Dimanche 7 juin  Jour 82    Dali – Kunming 

Nous quittons tôt Dali. Des bus déversent les jeunes qui viennent des villes environnantes, valise à roulettes tressautant sur les dalles, pour passer les épreuves de l’examen de 3 jours qui leur ouvrira les portes de l’université. Ici, on bosse même le dimanche.

Très belle autoroute à 3 voies, plein est, qui nous permet d’atteindre assez rapidement (soyons modestes, moyenne sur autoroute 75/80 et on ne rate aucun arrêt pipi : convoi de prostatiques… ) Kunming, 5 millions d’habitants, capitale du Yunnan. Nous cherchons un parking près du lac d’émeraude du Cuihu gongyuan, mais, en ce dimanche après midi, c’est inaccessible. Nous atterrirons tout près, sur le parking du CREPS local.

En cette fin d’année, les étudiants y fêtent leurs diplômes. 

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N 24° 57’ 54.864’’   E 102° 40’ 13.116’’

Altitude 1897m

346km   Total 16876 km 

Lundi 8 juin Jour 83   Kunming 

Visite du “Village des minorités” où sont reconstitués les habitats des 13 minorités ethniques qui vivent dans la région (Achang, Being, Bai, Jinuo, Hani, Sani, Shui, Yi, et j’en oublie…). Leurs populations vont de 15000 à 5 millions pour la plus nombreuse. Pour mémoire, la Chine compte 56 nationalités, la dernière n’ayant été découverte que récemment.

Village pour touristes où le portail franchi, on découvre la garde d’honneur…

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Les costumes sont manifestement ceux des jours de fête et sentent le neuf, mais l’endroit est bien agréable, les nénuphars empourprent les bassins.

 

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L’après midi nous permet d’écumer les boutiques télécom pour enfin trouver une clé 3G qui nous permettra d’accéder à internet partout, sans dépendre des hôtels ou cybercafés. Pour nous réconforter d’une longue quête, nous dégustons la spécialité locale : La soupe « Over the bridge », bouillon très chaud où l’on plonge un assortiment de viandes, poisson, nouilles de riz et légumes, le tout pimenté à souhait. Agnès n’en a pas l’air, mais elle se régale…

 

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Mardi 9 juin  Jour 84 Kunming –Jianshui 

Plein sud jusqu’à Yuxi, puis sud est. La route est meilleure que prévu, mais dégradée dans la traversée de Tonghai. Cette région est spécialisée dans le maraichage, des serres à l’infini et une odeur d’engrais qui rappelle la côte andalouse.

La combinaison des camions chargés au-delà des ridelles et de l’état de la route fait que des choux et des salades jonchent la chaussée ! 

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Arrivée en fin de matinée à Jianshui. L’hôtel « Jintian » qui devait nous accueillir dans son parking a changé d’avis, nous nous garerons donc sur le trottoir et en bord de rue, et serons taxés le lendemain de 10 yuans par le contractuel local, qui ne nous donnera pas de reçu.. 

Promenade dans cette ville qui semble vivre au ralenti, peu de constructions récentes, peu de circulation, partie de cartes sur les trottoirs. 

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Bel œcuménisme, une superbe mosquée en bois (magnifique travail de charpentier, le savoir faire n’est pas perdu comme on le constate sur les annexes en cours de rénovation), des temples bouddhistes, bien sûr, mais aussi un temple confucéen et un taoïste, le temple de Tianjun lui aussi en pleine rénovation : On y confectionne les statues à l’aide de laine mêlée à de l’argile.

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Visite du jardin de la famille Zhu, plus qu’un jardin, une résidence de 4 rangées de pavillons comprenant 42 cours et 214 chambres, bâtie par une famille de magnats locaux dont les derniers rejetons se convertirent bien vite à la cause du peuple en 1949. Le paradis des bonsaï. 

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Surprise au retour, le même bus qu’à l’aller, vide car rentrant au dépôt. La conductrice nous charge quand même et nous fait un brin de conduite, ravie. Tellement ravie qu’elle va trop loin et qu’on fera 3km à pied, elle n’a pu faire demi tour.. 

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 N 24° 23’ 53.316 ‘’   E 102° 32’ 14.352 ‘’ 

216km Total 17092 km 

Mercredi 10 juin  Jour 85   Jianshui – Hani 

En quittant Janshui, halte au Pont du double dragon, qui bénéficie d’une gare sur la ligne du petit train touristique. 

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Yang nous a annoncé une étape de montagne, nous ne serons pas déçus : Route étroite, tortueuse, pentue et encombrée de camions. Le goudron fond, ce qui ne facilite pas la conduite. Depuis Yuaniang, 60km de virages en épingle à rajouter aux 100 que nous venons de parcourir en 5 heures !

Nous atteignons le site des rizières de la minorité Hani, classé au patrimoine mondial par l’Unesco. Il s’agit en fait d’une route des crêtes, en boucle; A l’entrée des cerbères guettent les touristes pour leur faire payer le droit d’entrée et accéder aux points de vue aménagés entre les villages, le long de la route.

Sur place, nous aurons atteint le point le plus méridional de notre périple: Nous sommes à 50 km du Vietnam à vol d’oiseau…

Nous ne sommes pas gâtés par le temps, le coucher de soleil sera voilé, et le lever de soleil dans les nuages, nous pourrons cependant admirer ce site exceptionnel où les Hani ont taillé dans les pentes une infinité de terrasses où verdoient les épis de riz. Quelle maitrise de la gestion de l’eau pour maintenir les rizières irriguées !

Ici, comme partout en Chine, les femmes triment et le retour des champs se fait chargé de bois, et les enfants s’essayent au commerce, ici une petite  vendeuse d’œufs..

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Le classement récent de l’Unesco a certainement profité à l’économie locale, le chapelet de villages qui ourle les crêtes n’est qu’un chantier où poussent hôtels et habitations, initiatives privées semble t il. Quant au village « public », flambant neuf, il ne manque pas une fleur, pas un arbre, pas un élément de déco, mais il est vide, les intérieurs ne sont pas achevés. Nous avons déjà fait ce constat, les aménagements extérieurs, avenues, éclairages, plantations sont près bien avant les immeubles, qui restent longtemps vides une fois finis. La volonté gouvernementale ne suffit pas à emporter l’enthousiasme populaire pour un changement d’habitat. 

N 23° 7’ 13.728’’    E 102° 44’ 17.196’’

Altitude 1900 m

97 km Total  17189 km 

Jeudi 11 et vendredi 12 juin  Jours 86  & 87  Hani – Shilin 

Nous repartons vers le Nord pour gagner la « Forêt de pierres » où nous sommes gentiment accueillis par une représentante de l’ethnie Saxi . 

Le parking du site est fermé la nuit, nous nous installons dans la cour de l’hôtel « Royal Hinoki »

Par contre le prix pour accéder au site, 30€, et l’affluence, nous font renoncer et nous irons chercher ces formations karstiques un peu plus loin et en toute liberté 

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Le trajet nous permettra de constater un paradoxe supplémentaire : Ce pays a des notions d’hygiène et de propreté très singulières, les déchets s’accumulent   partout, souvent brulés sur place, ou récupérés par les plus misérables, les toilettes des stations services les moins récentes sont repoussantes, mais partout en ville et même sur les autoroutes, au milieu de nulle part, des cantonnières balaient les bandes d’arrêt d’urgence ou passent le chiffon sur les glissières…. 

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N 24° 50’ 11.508’’  E 103° 19’ 16.86’’

Altitude 1801m

258km Total  17447 km

 

 

 

 

 

  Samedi 13 juin  Jour 88   Shilin – Huangguoshu 

Direction nord est par l’autoroute 320 vers Guyang. Pendant tous les jours qui vont suivre nous traverserons une région karstique, caractérisée par un foisonnement de monts en formes de pitons, ou de mamelons selon l’inspiration.

Qu’ils culminent à plusieurs centaines de mètre comme en ce premier jour, où beaucoup plus bas quand nous perdrons de l’altitude, ils sont tous étonnements escarpés, couverts d’une végétation drue et façonnent un paysage un peu irréel, en lignes parallèles dont les teintes s’estompent avec la distance.

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Premier jour donc où l’autoroute, qui n’a rien a envier à ses consoeurs alpines, vole de piton en piton par des viaducs aériens et une enfilade de tunnels qui nous semble interminable.

Quand les vallées s’ouvrent, on aperçoit la rivière au fond et les terrasses des rizières, jusqu’à mi pente des mamelons les plus dodus.

Quand l’espace le permet, une ville, donc des tours  anciennes, des tours neuves et vides, des tours en construction. La Chine doit produire, et consommer, les 3/4 du béton mondial !!!…

 

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Nous nous installons sur le parking de la cascade de Doupotang, une des nombreuses du site de Huangguoshu et, en guise d’apéritif, allons admirer cette chute, dont le guide nous précise les dimensions : 21m de haut, une misère, et 105m de large.

 

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N 25° 59’ 783 E 105° 40’454

Altitude 1028 m

367 km Total 17814 km 

Dimanche 14 juin Jour 89 Huangguoshu – Guyang 

Matinée sportive avec le circuit de la cascade du Fruitier jaune qui a donné son nom au site, la plus spectaculaire avec ses 70m de hauteur et 80m de large, qui chute dans l’étang du Rhinocéros. En ce dimanche, la foule se presse le long du sentier taillé dans la paroi, pour s’approcher de la chute d’eau. Les imperméables sont indispensables et l’on doit oublier l’idée de se parler, tant le rugissement de l’eau est intense. Plaisir ultime, le sentier  passe sous la cascade et l’on peut apercevoir, à travers le rideau d’eau, la rive opposée.

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Tout le long du parcours, des vendeurs proposent des souvenirs ou des produits locaux, souvent en famille, assis sur des rochers ou au bord des plans d’eau.

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Nous reprenons la route jusqu’à Guyang où nous nous installons sur un parking d’hôtel aux portes de la vieille ville.

Promenade apéritive dans sa rue principale, qui attend les touristes avec une spécialité que l’on retrouve à tous les étals : le pied de cochon laqué.

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Retour tranquille en déambulant le long des rues. Ici on vit tard dehors et chacun s’adonne à ses activités, danse collective, pêche à tout âge et toupie pour les anciens, qui les font ronfler à coups de fouets.

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N 26° 25’ 25.932’’   E 106° 42’ 58.896’’

Altitude 1005 m

169 km Total 17983km 

Lundi 15 juin Jour 90 Guyang- Xijiang 

Autoroute  montagnarde toujours excellente , nous sommes chaque jour plus stupéfaits de la qualité et la densité du réseau autoroutier, par ailleurs en constante expansion. Nous terminons le parcours par 30km d’une très jolie route qui serpente dans des gorges le long d’un torrent.

Bivouac sur le parking du village de l’ethnie Miao de Xijiang, ethnie originaire du plateau himalayen et disséminée aujourd’hui en communautés établies également au Laos, au Cambodge, au Vietnam et en Birmanie. Les costumes des femmes, brodés lorsqu’elles sont encore célibataires et les parures en argent sont d’une grande beauté et caractérisent ce groupe montagnard.

Village inaccessible sans acquitter le droit d’entrée, nous retrouvons ici la technique découverte dans le site des rizières : Les lieux présentant un intérêt touristique, ethnique, historique ou géomorphologique sont mis en valeur, aménagés, et clos. Le prix du billet est souvent élevé, exorbitant pour les chinois qui représentent 99% des visiteurs.

Village très touristique, avec mille boutiques attrape couillons. La spécialité ici (sans lien avec la phrase précédente) n’est plus le pied de cochon mais le filet mignon et les saucisses, l’un et les autres fumés.

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Spectacle inattendu au détour d’une rue, un groupe folklorique, dont l’âge canonique des membres est garant de l’authenticité, défile d’un étrange pas glissé entrecoupé de temps d’arrêt au son du Lusheng, instrument formé d’une gourde munie d’une anche et de 6 tubes de bambou. Nous apprendrons que seuls les hommes ont le droit d’en jouer

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 N 26° 30’ 24.912’’   E 108° 9’ 29.88’’

Altitude 795 m

215 km Total 18198km 

Mardi 16 juin Jour 91  Xijiang  - Zhaoxing 

Journée pourrie qui avait pourtant bien commencé. Une halte inopinée nous  permit de flâner dans un village Miao en bord de route, très authentique celui là. Nous y découvrirons même sur les murs, délavés par la pluie, des slogans datant de la révolution culturelle. Nous pûmes également y rencontrer la jeune institutrice et jeter un coup d’œil à sa classe.

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Mais dès les premiers km dans le contournement de Kaili, autoroute  barrée suite à un effondrement de terrain. Sympa, le flic qui surveille le barrage nous guidera avec son véhicule, gyrophares en action (on en prendrait vite l’habitude…) pour nous orienter dans le lacis de périphériques de cette grande ville. Bon moment mais piètre consolation, ce léger détour rajoute 70km au compteur.

Lorsque nous approchons du but, deuxième barrage : L’autoroute est non seulement coupée par un effondrement, mais elle s’interrompt bien plus tôt que prévu, les travaux n’étant pas terminés. Ceci modére notre enthousiasme des jours précédents sur le réseau autoroutier, mais c’est injuste, il faut bien que les choses se fassent, et la nature ici, semble encore moins domestiquée qu’ailleurs.

Forcés de faire demi tour jusqu’à la sortie précédente, nous devrons franchir un col, très sévère, sur une route rétrécie par de nombreux éboulements, pour rejoindre la nationale. Elle est en très en mauvais état et semée d’étroits villages, longe une rivière, dont le niveau et les eaux jaunes témoignent de l’intensité des pluies des jours passés.

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Cerise sur le gâteau, la portion de petite route qui doit nous permettre d’atteindre notre but est en travaux et nous subirons 15 km de chantiers qu’il nous faudra 1h1/2 pour franchir, au baston avec les locaux.

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 Un des camping car commence à envoyer des signaux alarmants : Problèmes liés à l’injection d’additif dans le pot catalytique, boite de vitesse qui ne fonctionne plus qu’en automatique, le mode séquentiel étant bloqué, éclairage défaillant. Il faudra très vite trouver un garage Mercédes.

Arrivés vers 19h30, nous nous couchons immédiatement épuisés et écrasés de chaleur moite, sur le parking du village Dong, à Zhaoxing. 

N 25° 54’ 591  E 109° 08’631

Altitude 314m

384km Total 18582 km 

 

 

 

 

 

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 Mercredi 17 juin Jour 92  Zhaoxing – Sanjiang 

Visite du village Dong le matin (air connu : barrières et ticket d’entrée). Comme nous sommes là à l’ouverture, nous avons droit à une cérémonie d’accueil : Musique et chants, et de ravissantes jeunes filles se dirigent vers nous. Pour ma part, je suis pris par surprise et me voit contraint d’avaler une tasse d’alcool que la plus hardie me colle aux lèvres. Je ne peux rien faire que me laisser faire, les mains prises par le Nikon…

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Sur un plan plus folklorique qu’ethnographique, cette ethnie a plusieurs particularités : Sa culture musicale et vocale, la curieuse jupette du costume féminin et la coiffure : Chignon et fleur pour toutes, quelque soit l’âge.

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 La visite, même si elle débuta par un musée reconstituant les pratiques agricoles et artisanales des Dong et fut agrémentée d’un spectacle folklorique où l’on put apprécier les mélodies un peu répétitives psalmodiées par les voix nasales des jeunes filles, révéla un « vrai » village, avec de « vrais »  habitants et un habitat traditionnel : Ponts « de la Pluie et du vent », lieux de repos et de rencontre et  « Tours aux tambours » qui tenaient lieu de maison commune  à un groupe de familles constituant un clan.

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Et pour illustrer la vraie vie, les hommes qui pêchent en pleine ville, jouent à un genre de dominos pendant que les femmes bossent, et les enfants à la culotte fendue qui regardent leur maman découper une bête à même le sol, au marché des bouchers.

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De nouveau 15 km de route en chantier, puis nationale jusqu’à Sanjiang, pour un bivouac sur le parking de l’hôtel Feng Yu Qiao, voisin de la Tour aux tambours. 

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N 25° 47’ 96 ‘’  E 109° 36’ 30.312’’

Altitude 165m

106km  Total 18688 km 

Jeudi 18 juin  Jour 93  Sanjiang Guilin 

Etape de transition vers cette très grande ville, qui fut un temps capitale de la province. Notre programme est un peu bouleversé en raison  du cc Mercédès, qui ne peut plus rouler sous peine de risquer de graves avaries. Nous y prendrons une journée de repos imprévue mais néanmoins appréciée sur un parking d’hôtel, tandis que Yang passera l’après midi au téléphone pour tenter de poser un diagnostic et localiser le garage ad hoc.

En ville, tout le monde s’amuse en cette fête des lanternes, ou se repose en attendant le client devant les pagodes de la lune et du soleil.

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N 25° 14’ 45.36’’   E 110° 18’ 33.12’’

Altitude 329m

157km Total  18845km

 

Vendredi 19 juin  Samedi  20 juin Jours 93  & 94  Yanshuo / Guilin 

Nous nous rendons, 80km plein sud, à Yanshuo avec 3 véhicules, notre camion tiendra compagnie au Mercédès sur le parking de l’hôtel. La rivière Lijiang traverse des régions karstiques entre Guilin et Yanshuo dont les paysages sont magnifiques, mais le prix de la descente sur des radeaux n’est pas accessible à tous et nous nous bornerons à une ballade dans cette ville hyper touristique, mais où nous trouvons, pour la 1° fois en Chine, des terrasses où apprécier une bière fraiche, puis à une promenade sur la rivière.

Gentille arnaque celle-ci, 300 m vers l’amont, 300 m vers l’aval sur un radeau de bambou, mais il faut bien que tout le monde vive. Les jeunes chinois, eux, apprécient, et s’aspergent avec des pistolets à eau, les plus vieux font plutôt la gueule…

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Cela nous permettra quand même de constater que la pêche au cormoran est encore pratiquée: Ces oiseaux, attachés, nagent sous l’eau le long du radeau et capturent des poissons que le pêcheur récupère grâce au lien qui les empêchent d’avaler leur proie.

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Dimanche 21 juin  jour 94   Guilin – Changsha 

Le garage Mercédès a été localisé, plutôt que le plus proche, 200km en arrière, il vaut mieux faire l’intervention à Changsha, sur notre route 500km au nord est. Yang avec le support de l’agence a trouvé un plateau, trop petit pour charger le Mercédès et ses 5 tonnes mais qui le prendra en remorque.

Il faudra deux heures pour réaliser l’arrimage, départ à 9h.

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Nous franchirons la distance d’un trait, sur une autoroute bien chargée en fin de journée, c’est un retour de long week end.

Le paysage dans cette région rizicole s’aplanit, nous sommes sortis des montagnes. Au passage, nous constaterons que la Chine a résolu le problème de la ségrégation sociale par les vêtements: A l’école, c’est survet pour tout le monde.

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 Bivouac sur le parking de l’hôtel «  Cloud » (le bien nommé, il pleut..)   , à 200m du garage Mercédès. 

Altitude 42 m

525 km Total 19370

Lundi 22 et mardi 23 juin – Jours 93 et 94  Changhsa 

Repos forcé, dans cette ville de 2.5 millions d’habitants, pour la remise en état du cc Mercédès. Un des seuls points d’intérêts de la ville, le musée provincial, est malheureusement fermé pour rénovation jusqu’en 2017.

Yang est fort déçu. Renforcé par les conseils unanimes du personnel du garage, il aurait voulu nous entrainer en pèlerinage à la maison natale de Mao, à Shaoshan, mais nous refusons les 260km A/R.

Prendrais-je du recul avec mes jeunes années ? Nous n’avions pas manqué le mausolée de Che Gevara à Santa Clara lors de notre séjour à Cuba, ni la maison où fut assassiné Trostsky à Mexico. Nous verrons ce qu’il en sera du tombeau de Lénine lors de notre passage à Moscou…

Nous sommes cependant surpris par cette dévotion au « Grand timonier ». Yang est né deux ans après la mort de Mao, et plus rien de ce que nous voyons depuis que nous avons franchi la frontière chinoise ne vient rappeler cette époque. Les masses en uniforme et casquettes sont bien loin, les petits livres rouges en vente dans les brocantes et les 4×4 de luxe encombrent les trottoirs.

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Les millions de morts des grandes famines consécutives aux erreurs du « Grand bond en avant » et les milliers de victimes des gardes rouges sont oubliés, ou masqués par l’histoire officielle. Ne subsiste que la vénération pour celui qui a réunifié la Chine et lui a rendu sa grandeur. 

L’équipe du garage Mercédès, avec le support de leurs collègues de Pékin, (les téléphones ont chauffé), a bien travaillé : Le problème de boite de vitesse a été réglé quand le fusible coupable a été remis en place, les défaillances de l’injection d’additif dans le pot catalytique, ou à tout le moins les messages signalant des défaillances, ont disparu une fois ressoudée une cosse de masse qui s’était rompue dans un recoin quasi inaccessible, les éclairages ont été rétablis. Vidange faite et filtre à gazole changé ( sympa ce véhicule, il faut démonter la mécanique d’essuie glaces pour y accéder, ainsi qu’au filtre à air), le camping car est prêt pour un nouveau départ. 

Petite anecdote au passage : Nous avons eu sur le camion une fuite de gazole il y a quelques semaines, suite au percement d’une durite frottant sur une partie métallique. Un essai d’obturation au ruban adhésif, on est parfois présomptueux, a échoué sous la pression de la pompe de gavage.

Après un test d’adhésion, nous avons adopté la solution du tronçon de flexible nylon fendu pour gainer la durite que je ne souhaitais pas démonter, tartiné intérieurement de Super Glue pour l’obturation, maintien par trois colliers. Depuis, ça tient. L’avantage des camions rustiques sur les véhicules sophistiqués, est qu’on n’a pas besoin de terminal d’ordinateur pour diagnostiquer et réparer. (Après l’Araldite du réservoir, la Super Glue de la durite, vive la chimie !.) 

Pourvou che ça dourre, comme disait la mère à Napo. 

Nous sommes dans le quartier des garages, des accessoiristes et des concessionnaires, j’ai profité du temps libre pour vérifier la qualité des latérales et toits panoramiques AGC chez le concessionnaire Peugeot….

Quant au petit diner que nous nous sommes offert dans le resto voisin, la chaleur nous coupant l’envie de cuisiner, nous souhaitions des nourritures un peu carnées, mais les menus n’étant pas illustrés de photos, impossible de nous expliquer. Petit tour en cuisine et, mes bêlements étant très convaincants, les cuistots comprennent et m’ouvrent leur armoire frigo pour faire la sélection des produits. Vu l’aspect de ce que j’y vois (bonjour la chaine du froid !), ce soir ça sera végétarien !

 

Mercredi 24 juin Jour 95  Changsa  - Wuhan 

Nous sautons une étape pour rattraper le temps perdu et gagnons Wuhan, au NNE par l’autoroute où apparait pour la 1° la direction « Beijing ». La plaine que nous traversons, initialement bordée de deux chapelets de collines s’élargit en une vaste zone humide le long du cours du Yangzi (Yang tsé kiang) , très méandreux et que nous franchirons plusieurs fois. Peu de visibilité sur le paysage, masqué par les peupliers et les bambous qui bordent l’autoroute, parfois une échappée qui nous révèle des taillis, des étangs, des rizières, de nombreuses plantations de lotus, quelques parcelles de maïs.

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L’eau uniformément ocre, affleure de partout, les maisons à deux étages, aux toits de tuiles, n’ont aucun trait architectural typiquement asiatique.Les parcelles dans les rizières s’agrandissent quand le relief s’aplanit. Nous croisons des dizaines de camions légers, chacun transportant une petite moissonneuse à chenilles et ses accessoires. Nous supposons que la récolte de riz est terminée dans une région et que les machines sont transférées vers des zones où la récolte est plus tardive

La traversée de Wuhan, 7 millions d’habitants, sera longue et pénible en raison des feux et du trafic. Arrivée au bivouac, le parking de l’hotel Junyi Dynasty, nous découvrons un endroit sordide et étroit où nous ne pouvons nous garer qu’à côté des poubelles. Avec 33° dans la cellule en fin de journée, la nuit sera longue.

Petit entretien entre 4 yeux avec Yang : Nous ne voulons plus de bivouac dans le centre des  grandes villes, leur accès et leur exiguïté doivent nous faire préférer la périphérie. Les taxis ne coûtent rien ici, et les bus encore moins, pour nous rendre aux points d’intérêts. Nous préférerons privilégier le confort, si ce n’est l’hygiène, à la proximité des zones commerçantes. Ceci dit, pouvoir aller à pied déguster une glace dans un café branché et climatisé ne manque pas d’attraits, profitons en puisque nous y sommes ! 

Promenade jusqu’à l’université de Wuhan, la plus ancienne de Chine, pour l’époque moderne s’entend. Située sur une petite colline, elle fut construite sous Sun Yat Sen et son architecte s’inspira du Potala de Lhassa. Campus boisé très agréable qui rassemble près de 50 000 étudiants. Les chambres des étudiants sont dans les bâtiments d’origine, qui n’ont pas toujours bien vieilli.

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N 30° 31’ 42.6’’    E 114° 21’ 10.0’’

341 km Total 19711 km

Jeudi 25 juin   Jour 96   Wuhan 

Wuhan, capitale de la province du Hubei, est un grand port sur le Yangzi ( que l’on appelle ici Chang Jiang, ou la longue rivière)  et résulte de la fusion de deux anciennes villes, Wuchang et Hanyang et de la ville de Hankou, créée en 1861 quand les puissances occidentales et le Japon imposèrent à la Chine la concession de comptoirs pour maitriser le commerce et fixer le prix des marchandises. Quelques bâtiments néo classiques, sur la berge côté Hankou, portent  encore témoignage de cette époque.

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Ce n’est pas un hasard si, après l’assaut des Boxers en 1900 contre les légations occidentales qui se solda par la déconfiture de la régente Cixi qui les avait soutenus (pour mes amis de Cinebol, souvenons nous des films « Les 55 jours de Pékin » , le  menton volontaire de Charlton Heston et les yeux d’Ava Gardner et « La cannonière du Yang Tsé » , Steve Mac Queen et une missionnaire dont j’ai oublié la blonde interprète ),  Wuhan fut le siège du premier soulèvement contre le régime impérial en 1911.

Dirigé par Sun Yat Sen, il entraina la chute de la dynastie déliquescente des Quing et la fondation de la République,  au moment où se développaient le Guomindang, parti dit « nationaliste » et le Parti communiste, tant étaient grande la frustration engendrée par les privilèges concédés aux puissances impérialistes de l’époque pour des populations dans la misère.

Alliés objectifs contre le régime impérial, contre les seigneurs de la guerre qui se disputèrent ce qu’il en restait, puis contre les japonais après leur invasion, le Guomindang et le Parti communiste entrèrent en conflit dès la défaite des japonais, conflit qui solda par la prise du pouvoir en 1949 par le Parti Communiste Chinois et le repli de Tchang Kai Chek à Formose. 

 

C’était ma minute historico- soporifique. J’aurai beaucoup à me faire pardonner sur cette livraison, au niveau photos, c’est aussi la misère, mais vous avez quand même échappé à celle de la statue de Mao. 

Visite du beau musée provincial, avec notamment deux cranes d’homo erectus que les spécialistes jugent de première importance ( pour notre part, ça nous laisse un peu froids) et surtout la superbe exposition des trésors retrouvés en 1974 dans le tombeau du marquis Yi de Zeng, qui régna localement voici 2400 ans : Des milliers d’objets usuels et rituels, d’armes et un exceptionnel jeu de cloches en bronze.

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Traversée du Yangzi par la navette fluviale avec vue sur le double pont, routier et ferroviaire, premier ouvrage d’art construit en 1957 sous le nouveau régime et célébré en tant que tel, et perspective sur ce qu’un promoteur sans imagination pourrait appeler « les balcons du Yangzi »

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Vendredi 26 juin Jour 97  Wuhan – Jingdezhen 

Notre trajet suivra, jusqu’à Juijang, la vallée du Yangzi. Nous le traverserons à trois reprises par des ponts suspendus très aériens qui nous rappelleront le pont de Normandie. Dans cette région, la largeur du fleuve atteint 2km et des centaines de lacs composent un paysage très aquatique. La ville de Juijang en particulier, que nous laisserons au loin à main gauche, semble bâtie sur une lagune et les piliers supportant les chaussées qui y mènent piquettent  un pointillé sombre sur la surface du lac, rendue floue par la brume de chaleur. 

Nous quittons le fleuve, que nous retrouverons à Shangaï, pour nous diriger plein est, vers Jingdezhen, à travers une région de collines boisées.

Cette ville est la capitale chinoise de la céramique. Nous nous garons dans la cour de l’hôtel « 7 days Inn », au cœur du quartier des  commerces et ateliers où on assure la décoration des pièces et leur négoce. Quartier d’une grande laideur constitué d’immeubles parallèles de 2 étages, années 60, consacrés entièrement à cette activité.

Des services à thé et des services de table par milliers, mais aussi quelques pièces uniques, panneaux, vasques ou jarres d’une grande beauté.

Les  plus grosses pièces sont stockées sur les trottoirs, et même au milieu de la rue !

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N 29° 18.643’   E 117° 11.143’

Altitude 56m

390 km Total 20101 km

 

 Samedi 27 juin Jour 98 Jingdezhen – Huangshan 

Nous sommes maintenant dans la province du Jiangsu et l’autoroute serpente entre des collines escarpées, nous avons retrouvé un paysage de moyenne montagne. Dans les fonds, des rizières, sur les pentes, les premières plantations de thé.

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 Les maisons semblent récentes, toutes de même style, qu’elles soient isolées dans les collines ou regroupées en villages : blanches, 2 étages avec balcons, toitures de tuiles grises avec de petits frontons étagés.

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S’orienter en Chine est devenu plus facile, la quasi-totalité des panneaux autoroutiers et des informations touristiques, nombreuses, sont bilingues anglais, les conseils de prudence également, avec des formules surprenantes («  don’t drive drunken »). C’est heureux car les GPS chinois dont ont été munis chacun des véhicules à notre arrivée ne fonctionnent pas ( ou nous n’avons pas fait l’effort de les faire fonctionner) et les nôtres sont souvent perdus tant le réseau routier évolue rapidement . Quant à Yang, il utilise la fonction navigation de son téléphone, qui a toujours un temps de retard par rapport à notre progression. Retentit alors dans les talkie walkie la formule fatidique «  On fait demi tour … » 

Nous parvenons malgré tout à Huangshan en début d’après midi et nous installons dans le parking de l’hôtel Huangshan Huyan. La chaleur est telle que nous décidons de prendre une chambre. Yang ayant bien négocié, elle ne nous coûtera que 20 € de plus que le prix du parking. Bonheur de la clim et des douches fraiches sans limites ! 

Huangshan n’a pas de vieille ville, mais une vieille rue, longue il est vrai. Ses boutiques proposent surtout des pinceaux et articles de calligraphie, du thé et des antiquités. Les prix de celles ci nous feront sursauter : 5000€ une petite statuette de paysan sur un buffle, 12000€ pour des éléments de portes sculptés. Nous ne ferons pas de contre proposition…..

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N 29° 42’ 43.1’’   E 118° 17’ 48.1’’

Altitude 139m

164km Total 20265km 

Dimanche 28 juin Jour 99   Huangshan – Tangkou 

Nous remontons une rivière pour atteindre, à une trentaine de km, le village de Xidi. Fondé sous la dynastie, Ming au confluent de 3 rivières, il a gardé son architecture d’origine. Il regroupait à l’époque des commerçants mais aussi des fonctionnaires impériaux, actifs ou devenus rentiers en raison de leurs états de service. D’aspect extérieur plutôt banal, ces maisons ont leurs diverses pièces et cour intérieures construites en bois, souvent sculpté et parfois, pour les plus opulentes, richement décoré.

Certaines de ces maisons abritent des boutiques, nous y chinerons ( c’est le cas de le dire) deux petits tableaux en bois sculpté d’inspiration taoïste.

Et la présence des visiteurs n’interrompt pas les activités domestiques.

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Passage au village de Hongcun, même type d’habitat mais un village plus lacustre dont l’implantation représente un buffle, le lac central en occupant l’estomac et les divers canaux les intestins….. 

Puis dernière étape de la journée, le trajet vers le Mont Huangshan et la recherche d’un bivouac sympa, plutôt stérile puisque nous finirons sur un parking à côté du péage de l’autoroute, cette ville rue étant coincée dans une gorge et réservant son espace au parking des cars navettes qui desservent le site du Mt Huangshan. 

N 30° 04’ 07.2’’   E 118° 10’ 22.0’’

Altitude 448m

111 km Total 20376 km 

Lundi 29 juin Jour 100  Tangkou 

Le site du Mont Huangshan est un des 5 sites touristiques majeur de la Chine. Il est classé AAAAA (oui François, comme les andouillettes !) à l’instar du parc du Wulingyuan, de renommée mondiale et qui avait inspiré les décors du film « Avatar », Ce parc n’a pas été retenu par les autorités dans notre projet d’ itinéraire pour des raisons peu claires : trop brumeux, trop fréquenté, trop fatiguant et, ce qui n’a pas été dit, sans doute trop proche de sites de lancement de missiles balistiques.

Nous nous contenterons donc du Mt Huanghan qui vaut largement la visite, avec ses reliefs étonnants, ses rochers en équilibre et les pins parasols qui ont pris racine dans la moindre faille. Son accès se fait par navettes de bus puis, pour les moins courageux, dont nous sommes, par télécabine pour éviter de 3 à 5h de montée. (Il fait 33°, humidité saturée, et il nous restera quand même quelques milliers de marches à franchir pour gagner les belvédères.)

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 Un des rochers les plus célèbres du parc est celui du «   singe observant la plaine », que l’on comparera bien vite à l’original, rencontré quelques instants plus tard

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Plusieurs hôtels sont situés dans les diverses combes du site, ils sont tous ravitaillés à dos d’homme. Les porteurs embarquent de 75 à 80kg à chaque trajet, et vont jusqu’à 100kg quand la nature du produit transporté le nécessite ! Leur équipement est sommaire, un balancier en bambou refendu et un bâton ferré servant à protéger l’épaule, mais aussi à permettre des temps de récupération.

Que penser quand nous croisons ces hommes, au visage ruisselant, parfois déformé de grimaces ? La compassion et la culpabilité des nantis sont hors de propos, nous nous efforçons  simplement de ne pas les gêner dans l’étroitesse du chemin.

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Mardi 30 juin  Jour 101 Tangkou – Hangzhou 

Trajet autoroutier direct jusqu’à cette ville que Marco Polo qualifia de « paradis sur terre » et dont il fut gouverneur pendant 3 ans. Son cœur en est le Lac de l’Ouest (Xi hu) étendue de 8km² entourée de collines consacrées à la culture des arbres à thé.

Le parking de l’hôtel prévu est encombré de voitures de généraux, le 1° juillet étant une fête militaire. Nous nous installons donc dans un parking sur une des collines du centre ville, par chance bien ombragé.( Quoique.., dès le soir il se met à pleuvoir abondamment, c’est bien la saison de la mousson) et c’est parti pour un petit tour de lac !

Remarque au passage, ici les piroguiers savent aussi pagayer avec les jambes..

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N 30° 14’ 23.6’’   E 120° 09’ 36.5’’

Altitude 52m

284 km Total 20660 km 

Mercredi 1° juillet   Jour 102 Hangzhou 

Cette région produit une des meilleures variétés de thé vert, elle abrite aussi le très joli Musée National du Thé, un centre de recherches et ses plantations expérimentales. De tradition millénaire, le thé produit en Chine est à 80% du thé vert, provenant de 2 à 3 cueillettes par ans des jeune feuilles collectées manuellement sur les plus petites parcelles ou dans les zones très pentues, mais également et de plus en plus, mécaniquement.

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Hangzhou est une ville dont le centre est très agréable, ( la périphérie, par contre, des tours….)  nous passerons la soirée à flâner dans les rues piétonnes extrêmement animées, où les familles défilent devant les mille marchands de vêtements, souvenirs, gadgets, nourritures variées et pour nous mystérieuses, mais aussi ébahis devant les artisans et artistes : dessinateurs, verriers, sculpteurs sur bois ou modeleurs d’argile.

Jeudi 2  juillet   Jour 103 Hangzhou – Shangh 

Sans surprise, l’autoroute est de plus en plus chargée quand nous approchons de la mégapole. A 50km de la ville, les violentes crampes à l’abdomen qu’Agnès ressentait depuis le matin deviennent si intenses et rapprochées que nous décidons de consulter un médecin. Un hôpital est proche du péage et les urgences nous reçoivent immédiatement. Diagnostic rapide du médecin : gastro aigue.  Une perfusion pour réhydrater et traiter la douleur est placée rapidement en attendant le résultat du bilan sanguin qui s’avère normal. Deux heures après cela va beaucoup mieux et nous quittons l’hôpital rassurés, avec un traitement d’accompagnement.

C’est notre 2° contact avec le système hospitalier chinois, toujours impressionnant d’efficacité aux urgences, pour des cas simples, il est vrai et sans traumato. Un peu plus de patients qu’à Songpan, un toubib et 4 infirmières pas du tout stressées et une prise en charge immédiate.

Nous verrons la réaction de la Sécu quand nous leur transmettrons les feuilles de soin en chinois, ça risque d’être coquin. 

Le parking du Motel 168, à deux pas d’une station de métro sur la nouvelle ligne 10 n’est pas folichon, mais il semble impossible de trouver mieux, ici le m² est précieux et les grand parkings l’exception.

Voisin du parking un petit centre commercial. On y trouve Starbucks, Mc Do et KFC. Nous constaterons que ces chaines ont des établissements quasiment  tous les km. La lèpre de la sous culture américaine a vite envahi les centres urbains chinois. 

N 31° 10’ 44.9’’      E  121° 22’ 04.0’’

Altitude 15m

176 km Total 20836 km 

Vendredi 3 à dimanche 5 juillet, Jours 104 à 106   Shanghaï 

Pas d’hésitation, le métro est La solution pour se déplacer ici. Moderne, propre, à haute fréquence et remarquablement balisé, il semble impossible de s’y perdre. Son prix, 45 yuan soit environ 7.5 € pour une carte 3 jours / trajets illimités, défie toute concurrence. Aux heures de pointe, c’est un peu bondé, mais il faut bien mettre les 23 millions de Shanghaïens quelque part… 

Notre 1° visite sera pour le Bund, cette promenade du centre historique qui longe la rive ouest du fleuve Suzhou. Ciel un peu couvert, le plafond est bas. Pollution?

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 Première  visite et premier choc, une fois sur la digue : L’apparition des navires qui remontent le fleuve, et virent dans la grande courbe qui les emmènera vers le Yangzi, puis vers la mer, retenus à la poupe par un remorqueur, sur le fond des constructions futuristes qui constituent le quartier d’affaires de Pedong, sur l’autre rive.

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 En contrebas de la digue, le Bund est bordé de bâtiments typiques de l’architecture occidentale du XIX°, dont la taille et le style devaient incarner la puissance des établissements financiers qu’ils abritaient.

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De temps en temps, un hôtel vient s’intercaler  entre les sièges des banques. Nous flânerons dans les salons du « Peace hôtel », qui fut longtemps le plus bel hôtel d’Asie : Encore plus classe que le « Raffles » à Singapour : Art déco et luxe serein…

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Le Bund doit son existence et sa prospérité au traité de Nanjing (Nankin) qui marqua la fin de la 1° guerre de l’opium, en 1842 : Londres imposa à la dynastie Qing d’autoriser la vente de l’opium produit en Inde, ce qui lui permettait de financer les importations des produits chinois vers l’occident, et obtint de surcroit, outre Hong Kong, la concession des terres le long du Suzhou où s’installèrent maisons de commerces et établissements financiers.

A la fin du XIX° siècle, 600 de ceux-ci faisaient de Shanghai la 3° place financière mondiale après Londres et Wallstreet. L’un des plus opulents, la  «  Hong Kong & Shanghai Banking Corporation », aujourd’hui HSBC, y construira un bâtiment surmonté d’une coupole à la mesure de sa réussite. Comme tous les autres, intégrés dans le patrimoine national après 1949, il est aujourd’hui surmonté des drapeaux rouges de la République Populaire de Chine.

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 Ceux-ci sont sans doute visibles depuis le nouveau siège de la HSBC, sur l’autre rive, dont le logo éclaire la nuit dans le groupe de gratte ciel qui domine Pudong. L’histoire a de ces mouvements de balanciers, à l’heure où la bourse de Shanghai s’effondre…

Les français s’installèrent plus à l’ouest, une dizaine d’année plus tard.

Nous apprécierons l’atmosphère ce quartier dit de la « Concession française », où alternent des zones qui ont conservé le style début XX° des maisons bourgeoises européennes, avec quelques belles constructions telle l’ancienne résidence du Président de la CCI française de Shanghai, devenue musée de l’artisanat, ou encore cette villa rose qui aurait sa place sur la côte d’azur, devenue établissement universitaire; avec des zones plus modestes.

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Dans ces dernières se nichent de nombreuses boutiques de créateurs de mode : 15 m², 30 robes « haute couture » sur des portants, et on attend le chaland…

Tout près, dans Xintandi, la rénovation a fait son œuvre : On a conservé les Shikumen, petites maisons de briques devenues bars et restaurants branchés, tel celui ci, à la déco extérieure symbolisant la spécialité, les spaghetti, d’assez mauvais goût, ( la déco, pas les spaghetti…) ou encore converties en boutiques select, mais on a aussi, il faut bien amortir le m², bâtit d’énormes centres commerciaux dédiés aux grandes marques de fringues européennes.

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Le parc Fuxing , à deux pas (façon de parler, il faut un peu crapahuter), accueille les musiciens amateurs : Une cantatrice vocalise sur fond d’accordéon, un batteur karaokise des airs de rumba qui entrainent dans la danse les vieux chinois et les jeunes américaines.

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 Chacun sa passion: Un très vieux monsieur envoie au 7° ciel un joli cerf volant, les moins sportifs tapent le carton.

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Passage obligé, mais rapide, dans la vieille ville, complètement reconstituée, complètement saturée et d’un intérêt moyen puis visite, à côté, du jardin Yu, très décevant lui aussi: Des pavillons, de la rocaille reconstituée, des petits mares et des poissons rouges; ça devait plaire, sous les Ming….

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Fin d’après midi à  Shilappiu, le « Carreau du Temple shanghaien (pour ceux qui auraient connu le Paris des années 60) pour s’y  faire tailler des vêtements sur mesure, prêts en 48h.

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Petite déception, Place du Peuple. Ce centre de culture avec ses musées et théâtres, mais aussi nœud de communications de la ville entouré d’hôtels de luxe est très fréquenté le dimanche.La file d’attente  devant le Musée de Shanghai, voisin du beau théâtre du même nom, nous décourage et nous fait renoncer.

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Soirée dans le quartier de Pudong. Agnès s’y fera une fois de plus piéger pour une photo de famille, mais c’est demandé tellement gentiment…

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Comment faire pour rendre fidèlement l’image vertigineuse de ses gratte ciel ?  Le plus récent, vrille aérienne de dentelles d’acier et de verre semble échapper à la verticale.

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 De leur sommet, on peut admirer la ville, lorsque la pollution le permet.

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Mais Shanghai est aussi une ville où subsistent encore quelques quartiers ayant échappé aux démolisseurs, et sa population n’est pas constituée que de traders…

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Et pour finir, une bizarrerie et une question qui me taraude :

-         La bizarrerie: La maison  Moller, résidence construite entre 1936 et 1949 par le propriétaire suédois d’un chaine de magasins : On lui avait prédit qu’il mourrait à l’achèvement de sa maison, il fit durer les travaux ! C’est aujourd’hui un restaurant cossu.

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 -         La question : Existe-t-il  à Shanghai un règlement interdisant de raccourcir les câbles électriques ?

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 Lundi 6 juillet   Jour 107 Shanghai – Tongli  - Suzhou

L’arrière pays de Shanghai est, sur des milliers de km², une région où l’eau est partout : Les pentes sont si faibles que les fleuves méandrent dans la plaine ( je ne suis pas ennemi des néologismes) et alimentent de nombreux lacs. Des canaux ont été creusés pour drainer les marais mais également  pour transporter les marchandises. Le plus célèbre étant le Grand Canal, plus long canal artificiel du monde, dont le creusement fut entrepris en 495 av JC et dont les travaux les plus importants, la jonction entre le Yangzi et le Fleuve Jaune, furent réalisés sous la dynastie Sui, au début du VII° siècle. L’empereur Sui Yang Di aurait célébré l’achèvement de l’ouvrage en sillonnant le canal avec une flottille de bateaux dragons halés par les plus belles femmes de l’empire !! Heureuse époque.

 Sur 1800 km, ce canal  relie  Hangzhou à Pékin et fut un facteur déterminant pour le développement économique de la région.

L’eau est partout, et particulièrement dans les nues puisque nous arrivons à Tongli, célèbre pour ses canaux, sous un déluge de mousson. Même les cormorans sont maussades et gardent le bec à l’abri !

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En fin de journée, cap sur Suzhou, tout proche, la « Venise de l’Est  » dont les femmes seraient les plus belles de Chine ! Affirmation que nous ne pourrons malheureusement confirmer, nous en avons vu de très belles partout…

Bivouac dans un parking au pied des remparts (reconstitués) bordant le grand Canal.

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N 31° 18’ 48.4’’   E 120° 38’ 06.6’’

Altitude 12m 

131 km total 20967 km 

Mardi 7 juillet Jour 108 Suzhou 

Suzhou doit sa prospérité au commerce du grain, grâce au grand canal, puis, depuis le XIV° siècle, à l’industrie de la soie, dont elle devint le premier pôle en Chine.

Ville de canaux, elle attire de nombreux touristes.

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Tout est fait pour la maintenir attirante : Des statues, reconstituant des scènes du passé, embellissent les rues, les canaux sont nettoyés par des « balayeurs » embarqués, les pandores sont là, bienveillants.

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Nous visiterons le plus beau des nombreux jardins de la ville, celui de « L’humble administrateur », magistrat en retraite qui en entreprit l’aménagement au XIV° siècle (5 ha quand même, la retraite devait être plantureuse). Comme tous les grands sites touristiques que nous aurons visité, nous ne serons pas seuls… Belle exposition de bonsaïs

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Nous y verrons, comme souvent dans ces lieux, de jeunes personnes en costume traditionnel prendre la pause. Dans quel but ? Photos de mode ? Catalogues ? Calendrier Pirelli pour fétichistes de la soie ? Nous n’aurons pas la réponse mais marauderons un cliché par dessus l’épaule du professionnel.

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Très agaçante par contre cette maladie des selfies qui empêchent l’accès aux points d’intérêt tant que Madame n’a pas trouvé le bon mouvement de coiffure ou Monsieur achevé le bon réglage. Il faut dire que c’est une maladie qui commence très tôt : On apprend aux enfants à prendre la pause !

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Mercredi 8 juillet   Jour 109   Suzhou – Nanjing

Le paysage change, les rizières font place à une plaine de grandes cultures, maïs et maraichage.

Bivouac idéal sur le parking du Metro Park Hôtel, puisque nous l’atteignons très rapidement après la sortie d’autoroute,  hôtel à 100m du musée et 500m d’une station de métro.

Contraintes logistiques l’après midi avec les courses au « Carrefour » de la ville. Petite remarque en passant : Nous sommes surpris du dynamisme de cette entreprise en Chine puisque nous aurons trouvé un de ses supermarchés dans quasiment toutes les grandes villes. Les « Auchan » sont plus rares, le groupe Mulliez se distingue plutôt par ses « Décathlon » assez souvent présents. La grande distribution américaine est quasiment absente, nous n’aurons vu qu’un seul « Wallmart » sur tout le périple, plutôt ringard par ailleurs. Etude non exhaustive, ce n’est pas notre principal centre d’intérêt.

N 32° 02’ 32.2’’    E 118° 49’ 07.2’’

Altitude 53m

220km Total 21187 km 

Jeudi 9 juillet   Jour 110 Nanjing 

Visite le matin du beau musée, remarquable aussi bien par son architecture et ses aménagements que par son contenu. De très belles pièces, et nous aurons le plaisir de trouver, sur le stand d’un marchand de souvenirs une reproduction d’une lampe en bronze vue dans une des vitrines du musée.

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Petit café sur la terrasse, au bar du musée, et petits coucous avec un grand père qui promène son petit fils . Nous aurons très souvent rencontré cet équipage de papys/mamies  allant chercher les enfants à la sortie des écoles, les emmenant en ballade ou sur les manèges. Même si la politique de l’enfant unique est en voie d’assouplissement, ici les enfants sont rois.

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A la sortie du musée, nous constatons que le service des affaires culturelles de l’Ambassade est, lui aussi, actif en Chine. Nous avions déjà noté la tenue, dans plusieurs villes, d’un festival d’art dramatique « itinérant » présentant plusieurs pièces du répertoire classique français.

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Promenade l’après midi dans le très grand parc de la « Colline de pourpre et d’or » qui domine la ville. Le mausolée de la dynastie Ming, aux belles tuiles jaunes,  y est beaucoup moins fréquenté que celui de Sun Yat Sen !

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Ne figurera pas dans notre choix de visites le mausolée commémorant le massacre de Nankin en 1937, où 300 000 civils furent exécutés par l’armée japonaise. Cet évènement reste encore aujourd’hui un point dur dans les relations sino japonaises, le Japon niant  les faits et refusant toute « repentance » .

Vendredi 10 juillet   Jour 111  Nanjing – LuHoe

Etape de liaison dans une ville sans grand intérêt et bivouac dans un parking d’hôtel, dans le quartier des ateliers de réparation auto. Le camion ne passe pas sous les fils électriques qui surplombent l’entrée et on a perdu la clé de la barrière de la 2° entrée. Nous resterons donc dehors.

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N 33° 33’ 15.3’’  E  114° 00’ 15.3’’

551km Total 21738 km

 

Samedi 11 juillet   Jour 112   LuHoe – Shaolin 

Nous reprenons de l’altitude pour nous diriger vers le temple de Shaolin en remontant le Fleuve Jaune, plein ouest. Le temps est lourd et le ciel constamment voilé de pollution : Si les reliefs boisés sont relativement sauvages, les vallées encaissées ne sont que chapelets de cimenteries, d’usines diverses et de centrales thermiques. Chine, atelier du Monde ?

Passée la ville de Dongfeng, une belle 4 voies qui remonte une étroite vallée, préservée celle-ci, sur une dizaine de km  nous laisse présager un site touristique très fréquenté.

Il le sera. Extérieurement, hormis la quincaillerie commerciale sur l’esplanade de l’entrée, rien ne distingue ce monastère, niché dans un fond de vallée, de ceux que nous avons déjà visité. Les statues des généraux mythiques, sous le porche, sont peut être un peu plus grimaçantes, effet de l’imagination ? L’ambiance de la « forêt de stèles », qui rassemble les stupas commémorant la mémoire des moines ayant marqué l’histoire du monastère, ou la prière du soir , nous donnent une image bien plus sereine.

 

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Il faut se diriger vers un ensemble de bâtiments qui abrite un centre de formation, le Wufu, pour découvrir ce qui fait de Shaolin un lieu unique:

Le monastère de Shaolin Si  (monastère de la Petite Forêt) est devenu la référence mondiale en matière de Kung-fu. Il abrite 200 religieux de l’ordre de moines guerriers du même nom, qui applique la méthode introduite en Chine en 527 par le moine indien Bodhidharma.

Le Kung-fu (de gongfu qui signifie habileté, dans tous les arts, pas seulement martiaux) emploie de nombreuses armes, épée, bâton, fouet. Mais les mains nues, les coudes et les pieds sont des armes qui se suffisent à elles même, pour peu que l’on se soit astreint au long entrainement dispensé ici.

Il commence très tôt et nous assisterons à une présentation par des élèves du centre qui montre que la concentration, la relaxation et la maitrise de l’énergie peuvent s’acquérir très jeune. Nous impressionnera  particulièrement la démonstration de cette dernière par un lancer d’aiguille transperçant un ballon à 2m après avoir perforé une vitre, ( mince sans doute, mais quand même…) sans la briser !

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En fin de journée les élèves quittent les locaux du Wufu  pour se diriger, au pas cadencé, vers  une esplanade où ils participeront, par centaines, à un entrainement collectif.

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Shaolin a essaimé dans la ville de Dongfeng qui compte des centaines d’école de Kung-fu. Elles rassembleraient une dizaine de milliers d’élèves. Recalés du système scolaire ou poussés par leurs rêves, ils viennent de toute la Chine, à grand frais, et veulent devenir les Bruce Lee ou les Jacky Chan de demain. Quelques uns deviendront effectivement acteurs, les autres s’engageront dans l’armée, deviendront gardes du corps ou professeurs de Kung-fu, en tous cas recadrés par une pédagogie où la discipline ne semble pas être la dernière des vertus.

Le centre n’attire pas que des chinois : Dans une arrière cour nous assisterons à l’entrainement, sous la houlette d’un moine, d’une quinzaine de jeunes gens de toutes nationalités.

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Bivouac sur le parking du Temple de Shaolin

N 34° 30’ 54.8’’ E 112° 57’ 01.7’’

Altitude 466m

197km  Total 21935 km 

Dimanche 12 Juillet  Jour 113    Shaolin – Luyang – Sanmenxia

Direction Luyoang, ville de plus de 6 millions d’habitants, que nous contournerons pour atteindre les grottes de Longmen. Ces « grottes », en fait plus de 2000 cavités creusées dans une colline dominant la rivière Yi, furent entreprises par des dignitaires bouddhistes des Wei du Nord au IV° siècle, puis poursuivies sous les dynasties Sui et Tang.

La plus importante des statues, le Bouddha Vairocana, de 17m de haut, aurait le visage de l’impératrice Wu Zetian, et son sourire lui a valu le surnom de « Mona Lisa orientale ». A sa droite, Ananda, le gardien de la mémoire, sur son flanc gauche, le Roi céleste.

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Nous reprenons l’autoroute sur une portion souvent en travaux, dans une région très industrielle où le trafic de poids lourds chargés de poutrelles et de tubes d‘acier est intense. Les montées seront pénibles derrière des camions se hissant à 30km/h et cette fin d’étape sera longue, dans une atmosphère toujours voilée.

Bivouac dans le parking d’un hôtel de Sanmenxia, vide en ce dimanche soir. Sa piscine est chaude et d’une limpidité moyenne, mais s’y plonger est quand même un vrai plaisir ! 

N 34° 42.372’   E 111° 5.465’

Altitude 383m

251 km Total 22186 km

 Lundi 13 juillet  Jour 114 Sanmenxia – X’ian ( Armée enterrée)

Plein les mirettes ! Nous en avons pris plein la vue sur ce site où fut découvert en 1974, lors du forage d’un puits, des statues, grandeur nature, de guerriers en terre cuite. Les fouilles révélèrent la présence extraordinaire d’une armée en ordre de bataille, enterrée dans des fosses sous 2m d’argile, faisant de cet évènement la plus grande découverte archéologique de l’époque contemporaine. 

La démesure de cette œuvre apparait dès que l’on pénètre dans le hall qui l’abrite. Elle rassemble plus de 7000 soldats et chevaux.

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Dans un grand élan d’honnêteté, je citerai ma source, pour le cadrage historique : Le guide « Chine » de la série « Voir », chez Hachette :

« En 221 av JC, Qin Shi Huang se proclame 1° Empereur de Chine et gouverne pendant une période courte, mais capitale, de l’histoire……Une fois l’unification réalisée, ce chef sans merci attelle des milliers de travailleurs à la construction de la Grande Muraille. Il unifie le système monétaire et celui des poids et mesures, pose les premières pierres d’un système juridique et meurt avec la conviction que son illustre armée de terre cuite le protègera dans l’au-delà de ses ennemis. » 

L’armée de terre cuite n’est que la partie défensive  du mausolée de l’empereur, dont le tombeau serait situé sous une colline située à 2km des fosses. Il aurait mobilisé 700 000 personnes pendant 36 ans pour le construire, y compris les tombes de 48 concubines enterrées vivantes, ainsi que les ouvriers ayant achevé la nécropole afin qu’ils n’en dévoilent pas l’emplacement.

Ce tumulus n’a pas été fouillé, les autorités estimant que les techniques de conservation ne sont pas encore au point, ainsi que le montra la perte des couleurs qui émaillaient les statues de terre cuite. 

La fosse N°1 renferme l’infanterie. Les régiments, en colonnes parallèles, sont précédés de 3 lignes de combattants « sacrifiés »

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Dans chaque colonne, en tête, les officiers. Ils sont de plus grande taille avec des armures et des coiffures spécifiques.

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 Puis vient la troupe, chaque soldat ayant un visage différent. Toutes les armes ont disparu, n’ayant pas résisté au temps, mais la position des bras et des mains laisse deviner la fonction de chacun.

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La fosse n° 2 renferme la cavalerie, dont peu d’éléments ont été retrouvés intacts, les poutres protégeant les fosses s’étant effondrées. Les chevaux ont été reconstitués à partir de débris, ainsi que de nombreuses statues de soldats.

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La fosse n° 3 était dédiée au quartier général, avec ses officiers supérieurs.

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 A part, hors des fosses, des statues qui mettent en évidence le travail de reconstitution

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Dans des vitrines, les plus beaux spécimens d’arbalétriers, d’officiers ou de palefreniers.

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Le travail n’est pas terminé, les fouilles et la reconstitution se poursuivent avec une infinie patience.

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Dans un tumulus séparé furent découverts deux chariots en bronze, à l’échelle ½ et logés à l’origine dans des cercueils en bois, dont l’un était composé de plus de 3600 pièces métalliques.

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 Dans la partie musée, la photo de Jacques Chirac, grand ami de la Chine et qui avait déclaré, lors de sa visite : « Ce site est la 8° merveille du monde  » , trône à la place d’honneur dans la galerie de photos de Chefs d’Etat et de personnalités l’ayant visité.

 Bivouac sur le parking du  site « Armée en terre cuite » 

N 34° 23’ 29.0’’  E 109° 16’ 47.5’’

Altitude 483m 

271 km  Total 22457 km

 

Mardi 14  à jeudi 16 juillet    Jour 115 à 117   X’ian ville

Petit saut d’une soixantaine de km pour venir nous installer en ville, dans le parking d’un hôtel, moyen-moyen, mais situé pas trop loin d’une station de métro. A l’échelle de la Chine, X’ian, capitale de la province du Shaanxi, n’est qu’une petite ville de 4.5 millions d’habitants et ne compte que 3 périphériques et 4 lignes de métro !

Elle a néanmoins un passé glorieux puisqu’en 1066 av JC, la dynastie des Zhou de l’Ouest établit sa capitale  près de la ville actuelle, puis devint la capitale de la Chine unifiée sous le 1° empereur Qin Shi Huang (celui de l’armée enterrée, pour ceux qui ne suivent pas..)

Pendant plus de mille ans, X’ian fut le siège du pouvoir politique de plusieurs dynasties, dont les Han de l’Ouest, les Sui et les Tang. Au IX° siècle elle aurait été, avec plus d’un million d’habitants, la ville la plus grande et la plus prospère du monde, inondée des richesses circulant sur les routes de la soie dont elle constituait le point de départ.

Elle abritait, au sein de ses remparts de 14km qui subsistent aujourd’hui, plus d’un millier de monastères. 

Notre visite commencera par le cœur de la ville, marqué par les deux tours jumelles de la cloche et du tambour, qui se font face.

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  La première, à l’est, sonnait le réveil en fonction du lever du soleil, la seconde la fin des activités et l’interdiction de circulation. Elles servaient également à marquer les heures par une combinaison des deux signaux. Nous apprendrons plus tard, à Pékin, lors de la visite de tours identiques, que les chinois avaient inventé au moins 4 systèmes de mesure du temps dont les clepsydres, basées sur la vitesse d’écoulement de l’eau à travers des orifices calibrés ou ceux mesurant la vitesse de combustion d’une bande de papier ! 

Au pied de ces tours commence le quartier musulman. X’ian abrite en effet une très forte communauté Hui, établie au fil des siècles par le flux des caravanes en provenance du nord ouest. On y retrouve, rien d’étonnant, bazar et  mosquée qui caractérisent les villes musulmanes, mais avec un parfum de Chine !

La grande Mosquée, Qingzhen Si, qui comporte 4 cours en enfilade sur un plan inspiré des tempes bouddhistes, est l’une des plus grandes de Chine, bâtie en 742, sous les Tang. C’est un havre de paix , pavoisé en cette fin de ramadan, au cœur de l’animation du bazar.

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Le bazar, quant à lui, est plus cosmopolite et mêle toutes les influences. Commerces de souvenirs ou attrapes touristes, tenus par des Han,  et nourritures diverses, préparées par des Hui, en constituent la trame.  Les fagots de brochettes de viande sont livrés par chariots, on y met à griller, à frire ou à bouillir sur des piques tout ce que l’on peut imaginer, même des œufs de caille.

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Pour accéder aux remparts, les mieux conservés de Chine, le métro s’impose. Sortie de station les multiples contrastes de la Chine sautent aux yeux !

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Ces remparts, longs de 14km, 12 m de large  et de 12 m de haut, construits en 1370 en briques liées d’un mortier de terre battue, chaux vive et d’extrait de riz gluant (à chaque époque ses techniques..) ceinturaient l’ancienne « Chang’an » de l’époque Tang. En parfait état, on s’y ballade en vélo pour contempler la rangée de tours extérieures ou, de l’autre côté, la vieille ville. Quelques nouveaux riches s’y sont fait aménager de superbes lofts, sur les derniers niveaux de la 1° rangée intérieure de maisons rénovées, à fleur de rempart. Je n’ai malheureusement pu les shooter, occupé à chasser derrière Charles qui s’était échappé, profitant d’un mauvais passage de pavés….

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Cela me donne l’opportunité d’apporter un éclairage sur le système foncier et immobilier de la « Nouvelle Chine », pour ceux que cela intéresse. Pour les autres, rendez vous au paragraphe suivant.

 Depuis la révolution de 1949, toutes les terres sont  nationalisées, qu’elles soient agricoles, urbaines ou industrielles. L’état, propriétaire, les « vend » en concession à des entrepreneurs, des promoteurs ou des particuliers, pour une durée de 70 ans. Un promoteur, qui aurait acquis la concession d’un terrain, bâtira des immeubles dont il revendra, par appartements, les concessions à des particuliers. La conjonction de la rapacité des promoteurs et de la volonté gouvernementale d’attirer les paysans vers les villes provoque cette abondance de chantiers et cette multitude de tours encore vides, ceux ci n’ayant li les moyens ni l’envie d’acheter ces appartements.

Les concessions d’immeubles peuvent se céder, comme un fond de commerce en Europe, mais leur valeur baisse avec le temps puisque la capacité d’amortissement diminue avec la durée restant à courir jusqu’à l’échéance, en raison de l’incertitude sur les conditions de sortie de la concession. Si l’état veut disposer d’un terrain pour un projet d’intérêt public, il expropriera les occupants en les relogeant s’il s’agit de particuliers, ou en rachetant la concession si il s’agit d’un entrepreneur ou d’un promoteur. Quid de la  fixation du prix de rachat, puisque c’est l’état le décideur ? Interviennent alors le réseau de relations, ou la capacité de corruption, pour bonifier le prix de rachat. Que se passe t il à l’échéance de 70 ans ? Nul ne le sait , aucune concession n’ayant encore atteint cet âge.

 

Trois jours dans la même ville, c’est aussi l’occasion de quelques activités du quotidien. Sur le mode « Caroline en vacances », vous aurez droit à :

-          Agnès joue à la coiffeuse

-          Agnès chez la coiffeuse

-          Agnès chez les pédicures à nageoires

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Vous aurez noté le cadre splendide de ces activités et le camion pavoisé en ce 14 juillet. 14 Juillet qui m’aura valu de nombreux messages d’anniversaire, très appréciés et dont je remercie avec émotion leurs émetteurs en trinquant avec eux. Le champagne ? Damien-Buffet bien sûr, il supporte très bien le voyage.

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Nous terminerons notre séjour à X’ian par un petit pèlerinage au monument marquant le départ de la Route de la soie et en repensant à celui qui, 15 000 km plus tôt à Jyauguan, marquait la fin de la route chinoise.

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Parking « Rest Hôtel »

N 34° 11’ 32.2’’   E 108° 55’ 48.0’’

Altitude 500m

57km Total 22514 km     117459