 35.2’’  Température 11°C

144 km 3200

18 juin Flaajokull – Jokusarlon

Le Vatnajokull est le plus grand glacier d’Europe, vaste comme la Corse et son épaisseur atteint 1000m par endroits, dont 300m en dessous du niveau de la mer. Il s’écoule vers la mer par toutes les vallées, à la vitesse de quelques mètres par jour. Son front recule régulièrement en raison du réchauffement climatique et on distingue très nettement, dans le prolongement des fjords, la forme en cuvette que le frottement des glaces a imposé aux vallées, aujourd’hui dégagées, au cours des millénaires. Sur toute cette partie sud de l’île, ces exutoires sont visibles et forment chacun un petit glacier, avec sa moraine de blocage et son lac de fonte.

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Le plus spectaculaire, à  Jokusarlon, est si proche de la mer que les grolers, qui se détachent en permanence du glacier, n’ont que quelques centaines de mètres à franchir avant d’arriver à l’embouchure. Ils se bloquent en sortie du lagon, formant barrage, où ils sont soulevés par le mascaret, tourbillonnent, parfois basculent révélant leur face immergée, d’un beau bleu, puis s’échappent vers la mer où le courant et les vagues les rejettent sur la plage de sable noir, formant de magnifiques cristaux

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Beaucoup d’oiseaux, les canards nichent sans gêne au bord des chemins. Les sternes sont plus intimidants, mais piquent en piallant sans attaquer, nous serons par contre agressés par deux énormes corbaux gris, et ne devront notre salut qu’à de grands moulinets de bras. Dans ce cas, l’appareil photo au bout de sa sangle devient une arme de défense convenable mais peu précise. Et ceux là, je n’ai eu ni le temps, ni l’envie de les prendre en photo ! Désagréable quand même.

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Bivouac face au lagon glaciaire

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N 64° 02’ 52.74’’  O 16° 10’ 45.3’’

75km Total 3275

     19 juin Jokusarlon – Skaftafell /Svinafeljokull

Matinée tranquille à Jokulsarlon, à attendre le dégel en guettant les phoques. Ils montreront le bout de leur nez dans le lagon pour saluer Agnès, Pierre et Isa mais moi, sans doute ailleurs, je ne les verrai pas. Pour les photos, donc, il faudra repasser. Petit bout de chemin, (sous le soleil !), vers le parc de Skaftafell. Au passage, après le cap Ingolfshosdi, halte au petit village de Hof pour y admirer une chapelle datant de 1884, au toit herbeux, c’est l’une des 8 subsistant en Islande. Les pierres tombales dans le petit cimetière n’existent pas, ici les tertres sont entièrement gazonnés, ornés de fleurs vivaces. (Il va falloir que je me surveille afin que cette chronique ne devienne pas un parcours nécropolistique)

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Balade dans ce parc remarquablement aménagé, implanté pour présenter toutes les facettes  du Vatnajokull, dont la glace recouvre de nombreux volcans. Après le très bel Office de tourisme de Hofn, c’est notre deuxième occasion de noter les efforts faits par l’Islande pour accueillir les touristes. Et ils viennent : la fréquentation est passée en quelques années de moins de 500 000 visiteurs par an à plus de 2 millions.

Petit apparté : encore un effort cependant au niveau des WC et des poubelles, en nombre insuffisant. Nous, on s’en moque, on est autonomes, mais ce n’est pas le cas de tous…Les expressions libératoires de certains cas d’urgence suscitent la ire bien légitime des propriétaires : nous noterons, à l’entrée de chemins en bord de route, la présence de panneaux très expressifs interdisant l’exercice qui se pratique généralement seul, accroupi en léger équilibre sur la plante des pieds solidement plantés, une expression extatique sur le visage lorsque l’opération se déroule selon les plans prévus…

Cette balade de 2 heures nous mènera jusqu’à la cascade de Svartifoss, remarquable par ses orgues basaltiques. Ces colonnes hexagonales se sont formées par fracturation de la lave, en raison de la violence des contraintes thermiques, lors de sa solidification après une éruption volcanique.

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Au retour, nous découvrirons les « bergeries », en fait la dernière ferme traditionnelle de cette zone, occupée par une famille jusqu’en 1946. Comme généralement en Islande, les fermes étaient construites au pied de la montagne pour se protéger du vent, en limite d’une zone intermédiaire à faible pente dédiée aux herbages et pâturages, et dominant le glacis menant à la mer.

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Nous rebrousserons chemin sur quelques km pour bivouaquer au pied du glacier Svinafelljokull

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N 64° 0’ 30.4’’   O 16°52’ 47.9’’ Altitude 109m   Température 9°/14°

68km Total 3343

20 Juin  Svinafeljokull – Quelque part sur la piste 206

La pluie nous empêche de partir en ballade en bordure de glacier. Quant à la randonnée sur le glacier, qui se pratique beaucoup ici avec  guides de montagne et harnachement d’alpinistes, pas pour nous, on n’est pas assez en jambes… Un peu d’internet à la cafeteria  du « Visitor center » cet nous prenons la route qui longe le glacier, à travers l’immense pleine stérile du Skeidararsandur.

C’est dans cette plaine où s’épanchent les eaux gorgées de cendres, que des ponts ont été emportés lors de la dernière éruption du Grimsötn, le magma provoquant le fonte brutale de la glace lors de ces épisodes volcaniques. Nous aborderons la piste 206 menant au site du Lakajigar, après une halte pour faire les pleins d’eau, de gazole et de provisions dans le village de Kirkjubaejarklaistur (c’est Agnès qui m’épelle..). 12 km d’une piste à peine grasse, en montagnes russes et un premier gué. Encore quelques km et on bivouaque sur la rive, avant de franchir le  second gué.

N 63° 52’ 20.7’’  O 18° 15’ 10.9’’  Altitude 413m  Température 7/8° Pluie toute la journée

21 Juin  Quelque part sur la piste 206 – Gröf

Nuit agitée, rafales, pluie incessante. Au petit matin, le plafond est si bas que nous nous demandons si nous ne devrons pas faire demi-tour. Attendons, ça va peut être s’améliorer. A propos de petit matin, puisque nous sommes pile au solstice, what about le soleil de minuit ? Pour qu’il y ait soleil de minuit, il faut qu’il y ait soleil…Nous ne sommes pas encore synchrones sur l’heure islandaise et nous nous couchons tôt, réveil vers 5h. Cependant, réveillés souvent la nuit, nous constatons qu’à minuit il ne fait pas encore nuit, et qu’à 1h il fait déjà jour. Heureusement les rideaux occultants de la cellule sont efficaces et cette luminosité grise ne nous perturbe pas, pour tout dire, on préfèrerait l’inverse.

Même punition toute la matinée, quand, vers 11h, nous voyons arriver sur l’autre rive,  un véhicule semblable au notre, qui descend du Laki. Les suisses qui en viennent nous indiquent que la piste est praticable pour les 4×4, avec une rivière un peu haute au dernier gué. Nous décidons de tenter le coup, Pierre et Isa nous rejoignent et laissent leur camping car au bivouac. Suivront 40 km de piste dans un paysage que l’on devine magnifique, alternant les zones où les laves se sont solidifiées en « chou fleur », et les nappes de cendres où la piste est d’une douceur étonnante. Les gués se passent sans problème et nous sommes enchantés de la souplesse de la suspension et de la motricité du Ford dans les pentes très raides.

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Arrivés au site du Lakajigar, ou Laki, un ranger du parc, qui se tenait au chaud dans une cahute sort pour nous accueillir, nous expliquer les ballades possibles et nous commenter les règles de protection de l’environnement, dans ce site composé d’un chapelet de cratères, siège d’une éruption qui dura un an en 1783. Vu les conditions météo, nous nous contenterons d’une ballade jusqu’au cratère  du Kambavatan  avant d’attaquer la descente.

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Vite rendus au premier gué, nous sommes talonnés par le bus 4×4 qui assure tous les jours l’excursion depuis le « visitor center ». J’entreprends le gué un peu vite, soulevant une vague qui submerge le capot, sous les bravos des passagers du bus, ce n’était pas le but recherché…

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Arrivés au bivouac, nous confirmons la montée du niveau : l’eau lèche les pneus du camping car de Pierre et Isa ! Pas de problème cependant pour traverser, récupérer le véhicule et poursuivre la descente.   Nous bivouaquerons à l’entrée du village de Grof, devant l’église (et son petit cimetière….)

 

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N 63° 43’ 20.3’’  O 18° 32’ 13.9’’    Altitude 210 m  Température 8°

Km 114  Total 3564km

22 juin Grof – Vik

Nous empruntons la piste 208, vers l’ouest, et répétons la manœuvre au bout de quelques km : Pierre et Isa embarquent quand la piste devient difficile, pour nous rendre au site d’Eldja, faille de 25km qui s’est crée lors de l’éruption de 1783. Seulement deux gués et une belle piste, avec un seul passage nécessitant la vitesse lente. Longue marche dans le « canyon » puis sur le plateau, somptueux..

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Au retour, nous obliquerons vers l’ouest par la gravel road 209, qui à travers la pleine côtière alternant les laves et les lacs de cendre, rejoint Vik, au pied du glacier Myrdaskjokull. Tour rapide de cette bourgade de 300 habitants, capitale régionale et halte obligée des tours opeérators, pour repérer les lieux, quelques courses dans l’unique supérette, une bière à l’hôtel pour l’internet (les chambres sont entre 200 et 400€..) puis retour arrière  d’une vingtaine de km vers un parking sur la route, environné de lupins. En effet les camping cars ne sont pas acceptés pour la nuit en dehors du coûteux camping , et même pas devant l’église….

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Demain, passage chez le meccano, la suspension couine, même après resserrage des étriers fixant les lames, en fin de soirée, sur le parking de l’hôtel. Cette voiture n’aimerait pas l’eau ?

N 63° 28’ 16.3’’   O 18° 35’ 28.4’’  niveau de la mer Température 9°

Km 168 km  Total 3732

 Thorsmork

23 juin ViK – Litla

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10h pétantes devant le garage. « Le » car il n’y en a qu’un : Les islandais, vu la taille des villes et leur éloignement, ont réglé le problème de la concurrence : un garage, une supérette, une banque, un magasin d’alcools (Là, c’est le top : magasins d’état ou la bouteille de blanc est à 20€ et la vodka à 50€. On vit sur nos maigres réserves, rationnement en place..)

En principe ils ouvrent à 8h mais les journées semblent décalées : Tout le monde arrive à 10h, d’abord les meccanos, puis le patron. Véhicule rapidement pris en charge, diagnostic vite fait, il faut réaligner et resserrer les lames de suspension. Au moment de payer, proposition inattendue : En cash, c’est moins cher. « Every country, same village », comme disait mon collègue italien Bulla !

Ballade jusqu’au plateau, c’est haut, et pas de macareux en vue, ils ne rentrent que vers 19h.

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Ce qu’on voit, par contre, ce sont les touristes, qui affluent à la grotte basaltique, sur la grève. Ce « hot spot » est un passage obligé en Islande. Et, comme partout, les asiatiques prennent des poses et occupent le terrain, parfois en tenue légère. Il faut beaucoup de patience pour faire une photo sans figurant importun.

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Alors nous recherchons un bivouac et le trouvons à quelques km, au hasard, devant l’église d’un hameau (en fait une grosse ferme). La plaine côtière est plus agricole et manifestement plus prospère, les agriculteurs sont bien équipés et tous en action pour profiter du soleil : Ils fauchent, retournent et emballent leur foin dans la foulée, ici le temps peut changer trois fois dans la journée !

N 63° 26’ 1.0’’   O 19° 10’ 55.2’’ Altitude 25m   Température 12°

82km Total 3814

24 Juin  Litla – Thorsmork

Nous attendons l’ouverture de la route de la presqu’île de Diyholaey, à 9h. Celle-ci est en effet fermée la nuit pour éviter de déranger les macareux qui reviennent nicher après leur journée de pêche, et repartent, vers 7h. Il faudra donc encore attendre pour les voir..

Direction Thorsmork, sur la rivière Borsa, endroit favori des habitants de la capitale pour leurs week end champêtres. La gravel road 26 est large, mais très pierreuse et donc pénible. Ses nombreux gués, nous en traverseront 21, nous font laisser le camping car au 1° gué , nous continuerons dans le pick up.  Mais pour l’instant, bivouac.

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N 63° 40’ 33.2’’  O 19° 48’ 58.7’’’   Température 11/14°

147km Total 3961

25 Juin  Thorsmok – Landeyjahofn

Ces gués ne présentent pas de difficultés pour le 4×4, mais il faut parfois aller sonder la profondeur, frisquet…

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25km en 1h30, souvent dépassés par les monstres locaux à fond la caisse,  et nous arrivons au but, camping très aménagé, point de départ de treks vers le glacier Solheimjokull,  et qui mérite le détour.

Il est effectivement très fréquenté, par des randonneurs ou des familles qui viennent y planter la tente pour le week end. Les belles ballades sont balisées, mais on se perd quand même…

Re piste, re gués, pour le retour vers la mer. Bivouac à l’embarcadère pour les îles Westmann.

Demain, ballade sur l’île et, peut être, les macareux..

N 63° 31’ 49.00’’  O 20° 07’ 7.6’’    Altitude  niveau de la mer  Température 8°

Km 66  Total 4027

Iles Vestmann & Lanmalalaugar

26 juin Iles Vestmann

Le port d’embarquement est limité à sa plus simple expression: Le terminal du Herjolfur, ferry qui assure, en 35 mn, les rotations vers Heimey, la principale île de l’archipel.

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Le nom de cet archipel serait lié aux esclaves irlandais qui s’y sont réfugiés, au IX° siècle, après avoir assassiné leur maitre, viking norvégien colonisateur de l’Islande. Une seule ville sur cette île de de 13.4 km², mais quelle ville ! 4100 habitants, c’est, de loin, la plus grande que l’on ait vue depuis notre arrivée en Islande. Ville dont le cœur est le port, haut lieu de la pêche Islandaise : on y pénètre par un spectaculaire goulet et on y voit plus de chalutiers que de plaisanciers, avec un seul voilier à quai. Les maisons y sont plus jolies, et cossues, que ce que l’on a vu jusqu’à présent. La pêche rapporte plus que l’agriculture!

L’archipel a  connu une histoire récente bouleversée : En 1973, une éruption a ravagé les quartiers est de la ville et  170 maisons furent atteintes par la lave issue d’un nouveau volcan; l’Eldfell dont le cratère s’établit à deux pas de l’ancien, l’Helgafell. La ville fut recouverte de 4 m de cendres ! L’île fut évacuée en une nuit, ne restant sur place que les volontaires pour tenter de créer des barrages de terre et arroser les coulées de lave. Pas de victimes, mais un tiers des habitants ne sont pas revenus sur cette île dont la surface a augmenté de près d’un tiers lors de l’éruption, qui dura 4 mois.

On y visite un très beau musée vulcanologique, bâti autour des ruines de maisons dégagées des cendres.

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On y revit cet épisode ainsi que la création  en 1963 de Surtsey, petite île apparue à une vingtaine de km au sud lors d’une éruption qui dura 2 ans. Elle est devenue un laboratoire réservé aux scientifiques qui y étudient les phénomènes de peuplement, flore et faune, sur ce terrain vierge de toute vie à son origine.

L’escalade du volcan Eldfell est un passage obligé. Au sommet, on aperçoit l’Helgafell voisin et on peut se réchauffer aux  émissions qui s’échappent des cavités qui jalonnent la crête: la bête n’est pas morte.

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Journée crapahut, on cherche toujours les macareux, mais on cale dans l’ascension d’un ancien cratère, sentier trop raide,  il faut même escalader les clôtures sur des escabeaux fixes. Nous redescendrons trop tôt, car ces oiseaux quasi mythiques reviendront après notre départ !

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On insiste cependant, longe le magnifique terrain de golf, sur les falaises, observons de nombreux sternes au nid  puis  sommes enfin récompensés : Les macareux, ou « puffins » attendent l’heure, en surfant sur la vague.

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Curieux oiseaux, aux ailes très courtes et bourdonnantes, qui vivent en pleine mer 8 mois par an, et ne viennent à terre que pour nicher au fond de tunnels creusés grâce à leur puissant bec. Nous aurons la chance d’en approcher un à 20m, à son poste d’observation, dans la falaise.

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Le podomètre d’Agnès nous indique 17km dans la journée, on sommeille légèrement sur le ferry de retour et  on ne lèvera pas l’ancre ce soir.

 

27 Juin  Landeyjahofn – Lanmanalaugar

Route N° 1, avant Hella, détour vers Keldur où l’on peut visiter l’une des plus anciennes fermes de l’île, nichée dans un méandre de la rivière.

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La plupart de ces bâtiments au toit de tourbe datent du XIX° mais certains éléments remontent à 1641. De l’un d’entre eux, on pouvait s’échapper vers la rivière par un souterrain, en cas d’attaque.

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Gravel road N°26 puis piste F208 jusqu’au parc de Lanmanalaugar. Et partout des chutes d’eau, résultant d’effondrements lors de séismes.

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Nous pensions prendre le raccourci de la piste F225 vers l’est, mais elle est fermée, rivières trop hautes, nous prendrons donc le trajet nord et bivouaquerons après une très raide montée qui fera décider de laisser le camping car sur place.

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N 64° 9’ 21.9’’  O 19° 8’ 13.4’’  Température 8°

Km 146 Total 4173

28 juin quelque part sur la piste F208 – Lanmanalaugar

30km de cahots dans un paysage lunaire pour arriver dans un superbe endroit, plaine alluviale au cœur d’une zone volcanique et point de départ de balades ou de treks.

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Nous nous lancerons dans une de ces randonnées qui devraient nous permettre de contourner un des sommets, qui en fait impliquent de le gravir, et nous serons bloqués, faute d’équipement adéquat pour traverser les névés : Sans guêtres, on n’aime pas que la neige nous rentre dans les chaussures.. Mais on est assez haut pour avoir de belles vues sur les vallées.

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Demi-tour, au passage on admire les zones de fumerolles à la bonne odeur de mercaptans (en clair, d’œuf pourri) et on redescend à  travers le bouchon de lave qui barre la vallée et nous sépare du camp.

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Traversée guillerette au début, qui devient vite pénible, le sentier n’est pas très civilisé et il faut escalader les blocs, de formes tourmentées.

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On méritera notre bain dans les sources chaudes, mais on n’y est pas tout seul !!

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Départ en début d’après midi, récupération du camping car, puis progression par la route 32 vers le sud ouest le long de la rivière Thjorsa jalonnée de lacs de barrages.

Bivouac face aux chutes de Hajalparfoss.

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N 64° 6’ 52.6’’   O 19° 51’ 13.5’’   Température 13°

Km 100 Total 4273

Gulfoss

29 juin  Hjalparfoss – Hveravellir

Direction NE par la route 30 pour atteindre les chutes de Gulfoss. Elles valent le détour : 31 m de haut, des gorges de 2.5km, un débit de 100 m3/s qui peut monter à 2000 en période de crue.. On y vénère la mémoire de la fermière, Jeanne d’Arc locale, qui fit, au début du siècle dernier, échouer les projets de construction d’un barrage projeté par des « intérêts étrangers » (damned, Brits again !!), au cours du combat d’une vie.

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Nous poursuivons vers le NE, attrapons la gravel road 35, route qui traverse l’île SO/NE et où nous endurerons, à 25km/h,  80km de cahots dans un paysage désolé qui rappelle, neige en plus, le Sahara, avec en toile de fond le glacier Langjokull, sous un ciel qui change à grande vitesse.

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Notre but : l’un des endroits les plus isolés des Highlands islandais, au cœur d’une zone géothermique, Hveravellir.

Bivouac au site, qui se résume à un camping, mais à la hauteur de sa réputation : une zone de solfatare surplombe le camp, où se mêlent chaudières, au sifflement incessant, « mud pots » au gras borborygme et résurgences en ébullition, le tout dans une vapeur moite et odorante. Pour les vidéos, séance spéciale au retour, je ne parviens pas à les charger..

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.N 64° 51’ 58.6’’ O  19° 33’ 10.9’’   Altitude 647m  13°C

Km 168 Total 4441

30 juin Hveravellir –Afgardur/Kerlingjarfoll

La piste 735 vers le glacier est fermée, donc longue marche vers le cratère Strykur, puis, au retour, bain obligé dans le « hot tub », en plein air, bien sûr. Quand on se déshabille, dans le vent coulis, on se dit que l’on est près du cercle polaire et on pense, comme Danny Glover dans « l’Arme fatale » : « Je suis trop vieux pour ces conneries.. ». Mais après, quel délice : L’eau collectée en amont sort d’un tuyau entre 80 et 100° et il faut la mélanger avec  l’eau glacée de la rivière. On y séjournerait volontiers plus longtemps mais on fuit des malotrus (je pèse mes mots, j’aurais volontiers utilisé un mot commençant par con.. et finissant par ..nards), français hélas, qui, plongés jusqu’au cou, y prennent pendant deux heures l’apéro, bières et chips d’une main, smartphone de l’autre ! On espère que, les mains en l’air, ça leur aura filé des crampes…

Nous quittons le camping, une fois nos petites affaires domestiques accomplies, pour rejoindre par la piste F347, le site de Kerlingarfjoll. Paradoxalement, la piste est bien meilleure que la gravel road 35, on en profite pour  un bref arrêt aux chutes de Ygarfoss.

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Nous bivouaquerons en bord de rivière, à 3km du site de Kerlingjarfoll.

N 64° 41’ 19.8’’    O 19° 20’ 42.2’’ Altitude 695m

Km 42 Total 4483

1° juillet Kerlingjarfoll-Gullfoss

8km de piste, très raide, nous mènent près des sommets qui surplombent le site.

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De là des sentiers très aménagés conduisent aux zones d’activité géothermiques. Des fumerolles s’échappent des berges de la rivière, créant une atmosphère irréelle.

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Au fond des combes entre les pitons; des marmites bouillonnent ça et là, le tout dans des pierriers dont les couleurs varient de l’ocre au beige. Et en Islande, quand le ciel est bleu, ce qui est rare, il est bleu ! : Somptueux.

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A la descente, vue, très loin, sur le Langjokull. Profitons en, c’est sans doute notre dernier glacier.

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Route 35: le retour, comme souvent, nous parait bien plus rapide. Nous poussons jusqu’à Geysir, lieu où se produisent les phénomènes qui ont donné leur nom aux geysers. Sur place, le vieux Geysir , qui crachait jusqu’à 60m lors de périodes post sismiques ne s’exprime plus (jusqu’à quand ?) A deux pas le Strokkur a pris la relève et émet toutes les 5 à 10mn un panache d’une vingtaine de m. Il faut voir, en cercle, les touristes le doigt sur le déclencheur, attendant le phénomène, qui ne prévient pas. 10mn, c’est bien long…

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La région est très agricole et l’on y élève, par  centaines, des chevaux. De petite taille, ils n’auraient subi aucun croisement depuis leur importation par les vikings, au X° siècle. Ils auraient la particularité d’avoir 5 allures au lieu de trois, dont une, le tölt, intermédiaire entre le pas et le trop. Ce que nous verrons, ce sont des cavalcades sur les routes, un guide en tête, quelques randonneurs, des dizaines de chevaux qui suivent, libres, et un serre file, précédent la queue d’automobilistes qui patientent. Les clients sont secoués par un trot rapide, harcelés de moucherons alors que les guides, avisés, portent des moustiquaires sur leur bombe.

J’ai du mal à comprendre l’économie du cheval en Islande, qui compte 80 000 têtes qu’il faut nourrir toute l’année, et où la saison ne dure que deux mois. Quoique, à 50€ l’heure, ils s’y retrouvent peut être…

Retour vers Gulfoss, où nous dormirons sur le parking du « visitor center ».

Demain, Pingvellir puis direction Reykjavik

N 64° 19’ 33.4’’  O 20° 07’ 50.8’’

121km Total 4604

 2 juillet Gulfosst – Reykjavik

Passage obligé par Pingvellir. Ce site est LE site historique de l’Islande, remarquable à double titre : C’est un des lieux où se manifeste l’écartement des plaques tectoniques européenne et nord américaine. La faille qui en résulte s’élargit de 5 mm par an et est ici nettement visible par les falaises qui la bordent et par la dépression qui s’est créée, occupée par un lac.

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C’est aussi le lieu de naissance des institutions islandaises puisque, dès le VII° siècle, les chefs de clans vikings, colonisateurs de l’île, s’y réunissaient une fois l’an à l’occasion de deux semaines de festivités, au pied des falaises, pour décider des règles de « cohabitation », dire la Loi et arbitrer les conflits. C’était aussi le lieu des exécutions capitales, noyade, bûcher ou décapitation selon la nature du crime.

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Pingvellir est si important pour la mémoire collective islandaise qu’on y proclama, en 1944, l’indépendance du pays, précédemment sous tutelle danoise. On y trouve enfin la résidence d’été des premiers ministres, minuscule construction voisinant une église. Nous chercherons en vain trace des services de sécurité, qui à l’instar de ce que nous connaissons en France devraient, à grand frais, assurer la protection de l’édifice,  nous ne verrons qu’un jardinier.

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Jolie route ensuite qui dévale vers Reyjkavik où l’on pénètre par une voie rapide jalonnée de ronds points, on n’avait plus l’habitude, avec une circulation fluide dans une banlieue moderne où tous les immeubles semblent récents. Arrivée au « Camp site », mitoyen de la piscine municipale, dans un quartier résidentiel.. La réception du camping, qui gère aussi l’auberge de jeunesse, est une ruche, fort bien organisée. Nous nous y enregistrons pour deux nuits.

On saute dans un bus, et première découverte de la ville. Bien qu’abritant 80% de la population nationale, Reykjavik reste une ville moyenne, avec un petit centre ville que l’on parcourt très facilement à pied. Les rues commerçantes sont étonnamment calmes, et on y découvre de nombreuses maisons anciennes, bardage métallique peint de couleurs vives, vieilles huisseries et simple vitrage (le chauffage est pour rien..) Nous nous sentirons glacés au spectacle de gamins dévalant un toboggan installé dans la principale rue commerçante !

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Près de l’université, la « Maison nordique » conçue en 1968 par l’architecte finlandais Aalto et financée aujourd’hui par le Conseil des pays d’Europe du Nord (qui connaissait cette institution ?) abrite quelques expositions, des concerts, une bibliothèque et un restaurant branché. Une très charmante bibliothécaire nous en présenta quelques aspects.

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A côté du Harpa, magnifique et démesurée salle de concerts toute de verre revêtue, les ambitieux chantiers lancés avant la crise et un temps abandonnés semblent reprendre. Par contre, l’immeuble du parlement est bien modeste

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Une confirmation : les prix sont à hurler. La bière en terrasse à 10€, le burger à 15€ (ça, ça nous gêne moins, on n’en mange pas), le potage à l’agneau, spécialité islandaise, à 19€, le moindre plat dans un restaurant banal entre 20 et 35€. Pour les souvenirs et autres attrape touristes, c’est pire : pas une ballade en mer à moins de 100€

N  64° 8’ 44.9’’  O 21° 52’ 38.6’’  Température 15°

Km 130 Total 4734

3 juillet Reykjavik

Le Reykjavik pass, 35€ quand même, nous donne accès pendant 24h aux musées et transports publics, ainsi qu’à certaines installations sportives. Il nous permettra de visiter le Musée national consacré à l’histoire, à l’habitat et au patrimoine culturel de l’île, et le musée maritime.

Situé sur le port, celui-ci retrace l’histoire de la pêche dans le pays avec une salle entièrement dédiée aux trois guerres de la morue qui opposèrent le pays et le Royaume uni entre 1958 et 1976, lorsque l’Islande augmenta unilatéralement les limites de ses eaux territoriales de 2 à 4 puis 12 et enfin 50 milles nautiques. Ces « guerres », qui ne firent heureusement qu’un mort par accident, semblent être devenues l’épopée de ce pays qui n’en connu pas d’autre, et les capitaines des gardes côtes, dont l’objectif était de couper les filets des chalutiers britanniques, des héros nationaux. Les « Brits », dans cette affaire, sont tournés en dérision, mais les films montrant les collisions entres les gardes côtes islandais et les frégates anglaises protégeant les chalutiers sont réellement impressionnants.

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Remarque, au passage : L’Islande n’a pas d’armée, seulement quelques navires des Coast Guards, et nous ne vîmes pas un policier pendant ces deux jours dans la capitale. Les organisations de secourisme et/ou de sécurité civile semblent par contre très structurées et équipées. En terre de volcans et de glaciers, on peut le comprendre.

Déjeuner dans un restau sympa, le Loki, où l’on découvre enfin la soupe à l’agneau, et par la  même occasion le jambon fumé d’agneau, servi sur une mince galette beurrée. Cet établissement  est situé face à l’ église Hallgrimskirkja, dont le style cherche à rappeler les colonnes basaltiques qui parsèment le pays. Sur la petite esplanade, trône la statut de Leifur Ericsson, découvreur en l’an 1000 de l’Amérique du nord, et fils d’Eric le Rouge, qui lui-même découvrit le Groënland en 980. Belle lignée…

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4 juillet Reykjavik – Deildartunguhver

Notre pass se termine à 9h, profitons en, la piscine ouvre à 6h30. Nous y serons à 8h, faut quand même pas pousser…

Comme il est interdit de photographier, je raconte. A l’entrée, remise de bracelets caoutchouc qui contiennent une puce, permettant l’accès par un tourniquet et le verrouillage des casiers vestiaires : high tech. Mais attention, on n’entre pas comme ça : Un panneau impose de se doucher au préalable, sans maillot de bain, et décrit clairement les zones qu’il faut récurer : On en conclut que  l’Islandais est normatif, descriptif et procédurier.

On se retrouve dans le vestiaire en tenue d’Adam et là, ça papote, ça commente les nouvelles avant de passer à la douche ou d’en revenir. Une bande de gamins et leur éducateur, tous nus comme des vers, foncent vers la piscine. J’observe, un peu préoccupé, les taches rosâtres qui ornent le fessier de certains individus. Les mycoses résisteraient elles au savonnage forcené ?

Après la douche on peut enfin remettre son calbute et passer aux bains. Un bassin couvert mais l’essentiel est en plein air et il fait 11°, avec un petit vent frais et humide, il faut y croire…. Un bassin olympique, tiède, un bassin chaud où se prélasser et quatre jacuzzis dont la température s’élève de 38° pour le premier à 44° pour le dernier, c’est alors très chaud !!

Le jacuzzi à 40° est spécial, des dragonnes sont fixées à la rambarde. Non, François, ce n’est pas pour des séances SM, il y a une caméra juste au dessus (quoique…. ça égaierait les tours de garde des surveillants de baignade) Elles servent à se tenir pour résister à la puissance des jets d’eau chaude qui jaillissent sous la surface, des parois du bassin. Et là je comprends l’origine des taches rosâtres : Il y en a qui aiment  les massages énergiques, et prolongés, jusqu’à s’en faire péter les capillaires. De vrais suçons d’orang outang..

Quelques longueurs de bassin, séjour dans les jacuzzis, sans folies, passage au sauna puis immersion dans le bassin à 6°. J’y rentre  pour tenir compagnie à une mémère, et en sort aussi sec (façon de parler), c’est glacé. La mémère se marre… Les islandais sont stupéfiants, nous avons vu un yogi y séjourner près de 10mn, l’air très cool, seuls dépassaient la tête et les doigts pincés en l’air.

A la sortie, tout est prévu : essoreuse à maillots de bain, sèche cheveux, chausse pieds, les gens peuvent partir bosser en pleine forme, nous, on est lessivés.

Nous prenons la route du Nord Ouest, avec une halte aux sources chaudes de Deildartunghver. Dans une atmosphère toute de moiteur,  elles alimentent, avec un débit de 180l/s à 100°, et par une canalisation de 74km, les chauffages urbains des villes d’Akranes et Borganes. Cette eau proviendrait de précipitations d’il y a mille ans sur le plateau dominant Borgafjordur , après leur longue traversée des sous sols volcaniques. Elles jaillissent en geysers des rives et du fond du ruisseau, se mêlant aux eaux de fonte. L’excédent est exploité localement dans des serres et les tomates y sont en libre service. Nous aurons un long débat : Vaut il mieux des tomates, de serre, islandaises, ou des tomates, de serre, hollandaises ? Les secondes sont deux fois moins chères, on se demande bien pourquoi. La dégustation à l’aveugle nous laisser indécis.

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Bivouac sur place

N 64° 34’ 48.2’’ O 21° 24’ 33.4’’ 12° Altitude 31m

169 km Total 4903

Et comme il ’y avait peu de photos, du rab avec un couple de macareux amoureux et un couple d’amoureux des macareux et un souvenir d’Hveravellir

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 Les fjords du nord ouest. I

5 juillet Deildartunguhver – Skogarness

Arrêt au hameau de Reykholt, patrie de Snorri Sturluson, transcripteur au XII° siècle de la saga « Egill, fils de Grimur le Chauve » Ne demandez pas quel en est le sujet, l’ouvrage en français sur les sagas islandaises, exprimant l’âme de ce peuple,  est à 69€ dans la boutique du  musée qui lui est consacré, au sous sol de la nouvelle église (beau raccourci de la victoire de la religion sur le paganisme..). On l’achètera au retour.

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La jeune fille, par contre, qui nettoie une stèle dans le cimetière n’est pas chauve mais arbore une magnifique toison violette. Nous verrons ainsi, partout en Islande, des jeunes effectuer des travaux d’entretien et de jardinage.  Service civique ? TIG ? Nous n’avons pas encore la réponse.

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Ne subsiste de l’époque de Sturluson que le « hot tub », mitoyen aujourd’hui du collège local.

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Vu la densité de population, les villages ne disposent pas d’école et tous les enfants sont donc regroupés dans des établissements qui les hébergent.  Autre preuve du rationalisme islandais, ces bâtiments servent l’été d’hôtels, sous l’enseigne « Hôtel EDA »

Halte aux chutes de Hraunfossar , les « Chutes de la lave » et de Barnafoss, la « Chute des enfants » . La 1° résulte des eaux de pluie et de fonte du glacier traversent les couches de lave du plateau et sourdent en milliers de cascades qui se déversent  vers la rivière Hvità.

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La seconde, à une centaine de mètres, est une chute de faille et la Hvità y a creusé des marmites de géant et des ponts naturels spectaculaires. Elle est ainsi nommée parce que, selon la légende, deux enfants s‘y seraient noyés en tentant de franchir l’un de ces ponts, le soir de Noël, leurs parents étant à la messe de minuit. (beau sujet de dissertation: Légendes islandaises, religion et culpabilité…)

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Nous atteignons ensuite un ensemble hôtelier d’une autre style, situé au cœur du parc de Hussafell et comportant, comme tout établissement qui se respecte, un parcours de golf (à ce propos, il y a 80 golfs en Islande, un pour 5500 habitants. Il est vrai qu’ils n’ont pas besoin d’arroser…) Devant le bureau d’information, la meute des 4×4 qui conduisent les touristes sur le glacier Langjokull, à 175€ par personne.

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Longue ballade l’après midi vers les crêtes surplombant le parc et vue sur le glacier.

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Le sentier longe un ancien moulin et l’histoire locale précise que, pour meubler l’attente pendant leur production de farine, les habitants aidaient le paysan meunier à construire les murets entourant ses champs à partir des pierres qui les jonchaient. Vu le terrain, ça a dû les occuper un moment.

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Retour vers la côte et bivouac face à la mer.

N  64° 47’ 31’’  O 22° 34’ 25.2’’

Km 166 Total 5069

6 juillet Skogarness – Styikkisholmur

Le temps s’est dégradé rapidement. Nous traverserons un peu vite le Parc national du Snafelnejokur , dans la péninsule du Snafleness  Arrêts rapides pour admirer la muraille de basaltes de 600m à Gerthuberv, l’église de bois noir de Budir, le minuscule port d’ Harnarstapi, l’arche dans les falaises de  Hellnar , les piliers de Londrangar , le phare de Hvalrauf

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La pluie est froide et le vent si violent que nous raccourcissons les arrêts. A Jupalonssandur, après avoir mis des vêtements secs, nous tentons une nouvelle sortie. Trempés en 50m, par des nuées qui frappent en oblique, nous retournons bien vite au chaud et nous dirigeons vers le port de Stykkissolmur, gros bourg à l’extrémité de la presque’île.. En fin de journée, le temps s’est radouci. Visite de la Bibliothèque de l’eau, qui abrite l’œuvre d’un artiste américain : 24 tubes de verre contenant chacun l’eau d’un glacier islandais. Minimaliste….

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Bivouac au camping, en lisière du golf…

N 65° 04’ 14.5’’  O 22° 43’ 48.4’’

Km 250 Total 5319

7 juillet Styikkisholmur – Rauthisandur

Temps magnifique pour le trajet le long de la péninsule la plus méridionale. On commence par le contournement du Vatsnsfjordur, avec arrêt pour un bain dans un hot tub naturel, puis plongée (brève) dans la mer. Au fond du fjord, un navire échoué, les eaux ne sont pas toujours calmes.. DSC_0007 Panorama (1280x326) P1050193 (1280x960)

Longue route côtière se termine, à l’extrémité de la presqu’île, par une longue et tourmentée gravel road qui  plonge vers un endroit de rêve, la ferme Melanes.

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Au pied d’une falaise, en bordure d’un lagon de sable ocre, on est au bout du monde…

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Nous pourrons y admirer le soleil de minuit, et la lune de 1h du matin.

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Les phoques ne seront pas au rendez vous, sur la plage, mais les moutons, défilant au crépuscule, nous en consoleront.

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Bivouac au camping de la ferme

N 65° 26’ 40.8’’ O 23° 57’ 20.0’’ 12°

Km 342 Total 5661

8 juillet  Rauthisandur- Lattrabjarg

Remontée dans le brouillard, on progresse sur le plateau pour redescendre vers le Lattrabiarg . Cette falaise serait la plus grande d’Europe et abriterait un million d’oiseaux. Arrivée en fin de matinée, le vent s’est levé. Nous nous garons sur la falaise près du phare, nous équipons, type Everest, et tentons une sortie. Le vent est en furie, (on est bien dans l’Atlantique nord), les photographes animaliers sont réfugiés à l’abri du phare et nous, on retourne très vite se blottir dans la cellule en attendant l’accalmie. Elle ne viendra pas et, fatigués d’être secoués, nous nous replions vers une zone abritée, en bord de mer. L’après midi sera dolente : sieste, scrabble, lecture. Nous retentons une sortie en fin de journée, autant de vent mais on s’y résigne et on y va. Sur la falaise, nous aurons la récompense d’un couple de  macareux, mais n’attendrons pas le retour de la colonie, vers 9h, ça souffle encore trop. Demain peut être ?

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N 65° 30’ 46.9’’  O 24° 29’ 38.5’’

Km 65 Total 5726

Les fjords du nord ouest. II

9 juillet   Lattrabjarg  – Isafjordur

Réveil à 5h, le ciel est d’un bleu pur, mais,…on se rendort. 6h prêt pour y aller, le vent est tombé, mais…on est dans les nuages. Le temps peut changer très rapidement dans ce pays ! Nous montons quand même sur le plateau, douce pente herbeuse bordée par la falaise. Les guillemots sont encore endormis sur les anfractuosités de la falaise, constellées de guano, les macareux dans leur terrier.

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Un curieux individu planque, au bas de la pente : Tout chez lui est camouflé, vêtements, gants, monstrueux téléobjectif, mais il arbore un étonnant bonnet orange.

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Agnès trouvera l’explication : il s’est déguisé en macareux !

Les fulmars planent déjà au dessus de nos têtes quand soudain, nous émergeons du nuage. La vue se dégage vite et nous constatons un phénomène surprenant : Un arc en ciel circulaire à la surface de l’eau, 100m plus bas, qui ombre nos silhouettes, nous voilà auréolés !!

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Promenade vivifiante, il fait 6°, qui annonce une belle journée. Elle le sera : Une fois évacués les nuages matinaux qui rendront la remontée plus difficile, le soleil illuminera la randonnée routière alternant, au raz de l’eau, les contournements de fjords, qui pénètrent les terres sur des dizaines de km, avec, au fond, de minuscules ports de pêche, et les franchissements, par de très raides gravel roads, des péninsules. Ces cordons montagneux constituent l’ossature de cette région, semblables à des serres pointant sur l’Amérique.

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De leurs cols, superbes vues, 400m plus bas des fjords miroitant sous le soleil.

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Bain, très chaud, dans le hot tub à côté du captage d’eau chaude de Pollurin,, à la sortie de  Talknasjordur Installation sommaire, mais accueillante aux passants.

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Dévalant les raidillons, nous gagnons Patrekffjordur, petit port, niché au creux d’un fjord.

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Nous y serons attirés par un panneau « Fresh fish ». Nous découvrons, sous un appentis, une vitrine frigo contenant une variété de filets de poisson emballés sous vide, une table avec des pots de soupe de poisson encore tiède et des coupelles échantillon pour la goûter. Une pancarte indique le mode d’emploi: « help yourself and pay in the box ». On ne peut faire plus simple, on s’y plie, et on charge le freezer de cabillaud et saumon. La soupe se révèlera délicieuse, douce, crémeuse et cependant corsée. Nous essaierons, au retour, de la reproduire en cuisine …

Magnifique chutes à Dyjandi, qui signifie « l’assourdissante » avant d’atteindre Isafjordur. Cette ville de 3000 habitants, soit la moitié de l’ensemble de la région, semble bâtie sur les eaux du fjord.

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Nous y terminerons la journée dans le même registre, avec un repas de fête, c’est bientôt le 14 juillet, sur le port, au restaurant du musée maritime. Cet ensemble de bâtiments abritait, au XVIII° siècle, des entrepôts.

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Le restaurant, tenu par un pêcheur, est réputé comme l’un des meilleurs du pays. L’affluence le confirme, la salle est pleine et nous sommes parmi les derniers à trouver une place sur les tables en bois en terrasse. Elle est à l’ombre à cette heure, et les couvertures fournies seront bienvenues. La salle est rustique, l’ambiance aussi, ne manquent que les chants de marins. Le soir c’est buffet à volonté autour d’une collection de plats de poissons que nous n’imaginions même pas, servis dans de grandes poêles en fonte ou grésillent les filets panés, mijotent les darnes en sauces inventives (morue aux myrtilles !!) et s’épanouissent les curry de ?? ? Un colosse jovial à la voix chaude déclame les plats en islandais et en anglais, on ne comprend pas tout mais, quelle importance ? Un verre de Chardonnay chilien, et ça sera un très grand moment.

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Bivouac en sortie de ville, face à la mer, près de séchoirs à poisson.

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N 66° 05’ 29.3’’   O 23° 03’ 09.8’’

273 km Total 5999

10 juillet Isafjordur – Holmavik

La matinée sera consacrée au contournement, sur près de 180km du « Djup », surnom donné à l’immense fjord Isafjardardjup, toujours à saute mouton d’un versant à l’autre des nombreux fjords affluents, avec en permanence, vue sur la péninsule enneigée du Drangajokull, dont l’extrémité n’est accessible que par la mer.

A Hvitanness, cerise sur le gâteau, une colonie de phoques paresse sur les rochers. Ils  se gratouillent, font des abdos, le dos arqué, certains dorment, et le cormoran de service, qui se sèche les plumes, les boude, mais on sent les veilleurs attentifs à ce que nous ne nous approchions pas trop.

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Nous aurons du mal à repartir.

Nous franchissons par la route 61 le sud de la  péninsule du Drangajokull pour arriver en début d’après midi à Holmavik, 375 habitants. Les employées de l’hôtel/restaurant/bar/musée/office de tourisme y sont charmantes. Les rayons de la supérette sont par contre quasi vides, mais nous y trouverons une baguette ! Mystères de la logistique. Belle ballade sur la colline dominant le port et bivouac à quelques km du village, en bord de fjord. Le soir, retour de pêche, certains poissons nous paraissent énormes, au moins 40 à 50kg. Comment les prépare t on ?

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N 65° 45’ 22.4’’  O 21° 39’ 57.5’’

259km Total 6258

 Les fjords du nord ouest. III

11 juillet Holmavik – Laugarholl

Nous avons décidé, après le rituel bain chaud, face à la mer à Drangnes, (70 habitants, mais des installations remarquablement tenues avec douche obligatoire et l’indispensable panneau de consignes de récurage), décidé donc, de remonter la côte est de la péninsule jusqu’au bout de la route, au nord du nord.

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80 km de belle gravel road, avec quelques raidillons caillouteux, en bord de mer.

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Les criques sont jonchées de bois flotté, transportés par les vents et les courants depuis la Sibérie.

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Les hameaux, une à deux fermes, un port microscopique, une église, s’égrènent le long du trajet. Curieusement, la route est goudronnée sur les 200 m de traversée de chaque village. Les  plus importants, comme Krossness, regroupent une vingtaine de maisons, un atelier de conditionnement de poisson, une pompe à essence face à l’épicerie/bureau de poste. Les rayons alimentaires sont dégarnis et on s’interroge sur la façon dont les habitants s’approvisionnent : le plus proche magasin est à plus de 200 km.

A Djupavik subsistent les restes, bien abimés par le climat marin, de ce qui aurait été la plus grande construction béton au monde en 1930 : une usine de préparation de harengs, dont l’activité a cessé en 1954 en raison de disparition de la matière première, surpêchée. Elle abrite aujourd’hui, une salle d’expositions artistiques et vu son état, pour combien de temps ? Fermée, quoique en disent les affiches. Pas très surprenant, vu la fréquentation du quartier.

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En bout de route, le « hot spot » que nous recherchions après une longue gravel road est en fait, sur la grève, une piscine hors sol de 3x6m qu’un industrieux local exploite commercialement. Mauvaise humeur : cet endroit pourrait être baptisé Saarnakdur.

Demi tour et bivouac peu avant Laugarholl, en bord de fjord.

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N 65° 46’ 16.8’’  O 21° 27’ 56.1’’

197 km6455 km

12 juillet Laugarholl – Vatnsendi

Nous piquons vers le sud, contournons les fjords  Steingrimsfjordur, et  Hrutafjordur,  puis remontons vers le nord pour pénétrer dans la péninsule du Vatnsnes. Celle-ci abrite, en différents lieux, les plus importantes colonies de phoques d’Islande. La gravel road, riche en  « nids de poulets » comme disait Sally, notre guide chinoise, longe la côte dans une région aux reliefs adoucis et dont l’élevage semble l’activité essentielle. Partout on rentre les foins et les pastels des films enrobant les balles égayent le paysage, le rose est à la mode cette année. Pas du luxe, vu le temps, car la pluie nous accompagne.

Un peu décevant à Stapar et  Illugastadir, seuls quelques phoques sont visibles sur les îlots proches du rivage. A Hvitserkur, par contre, non loin d’une étonnante arche, témoin du recul de la falaise et sous un ciel plombé, une cinquantaine d’individus attendent la marée au bord d’un langue de sable noir avant de repartir en pêche.

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Le temps étant pluvieux, nous quittons après Borgavegur la route 711, où toutes les sorties mènent à des fermes et où il est impossible de s’arrêter pour la nuit et  recherchons  un endroit propice sur l’étroite 717, que nous trouvons après 15km au milieu de nulle part, dans un lieu dit « Vatnsendi ».

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N 65° 30’ 33.6’’  O 20° 36’ 23.9’’

261km Total 6716km

13 juillet  Vatnsendi – Siglufjordur

5h du matin, il fait beau ! Retour, vite fait, vers le promontoire pour observer  à nouveau la colonie de phoques. Il y a maintenant plus de 120 individus qui se prélassent sur cette grève. Il s’agit de « phoques des ports »,  par opposition aux gros phoques gris beaucoup plus farouches, qui peuplent les îlots du nord islandais mais que l’on ne peut approcher. Si ces derniers atteignent 300 kg, les phoques des ports ne dépassent pas 100 kg, de beaux bébés quand même. Question : pourquoi les phoques gris sont ils polygames partout, sauf en Islande ? Le/la gagnant(e) aura droit a un abonnement gratuit à ce blog.

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Selon les indications locales, les populations de phoque en Islande auraient diminué de 90% depuis le début du XX° siècle. Les phoques des ports, plus accessibles, ont été traditionnellement chassés, pour leur peau, leur graisse et leur chair. Ils ne le sont plus, mais sont maintenant victimes de la raréfaction de leurs ressources alimentaires.

La journée a commencé tôt et nous permettra de boucler le tour de la péninsule, avec une halte au port de Hofsos  où se trouve un centre, abrité dans trois jolis bâtiments du XIX°,  consacré à l’émigration islandaise vers le Canada et les USA (20% de la population au XIX° siècle !!).

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Crochet ensuite vers Holar où ne subsiste de la grandeur passée qu’une cathédrale de grès rose, bien modeste, avec cependant un retable en albâtre qui serait le seul vestige du catholicisme anglais. Cette ville abritait en effet l’évêché du nord de l’Islande jusqu’à ce que le roi du Danemark ne décide que son royaume adopterait la religion réformée et ne fasse, en 1520, raccourcir l’évêque,  calmant ainsi toute velléité d’opposition. Remarque au passage, cette méthode autocratique semble efficace  en Islande : Les chefs de clan vikings avaient décidé au X° siècle d’adopter la religion catholique et le pays s’empressa d’abandonner le culte de Thor et Odin (par exemple ! pour les fans d’Astérix)

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Dans le bâtiment moderne situé derrière la cathédrale, trois établissements universitaires (tourisme, aquaculture et équitation) Vu la taille on imagine les effectifs et comme l’indique notre guide, les étudiants ne sont pas distraits par l’environnement ! Nous aurons la chance d’assister à un concours de dressage, qui se limite à 4 tours de  piste aux diverses allures, et de découvrir le Tolt : le cheval semble trotter très haut des antérieurs et aller au pas des postérieur, étrange… Pour les amateurs, vidéo au retour.

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Belle ferme en tourbe, la plus grande, avec une douzaine de pièces, que l’on ait vue jusqu’à présent.

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Arrivée en fin de journée au joli port de Siglufjordur, capitale du hareng, où nous retrouvons Pierre et Isa.

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Bivouac sur un parking, à deux pas du Musée du hareng

N 66° 08’ 47.5’’ O 18° 54’ 49.8’’  Température 16°

247km Total 6963